Connexion
Abonnez-vous

The Pirate Bay devant la CJUE : entre mise en responsabilité et blocage d’accès

Comme on dit en Alsace, The Pirate Pay

The Pirate Bay devant la CJUE : entre mise en responsabilité et blocage d’accès

Le 11 février 2017 à 09h00

Peut-on mettre en cause le site The Pirate Bay pour les liens BitTorrent qui y sont disséminés ? Peut-on ordonner malgré tout le blocage d'accès auprès des autorités nationales ? Voilà deux questions auscultées par la CJUE. Si l'arrêt est attendu dans quelques mois, l'Avocat général a déjà proposé ses pistes d'analyse.  

L'activité reste lourde pour The PIrate Bay, site qui a déjà quelques problèmes avec l'opérateur de transit Cogent. Aux Pays-Bas, un organisme de lutte contre le piratage avait réclamé le blocage de ce site entre les mains de deux FAI néerlandais, Ziggo et Xs4all. La directive sur la société de l’information prévoit en effet qu’une juridiction ou une autorité administrative peut exiger d’un prestataire « qu’il mette un terme ou prévienne une violation du droit d’auteur ».

L’affaire avait divisé les juridictions de fond. Si en première instance, un jugement avait ordonné le blocage de TPB, en appel ce blocage a été rejeté, car disproportionnée au but recherché. En cassation, deux questions furent finalement posées à la Cour de justice de l’Union : ces sites réalisent-ils, à l’aide des liens torrent, une « communication au public » comme disent les juristes ? Dit autrement, faut-il considérer TPB comme à l’origine des violations du droit d’auteur ?

Dans la négative, peut-on malgré tout ordonner le blocage, en considérant que TPB facilite les atteintes au droit d’auteur ?

De la possibilité d'impliquer The Pirate Bay

Après avoir analysé les principes de base du peer-to-peer, l’avocat général de la CJUE a relevé que cet opérateur jouait un rôle « crucial » voire « incontournable » pour l’utilisateur moyen. En effet, « l’utilisation de tout réseau peer-to-peer repose sur la possibilité de retrouver les pairs disponibles pour partager le fichier souhaité. Ces informations, qu’elles aient techniquement la forme de fichiers torrent, de « liens magnet » ou autre, se trouvent sur les sites tels que TPB ».

Seulement, il y a un hic. Les liens BitTorrents sont garnis de métadonnées dirigeant vers une œuvre, sans constituer l’œuvre elle-même. Alors certes, les utilisateurs partageant les contenus en P2P réalisent une « communication au public » et encourent une action en contrefaçon faute d’avoir obtenu préalablement l’autorisation des créateurs. Mais quid de TPB ?

Pour l’AG, ce site n’est qu’un intermédiaire « qui permet aux utilisateurs de partager les contenus en peer-to-peer ». Il ne réalise donc pas de communication au public… sauf jusqu’à un certain stade: son « rôle décisif dans la communication au public d’une œuvre donnée ne saurait lui être attribué tant qu’il ne sait pas qu’elle a été mise à disposition illégalement ou tant que, une fois averti de cette illégalité, il agit loyalement pour y remédier ». C’est donc le critère de la connaissance d’une illégalité qui permet d’impliquer directement cet opérateur : il savait, n’a rien fait. À lui d’en assumer les conséquences.

De la possibilité de bloquer The Pirate Bay

Si malgré tout la Cour ne suivait pas cette analyse, la seconde question reste en souffrance : peut-on malgré tout ordonner le blocage d’accès à ce site alors que l’opérateur « ne communique pas lui-même au public les œuvres qui sont mises à disposition sur ledit réseau » ?

La difficulté réside ici en ce qu’on trouve certes beaucoup de liens vers des contenus contrefaits, mais pas seulement. Après un long développement, l’Avocat général conclut que cette mesure peut s’envisager. De fait, il reviendrait d’abord à chaque droit national de vérifier que TPB peut être « tenu pour responsable du fait des atteintes aux droits d’auteur commises par les utilisateurs dudit réseau ». Néanmoins, le juge national devrait ensuite s’orienter vers une mesure « proportionnelle à l’importance et à la gravité des atteintes aux droits d’auteurs commises. »

Une analyse à la fois précise, mais aussi prudente, laissant une marge de manœuvre aux autorités nationales. L’arrêt de CJUE est attendu dans quelques mois maintenant, sachant que la Cour est libre ou non de suivre ces conclusions.

Commentaires (12)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar

Ça a l’air fin

votre avatar

je n’ai pas compris le lien avec l’Alsace en sous-titre ?

Ich spreche nicht Elsässer, Elsass Frei et tout ce que vous voulez, mais expliquez-moi <img data-src=" />

votre avatar







tpeg5stan a écrit :



je n’ai pas compris le lien avec l’Alsace en sous-titre ?

Ich spreche nicht Elsässer, Elsass Frei et tout ce que vous voulez, mais expliquez-moi <img data-src=" />





ah là là, ne te fais pas plus charnière que ce que tu es ! <img data-src=" />



ezzaie de lire le nom du site en kestion afec l’akzent alzacien





&nbsp;

P.S. : une charnière c’est un peu comme un gond.


votre avatar

aah, c’t’une histoire d’accent, pas de langue.

ik wist het niet, ik ben een arme walen <img data-src=" />

votre avatar



C’est donc le critère de la connaissance d’une illégalité qui permet d’impliquer directement cet opérateur : il savait, n’a rien fait. À lui d’en assumer les conséquences.







  • Vous êtes coupable !!

  • Mais… pourquoi ?

  • Vous êtes coupable car vous saviez que vous étiez coupable !!!

  • Damned !



    <img data-src=" />

votre avatar

Je voyais plutôt :





  • Apparemment vous fournissez l’accès des trucs illégaux

  • LOLOSEFYOLO

  • Ok, coupable !



    <img data-src=" />

votre avatar

Bon, maintenant que j’ai une clef USB avec Tails Linux, manque plus qu’un bon VPN…



Inutile de dire aux zéyandrouah qu’il y a autre chose que TPB pour avoir des torrents…

votre avatar

Heureusement qu’il n’y a pas de moteur de recherche sur la DHT.



Ah ? Y en a ? Nooooon… Ca m’étonnerait.

votre avatar

Donc, si je metz un tube de Carlita à dispo et que j’utilise un

serveur qui héberge uniquement le pointeur, ce dernier pourrait être considéré

comme facilitateur ?











127.0.0.1 a écrit :



Heureusement qu’il n’y a pas de moteur de recherche sur la DHT.



Ah ? Y en a ? Nooooon… Ca m’étonnerait.





Avec l’imagination des zeyant vont bien trouver le moyen d’atteindre la mainline.


votre avatar







Commentaire_supprime a écrit :



Bon, maintenant que j’ai une clef USB avec Tails Linux, manque plus qu’un bon VPN…



Inutile de dire aux zéyandrouah qu’il y a autre chose que TPB pour avoir des torrents…







bravo….. <img data-src=" />


votre avatar

Faut que TPB passe en IPv6.

Actuellement c’est la croix & la bannière pour avoir des IPv4, mais en IPv6, il sera possible d’héberger le site à plein d’endroit partagés, sous énormément d’IPv6 différentes, quasiment une par requête DNS, et chez plusieurs fournisseurs (qui ne rechignent pas à donner des préfixes IPv6).

&nbsp;



Le fait que les intermédiaire (ici & aujourd’hui , Cogent, demain OpenTransit&nbsp; ? ) commencent à bloquer montre combien il est urgent d’utiliser des plan B, C , …. (TOR est intéressant mais reste loin d’être optimal en terme de réseau…)



C’est con que ce soit les mêmes techniques pour les sites de téléchargement que pour les sites jihadistes mais hey ! Ca fait + de 10 ans qu’ils le savent…

votre avatar

Le sous titre en mousse.

<img data-src=" />

The Pirate Bay devant la CJUE : entre mise en responsabilité et blocage d’accès

  • De la possibilité d'impliquer The Pirate Bay

  • De la possibilité de bloquer The Pirate Bay

Fermer