Webedia veut être incontournable dans l’E-sport : rachat de l’ESWC, alliance avec le PSG
L'E-sport fait vivre
Le 05 octobre 2016 à 08h45
9 min
Société numérique
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Webedia tenait hier une conférence visant à présenter ses projets pour la rentrée. Celle-ci sera plutôt active et placée sous le signe de l’e-sport puisque la filiale de Fimalac a racheté les organisateurs de l’ESWC et signé un partenariat avec le PSG.
Hier, un mois après tout le monde ou presque, Webedia faisait sa rentrée. Tous les grands pontes de l’entreprise étaient là, à commencer par Marc Ladreit de Lacharrière, PDG du groupe Fimalac, ainsi que Veronique Moreli, la présidente du directoire de Webedia. Pareille présence ne pouvait qu’augurer de grandes annonces, et de ce point de vue, la conférence du jour a tenu toutes ses promesses.
Croissance fulgurante
Le fond noir de l’e-sport Arena était pour l’occasion barré de bleu par une promesse écrite en majuscules : « Entrez dans la nouvelle dimension e-sport », mais avait fait tomber les logos Orange qui l’ornaient lors de son inauguration. Marc Ladreit de Lacharrière a fait son entrée sur scène afin de revenir sur la croissance rapide enregistrée par le groupe qu’il a financé. « Nous avons bâti en trois ans un groupe comptant plus de 1 500 collaborateurs et accueillant plus de 100 millions de visiteurs uniques à travers le monde », se félicite le dirigeant.
Une progression rapide qui s’est faite à grands renforts de rachats (près d’une vingtaine) qui, nous assure-t-on, se sont tous très bien passés « à l’exception d’un seul » (sans préciser lequel). Cette croissance soudaine pose néanmoins quelques soucis en interne « au niveau de la gestion des ressources humaines, quand on passe de 300 à plus de 1000 personnes en quelques mois, y’a forcément de petites frictions qui doivent être résolues » nous a-t-on confié en privé.
Cette croissance soutenue, l’entrepreneur la met sur le compte des « échanges constants entre l’ensemble du pôle divertissement de Fimalac et Webedia ». Outre ses activités liées aux sites de divertissement (Allociné, Jeuxvideo.com, Millenium…) Fimalac est également propriétaire de nombreuses salles de spectacles (dont les Zenith en province) et fait office d’agence pour une grosse centaine d’artistes.
Le dirigeant estime que « les acteurs médias qui résisteront aux GAFA seront ceux qui sauront tirer parti de la plateformisation ». En d’autres termes, Webedia doit devenir une plateforme à part entière, en essayant d'être incontournable sur les sujets que l’entreprise aborde. « C’est pour cela que nous voulons devenir fédérateurs de l’e-sport en France, mais aussi en Europe » résume Marc Ladreit de Lacharrière.
Du haut de ses 75 ans, il assure avec un grand sourire « ne plus rien ignorer des showmatchs, de League of Legends et autres Call of’ » et être parvenu à « verticaliser l’ensemble de la chaîne de valeur de l’e-sport ». Tout un programme.
Webedia, un gros poisson dans une petite mare
On a tendance à l’oublier assez rapidement, surtout quand on entend parler d’investissements par des clubs de Bundesliga ou de NBA, mais l’e-sport est encore un marché balbutiant. Son chiffre d’affaires mondial gravite actuellement autour de la barre des 500 millions de dollars selon les estimations de Newzoo.
Un montant qui comprend à la fois les revenus issus du sponsoring, mais également des recettes de billetterie et de l’organisation d’évènements. À titre de comparaison, le marché mondial du jeu vidéo pèsera près de 100 milliards de dollars à l’horizon 2019, et l’e-sport ne devrait représenter qu'environ 1 % de ce total.
Mais sur le marché français, qui pèse encore moins lourd, Webedia est un acteur majeur. Le groupe revendique ainsi que les chaînes Twitch pilotées par Jeuxvideo.com et Millenium comptent à elles seules pour 50 % de l’inventaire de publicités vidéo diffusées par la plateforme en France, ne laissant que des miettes à la concurrence.
L’entreprise ne se risque pas à donner de chiffres précis de ses revenus, elle affirme néanmoins que l’e-sport représente une part « pas majoritaire, mais significative » de son chiffre d’affaires dans le domaine du jeu vidéo. Le pari consiste donc à croire que le sport électronique n'est pas le retour en force d'une mode qui a déjà connue son heure de gloire il y a quelques années, mais un phénomène structurel sur lequel le groupe pourra faire reposer une partie de sa croissance.
L'ESWC change de mains
Webedia était déjà présent sur la scène du sport électronique via Millenium, qui faisait office à la fois de club professionnel, de site d'information et, à une échelle assez restreinte, d'organisateur d'évènements avec son e-sport Arena. Le groupe veut passer à la vitesse supérieure en rachetant 100 % des parts d'Oxent, l'organisateur de l'ESWC.
Le circuit de tournois gérés par l'entreprise va d'ailleurs prendre de l'ampleur, avec au moins cinq rassemblements sur les 12 prochains mois. Outre l'indéboulonnable tournoi en marge de la Paris Games Week, Oxent prévoit un « ESWC Winter » du 17 au 19 février prochain à Paris, suivi plus tard par l'ESWC Summer, que l'organisateur présente comme un festival plutôt qu'un simple tournoi de sport électronique.
Des manches seront également organisées en Allemagne et au Brésil, deux marchés où Webedia s'est implanté en rachetant plusieurs sites de jeux vidéo. Des synergies bienvenues pour le groupe de médias qui espère ainsi toucher les fameux « millenials » sur ces nouveaux marchés. En 2016, Oxent ambitionne un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros
Toornament pour séduire les éditeurs et les joueurs amateurs
Le rachat d'Oxent fait également entrer la plateforme Toornament dans le giron de l'entreprise. Il s'agit d'un outil permettant aux joueurs d'organiser facilement des compétitions en ligne. Un projet qui tourne depuis déjà maintenant près de 3 ans, et ne fait l'objet d'aucune forme de monétisation, pour le moment.
Webedia compte en effet se tourner vers les éditeurs de jeux, à qui le groupe pourrait vendre des licences leur autorisant à intégrer cette technologie dans leurs titres. L'entreprise voit ici une opportunité pour approcher les joueurs amateurs passionnés de sport électronique, mais également de faire grandir cette audience qu'elle surveille de près.
Big Bang télévisuel
Le groupe est également entré en négociations exclusives avec Bang Bang Management, une « agence de talents » cofondée par Bertrand Amar et Sasha Brodowski. Celle-ci gère les carrières de plusieurs joueurs de très haut niveau, dont « Yellowstar » et Bruce Grannec, mais aussi de quelques youtubeurs comme Aypierre, qui viendront grossir les rangs de ceux faisant affaire avec le géant des médias qui a déjà absorbé Mixicom, le « network » de Cyprien, Squeezie et Norman.
Ce n'est pas la seule corde à l'arc de la jeune société, qui œuvre également à la production de contenus liés au jeu vidéo et à l'e-sport pour la télévision. C'est notamment à elle que l'on doit la diffusion sur L'Équipe 21 de tournois sur FIFA 16. Une expérience qui aurait connu un « gros succès » selon les principaux intéressés. Avec 150 000 téléspectateurs, l'émission n'a certes pas propulsé la chaîne au sommet du classement de Médiamétrie, mais le score était nettement plus élevé qu'habituellement sur la tranche du vendredi soir.
De nouveaux projets audiovisuels sont déjà programmés. L'Équipe 21 reconduira son expérience FIFA en diffusant les finales de l'ESWC. Un partenariat avec la chaîne SFR Sport 3 est également au menu, pour la diffusion de compétitions sur le jeu mobile Clash Royale.
Le PSG entre dans la danse
Dernier point de la conférence, certainement le plus spectaculaire, mais aussi le moins secret pour le petit cercle de l'e-sport français : Webedia a conclu un important partenariat avec le Paris Saint Germain. Le célèbre club de la capitale confie sa licence à la filiale de Fimalac, qui était en concurrence avec la structure Vitality sur ce dossier, il y a quelques semaines encore.
Webedia devra aligner sous ce nom une équipe de joueurs professionnels capables de rayonner « sur les plus grandes compétitions mondiales des jeux vidéo de référence ». Il ne sera donc pas seulement question de pousser des ballons virtuels, les ambitions du club vont bien au-delà, puisqu'il semble notamment viser le marché américain.
Pour l'heure, le groupe n'a pas dévoilé ses plans en détail, mais prévoit de le faire plus tard ce mois-ci lors d'une conférence de presse organisée par le club parisien.
Si le PSG est le premier en France à faire son entrée dans le monde de l'e-sport, il est loin d'être le premier club professionnel de football à tenter une telle incursion. Récemment Schalke 04, pensionnaire de Bundesliga a tenté sa chance dans le cadre des LCS EU sur League of Legends, mais l'aventure du club allemand à rapidement tourné au vinaigre, après une relégation en « Challenger League ».
Plusieurs investissements ont également été consentis par des équipes de NBA outre-Atlantique, notamment via le rachat de Team Liquid par un large consortium, ou celui de Dignitas et Apex par l'équipe de basket des Philadelphia 76ers. Une arrivée massive de capitaux qui inquiète quelque peu certaines structures encore indépendantes, dont les budgets de fonctionnement peinent à suivre l'inflation galopante dictée par les grands clubs.
Seule certitude, Millenium et le PSG coexisteront sous la bannière de Webedia. La première équipe se concentrera par contre sur les tournois français et parfois européens avec un certain accent mis sur les jeux de tir. La seconde, visera bien plus haut, mais il n'est pas non plus question que la première devienne l'équipe « réserve » de sa grande sœur, comme cela peut se voir dans bon nombre de sports.
Webedia veut être incontournable dans l’E-sport : rachat de l’ESWC, alliance avec le PSG
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Big Bang télévisuel
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Commentaires (21)
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Abonnez-vousLe 05/10/2016 à 08h53
PSG Esport … si 10 ans auparavant quelqu’un avait sorti ça, on lui aurait rit au nez.
What’s next ? Bollore-sport ? McDonald’s Gaming ?
Le 05/10/2016 à 08h53
La Pizza Hut LoL Supercup ? " />
Le 05/10/2016 à 08h59
Webedia… s’ils pouvaient s’étouffer avec leurs fric !!!
Le 05/10/2016 à 09h02
Et ils caleraient ça en marge des matchs de Domino’s Ligue 2.
Le 05/10/2016 à 09h02
C’est quand même vachement la honte de porter les couleurs du psg dans le monde de l’esport. :s
Le 05/10/2016 à 09h02
Ouais bah on n’a pas fini d’avoir des tonnes de news sur des jeux FIFA sur cette bouse de jeuxvideo.com…
Le 05/10/2016 à 09h06
C’est les bookmakers qui vont se frotter les mains.
Encore plus de cash pour eux
Le 05/10/2016 à 09h14
Cette croissance soudaine pose néanmoins quelques soucis en interne « au niveau de la gestion des ressources humaines, quand on passe de 300 à plus de 1000 personnes en quelques mois, y’a forcément de petites frictions qui doivent être résolues » nous a-t-on confié en privé.
Comme c’est joliment dit quand on utilise les mêmes méthodes que Bolloré pour Canal.
Ce n’est pas la RH de webedia qui a “poussé à partir” les anciens d’allocine et transformé le site en une sorte de plateforme de pubs cachées via des notes bidonnées ?
La même chose ayant eu lieu d’ailleurs sur JV.Com.
Effectivement cela m’a l’air d’être une entreprise sérieuse pour la gestion d’événementq d’e-sport.
Le 05/10/2016 à 09h25
C’est beau comme le fric a ce pouvoir magnifique de corrompre tout ce qu’il touche … j’adorais l’e-sport jusqu’ici pour son esprit “artisanal” c’était plus ou moins bon enfant, maintenant ca va devenir aussi chiant que les grands sports classiques …
Le 05/10/2016 à 09h29
Le 05/10/2016 à 09h42
De la même manière qu’il existe toujours le sport loisir et amateur en dépit du sport professionnel, rien ne t’empêchera de participer à des LAN et compétitions “artisanales” si tu le souhaites…
Le 05/10/2016 à 10h12
Souvenirs souvenirs de l’ESWC quand c’était encore vraiment international et intéressant, avec des équipes des 4 coins du monde, les pontes de Warcraft 3 de l’époque, etc.
Le 05/10/2016 à 10h23
Si c’est une bouse, tu ne consulteras pas ce site, et donc tu échapperas aux news sur FIFA. Elle est pas belle la vie?
Le 05/10/2016 à 10h58
La news la plus importante se trouvait après la conf :
Twitter
Le 05/10/2016 à 11h23
Le 05/10/2016 à 11h41
“dont les Zenith en province”
Dont les Zénith en France (et aller pourquoi pas en régions). Mais bannissez-moi ce mot de parisien svp
Le 05/10/2016 à 12h16
J’avoue, cette expression donne l’impressions que Paris est plus important que le reste de la France…
Le 05/10/2016 à 13h12
Le 05/10/2016 à 13h43
Le 05/10/2016 à 14h09
Le 05/10/2016 à 14h27
Pour les Parisiens, si " />