Difficultés entre PME et marketplaces : une charte début 2019, selon le cabinet Mahjoubi
Marketpeace
Le 26 novembre 2018 à 08h44
3 min
Droit
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Le cabinet de Mounir Mahjoubi a tenu à actualiser les données diffusées vendredi dernier dans nos colonnes. Elles concernent l’espace ouvert aux TPE/PME pour témoigner de leurs difficultés avec les plateformes de vente en ligne.
Depuis le 31 octobre jusqu’au 30 novembre, toutes ces petites structures ont la possibilité de relater dans un espace dédié les problématiques rencontrées sur les marketplaces, dont les faits de déréférencement. Mounir Mahjoubi avait assuré lors du lancement que « la France n’est pas un Far West numérique. Par la médiation, je demande aux plateformes de bâtir des relations de confiance avec le tissu des PME françaises. »
Suite à une réunion organisée le 21 novembre dernier à la Direction générale des entreprises (DGE) avec Alibaba, eBay, Rakuten (ex-PriceMinister), Amazon, La Redoute, ManoMano, Le bon coin ou encore Cdiscount, nous avons appris que seules 56 structures s’étaient manifestées. Un bilan pour le moins contrasté.
Samedi, le secrétariat d'État au Numérique nous a contactés pour relativiser ces données. « Les chiffres du 21 novembre ne sont plus bons. Nous avions reçu 70 témoignages et l’objectif est d’en réceptionner 100 d’ici fin novembre ».
Une médiation, plus qu'une logique de chiffres
Dans le panorama des problèmes soufflés aux oreilles de la DGE, l’absence de dialogue, le déréférencement voire l’expulsion pure et simple des plateformes de vente en ligne figurent en bonnes places. « Notre objectif n’est pas faire une sorte de pétition, mais avant tout de remontrer les cas concrets » nous indique l'entourage de Mounir Mahjoubi. « Nous cherchons plus la médiatisation de ces problèmes que le chiffre lui-même ».
Le secrétariat d'État au Numérique assure en effet avoir reçu de nombreux témoignages en « off ». « Les petits patrons ont peur des plateformes et de leurs représailles » assure-t-on, « ils rechignent à témoigner individuellement ».
Impossible d'attendre l'entrée en vigueur du règlement P2B
« Nous voulons que les plateformes soient une opportunité. Nous voulons engager une médiation pour aboutir à un dialogue constructif et des solutions qui facilitent tout le monde » poursuit le cabinet du secrétaire d’État. « Nous souhaitons en conséquence que les plateformes offrent aux TPE et PME la possibilité d’avoir un interlocuteur pour traiter de leur demande. Un correspondant, chargé du suivi. Bref, nous voulons qu’il y ait un humain. Quand vous vous faites sortir d’Amazon, soit plus de 80 % des cas remontés, vous n’avez plus d’accès au compte client, vous n’avez accès à rien. C’est kafkaïen »
De réunions avec les acteurs du e-commerce au sein de la DGE, le cabinet promet une charte mise en œuvre plutôt en début d’année. « Au niveau européen, le futur règlement plateforme to business (P2B) permettra un dialogue, une transparence sur les faits et une réelle communication entre les entreprises. Sauf que ce règlement n’est pas en application. On espère que tout sera acté en 2019, et encore, il y aura alors un délai d’entrée en vigueur. En attendant, une entreprise qui se fait déréférencer ne peut se permettre d’attendre si longtemps. Voilà pourquoi nous souhaitons engager une médiation. »
Difficultés entre PME et marketplaces : une charte début 2019, selon le cabinet Mahjoubi
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Une médiation, plus qu'une logique de chiffres
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Impossible d'attendre l'entrée en vigueur du règlement P2B
Commentaires (17)
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Abonnez-vousLe 26/11/2018 à 08h50
Ptêtre que c’est pas non plus une bonne idée de faire reposer son modèle d’affaires sur des multinationales américaines en position quasi-dominante.
Disons qu’il faut être conscient des risques. Le local, le décentralisé, ça c’est l’avenir !
Le 26/11/2018 à 09h00
M’enfin 70 au lieu de 56, c’est quand même pas Byzance :)
Le 26/11/2018 à 09h10
Sauf que ça ne peut pas marcher pour tous les produits.
Exemple simple: un fabricant de meubles (chaises, canapés, bureaux…) ne peut pas fonctionner sur un simple modèle local, il est obligé de vendre au niveau national (voir plus) s’il veut pouvoir toucher une clientèle assez large. Les meubles, ce n’est pas le genre de choses qu’on achète tous les jours.
Si tu regardes bien , beaucoup de petits fabricants ont beau avoir leur propre site de vente, ils utilisent aussi les marketplaces qui s’avèrent indispensables pour leur affichage.
Bien évidemment, ils n’ont aucune force face à ces marketplaces et sont obligés d’accepter les pires conditions sous peine d’être expulsés.
Il faudrait un système de sanctions automatiques envers ces plateformes mais ce n’est pas gagné
Le 26/11/2018 à 11h10
Il est encore secrétaire d’État au Numérique ? Je croyais que ça avait changé.
Le 26/11/2018 à 11h15
Il est passé sous la tutelle du ministère des finances.
Le 26/11/2018 à 11h31
Mon commentaire était volontairement un peu candide, mais je pense malgré tout qu’il y a un marché pour le local/qualitatif/humain. En jouant sur les tableaux économie solidaire, écolo, etc. le bouche à oreilles peut faire des merveilles.
Si on mise sur le volume pour faire du chiffre, effectivement, c’est tendu.
Le 26/11/2018 à 11h38
Un machin pour bobos, quoi. Mais il n’y a pas de bobos partout ou en tout cas pas suffisamment pour en vivre partout.
Le 26/11/2018 à 11h39
Quand vous vous faites sortir d’Amazon, soit plus de 80 % des cas remontés, vous n’avez plus d’accès au compte client, vous n’avez accès à rien. C’est kafkaïen »
Et que pense-t-il des prestataire de SSII qui se font désactiver leur badge d’accès du jour au lendemain, et virer sans explications? (cas vu dans des grandes banques française)…Ce n’est pas kafkaïen ça? " />
Ah mais là ce n’est pas pareil, eux financent ses campagnes électorales " />
Le 26/11/2018 à 11h42
Le terme “bobo” est assez péjoratif, surtout si c’est pour promouvoir des pratiques plus durables, écologiques, sociales… On en a besoin non ? Tu préfères le Made in China jetable ?
Pour moi “bobo”, c’est quand c’est tout dans les apparences : “Je suis trop écolo végé avec mon burger au quinoa et à la banane plantin” sachant que ces aliments ont parcouru des milliers de kilomètres pour arriver à son assiette.
Le 26/11/2018 à 11h52
Le 26/11/2018 à 12h07
J’ai l’impression d’avoir viser juste.
Ton discours est typique de ces gens décorrélés de la vie du plus grand nombre. Essaie de discuter de ça avec des gilets jaunes, tu vas avoir un retour de réalité assez sévère.
Et non, bobos, ce n’est pas une histoire d’apparence.
Le 26/11/2018 à 12h43
Et pourtant, sortie des grandes métropoles, il y a des dizaines et des dizaines de fabricants de meubles dans les territoires qui vivent plutôt pas mal. Ils ont leur show-room et une zone de chalandise assez restreinte mais leur éloignement des grandes zones commerciales font qu’ils vivent à l’abri de la mondialisation.
Le 26/11/2018 à 14h47
Le 26/11/2018 à 14h53
“Ton discours est typique de ces gens décorrélés de la vie du plus grand nombre.” C’est délicat d’étiqueter une personne sans savoir ce qu’elle vit, juste sur un commentaire " />
Le 26/11/2018 à 15h39
Ai-je tort ? Ta phrase ne le dit pas, elle essaie juste de semer le doute.
De plus, je m’appuie sur 4 commentaires sur cet article, pas un seul et aussi sur d’autre de tes commentaires plus anciens.
Le 27/11/2018 à 09h14
Je n’ai effectivement pas de problème pour boucler mes fins de mois, mais c’est le cas d’une part significatives de mes proches, ami.es ou famille, et des personnes que je fréquente dans le cadre de mon investissement associatif.
Je ne pense donc effectivement pas être décorrélé de la vie du plus grand nombre, et je soutiens que le local/qualitatif n’est pas juste une belle pensée et une pratique de consommation narcissique, mais un modèle économique qui pourrait résoudre bien des soucis des gilets jaunes (création de valeur, reconnaissance, lien social). Là où, entre autres, je rejoins leurs revendications, c’est que la politique actuelle (des 30 dernières années) favorise les grands groupes et le capital au détriment des couches plus “micros” de l’économie (artisanat, petites exploitations, artistes, etc.).
Le 29/11/2018 à 12h38
A propos de l’opposition économie locale/globale.
Certain certain secteurs s’y prêtent parfaitement, la production de nourriture par exemple ( produit frais, bio, tous ce que le transport et les traitements de conservations dégrade pour l’acheteur final ).
Si je veux acheter une botte de poireau, je n’ai pas (forcement) envie de connaître le producteur. Par contre quand je me promène disons dans la compagne autour de sa ferme, je suis heureux aussi de ne pas voir une exploitation ultra industrielle qui pourrait poser problème en terme de pollution, de bruit, de rapport de force politique lié à sa taille. Rien d’humain ici, juste un double bénéfice pour moi lié à une gestion efficace des ressources de mon environnement immédiat. ( oui je suis libéral anticapitaliste écolo pro nucléaire … ça me pose des problèmes ).
Pour le fabricant de meuble, ca se corse. Si ikea vend autant de meubles dans du bois reconstitué de qualité moyenne c’est aussi parce que les meubles sont bien conçus. Et c’est coûteux de concevoir et aussi de faire de la petite série. Donc si on veut faire du local on peut: se transformer en atelier de fabrication, on laisse au grand marché mondial le soin de concevoir, au mieux on améliore l’existant. Et on compense le surcoût petite série en jouant sur le coté “sur mesure” “matériaux locaux”, on transforme l’atelier disons taylorisé en atelier généralisé. Je serais heureux de faire fabriquer un meuble à mon besoin dans une qualité pas jetable même si je dois y mettre le prix et revendre après usage ( cette partie se développe vraiment en fait ).
Forcé de constater que cela reste non réalisé et que somme dans une société privilégiant plutôt un capitalisme très très classique ( euh a la Germinale ? ) donc favorisant les très grosses structures. D’un autre coté le modèle de croissance infini n’est il pas une faute de logique dans les termes…