Audiovisuel public : Macron promet un projet de loi « avant la fin de l’année »
CAP de bonne espérance
Le 04 janvier 2018 à 14h45
4 min
Droit
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Le chef de l’État a annoncé hier que le gouvernement engagerait la réforme de l’audiovisuel public dès 2018. Emmanuel Macron s'est cependant bien gardé d'évoquer le délicat sujet de la redevance TV.
« Parce que le secteur des médias évolue profondément et rapidement, parce qu’il se fonde aujourd’hui sur un usage renouvelé des images, des textes et des sons, parce que les organisations que nous avons historiquement retenues ne sont sans doute ni adaptées à notre présent, encore moins notre futur, il importe de revoir en profondeur et de manière très dépassionnée la grammaire et les règles de l’audiovisuel public. » Le président de la République a profité de ses vœux à la presse, mercredi 3 janvier, pour confirmer ses projets de réforme concernant les chaînes et radios publiques (France 2, Arte, France Inter, TV5 Monde...).
Aux yeux d’Emmanuel Macron, le service public doit « travailler sur les contenus et sur les usages », afin qu'il puisse notamment « s’adresser à tous ».
Des propositions attendues pour la fin du premier trimestre
Des « propositions partagées, chiffrées et structurées, construisant un scénario de transformation à mettre en œuvre » seront rendues au chef de l’État d’ici « la fin du premier trimestre 2018 » par une « mission sur laquelle s’appuie la ministre de la Culture ». Fin décembre, Françoise Nyssen a effectivement annoncé avoir demandé aux dirigeants des sociétés de l’audiovisuel public de plancher sur différents thèmes de réforme, en lien avec quelques députés et le Comité « Action Publique 2022 ».
Emmanuel Macron souhaite que les recommandations émanant de ces travaux conduisent à un large débat « avec l'ensemble des professionnels ». L’objectif fixé par le président : « mettre, avant la fin de l’année, un projet de loi pour l’audiovisuel public sur la table du Conseil des ministres ».
Parmi les priorités du locataire de l’Élysée figure la « qualité » de l’information, mais aussi les coproductions européennes, afin que l’audiovisuel public propose « une offre numérique capable de faire face à la concurrence des plateformes digitales ».
Laurent Vallet (INA), Véronique Cayla (Arte) et Delphine Ernotte (France Télévisions) ont d’ailleurs été chargés par la ministre de la Culture de réfléchir à des « offres communes en ligne ». « Il s’agit de penser le service public comme un média global, avec des plateformes numériques communes, notamment en matière d’information et de programmes éducatifs et culturels », explique-t-on Rue de Valois. La présidente de France Télévisions pourrait d'ailleurs profiter de l'ouverture de ce chantier pour pousser son projet de « Netflix européen ».
« Aucun sujet » ne sera écarté, pas même celui de la redevance
Fait notable, le chef de l’État n’a pas évoqué la question de la contribution à l’audiovisuel public (qui a pourtant fait l’objet de nombreux débats cette année encore, à l’occasion des discussions budgétaires). Emmanuel Macron a toutefois pris le soin de laisser toutes les portes ouvertes : « Je ne veux ici ni fermer aucun sujet, ni égrener ce que la mission et la ministre dans les prochaines semaines auront à établir », a-t-il pris le soin de souligner hier.
Il y a quelques semaines, le Journal du dimanche rapportait que l’Élysée souhaitait accompagner sa réforme de l’audiovisuel public d’un volet relatif au financement, « avec une redevance universelle ». L’objectif ? Élargir le nombre de foyers soumis à la contribution à l’audiovisuel public (dont le montant était de 138 euros en 2017), à commencer par ceux qui disposent d'un accès à Internet.
Le problème est en effet bien connu : c’est aujourd’hui la détention d’un poste de télévision (ou appareil assimilé) qui conditionne l’assujettissement à cet impôt. Non son usage ou la possession d’un ordinateur connecté à Internet par exemple. Dès lors, certains peuvent parfois profiter des chaînes et radios publiques sans avoir à payer la redevance...
« La législation et la réglementation ont vieilli » s’était ainsi inquiétée Françoise Nyssen, en octobre dernier, lors d’une audition au Sénat. La ministre avait surtout annoncé des « travaux » sur ce dossier, l’intéressée laissant entrevoir un arbitrage à l’occasion du projet de loi de finances pour 2019.
Quel que soit le véhicule législatif choisi et les décisions de l’exécutif, les parlementaires ne devraient pas hésiter à monter au créneau sur ce dossier qui fait plus que jamais figure de serpent de mer – mais peut-être plus pour longtemps.
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Des propositions attendues pour la fin du premier trimestre
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« Aucun sujet » ne sera écarté, pas même celui de la redevance
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 04/01/2018 à 15h56
Et cette redevance ne pourrait pas être indexée sur nos revenus et être fondus dans les impôts ? Ils envisagent cette solution ?
Parce que 138€ ce n’est pas une petite somme l’air de rien. Et le mode de fonctionnement actuel de la redevance est totalement injuste pour une grande partie des foyers.
Petite question : qu’en est-il des opérateurs ? Ils participent aussi à ce financement ?
Le 04/01/2018 à 16h02
Anéfé :)
Et ils pourraient aussi en profiter pour mettre à la retraite forcée les animateurs ayant largement dépassé l’âge légal et rémunérés indécemment… ainsi que faire le ménage dans les “boîtes de prods”… Une “bonne” gestion de l’argent publique permettrait certainement de faire des miracles :)
Le 04/01/2018 à 16h16
Aux yeux d’Emmanuel Macron, le service public doit « travailler sur les contenus et sur les usages », afin qu’il puisse notamment « s’adresser à tous ».
D’office on aura donc des émissions de tuning pour d’adresser à Jean-Jacky, de tricotage pour mamie gateau, etc. et. ? Ou bien au contraire si on veut s’adresser à tous, il ne faut pas diffuser tous les films déconseillés aux moins de 10 ans ? Par exemple il y a une chaîne rigolote sur la TV de mes grand-parents, sporza live je crois, qui ne diffuse quasiment que du vélo cross h24 (en flamand, sinon ce n’est pas drôle). Veut-on lancer une chaîne similaire avec le coût associé uniquement parce que quelques un apprécieront ?
À un moment il faut faire des choix, il me semble absurde de vouloir « s’adresser à tous ».
Le 04/01/2018 à 16h25
Y’a une solution, ne proposer que des contenus abrutissant. Une fois que tout le monde est devenu débile. On a atteint le but. Un contenu adapté pour tous :)
Le 04/01/2018 à 16h27
Le 04/01/2018 à 16h33
c’est sûr…y’aurait bcp. de à réformer dans cette TV de grand-papa !
mais, en aura-t-il le courage ? " />
Le 04/01/2018 à 16h34
le service public vise la plus large majorité, je ne crois pas qu’il soit possible de s’adresser à 100% tout le monde.
Le 04/01/2018 à 16h54
Dans le même sujet, on est censé avoir des premiers éléments sur la réforme de la chronologie des médias d’ici mars avec un point d’étape sur les négociations interprofessionnels.
Le 04/01/2018 à 16h59
Emmanuel Macron ayant jugé bon de faire des voeux 2.0 sur les rezosocio pour toucher les jeunes, c’est dire si’l estime que l’audiovisuel public est has-been.
Le 04/01/2018 à 16h59
C’est pourtant simple :
Il suffit de supprimer la redevance.
Ainsi il n’y aura peut-être pas plus d’audience réelle mais il y aura beaucoup moins de monde déclarant ne jamais regarder la TV… " />
Le 04/01/2018 à 18h19
Le 04/01/2018 à 18h56
Une chaine info, une jeune/geek (animée, e-sport et autre émission du style), une chaine vieux avec des veux films, une chaine docu, et une chaine pour adulte/classique. Et bien sur un site svod/replay(30jours)/video cnc avec l’ina compris dedans. Je pense que la radio a juste besoin de France info, France culture, et il faut réunir France région et France bleu avec France culture. Apres pour la presse France info fait le job…
Le 04/01/2018 à 19h30
Moi, j’aimerai déjà comprendre en quoi la télévision rend un service au public ?!?
Le 04/01/2018 à 20h00
Tu oublies la partie régionale sur la TV avec France 3 + France O pour l’outremer. Limiter l’info à France Info serait une grave erreur pour la télévision, surtout que France Info exploite beaucoup le contenu des autres chaînes publiques ainsi que de l’INA.
D’une certaine façon, cette chaîne est un condensé des productions plus localisées du groupe France TV. Elle répondrait bien au côté “large public”, mais elle est complètement insuffisante pour ceux qui veulent une info régionale.
Un service SVOD avec les contenus de l’INA serait le bienvenue oui, même si l’institut a déjà une offre de ce type.
Le 04/01/2018 à 20h02
Evidemment quelqu’un qui exècre la TV ne se dira jamais satisfait… Ou quelqu’un qui n’aime que les parties d’échec en duo avec un unijambiste portant un bonnet rose, lui sera aussi difficile à satisfaire.
Le “à tous” est une tendance qui signifie “le plus grand nombre”, ce n’est évidemment pas un objectif en soi.
Le 04/01/2018 à 20h53
je pense que France info devrait être le centre névralgique de l’info et avoir des antennes départementales/régionales/internationaux regroupé avec les chaines locales/régionales/internationaux pour l’info, le tout réuni dans un seul site ou on peut préciser ses centres d’intérêts.
Pour la svod, il le faudrait gratuit et modifié la disposition des vieux films, genre qu’aux bouts de 50 ans les biens culturels numeriques (musique, jeux video, vidéo(films, docu, etc…) soit en libre service et gratuit. Comme les livres apres la mort de l’auteurs et apres 50 ans d’exploitation devrait etre en libre acces sous format numerique.
Le 04/01/2018 à 22h21
Ah non, le vieux petit bonhomme en mousse, c’est sacré " />
Le 04/01/2018 à 22h30
S’adresser à tous, c’est déjà la cas, fr3 avec les régionales, derrick et colombo, antenne deux avec les chiffres et les lettres, intervilles et fort boyard, france o avec cœur océan, arte avec les documentaires, les films noir et blanc sous titrés et les séries experimentales et tv 5 monde pour nos compatriores des îles sous le vent" />
Le 05/01/2018 à 01h32
Le 05/01/2018 à 05h59
Le 05/01/2018 à 09h35
Le 05/01/2018 à 09h47
Le 05/01/2018 à 11h41
Succède, c’est peut être un peu exagéré… il s’agit en fait de la même chaîne, avec un nouveau nom.
Le 07/01/2018 à 18h01
Le 08/01/2018 à 10h06
Équité sociale.
Je sais que cette idée déplaît à certains :)