Crypto-monnaies : une ICO, qu’est-ce que c’est ?
Promis, on a essayé de faire court
Le 03 octobre 2017 à 09h49
5 min
Économie
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Bien que de plus en plus fréquentes, les ICO restent un concept ésotérique pour bon nombre d'entre nous. Prenons donc quelques instants pour tenter de comprendre ce phénomène et les différentes variantes de levées de fonds dans le domaine des crypto-monnaies.
Cela fait quelques mois que les autorités financières du monde entier s'intéressent au cas des ICO (Initial Coin Offering). Un engouement soudain qui fait suite à une explosion du nombre de ces levées de fonds en crypto-monnaie.
Bancor, Filecoin, Status, Tezos... ces noms ne vous disent probablement rien, mais il s'agit pourtant de celui d'entreprises qui sont en train de lever, ou ont déjà levé, plusieurs dizaines de millions d'euros de financement au travers d'ICO, délaissant les investisseurs traditionnels.
Si le concept de l'ICO est très clair pour ceux qui manipulent régulièrement des crypto-monnaies, il est un peu plus compliqué à appréhender pour le reste du monde. Au vu de l'importance que devrait prendre ce sujet dans les mois à venir, avec les pulsions régulatoires des autorités partout autour du monde, nous avons décidé de vous l'expliquer.
Avant d'aller plus loin, si l'univers des crypto-monnaies ne vous est pas familier du tout, nous vous invitons d'abord à jeter un œil à notre précédent article, détaillant le concept de blockchain (ou registre distribué).
Au début, était Ethereum
La première ICO notable est celle d'Ethereum en 2014. Les organisateurs, cherchaient à financer le développement d'une nouvelle blockchain, différente de celle de Bitcoin avec la mise en place des fameux Smart contracts.
Plutôt que de simplement lancer un Kickstarter ou de démarcher des investisseurs traditionnels, l'équipe derrière Ethereum a choisi de proposer à quiconque était intéressé par le projet d'échanger des bitcoins contre de l'Ether, la future crypto-monnaie liée à la blockchain d'Ethereum. En quelques semaines, plus de 18 millions de dollars étaient récoltés, avec un taux d'échange fixé à 0,4 dollar par Ether.
Dans ce contexte, il est possible de définir une ICO comme la prévente d'une nouvelle crypto-monnaie, sous la forme d'une campagne de financement participatif, en levant des fonds en crypto-monnaie. Mais cette définition ne couvre pas l'ensemble des cas possibles.
Les smart contracts et The DAO
Pour rappel, et c'est important pour la suite, un smart contract est un petit bout de code qui exécute automatiquement une tâche donnée lorsque certaines conditions prévues à l'avance sont remplies.
Pour donner un exemple très concret de leur intérêt, l'assureur Axa fait un usage simple de cette fonction avec son assurance Fizzy. Si un avion arrive avec plus de deux heures de retard à destination, l'assuré doit toucher une indemnité. Le smart contract scrute alors une base de données renseignant l'heure d'arrivée des avions, et déclenche un paiement quand un retard suffisant est constaté.
Il est toutefois possible de pousser le concept un peu plus loin avec des outils plus complexes. Ainsi est née The DAO, la première Decentralized Autonomous Organization à prendre vie sur la blockchain d'Ethereum. Il s'agit en fait d'un groupement autonome, sans réalité physique ni forme juridique, qui n'existe que par sa présence sur une blockchain.
Une DAO peut interagir avec le monde extérieur en scellant des smart contracts avec des prestataires tiers. Si une DAO veut se lancer dans la production de planches, il lui suffit de signer un contrat avec un bucheron pour acheter la matière première, un transporteur, et une scierie pour la transformer.
En trois semaines, The DAO (malgré son échec retentissant ensuite) lève ainsi environ 150 millions de dollars au travers d'une ICO d'une autre forme. Cette fois-ci, les participants ne recevaient pas de la crypto-monnaie en échange, mais un jeton, donnant droit à une voix lors des votes organisés par la DAO.
Ces jetons (standardisés) sont alors assimilables aux actions d'une entreprise et peuvent s'échanger en passant par la blockchain d'Ethereum. L'opération dans son ensemble peut quant à elle être vue comme une forme « batarde » d'introduction en bourse, sauf qu'ici les actions ne sont échangeables qu'en passant par une blockchain.
Fonds de placement et produits dérivés...
Le gendarme boursier australien a reconnu d'autres cas de figure, celui de fonds de placement ou de produits financiers dérivés, financés par le biais d'ICO. Le principe de base reste le même que celui décrit ci-dessus, à une différence près : le jeton obtenu ne donne pas nécessairement droit à une voix.
Il s'agit alors de quelque chose que l'on peut assimiler à un actif financier, à ceci près : au lieu d'être inscrit sur votre compte-titres, il se trouve quelque part sur une blockchain, et peut être échangé sur des plateformes dédiées.
La ruée vers l'or
Selon les relevés de nos confrères de CoinDesk, rien qu'au mois de septembre 2017, 537 millions de dollars ont été levés à l'occasion de plusieurs dizaines d'ICO ou encore 134 millions en août, 574 millions en juillet, et même 462 millions en juin.
Depuis le début de l'année, ce sont ainsi 2,1 milliards de dollars qui ont été récoltés, attirant la curiosité des régulateurs financiers du monde entier. Et pour cause, actuellement, peu de nations ont posé de règles claires quant à la gestion des ICO, en résulte une espèce de far-west où le très sérieux se mêle aux initiatives les plus douteuses.
Les autorités de régulation tentent aujourd'hui de prendre le train en marche et de mettre en place un cadre législatif se voulant un peu plus rassurant pour les investisseurs. En attendant, certains pays comme la Corée du Sud ont décidé d'interdire ce type d'opération sur leur territoire.
Crypto-monnaies : une ICO, qu’est-ce que c’est ?
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Au début, était Ethereum
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Les smart contracts et The DAO
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Fonds de placement et produits dérivés...
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La ruée vers l'or
Commentaires (43)
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Abonnez-vousLe 03/10/2017 à 09h59
Sur un autre forum qui essayé de comprendre ce phénomène, je
n’ai retenu que cette phrase d’un participant : “rien n’a changé depuis la première ruée vers l’or, ceux qui font fortune sont toujours les vendeurs de pelles et de pioche.”
Le 03/10/2017 à 10h12
Quand on souscrit à une IPO (donc en bourse), on obtient une action qui est à la foi un titre de copropriété et un droit à bénéficier des excédents générés par l’activité de l’entreprise.
A quoi donne droit un jeton obtenu via une ICO ? (et comment fait-on valoir ces droits ?)
Le 03/10/2017 à 10h34
Le 03/10/2017 à 11h08
Le 03/10/2017 à 11h08
“Pour donner un exemple très concret de leur intérêt, l’assureur Axa fait un usage simple de cette fonction avec son assurance Fizzy. Si un avion arrive avec plus de deux heures de retard à destination, l’assuré doit toucher une indemnité. Le smart contract scrute alors une base de données renseignant l’heure d’arrivée des avions, et déclenche un paiement quand un retard suffisant est constaté. ”
Je comprend pas l’originalité de “la chose” côté informatique.
Le 03/10/2017 à 11h18
Le 03/10/2017 à 11h19
Le 03/10/2017 à 11h22
Simple : t’as un degré de transparence supplémentaire car la blockchain est
Si tu veux essayer d’accéder au contenu de la base de données traditionnelle de ton assureur c’est autrement plus compliqué, et rien ne peut t’assurer que son contenu n’a pas été altéré (même si c’est peu probable).
Pour faire plus court : t’as un truc fiable et transparent à la place d’un truc potentiellement altérable et opaque.
Le 03/10/2017 à 11h28
Le 03/10/2017 à 11h32
Le 03/10/2017 à 11h32
Les jetons ne te donnent aucuns droits légaux. Et sur la plupart des projets, aucuns droits tout court.
Participer à des ICO, c’est jouer à la roulette quand tu investis dans tout et n’importe quoi. Après, si tu fais un peu de tri, ça devient envisageable.
Le 03/10/2017 à 11h42
Niveau transparence, ça dépend de la blockchain.
Dans le cas de Monero (même si je ne connais pas d’ICO sur cette crypto), le contenu est public mais par contre tu ne sais pas quelle est l’adresse d’entrée ni de sortie d’une transaction.
Du coup, tu as une information publique mais opaque…
Le 03/10/2017 à 11h42
Le 03/10/2017 à 11h42
Ouais, et c’est pas la pire des complications possibles " />
Le 03/10/2017 à 11h50
Le 04/10/2017 à 11h35
Le 05/10/2017 à 10h49
C’est un peu hors sujet mais je me dis que, depuis des années que tu critiques le Bitcoin et les crypto-monnaies, si tu avais essayé le Bitcoin PAR TOI-MEME et si tu vais investi un peu d’argent, tu aurais gagné une petite fortune…. (le cours du Bitcoin a augmenté d’environ 2000% depuis début 2015).
Je trouve que les personnes qui critiquent le Bitcoin (et autres crypto-monnaies) depuis des années devraient se remettre en cause et essayer de comprendre pour quelles raisons (et à quel moment) leur raisonnement a échoué…
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-173169-la-blockchain-aurait-p…
Le 05/10/2017 à 11h26
Le 05/10/2017 à 12h41
Le 05/10/2017 à 13h12
Le 05/10/2017 à 13h49
Le 05/10/2017 à 13h56
Le 05/10/2017 à 15h22
Le 05/10/2017 à 16h01
Le 05/10/2017 à 18h58
Le 05/10/2017 à 20h07
Le 05/10/2017 à 20h14
À quoi ça sert de tester puisqu’on a si on le désire tout le passé que l’on veut sur ces machins ?
Si tu ne sais pas m’expliquer pourquoi ça mont ou ça descend et quel potentiel ça a à long terme, je n’ai aucune raison d’investir la-dedans. Et le terme investir est assez mal choisi. On n’investit pas dans une monnaie, on spécule dessus. On investit dans quelque chose qui génère des bénéfices parce qu’il crée de la richesse.
Le 03/10/2017 à 11h54
C’est celle d’Ethereum pour Axa.
Le 03/10/2017 à 11h54
Le 03/10/2017 à 11h57
Le 03/10/2017 à 11h57
ouais enfin les actions, la plupart du temps, y a des pré-requis critères plus ou moins objectifs (ou à défaut quantifiables ou évaluables) pour espérer voir leur cours évoluer.
Là ça ressemble plus à des tickets à gratter (ou parier sur le fait qu’on trouvera quelque chose à quoi les rattacher et qui vaudra quelque chose) " />
edit : terme impropre
Le 03/10/2017 à 12h02
l’assureur y gagne énormément en matière de réclamation clientèle.”
En ne gérant pas des cas qu’il ne devrait de toute façon pas gérer;
A quoi sert le smart-contract si la base de donnée est déjà en libre accès et qu’elle n’appartient déjà pas à l’assureur ?
Tu peux en vérifier son intégrité, voir si les données qu’il a reçues sont correctes… bref t’assurer toi même de sa bonne execution. Ce que tu ne pourrais pas faire dans la base propriétaire et fermée de l’assureur.
Quel est l’apport d’un système “public et inviolable” s’il est aussi enfantin de prouver à l’assureur qu’il a fait une erreur ?
C’est parce qu’il est public et que t’y as accès que tu peux prouver aussi facilement qu’il y a eu une erreur…
Le 03/10/2017 à 12h05
Le 03/10/2017 à 12h13
Le 03/10/2017 à 12h14
Le 03/10/2017 à 12h17
Oui, c’est vrai, la plupart des jetons ne servent à rien aujourd’hui. Je suppose que la majorité sont conservés en espérant que dans le futur, les projets leur trouve une vrai utilité, et donc une réelle valeur. Attention, certains ont déjà une réelle utilité, mais c’est très loin d’être la majorité des cas.
Le 03/10/2017 à 12h23
Le 03/10/2017 à 12h51
Merci pour ce résumé;) Toujours aussi bien fait, c’est pour ça que j’adore nextinpact^^ J’avais try de miner du bitcoin ya un moment mais pas rentable, je viens de test sur de l’eth mouais avec 20 Mh/s je fait 1.41$/mois tjs pas rentable ça :P
On des infos sur le nb d’ICO qui ont après 1 an encore des gens encore actif?
Le 03/10/2017 à 13h42
Le 04/10/2017 à 06h57
Le 04/10/2017 à 07h06
Le 04/10/2017 à 10h00
Probablement que que le contrat stipule qu’Axa doit maintenir un volume d’argent disponible.
Cette réserve étant alimenté par les souscripteurs du contrat, si le volume dépasse un certain montant axa gagne le surplus si il descend sous un montant Axa doit compléter sous peine de bloquer la souscription de nouveaux contrat.
Un fonctionnement classique d’appel de marge sur un future, rien de très nouveaux sous le soleil.
Le 04/10/2017 à 11h00
Il faut une signature unique sur chaque ICO, sinon ça devient du flouze sans valeur, non homologué et de l’argent interdit