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Réforme constitutionnelle : mauvais départ pour la « Charte du numérique » à l’Assemblée

Un doigt à la charte

Réforme constitutionnelle : mauvais départ pour la « Charte du numérique » à l’Assemblée

Le 27 juin 2018 à 09h47

En commission, hier, la majorité s’est opposée à l’introduction d’une « Charte du numérique » au sein de bloc de constitutionnalité. Les rapporteurs ont fait valoir que le sujet n’était « pas mûr ». Ce qui n’a pas manqué de faire réagir les parlementaires investis de longue date sur ce dossier...

Alors que plus de 1 300 amendements ont été déposés par les députés de la commission des lois, LREM a bien fait comprendre aux parlementaires qu’il ne fallait pas modifier la Loi fondamentale à la légère. Sur la soixantaine d’amendements débattus hier soir, aucun n’a d’ailleurs été adopté.

Il en a été ainsi des différentes propositions de chartes constitutionnelles des droits et libertés numériques, soutenues par Paula Forteza (LREM), Delphine Batho (ex-PS) ainsi que les groupes Nouvelle Gauche et La France Insoumise (voir notre comparatif).

« Nous sommes clairement dans un tournant », a pourtant tenté de convaincre Bastien Lachaud (LFI), les yeux rivés sur le scandale Cambridge Analytica et la remise en question, outre-Atlantique, de la neutralité du Net. « Il est temps aujourd'hui d'affirmer des droits du numérique. C'est une attente de nos citoyens, ce sont des enjeux de notre temps » l’a rejoint Paula Forteza.

Delphine Batho a de son côté admis que le contenu des chartes proposées avait vocation à être débattu. « Mais si déjà un premier acte pouvait être posé ce soir en faveur d'une « Charte du numérique », ce serait une grande avancée », a-t-elle lancé.

Un projet « très aventureux », « pas mur », déplore la majorité

L’ancienne ministre a d’ailleurs vu juste, puisque les rapporteurs ont rapidement douché les aspirations de réforme des « pro-Charte ». Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission des lois, a tout d’abord jugé qu’il serait « très aventureux » d’adopter un tel texte « parce que nous n'en mesurons pas aujourd'hui les conséquences, les implications ».

Et pour cause. Le groupe de travail Assemblée/Sénat sur les « droits et libertés constitutionnels à l'ère numérique » n’a remis ses conclusions que la semaine dernière, et ce après un mois seulement d’auditions...

« Il faut être extrêmement rigoureux dans ce que nous inscrivons dans ce texte constitutionnel », a poursuivi Yaël Braun-Pivet. Avant d’embrayer :

« Les débats que nous avons eu sur la Charte de l'environnement montrent bien que finalement, elle est déjà presque dépassée à certains égards et qu'il faudrait la modifier, y revenir, etc. Cela montre bien le danger de figer dans un texte de nature constitutionnelle des éléments qui seraient figés alors qu'on est dans un domaine, le numérique, qui évolue à une vitesse absolument effarante. »

L’élue LREM a ainsi émis un avis défavorable aux différents projets de charte, au motif « qu'il faut absolument s'interdire de graver dans le marbre des principes qui, dès demain matin ou le mois prochain, pourraient être dépassés et dont on ne mesure pas les conséquences et les enjeux ».

« J'ai peur que ce soit une occasion manquée »

« Si les constituants de 1789 avaient eu les mêmes réticences et la même volonté de mener des études d'impact approfondies, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen n'aurait jamais vu le jour », a alors rétorqué Bastien Lachaud.

Paula Forteza s’est défendue en ajoutant que le groupe de travail qu’elle a co-présidé avec le sénateur Christophe-André Frassa (LR), lancé sur initiative des présidents des deux assemblées, avait « eu un calendrier restreint pour travailler sur ce sujet ». « Nous avons néanmoins travaillé avec des experts de droit constitutionnel, de droit du numérique, avec des associations spécialisées, avec les régulateurs du numérique », a-t-elle poursuivi. « Nous travaillons sur des droits qui ont une jurisprudence stable, donc c'est vraiment un socle de droits que nous voulons constitutionnaliser, qui sont très consensuels. »

forteza
Paula Forteza - Crédits : Assemblée nationale

« Je pense que d'ici la séance et d'ici les débats au Sénat, on est quand même capables de vérifier un certain nombre de choses » a par ailleurs fait valoir Delphine Batho. « Le débat de ce soir est une question de principe : soit on a la volonté politique, soit on ne l'a pas – et à ce moment-là j'ai peur que ce soit une occasion manquée. »

« À quoi ça sert de faire une réforme de la Constitution si on n'est même pas capables d'avancer sur des droits nouveaux et des droits fondamentaux pour les citoyens ? » s’est ensuite emporté Bastien Lachaud. « Et j'avoue ne pas comprendre le jeu de dupes de la majorité : on discute pendant un mois entier pour aboutir à un résultat qui est balayé en quelques minutes... »

Des députés s'élèvent contre un risque d’ « obsolescence programmée »

Plusieurs élus de la majorité sont alors montés au créneau. « On constate l'obsolescence programmée de chartes qui ont été adoptées à un moment donné », a notamment soulevé Sacha Houlié en référence à la Charte de l’environnement. « Pour ne pas rencontrer les mêmes difficultés, nous choisissons de ne pas l'inscrire à ce stade ou de dire en tout cas que ce sujet n'est pas prêt pour notre commission. »

« On ne réforme pas la Constitution tous les quatre matins, et c'est vrai que lorsqu'on aborde ces éléments-là, il faut les penser aussi dans une vision un peu intemporelle », a de son côté mis en garde Laëtitia Avia. Actuellement chargée d’une mission « contre le racisme et l'antisémitisme sur Internet », l’élue, avocate de métier, s’est lancée dans un long plaidoyer :

« C'est vrai qu'aujourd'hui, lorsqu'on pense à une Charte des droits et libertés du numérique, ça nous parle. Parce qu'on est en 2018. Mais il y a vingt ans, on n'aurait pas utilisé ces termes. Il y a vingt ans, on aurait parlé peut-être plus d'informatique. Et dans vingt ans, je ne suis pas certaine que ces termes soient ceux qui correspondent à la réalité des outils de communication qui seront utilisés. Parce que si on ne prend ne serait-ce que la LCEN de 2004, elle est déjà obsolète. »

La parlementaire LREM a ainsi invité ses collègues à avancer avec « énormément de précaution », tout en s’opposant en l’état aux chartes proposées.

Les débats devraient se poursuivre en séance publique

Richard Ferrand, le chef de file des députés LREM (et par ailleurs rapporteur général du projet de loi constitutionnelle), est venu enfoncer le clou. « Il va de soi qu'aussi intéressant puisse être le sujet (...), il est évident qu'il n'est pas mûr » s'est-il élevé, le ton grave. Avant de lâcher : « On ne peut pas improviser une réforme de la Constitution comme cela, parce qu'on aurait travaillé depuis trente jours de manière bicamérale et transpartisane sur un sujet extrêmement important. Je crois que ce serait faire œuvre de légèreté. »

commission
Crédits : Assemblée nationale

Une intervention qui a suscité l’ire de la socialiste Cécile Untermaier, qui préside depuis septembre dernier le groupe de travail sur la « démocratie numérique », dont Paula Forteza est la rapporteure. L’élue s’est dite « particulièrement choquée » de la façon dont Richard Ferrand traitait le travail « mené ensemble depuis un an », dans la mesure où celui-ci visait justement à préparer les débats sur la réforme constitutionnelle (voir cet article).

« Nous vous proposons une base de réflexion. Si vous n'en voulez pas, vous nous le dites très franchement plutôt que nous dire "on va peut-être voir, etc." ! » a fini par lancer la députée.

Les amendements défendus par Bastien Lachaud et Delphine Batho ont sans surprise été rejetés. Paula Forteza a accepté de retirer le sien afin de le retravailler pour les débats en séance publique. Cécile Untermaier, ostensiblement vexée, a déclaré qu’elle le retirait quant à elle « définitivement ».

Le projet de loi constitutionnelle sera discuté dans l'hémicycle à compter du mardi 10 juillet.

Commentaires (19)

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Une petite remarque : un député (ou même un groupe) ne peut en aucun cas être spécialiste de tout (ou même d’un sujet, on rappelle que les députés sont des citoyens comme vous et moi normalement et qu’on ne demande pas d’avoir bac + 8 pour se présenter à une élection), donc les lobby sont nécessaires.



Mais il est de la responsabilité des élus de discuter avec tout le monde pour ensuite de forger un avis (et pas seulement avec juste celui qui paye le plus gros resto ;) ).



Ensuite je considère qu’il est aussi de la responsabilité des citoyens de se faire entendre et pas seulement par des grèves ou en votant tout les 5 ans -> y a pas besoin d’être Mosanto pour monter une asso et faire du lobbying.



J’ai pu faire ce genre de chose et influencer sur des textes de loi en présentant de solide argument et des retours du terrain, donc ça marche mais faut prendre le temps de s’investir.

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Si je ne me trompe pas, js2082 contestait moins le rôle des lobbies que l’hypocrisie de Richard Ferrand (rapporteur général du projet de loi constitutionnelle) et de Sacha Houlié (représentant groupe LREM à la Commission des lois).

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Oh la belle preuve qu’ils utilisent des expressions qu’ils ne maitrisent pas!

“On constate l’obsolescence programmée de chartes qui ont été adoptées à un moment donné”



Qu’ils parlent d’obsolescence est un débat, qu’ils parlent d’obsolescence programmée est sans fondement.

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Dans le fond, je suis plutôt d’accord avec la démarche de rejet.



La constitution c’est quand même pas un truc à bidouiller trop régulièrement.



 La charte de l’environnement était déjà discutable mais à mettre tout et n’importe quoi dans le bloc de constitutionnalité, on dilue un peu le contenu.



S’il doit s’avérer pertinent de consacrer un certain nombre de droits à ce niveau dans la hiérarchie des normes, autant prendre le temps que ce soit bien torché.



Sur la forme, c’est un peu le bordel sur l’ordi de Madame Forteza.

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dematbreizh a écrit :



Oh la belle preuve qu’ils utilisent des expressions qu’ils ne maitrisent pas!

“On constate l’obsolescence programmée de chartes qui ont été adoptées à un moment donné”



Qu’ils parlent d’obsolescence est un débat, qu’ils parlent d’obsolescence programmée est sans fondement.





Ou alors, ça signifie (mot pour mot, pour le coup) qu’au moment de faire la charte (environnement), ils savaient déjà qu’elle ne serait plus pertinente très vite et l’on donc faite ainsi volontairement…

Ce qui serait un peu préoccupant


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Venant de Sacha Houlié, 28 ans, avocat d’affaire, ancien du MJS et du PS, proche de Richard Ferrand, possible membre du gouvernement dans l’éventualité d’un prochain remaniement ministériel, faire des effets de manche et dire des inepties pour discréditer ses petits camarades qui ne vont pas dans la direction demandée par l’Élysée, ne lui fait pas peur, au contraire.

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Toute modification de la constitution même minime devrait passer par un référendum. Mais bon, ce document fourre tout n’a aucune valeur.

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La Constitution, c’est juste le garde fou législatif.

C’est pas parfait, mais elle sert de fondement pour la loi en inscrivant les principes et le fonctionnement de la république. Ce n’est pas pour rien que la procédure de changement est très encadrée.



Elle n’a été modifiée que 24 fois depuis sa promulgation en 1958.



C’est d’ailleurs pour cela que les promesses du type “je vais inscrire dans la constitution que gnagnagna” ont peu de chances d’aboutir.

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24 fois en 60 ans je trouve ça beaucoup trop perso…



La constitution américaine n’a été amendée que 27 fois en 231 ans…

 

fr.wikipedia.org Wikipedia

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24 fois en 60 ans je trouve ça beaucoup trop perso…



La constitution américaine n’a été amendée que 27 fois en 231 ans…

 

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C’est pas vraiment comparable… La Vème République a été fondée dans un contexte instable (guerre d’Algérie) et en pleine construction de l’Union Européenne. Mais ça reste la Constitution française ayant la plus grande longévité.

La différence vient aussi du fait que la Constitution des USA était très moderne pour son époque (à l’opposé de l’aristocratie qui était encore en Europe), suffisamment large et vague pour laisser aux Etats assez de marge de manoeuvre et à la loi. Les révisions de leur constitution ont plus été là pour acter une pratique commune qu’autre chose.



La majorité des révisions constitutionnelles françaises sont pour l’adapter aux traités de l’UE, moderniser les institutions, ou encore intégrer le droit international dedans.

La différence majeure est que le texte est beaucoup plus précis, nécessitant des retouches au fur et à mesure des évolutions sociales et sociétales.



Ce sont des approches différentes qui ont leurs avantages et inconvénients.

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SebGF a écrit :



Mais ça reste la Constitution française ayant la plus grande longévité.



La 3eme République a quasiment atteint 70 ans.

La 5eme n’en est qu’à presque 60. Donc non, pas encore…


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En effet je me suis emmêlé dans les dates, c’est le régime (et non pas constitution) le plus stable après la IIIème République.



Encore 10 ans à tenir pour battre le record. <img data-src=" />

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Justement, je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée d’avoir une constitution qui rentre autant dans les détails

C’est comme ça qu’on se retrouve a incorporer la charte de l’environnement dedans

Du coup pourquoi pas la charte du numérique ?

Et ensuite encore d’autres chartes ?

D’une part ça encombre la constitution, ça complique la tâche si on doit réviser ces chartes, et je ne suis pas sur que ça ait un réel impact sur le quotidien

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Le but de la Constitution n’est pas d’avoir un impact sur le quotidien puisqu’elle régit le fonctionnement de la République et acte les principes de celle-ci en tant qu’incontournables.



Acter la neutralité des réseaux et le droit d’accès à l’information dans ce document qui est le fondement de la loi me paraît important.

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Il y a quand même une particularité française à changer de constitution dès que le moindre événement surgit dans la vie politique ou diplomatique (coup d’État, guerre, vote du législateur pour accorder le mandat à vie au Président, etc). En particulier, la IVe République qui était une IIIe République bis, était parfaitement valable. Il a fallu que le conservateur Charles De Gaulle (royaliste d’origine) revienne au pouvoir pour qu’il décrète que changer de gouvernement tous les 4 matins était une preuve d’instabilité : il faut bien reconnaître que l’exécutif élu tous les 7 ans (maintenant tous les 5 ans) qui décide de la politique à mener et qui peut dissoudre l’Assemblée nationale quand il veut (pas plus d’une fois par an quand même), c’est effectivement très stable (une politique quasi-statique, j’oserais dire). D’ailleurs, ça ne lui suffisait pas, on a failli supprimer le Sénat avec le référendum de 1969.



Ceci-dit, je n’ai rien contre la Ve République, c’est juste que pour rendre la vie politique plus stable, il y a une chose très simple à faire : ne pas toucher à la Constitution !!



Bref, je ne sais pas ce qu’en penseront les historiens, mais personnellement je pense que le quinquennat a déjà transformé substantiellement la Ve République, je nous considère déjà en quasi VIe République. Et voilà qu’on la modifie à nouveau en 2018.

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« Voilà, c’est fini&nbsp;

&nbsp;On a tant ressassé les mêmes théories&nbsp;

&nbsp;On a tellement tiré chacun de notre côté&nbsp;

&nbsp;Que voilà c’est fini&nbsp;

&nbsp;[…]

&nbsp;J’ai fini par me dire qu’on éviterait le pire&nbsp;

&nbsp;Qu’il fallait mieux couper plutôt que déchirer…&nbsp;

&nbsp;J’ai fini par me dire que p’t’être on va guérir&nbsp;

&nbsp;Et que même si c’est non, et que même si c’est con&nbsp;

&nbsp;Tous les deux nous savons que de toutes façons…&nbsp;

&nbsp;Voilà, c’est fini&nbsp;

&nbsp;Ne sois jamais amère, reste toujours sincère&nbsp;

&nbsp;T’as eu c’que t’as voulu, même si t’as pas voulu c’que t’as eu&nbsp;[…] »



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«&nbsp;On constate l’obsolescence programmée de chartes qui ont été adoptées à un moment donné&nbsp;», a notamment soulevé Sacha Houlié en référence à la Charte de l’environnement.





Sauf que ce que le monsieur oublie de dire, c’est que “l’obsolescence” de la Charte de l’environnement n’est pas du au fait que celle-ci ait été adoptée trop tôt mais au fait que le gouvernement composé de petits malins comme lui ont tout fait pour vider au maximum le texte de sa substance. (tout ça grace au lobbying de la fnsea et de monsanto et consorts).



Et c’est exactement ce que fait le gouvernement actuel: empêcher à tout prix que cette charte voie le jour pour éviter de créer de nouveaux droits aux citoyens (vous vous imaginez: accordez des droits aux pauvres et aux chômeurs, Macron en frémit d’avance).

L’argument du “pas assez mur” est juste de la connerie en barre.





«&nbsp;On ne peut pas improviser une réforme de la Constitution comme cela, parce qu’on aurait travaillé depuis trente jours de manière bicamérale et transpartisane sur un sujet extrêmement important. Je crois que ce serait faire œuvre de légèreté.&nbsp;»



&nbsp;Non mais c’est vrai quoi!!

Vous vous imaginez un texte discuté et négocié entre l’ensemble des députés de l’Assemblée pendant 30 jours de façon sérieuse, ceci sans que les lobbys ni le gouvernement ne viennent imposer leur volonté???

&nbsp;Vous vous imaginez vraiment un texte utile, protecteur des citoyens, et en faveur de l’intérêt général???



Faut pas déconner non plus. Vous vous croyez en démocratie ou quoi?

&nbsp;



&nbsp;

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Sigma42 a écrit :



Justement, je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée d’avoir une constitution qui rentre autant dans les détails







Si on entend “détails” par constitutionnaliser des règles concrètes qui régissent déjà les rapports entre les individus, oui c’est un très mauvais signal pour l’avenir de l’État : la Constitution est un texte qui régit des principes, et des valeurs, et des règles de procédure ou d’organisation des pouvoirs au sein de l’État. Si on commence à mettre des expressions comme “la loi garantie ceci ou cela” (par exemple), c’est qu’on tente d’influer sur la loi à venir (ce qui est contraire au pouvoir du peuple représenté par les élus qui votent les lois) ou c’est qu’on n’a pas bien confiance dans la Déclaration des Droits de l’Homme (quelle que soit la version, les versions en vigueur en France étant celle de 1789 et celle de 1948).


Réforme constitutionnelle : mauvais départ pour la « Charte du numérique » à l’Assemblée

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