Fibre optique (FTTH) : taux de panne et échecs de raccordement sur les différents réseaux
Il reste encore du boulot…
L’Arcep a actualisé son observatoire des échecs au raccordement et des pannes sur les réseaux en fibre optique, avec des adaptations sur les méthodes de calcul. Altitude Infra et Altice via XpFibre sont de nouveau les plus mauvais élèves. Dans l’ensemble, le régulateur note du mieux, mais refuse de crier victoire et reste extrêmement prudent.
Le 20 février à 10h22
8 min
Internet
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En juillet dernier, l’Arcep (autorité de régulation des télécoms) passait à l’offensive sur le déploiement de la fibre avec du name & shame des opérateurs d’infrastructure sur deux indicateurs : le taux d’échecs au raccordement et le taux de pannes.
C’est un vrai problème pour les clients finals, d’autant que la fibre devient actuellement un service universel en remplacement du cuivre. Les utilisateurs n’ont bien souvent pas le choix en cas de déménagement ou de changement de FAI. Nous avons récemment consacré un édito à cette problématique.
De nouveaux indicateurs arrivent
Entre la première édition de son observatoire – de janvier 2022 à avril 2023 – et celle d’aujourd’hui – de mai 2023 à octobre 2023 –, « des travaux d’amélioration des méthodes de production des données relatives au suivi des échecs de raccordement ont eu lieu entre les opérateurs d’infrastructure et les opérateurs commerciaux ».
D’autres indicateurs arriveront prochainement. Déjà pour « mieux rendre compte de l’expérience des utilisateurs » et ensuite pour « mesurer la qualité des processus industriels mis en œuvre par les opérateurs commerciaux pour la réalisation des raccordements ». Nous n’avons pas plus de détails pour le moment.
Si les deux observatoires (de six mois chacun) couvrent une année complète, un bilan intermédiaire a été établi par l’Arcep avec des données entre février et juillet 2023 (six mois), comme on peut le voir dans l’annexe de l’observatoire (à partir de la page 15). Néanmoins, aucun observatoire n’a été publié sur le fondement de ces indicateurs.
Lors de la première publication de l’observatoire, le régulateur avait annoncé qu’il serait « mis à jour à un rythme trimestriel »… C’est donc a priori bien le cas, mais on aurait préféré qu’il soit mis à jour et publié chaque trimestre.
Des taux de panne « plutôt stables »
Commençons par le taux de pannes par réseau. L’Arcep note qu’ils sont « plutôt stables par rapport au dernier observatoire ». L’Autorité ajoute néanmoins que « les réseaux qui concentrent le plus de pannes voient leur taux diminuer entre les deux périodes d’analyse ».
Le Top 5 est, en effet, exactement le même qu’au précédent observatoire avec Sequantic Telecom, Tutor Europ’Essone, XpFibre en Seine-Saint-Denis et enfin Seine Essonne THD. Altitude Infra et XpFibre occupent rien de moins que les 17 premières places du classement des plus mauvais élèves.
Lors de la publication de l’observatoire l’été dernier, les deux premiers du classement (Sequantic et Tutor Europ’Essone) étaient à plus de 5 % de taux de panne, alors qu’ils sont désormais à 3,5 et 2,8 % « seulement ». Il faut attendre la 11ᵉ place pour passer à moins de 1 %.
Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus, « les résultats montrent une situation contrastée en fonction des réseaux considérés ». Si « les réseaux qui concentrent le plus de pannes voient leur taux diminuer », le régulateur reste très prudent et ne veut pas crier victoire trop vite.
« Cette évolution doit toutefois être confirmée sur la durée, les indicateurs pouvant subir des variations saisonnières. L’arrêt temporaire des opérations de raccordement par les opérateurs commerciaux, notamment lorsque des opérations de remises en état sont engagées par les opérateurs d’infrastructure, peut également contribuer aux baisses observées ». L’appréciation des efforts devra donc se faire sur le long terme.
Les échecs de raccordement… « selon l’opérateur commercial »
Passons maintenant aux échecs de raccordement. Un mot sur la méthodologie pour commencer : il s’agit des tentatives de raccordement à la fibre qui se sont soldées « par un échec imputable à l’opérateur d’infrastructure selon l’opérateur commercial ». Notez bien que c’est « selon l’opérateur commercial », c’est-à-dire Bouygues Telecom, Orange, Free, SFR…
De plus, en fonction de l’opérateur commercial (qui fourni donc les données à l’Arcep), « les échecs peuvent être signalés soit dès la première tentative qui s’est soldée par un échec, soit à la suite de plusieurs tentatives ». Entre le premier observatoire et celui-ci, « des travaux d’amélioration » sur les données ont été effectués, sans plus de détails. « Ces travaux sont encore en cours pour Free, dont les données n’ont donc pas pu être prises en compte dans le présent observatoire ».
Retraitement des données et baisses importantes pour Altitude Infra
Ce n’est pas le seul problème de la méthode de calcul : « des travaux ont été entamés pour quantifier les comptes-rendus d’échecs de raccordement correspondant à des échanges d’informations complémentaires entre l’opérateur d’infrastructure et l’opérateur commercial pour caractériser un échec précédent, déjà comptabilisé ». Le but étant d’éviter de compter plusieurs fois le même incident ; la situation est déjà assez compliquée toute seule, inutile d’en rajouter artificiellement.
Pour le moment, un seul opérateur d’infrastructure a droit à un retraitement de ses données – Altitude Infra –, avec une baisse significative des échecs de raccordement. Elle est d’un peu moins de 5 % sur les réseaux rachetés en 2021 et de 2 à 3 % sur le reste.
Données retraitées ou brutes, Altitude Infra est en « tête »
Malgré tout, Tutor Nancy (réseau Altitude Infra racheté en 2021) arrive en tête avec 27,27 % en données retraitées et 33,35 % en données brutes. Resoptic (Altitude en propre), premier (dans le mauvais sens du terme) l’été dernier, s’améliore un peu, mais avec 26,62 % (brutes) et 22,24 % (retraitées), il n’y a pas de quoi pavoiser pour autant.
En seconde position, on retrouve Sequantic Telecom avec respectivement 26,21 et 31,46 %. Même en considérant uniquement les données retraitées, ces deux réseaux arrivent toujours en tête. La troisième place revient à XpFibre en Seine-Maritime avec 25,24 % (données brutes comme aucun retraitement n’est pour le moment appliqué).
Dans l’ensemble, « l’Autorité observe une tendance à l’amélioration des taux d’échecs au raccordement sur certains territoires ». Certains baissent de manière importante, avec quasiment 10 points de moins. Debitex Telecom passe de 13 à 8,6 %, Essonne Numérique THD de 13,4 à 7,1 %, Hérault Numérique de 9,1 à 4,9 %, MEL THD de 15 à 10,6 %, Resoptic de 35,4 à 26,62 %, etc. D’autres grimpent : Gers Fibre passe de 7,8 à 10,1 %, Orne Métropole THD de 5,8 à 9,8 %, Sequantic Telecom de 25,4 à 31,5 %, XpFibre - Doubs (25) de 14,1 à 20,2 %, etc.
Pour les mêmes raisons que sur les taux de panne (variations saisonnières, arrêt temporaire des raccordements…), « cette évolution doit toutefois être confirmée sur la durée » : « l’amélioration des indicateurs portant sur les échecs au raccordement doit donc s’apprécier sur le long terme ».
L’Avicca n’avait pas apprécié l’observatoire de l’Arcep
L’Avicca qui était particulièrement remontée après la mise en ligne du premier observatoire n’a pour le moment pas réagi. L’association fustigeait le fait que l’Arcep s’intéressait « aux seuls réseaux les plus dégradés par le mode STOC (mais pas au mode STOC lui-même) ».
Concernant les taux d’échec, elle n’était pas tendre non plus : c’est « certainement le pire indicateur qui puisse attester du problème des raccordements en mode STOC. Un raccordement "réussi" au regard du logiciel d'un opérateur commercial signifie juste un lien optique qui fonctionne (au début du moins). Peu importe si, pour se faire, le technicien a coupé 10 autres clients, a à moitié détruit l'armoire, posé la jarretière n'importe comment, remis le PBO sans l'avoir refermé au fond de la chambre ou sur le poteau, et bien évidemment posé le câble et le boitier de raccordement en dépit de tout début de commencement de bon sens. Bien sûr, le tout sans respecter la moindre règle de sécurité. Peu importe aux OC, du moment que l'épave roule encore… ».
Fibre optique (FTTH) : taux de panne et échecs de raccordement sur les différents réseaux
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De nouveaux indicateurs arrivent
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Des taux de panne « plutôt stables »
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Les échecs de raccordement… « selon l’opérateur commercial »
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Retraitement des données et baisses importantes pour Altitude Infra
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Données retraitées ou brutes, Altitude Infra est en « tête »
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L’Avicca n’avait pas apprécié l’observatoire de l’Arcep
Commentaires (15)
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Abonnez-vousModifié le 20/02/2024 à 12h22
Je ne vois pas free sur le diagramme d'echec au raccordement ? Ils n'en ont pas ? Ils,sont dans "autres" ?
Petite correction : "C’est un vrai problème pour les clients finaUX".
Modifié le 20/02/2024 à 13h34
Ceci explique sûrement leur absence dans le diagramme.
Concernant la petite correction, je m'étais fait la même réflexion puis je suis allé vérifier sur Google.
Voici sa réponse:
Néanmoins, on préférera utiliser « finals » quand l'adjectif qualifie des personnes, cela afin d'éviter l'homophonie avec « finauds ». Exemples : « les candidats finals », « les clients finals »… (plutôt que « les candidats finaux », « les clients finaux »…)
Le 20/02/2024 à 12h39
Le 21/02/2024 à 10h36
Quelle planche d'ailleurs ! Beau boulot.
Le 22/02/2024 à 11h28
Le 20/02/2024 à 14h30
Le 20/02/2024 à 15h56
- Ca va pas être possible je peux pas passer dans le fourreau il est bouché
- Du coup je fais quoi ?
- Appelez le service client
Résumé de l'appel au service :
- Démerdez-vous...
Le 20/02/2024 à 23h23
Le 20/02/2024 à 18h44
Le PBO sur lequel je suis raccordé est rempli d'humidité (c'est moi qui ai vidé la flotte la dernière fois que j'ai vu un technicien ouvrir le boîtier), et abritait une limace également (j'ai encore la photo). L'humidité a bouffé les tubes et plastique de protection des fibres.
La route optique qui m'est attribuée n'est évidement pas celle sur laquelle je suis raccordé car ma route attribuée est HS à 900m de chez moi et non réparable. Après avoir bataillé jusqu'au directeur régional de Covage de l'époque, ainsi qu'au Siperec, ils ont fini par me changer de route, mais sans la documenter...
J'ajouterais aussi que pendant ma quête de reconnexion (après 1 mois et demi sans connexion), j'ai galérer a récupérer le contrat public de délégation.
Soit disant un contrat entre 2 entité privée, caviardé a mort pour secret des affaires. J'ai eu le droit a l'avoir monayant 50 ou 70€ (je sais plus) de frais de photocopie.
Bref, c'est pas prêt de s'améliorer tant que le réseau physique sera toujours aussi pourri et aussi mal gérer.
(Je suis a dispo de la rédaction si besoin d'info détaillés)
Le 20/02/2024 à 23h22
Tous ceux qui se plaignent de l'envahissement des plastiques dans la mer n'ont qu'à expliquer à la mer comment ça se bouffe.
On avait les rats, si les limaces s'y mettent faute de salades, ça va pas mieux.
Le 21/02/2024 à 11h50
Sinon, t'as déjà ouvert un PBO dans mon quartier?
Le 21/02/2024 à 20h59
Wikipedia
Le 21/02/2024 à 21h56
Modifié le 21/02/2024 à 11h51
Le 21/02/2024 à 00h52
Après avoir explosé des forfaits 4g, et mon portefeuille, j'ai acheté un mât, une échelle et je suis passé chez Starlink.
Merci Elon pour avoir sauvé ma connexion internet, pour 50 euros par mois sans engagement !
Une stabilité exemplaire, un ping de 50ms et un débit moyen de 200mbit/s.
Et surtout... Aucun technicien sous traitant d'un sous traitant ne peut me débrancher !