Comment la France s’apprête à imposer le pistage des drones de plus de 800 grammes
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Le 16 avril 2018 à 11h30
6 min
Droit
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Le gouvernement vient de notifier à la Commission européenne un projet de décret relatif au « signalement électronique et numérique » des drones. D’ici quelques mois, tous les appareils de plus de 800 grammes devront transmettre aux autorités leur position, leur vitesse, etc.
Adoptée il y a près d’un an et demi, la loi encadrant plus strictement l’usage des drones civils reste pour l’heure inappliquée, faute de décrets. Le temps commence pourtant à presser, plusieurs de ses mesures-clés étant censées entrer en vigueur le 1er juillet prochain.
Le législateur a notamment souhaité qu’à compter de cette date, tous les appareils de plus de 800 grammes soient dotés :
- D’un dispositif de « signalement électronique ou numérique »
- D’un dispositif de « signalement lumineux »
L’objectif ? Permettre aux forces de l’ordre de mieux suivre les évolutions des drones, visuellement ou à distance, par exemple pour détecter un appareil qui s’approcherait trop d’un site sensible (tel qu’une centrale nucléaire). Le projet de décret d’application de cette réforme, notifié vendredi 13 avril à la Commission européenne, montre toutefois que les services de renseignement ou même les douanes pourront avoir accès aux données émises par les drones équipés de tels dispositifs.
Transmission des données de géolocalisation, de la vitesse...
Sur un plan pratique, il est prévu que le fameux dispositif de « signalement électronique ou numérique » soit « intégré ou non » aux drones. Cela signifie que l’installation d’une puce ne sera pas forcément obligatoire.
Du décollage à l'atterrissage, chaque appareil devra envoyer aux pouvoirs publics les informations suivantes, éventuellement par le biais d’une application :
- Les coordonnées de la position géographique du drone et son altitude
- L’heure et la date de cette position géographique
- La route et la vitesse du drone
- Les coordonnées de la position géographique du point de décollage du drone
- Le numéro d’identification du dispositif de signalement électronique ou numérique
Toutes ces données pourront être utilisées, selon le projet de décret, « à des fins d’enquêtes judiciaires, administratives ou de renseignement, et de statistiques par les personnes habilitées à cet effet ». Une API a d'ailleurs été développée avec la Direction interministérielle au numérique (DINSIC), dans le cadre d'une start-up d'État, afin que les pouvoirs publics disposent d'une carte présentant en temps réel la présence de tous les drones survolant le territoire national (voir ici).
Des sanctions pouvant atteindre 1 500 euros d'amende
Manifestement en vue d’éviter les piratages, le gouvernement souhaite que le dispositif de signalement soit « programmé au cours de sa production et ne dispose d’aucune solution native permettant une modification de ses réglages par un tiers ». Le fait d'émettre volontairement des données « ne correspondant pas à un vol effectif » sera par ailleurs passible d'une amende pouvant atteindre 1 500 euros.
Un projet d’arrêté précise surtout les différentes caractéristiques techniques que devront respecter les fabricants (voir extrait ci-dessous), de même que les exigences en matière de format de transmission des données.
En cas de vol sans dispositif de signalement (ou si celui-ci n’était pas « en état de fonctionnement »), les pilotes s’exposeront à une contravention de quatrième classe – soit jusqu’à 750 euros d’amende.
Cette réforme est censée être applicable à compter du 1er juillet 2018, sauf pour les pilotes qui auront enregistré leur drone sur Internet. Ces derniers auront jusqu’au 1er janvier 2019 pour rentrer dans le rang.
Des dérogations sont néanmoins prévues, notamment pour :
- Les drones de moins de 800 grammes.
- Les membres de clubs d’aéromodélisme, dès lors qu’ils effectueront leurs vols dans des zones précisément délimitées.
- Les drones « utilisés à l’intérieur d’espaces clos et couverts ».
Des feux clignotants suivant le code U en morse
Quant au dispositif de signalement lumineux, il vise à mieux repérer les drones qui effectuent des vols de nuit (en principe interdits). Le gouvernement souhaite que ces feux soient visibles « de nuit par un observateur au sol », « jusqu’à une hauteur de vol maximum de 150 mètres et dans un rayon au sol d’au moins de 150 mètres par rapport à son aplomb ».
Il est prévu que ces feux clignotants suivent « le code U en morse : deux flashs courts puis un flash long ». L’utilisation des couleurs verte, rouge et blanche sera proscrite afin qu’il n’y ait pas de confusion avec les feux de navigation aérienne.
Ici aussi, le fait de faire circuler un drone dépourvu de dispositif de signalement lumineux (ou si celui-ci n’est pas « en état de fonctionnement ») sera passible d’une amende de 750 euros. L’obligation prévaudra à partir du 1er juillet prochain – sauf pour les drones enregistrés, qui ne seront concernés qu’à compter du 1er janvier 2019.
Des exemptions sont également prévues, notamment pour :
- Les drones de moins de 800 grammes.
- Les drones « utilisés à l’intérieur d’espaces clos et couverts ».
- Les drones effectuant « des vols d’expérimentation à des fins d’essai ou de contrôle » (dans des conditions définies par le ministre chargé de l’aviation civile).
- Les drones utilisés par les membres de clubs d’aéromodélisme, dans des zones précisément délimitées.
Retards d'application en vue
Bien que le législateur ait fixé l’entrée en vigueur de ces obligations au 1er juillet prochain, le retard pris dans la rédaction des textes transmis la semaine dernière à la Commission européenne risque de contrarier quelque peu cet agenda. Avec la notification, s’ouvre en effet une période dite de « statu quo » de trois mois, laquelle empêche l’application des dispositions déférées... En clair, le décret et l’arrêté relatifs aux dispositifs de signalement ne pourront être publiés au Journal officiel avant le 16 juillet.
- Consulter le projet de décret relatifs aux dispositifs de signalement (PDF)
- Consulter le projet d'arrêté relatifs aux dispositifs de signalement (PDF)
La plupart des autres réformes prévues par la loi de 2016 sur les drones devront elles aussi être complétées par des textes d’application. Aucun d’entre eux n’a pour l’instant été publié, même si le gouvernement a déjà travaillé sur plusieurs décrets :
- Voir notre article sur l’enregistrement en ligne des drones
- Voir notre article sur les futurs avertisseurs sonores et dispositifs de « limitation de capacités »
- Voir notre article sur la formation obligatoire des pilotes
Comment la France s’apprête à imposer le pistage des drones de plus de 800 grammes
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Transmission des données de géolocalisation, de la vitesse...
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Des sanctions pouvant atteindre 1 500 euros d'amende
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Des feux clignotants suivant le code U en morse
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Retards d'application en vue
Commentaires (35)
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Abonnez-vousLe 16/04/2018 à 14h22
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Le 16/04/2018 à 14h23
a Madagascar faut officiellemnt soudoyer un responsable de l’aviation civile… avec un formulaire a la con
Le 16/04/2018 à 18h16
Le 16/04/2018 à 18h35
La mode des drones a l’air de passer un peu, j’en connais qui en ont acheté mais ne s’en servent jamais…
Le 16/04/2018 à 19h39
Le 16/04/2018 à 20h02
Je ne parlais pas de maximiser la puissance mais de la minimiser (femto = 1E-15), histoire de troller les forces de l’ordre en mode “Mais si m’sieur l’agent, mon drone émet bien toutes les infos requises. C’est vot’ récepteur qu’est pas assez sensible. Approchez votre antenne à 1cm et vous capterez tout”.
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Le 16/04/2018 à 20h09
Là, il s’agirait plutôt de spécifier une puissance minimale pour être capté à une certaine distance par les autorités.
Le 17/04/2018 à 00h20
Le 17/04/2018 à 11h49
EN gros, je ne pourrai plus voler avec mon phantom 3 ?
Le 17/04/2018 à 13h50
Ça commence par les drones, puis quand ça sera rentré dans les moeurs ce sera les voitures (boîte noire qui envoie tout aux autorités en direct), et enfin la puce de tracking dans le c*l " />
Le 17/04/2018 à 14h38
Si mais si ! Dans ton salon " />
Le 17/04/2018 à 15h35
Le 18/04/2018 à 14h35
J’espère pour toi que DJI fournira un firmware et mette à jour l’application smartphone pour être en conformité avec la lois.
Le 19/04/2018 à 23h20
J’ai mis le cerveau de macron sur le drone. 0g supplémentaires. Tout est conforme. :)=
Le 20/04/2018 à 13h04
T’aurais du mettre celui d’Asselineau, ton drone serait passé d’aérodyne à aérostat.
Le 21/04/2018 à 00h08
Pour ma part, ce serait plutôt un avantage, considérant qu’un aérostat vole plus haut et plus longtemps qu’un drone grand public, et surtout qu’il permet de voir beaucoup plus loin.
Le 16/04/2018 à 12h10
et si on accroche 4 drones de 780 grammes ensemble ? " />
Le 16/04/2018 à 12h12
Le 16/04/2018 à 12h15
Cette lois ne concerne donc pratiquement que les pros, en amateur, un drone type mavic air/pro sont en dessous des 800gr en ordre de vol et permettent de faire de belles vidéos.
Les racers doivent être dans cette gamme de poids voir en dessous… Bref seuls les pros vont devoir adapter leur matériel, et les early adopters (comme moi…) qui ont acheté un Phantom (ou équivalent) avant que la loi ne soit créée.
Le 16/04/2018 à 12h26
Le 16/04/2018 à 12h31
Alors les racers tu peux en avoir de plus de 800g (j’en ai un qui frole les 790g avec la batterie).
En loisir 800g c’est a peine la moitié d’une batterie pour un petit Hexa (65cm d’entraxe et 3.5kg) qui me sert a faire des videos (et encore il n’emporte pas de Reflex)….
et de plus cela ne dit pas le cout supplémentairement du bidule (sauf si on peut l’avoir sur une station au sol).
LA formation pour les pro c’est en gros un brevet d’ulm plus deux ou trois autre trucs donc a peu prés 3000€ et tu fait sauter la limite des 25Kg entre autre!
Le 16/04/2018 à 12h33
Le 16/04/2018 à 12h50
Le 16/04/2018 à 12h56
Le 16/04/2018 à 13h17
Le 16/04/2018 à 13h20
Je ne vois rien sur la puissance du signal … Du coup pour gagner en autonomie de vol, il devrait y avoir moyen d’émettre les trames Wifi avec une puissance de l’ordre du femto-watt ?
Le 16/04/2018 à 13h21
Le 16/04/2018 à 13h22
doublon.
Le 16/04/2018 à 13h37
ça va nécessité un module wifi sur le drone en liens avec un téléphone.
encore faut-il l’application qui récupère les données du drone et les envoie, et qui sache faire pour toutes les FC existantes (enfin plutôt les différents soft présents sur nos FC).
Perso RAB je vais reconvertir mon hexa video en quad mid range.
et recycler les moteurs pour un avion et un motoplaner FPV …
mes racers et freestyler doivent être ne dessous des 800Gr
Le 16/04/2018 à 14h09
Comment les information sont envoyées aux pouvoirs publics ? Il faut obligatoirement une connexion internet nomade (3/4G) ? Comment ça se passe dans une zone non couverte ?
Le 16/04/2018 à 14h19
Le 16/04/2018 à 14h21
Le 16/04/2018 à 11h59
Les professionnels vont être contents.
Ce que j’entrevois pour l’évolution de leur activité: disparition des auto-entrepreneurs et photographes spécialisés au profit de grosse boite de productions, au mieux des regroupements.
C’est vraiment dommage de sabrer par autant d’impératifs.
Côté technique: une trame wifi unique, ils veulent que les futurs appareils disposent d’un module wifi qui sache émettre au décollage et à l’atterrissage ?
Quand à émettre en vol, avec des trackers cellulaires ?
Une chape de plomb pour l’activité, amha .
Le 16/04/2018 à 12h05
ca va aussi booster le marché de drones de moins de 800gr.
“bah regardez monsieur l’agent, ca fait 792gr, jpeux faire n’importe quoi avec, c’est légal”
Le 22/04/2018 à 13h33