SpaceX détaille Starship, sa fusée pour conquérir le système solaire, le prototype MK1 terminé
C'était bien une Big Fucking Rocket
Le 01 octobre 2019 à 14h09
10 min
Sciences et espace
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Starship vient de dépasser le stade d'une idée lancée à coup de slides lors d'une conférence. Elon Musk vient de présenter officiellement le premier prototype (baptisé MK1) de l'étage supérieur qui devrait décoller dans un ou deux mois. Le but est toujours le même : envoyer des humains sur la Lune, Mars, etc.
Après la conférence d'Elon Musk au pied du prototype MK1 de son vaisseau Starship en début de semaine à Boca Chica, SpaceX a mis en ligne une page détaillée sur sa prochaine fusée. Selon le constructeur, il s'agit du lanceur « le plus puissant au monde jamais développé, avec une capacité de transport de plus de 100 tonnes en orbite terrestre ». Le calendrier est pour le moins ambitieux puisqu'un vol habité est prévu pour 2020... c'est du moins l'espoir caressé par Elon Musk.
Pour rappel, Starship est composé de deux étages réutilisables : Super Heavy en bas (premier étage pour s'arracher à l'attraction terrestre), et Starship en haut. Oui, le même nom est utilisé pour la navette spatiale et la fusée complète, un peu comme font les Russes avec Soyouz qui désigne à la fois le véhicule spatial et la fusée. Le terme Starship est utilisé depuis fin 2018 à la place de BFR (Big Falcon Rocket).
11 years ago today, we launched our first successful mission. To date, we’ve completed 78 launches and have developed the world’s only operational reusable orbital class rockets and spacecraft—capable of launching to space, returning to Earth, and flying again pic.twitter.com/5L0q9PJ90P
— SpaceX (@SpaceX) September 29, 2019
Après plusieurs ajustements, la construction du prototype MK1 (50 m de hauteur tout de même) est enfin terminée et les tests vont pouvoir débuter. Nous en profitons pour faire un point d'étape sur le projet d'Elon Musk de coloniser d'autres planètes et son évolution au cours des années.
Après deux versions de BFR, voici Starship édition 2019
Ce projet n'est pas nouveau, loin de là. En septembre 2016, Elon Musk était au 67e International Astronautical Congress pour dévoiler les grandes lignes de son plan visant à « faire des êtres humains une espèce multiplanétaire ». Il annonçait la couleur sans détour : son objectif est de coloniser Mars.
À l'époque, il était question d'une fusée de 122 m de haut et de 12 m de largeur, avec pas moins de 42 moteurs Raptor de nouvelle génération rien que pour le premier étage. Le second étage en intégrait alors 9. L'année suivante, rebelote durant le 68e congrès international d'astronautique avec une mise à jour de son plan. La fusée ne mesure « plus » que 106 m de hauteur et 9 m de diamètre, avec « seulement » 31 Raptor pour le premier étage, et 6 pour le second.
Aujourd'hui, c'est encore une nouvelle version qui est présentée : 118 m de hauteur, mais toujours avec 9 m de largeur. Le nombre de moteurs grimpe à 37 pour le premier étage, tandis que le second reste à 6 Raptor. Starship édition 2019 dépasse donc de peu Saturn V qui ne mesure « que » 110,6 m de hauteur, mais qui a un diamètre légèrement plus important de 10,1 m.
Pour rappel, l’actuel lanceur lourd de SpaceX – Falcon Heavy, composé d'une Falcon 9 avec deux boosters latéraux – mesure 70 mètres de haut pour 12,2 mètres de large. Falcon 9 est pour rappel à 70 m de hauteur et 3,7 m de diamètre, contre environ 50 et 5,5 m pour Ariane 5 sans les boosters latéraux. Ariane 6 aura le même diamètre, mais une hauteur plus importante (70 m). Dans tous les cas, c'est sans commune mesure avec Starship.
Premier étage : 72 000 kN de poussée, trois fois plus que Falcon Heavy
Le premier étage dispose donc de 37 moteurs Raptor d'une poussée de 2 000 kN chacun, un nombre bien supérieur à celui de Falcon Heavy qui totalise 27 moteurs Merlin avec ses « trois » premiers étages. Tous ne seront pas forcément utilisés à chaque lancement, mais Elon Musk pense qu'au moins 31 Raptor seront allumés à chaque décollage.
Dans tous les cas, la société a déjà démontré son savoir-faire et sa capacité à gérer près d'une trentaine de propulseurs en même temps, avec déjà trois lancements réussis pour Falcon Heavy.
Le premier étage est réutilisable et dispose de six pieds pour venir se poser en douceur sur Terre. Il mesure à lui seul 68 m de hauteur et dispose de petites ailettes sur la partie supérieure pour l’aider lors de son retour sur le plancher des vaches.
Le réservoir de propergol affiche une capacité de 3 300 tonnes et SpaceX revendique une poussée impressionnante de 72 000 kN... soit trois fois plus que Falcon Heavy et ses 24 000 kN. Starship double la mise par rapport au record de Saturn V dont la poussée était de 34 000 kN.
Pour le moment, aucun prototype du premier n'a été présenté officiellement. Starship MK1 ne concerne pour rappel que la partie supérieure de la fusée.
Deuxième étage : 1 100 m³ d'espace et 100 tonnes de charge utile
L'étage supérieur, alias Starship, mesure 50 m de hauteur et possède un réservoir de 1 200 tonnes pour le propergol. Il dispose de six moteurs Raptor (les mêmes que sur le premier étage) pour assurer ses déplacements dans l'espace. Actuellement, il faut entre 8 et 10 jours à SpaceX pour construire un moteur Raptor. La cadence devrait s'accélérer prochainement, avec pour objectif d'atteindre un moteur par jour début 2020. Avec 43 Raptor par fusée Starship, il faut en effet suivre la cadence.
À titre de comparaison, le premier étage de Falcon 9 (utilisé pour décoller et se rendre dans l'espace) dispose de 9 moteurs pour une poussée de 7 600 à 8 200 kN (au niveau de la mer et dans le vide). Théoriquement, les six moteurs Raptor du second étage devraient avoir une poussée combinée de 12 000 kN environ, soit plus que Falcon 9.
Sa capacité de chargement est de plus de 100 tonnes pour une orbite basse, contre 22,8 tonnes pour Falcon 9 et 63,8 tonnes pour Falcon Heavy. C'est par contre toujours moins que le « monstre » Saturn V qui pouvait envoyer 140 tonnes sur une orbite basse.
Comme le premier étage, le second est « entièrement réutilisable ». SpaceX le présente comme « un grand vaisseau spatial long-courrier capable de transporter des passagers ou des marchandises vers une orbite terrestre, d'autres planètes et des vols intérieurs sur Terre ».
L'intérieur est aménageable pour pouvoir transporter du fret, un équipage ou un mélange des deux. Le volume aménageable pour la charge utile est de 1 100 m³. Autant dire que Starship ressemble à un palace sur ce point. Un des objectifs est évidemment de retourner sur la Lune pour y installer une base, puis de partir à la conquête de l'espace.
Starship peut aussi faire office de station-service de l'espace
Starship est également conçu pour pouvoir faire le plein en vol. Un second Starship spécialement conçu dans cette optique peut ainsi être lancé dans l'espace, puis venir s'accrocher à une autre navette pour faire office de station-service. « Ce système est conçu pour transporter jusqu'à 100 personnes sur des vols interplanétaires de longue durée », aussi bien vers la Lune que Mars, explique SpaceX.
Selon la société, le coût d'un lancement de satellite avec Starship serait sensiblement inférieur à celui avec Falcon 9. La société met en avant son compartiment de 9 m de diamètre pour la charge utile, qui serait « plus grand que tout autre carénage actuel ou planifié », permettant par exemple d'envoyer des télescopes spatiaux encore plus grands que le James Webb Telescope par exemple.
Starship will use in-space propellant transfer to enable the delivery of over 100t of useful mass to the surface of the Moon or Mars pic.twitter.com/pzCUebidZg
— SpaceX (@SpaceX) September 29, 2019
Retour sur le prototype MK1 de Starship
Après la théorie et l'objectif de SpaceX, revenons à la réalité du terrain avec le prototype MK1, qui ne concerne pour rappel que la partie supérieure de la fusée. Il ne mesure ainsi que 50 m de hauteur, contre 118 m pour l'ensemble du lanceur, et n'exploite que trois moteurs Raptor, contre six pour la version finale.
La structure et les réservoirs du prototype MK1 sont en acier inoxydable, un matériau sur lequel Elon Musk n'a pas tari d'éloges : « C'est de loin la meilleure décision de conception que nous ayons prise », affirme-t-il durant la conférence. C'est d'ailleurs cette matière qui lui donne son aspect si particulier.
L'acier inoxydable est certes plus lourd que les composites habituellement utilisés, mais il possède des propriétés thermiques très intéressantes. Il n'est pas aussi fragile que les autres à de très basses températures et résiste beaucoup mieux à la chaleur, deux points importants lorsqu'il s'agit de se déplacer dans le vide spatial (il fait froid) ou de passer l'atmosphère pour revenir sur Terre (il fait chaud). Starship ne nécessiterait ainsi qu'un petit bouclier thermique sur le dessous.
Mais surtout, le coût est sans commune mesure : environ 130 000 dollars la tonne de fibre de carbone, contre 2 500 dollars pour de l'acier inoxydable, toujours selon le PDG de SpaceX. Ce n'est pas tout : « L'acier est facile à souder et résistant aux intempéries [...] La preuve, nous avons soudé ce prototype à l'extérieur, sans usine. Honnêtement, je suis amoureux de l'acier ».
MK2, MK3 et MK4 dans les tuyaux
Un autre prototype, Starship MK2, est en train d'être construit dans ses locaux en Floride, lui aussi avec trois Raptor. Les équipes travaillent de manière indépendante. Selon Elon Musk, cela devrait permettre d'améliorer le design final avec une compétition entre les deux équipes.
La construction d'un troisième prototype (MK3) devrait débuter d'ici un mois à Boca Chica (où se trouve MK1). Suivra ensuite un prototype MK4 en Floride, qui devrait être le premier vaisseau Starship à entrer en orbite et faire le tour de la Terre. MK3 et MK4 devraient intégrer six Raptor, comme la version finale de Starship.
Un des éléments à améliorer est le poids du vaisseau : de 200 tonnes pour MK1, SpaceX espère arriver à descendre à 110 tonnes seulement à terme, et ainsi augmenter la capacité de chargement à 150 tonnes pour une orbite basse (au lieu de 100 tonnes actuellement). 50 ans plus tard, Starship dépasserait alors enfin la capacité de chargement de Saturn V.
Le premier vol de MK1 à environ 20 km d'altitude est attendu d'ici un ou deux mois, tandis que le premier en orbite devrait se dérouler dans six mois. « Je pense que nous pourrions potentiellement voir des gens voler dès l'année prochaine », lâche, optimiste, Elon Musk. Comme toujours avec le dirigeant, il s'agit d'un calendrier pour le moins ambitieux, même s'il préfère généralement parler « d'espoir » pour les échéances plutôt que de dates butoirs.
Pour l'instant, deux vols ont déjà eu lieu avec Starhopper, une version réduite de Starship avec seulement un moteur Raptor. Un premier à 20 m d'altitude, suivi d'un second à 150 m il y a quelques semaines. Désormais, Starhopper a passé le relais à Starship MK1.
Pour rappel, le nom du premier touriste de l'espace à bord de Starship est déjà connu : il s'agit du japonais Yusaku Maezawa, collectionneur d'art et milliardaire. Il a payé des places pour être accompagné de six à huit autres artistes, pour un montant qui n'a pas été dévoilé, mais qui sert évidemment à développer Starship. Il devrait décoller en 2023.
SpaceX détaille Starship, sa fusée pour conquérir le système solaire, le prototype MK1 terminé
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Après deux versions de BFR, voici Starship édition 2019
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Premier étage : 72 000 kN de poussée, trois fois plus que Falcon Heavy
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Deuxième étage : 1 100 m³ d'espace et 100 tonnes de charge utile
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Commentaires (36)
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Abonnez-vousLe 01/10/2019 à 21h54
Que de branlette et de slides à la noix…
Tout ça pour soigneusement éviter la comparaison directe avec les lanceurs Saturn V et N1 qui appartiennent globalement à la même catégorie que ce Starship (parfois en mieux, parfois en moins bien selon les particularités de chacun) et datent eux des années… 60 !
J’ai du mal à faire la distinction entre ça et les montages publicitaires “dithyrambique wtf” des produits génériques chinois <_<
Le 02/10/2019 à 07h39
L’acier n’est pas comparé à la céramique mais aux composites, principalement à renfort en fibres de carbone.
Le 02/10/2019 à 07h44
J’ai du mal à imaginer qu’ils puissent alléger le truc de 200T à 110T en restant tout inox " />
Ou alors c’est que la conception de ce Mk1 est vraiment au stade -10 de l’optimisation (c’est possible après tout vu la finalité de ce proto). Enfin même comme ça ça me semble compliqué… je pense qu’ils vont forcément faire appel aux composites dans une mesure non négligeable à un moment ou l’autre.
Ceci dit, pour connaitre (beaucoup) le soudage, les matériaux métalliques et (un peu) les composites et l’assemblage de différents matériaux de nature différente, je confirme que mettre en œuvre des composites, c’est vraiment une misère " /> (en comparaison au soudage de l’acier)
Enfin bref, je suis vraiment très curieux de voir les choix de conception qui seront retenus pour les différents proto et la version finale, c’est un sujet très complexe!
Le 02/10/2019 à 07h51
quelques questions…
Quel est le bilan carbone de ce suppositoire ?
Arrive-t-on toujours à passer au travers le dépotoir situé sur orbite sans se cogner à une poubelle ou une clé à molette ?
Le 02/10/2019 à 07h53
L’acier est un alliage par définition (Fer + Carbone au minimum; plein d’autres trucs dans la pratique); tu rajoutes du Nickel et du Chrome dans les proportions qui vont bien et tu obtiens un acier inoxydables. Après des nuances, il y en a des milliers.
Il y a aussi des alliages d’aluminium et des alliages de magnésium en effet. De nombreux alliages d’aluminium comportent également du magnésium en teneur moindre que l’aluminium. C’est pareil il existe beaucoup de nuances pour ces deux matériaux.
Il y a aussi certainement beaucoup d’autres matériaux utilisés (je pense principalement aux alliages de titane). Mais pas d’alliage acier/alu/magnésium au sens où tu sembles l’entendre.
Au final, je pense que dans les fusées, sauf cas particuliers et sans attendre SpaceX, les composites ne sont pas plus représentés que les métaux, pour un tas de raisons (avec le coût et leur mise en œuvre en premier). C’est pareil dans l’aéro, les composites commencent seulement à se faire vraiment une place soleil quand on parle de pièces de structures et les exemples se comptent sur les doigts d’une main. Après beaucoup de comm’ est faite autour de sous-ensembles pas forcément représentatifs " />
Le 02/10/2019 à 07h56
M’enfin si tu leur reproches le manque de comparaison avec Saturn V et N1, va au bout de ta propre comparaison:
Alors bon, déplorer qu’il a fallu 60 ans à l’humanité pour se relancer là dedans après avoir fait les premiers pas est une chose; mais la comparaison que tu tiens en est une autre " />
Le 02/10/2019 à 08h09
Le 02/10/2019 à 08h14
La BFR dire qu’il y en a certains qui voient déjà des flottes entière de cette aberration, les mêmes qui voyaient des flottes de Falcon Heavy remplacer la F9 a partir de 2017, comme ce qu’avait promis Musk.Mais aujourd’hui on constate quoi ? La FH est un gros flop de l’histoire spatiale commerciale (carnet de commande famélique), à comparer avec les prévisions de Musk d’il y a 5 ans avec la réalité d’aujourd’hui.
Qui informe sur tout ces éléments ? Personne ! et pourquoi ? car ça ne fait pas vendre !
Ça sera encore plus désastreux avec la BFR, car elle ne se mettra même jamais en orbite en configuration définitive. Il mettra certainement un truc en orbite avec un corps beaucoup plus petit et 1⁄4 de la motorisation promise aujourd’hui (qui est déjà 1⁄3 plus faible que celle annoncée il y a deux ans je rappelle…) mais c’est tout, et ça se fera d’ici un bon paquet d’années.
On se dit RDV pour 2023 avec le japonais qui doit faire le tour de la lune avec.
Dans le même temps SpaceX a désormais 3 ans de retard sur la livraison d’une simple capsule habitée pour aller sur l’ISS commandée en 2012. Mais vasy que je te vende du voyage habité vers la Lune et vers Mars !!!!!
Le 02/10/2019 à 08h33
Et ?
Pas la peine de me sortir un pamphlet contre Space X je n’étais pas spécialement en train de les défendre ou quoi (et même si ça avait été le cas en fait).
C’est une entreprise commerciale comme une autre qui fait son marketing, qui a des succès et subit des échecs.
Mais je ne parlais pas du tout de ça… je revenais simplement sur la comparaison de Norde qui est tout autant biaisée que la présentation qu’il critique, rien d’autre.
Le 02/10/2019 à 08h47
Le 02/10/2019 à 08h58
Disons que l’accumulation d’annonces comme “on à la plus grosse poussée ‘théorique maximale’ du monde”, “100T de charge utile incroyab vous avez vu”, les slides avec le Faucon millénium, le voyage habité sur la lune et mars (et la “colonisation” " />), bon…
Les véritables comparaisons seraient plutôt :
Et pour le coup il faudrait comparer avec les anciens lanceurs de la même catégorie pour savoir ce qu’on y gagne (Saturn V, N1, Energia…). Ou alors aurait-on pu simplement ressortir les vieux du placard (quitte à leur donner un petit rafraichissement) ?
La communication d’accord, mais là on nage dans le grand n’importe quoi.
Comme le flan qui est fait sur la réutilisation des étages de Falcon 9.
La réutilisation ce n’est pas une solution miracle, on perd beaucoup en charge utile, ça coute du carburant en plus et on ne sait pas si la révision de la partie récupérée est rentable ou vraiment trop complexe (coucou les navettes spatiales, vaisseau les plus réutilisables jusque là).
Le 02/10/2019 à 09h09
Le 02/10/2019 à 09h12
C’est surtout que pour que la fusée retourne sur terre proprement il faut une grosse quantité de carburant limitant très fortement la charge utile. D’ou le fait que la FH ne soit pas plus compétitive que Ariane V.
Et effectivement, la technologie des fusées si elle progresse, ne change pas beaucoup de celle des années 60. On lance toujours des Soyouz quasi identiques au Soyouz des années 70.
C’est les mêmes carburant Hydrazine ou Hydrogene/oxygene liquide et les memes matériaux. Seul l’informatique embarqué à changer.
Le 02/10/2019 à 09h30
Ce à quoi je réponds, c’est une boite privée qui fait sa comm’ et développe ses arguments de vente comme elle l’entend.
Par ailleurs, je suis d’accord avec toi concernant les inconnues et incertitudes techniques (rendements, aménagement, coût réel, …) seulement ton discours laisse à penser que ces données seraient négatives, la réalité c’est qu’on en sait rien, ni dans un sens ni dans l’autre. En ce qui me concerne, je ne suis ni citoyen américain (subventions), ni salarié, ni actionnaire, ni client, alors je ne vois pas pourquoi je m’égosillerais dans le vide sur le sujet, même si je suis curieux également.
Après tout, Audi vend (très cher) des bagnoles avec des caisses en blanc aluminium totalement inutile depuis des années en utilisant régulièrement cet argument marketing comme s’il était pertinent techniquement, et ça marche bien, personne ne s’insurge (et l’un dans l’autre, cet argument fallacieux n’en fait pas pour autant des mauvaises bagnoles).
Space X c’est pareil, ils font du marketing, racontent beaucoup de conneries et cachent/maquillent pas mal de trucs, de la à en conclure qu’ils ne savent pas ce qu’ils font et que leurs trucs ne tiennent pas la route, il faudrait être bien naïf…
Il suffit de regarder l’évolution du marché des lanceurs pour s’en convaincre (en nombre de lancements):
  Wikipedia
Après, reste la question de la rentabilité de la boite, qui est incertaine aujourd’hui c’est vrai, mais si c’est un choix stratégique des américains d’injecter du cash à perte (à court terme) pour développer des technologies car ils en ont les moyens, plutôt que de taper sur Space X on pourrait plutôt se questionner sur les choix de l’UE vis à vis d’ArianeEspace… Mais c’est toujours plus facile de trouver son voisin moche que d’essayer d’être plus soigné " />
Le 02/10/2019 à 10h15
Au vu des capacités des charges utiles promises par rapport aux autres acteurs du marché le poids du lanceur devient un élément un peu moins important que la récupération et la remise en état à moindre coût, d’ou la nécessité d’utiliser un matériau bon marché et surtout facile à réparer si besoin.
Ensuite sur l’aspect communicant de Musk il faut quand même se rappeler les railleries des acteurs historiques lorsqu’il a créé Space X tout le monde le prennait pour un fou ça ne marcherait jamais. C’est maintenant l’acteur principal des lancements commerciaux.
C’est sur qu’il ne tiendra jamais les délais annoncés et qu’il y a énormément d’éléments techniques a résoudre mais faisons gaffe qu’en passant notre temps à dénigrer, nous ne passions pas une nouvelle fois à travers un bouversement du marché aérospatial !!
Le 02/10/2019 à 11h07
Le bilan carbone c’est facile, c’est 0 g.
Le carburant utilisé est de l’hydrazine (N2H2) et de l’oxygène. Ça ne produit pas de CO2 mais de l’eau et de l’azote.
C’est ce qui à permis à Mark Watney de produire de l’eau dans “Seul sur Mars”.
D’ailleurs c’est dommage que l’hydrazine soit très cancérigène car on aurait pu faire rouler des voitures avec, à 0 g de CO2/km.
Le 02/10/2019 à 11h19
Je pense que le petit détail qui pencherait la balance vers l’intérêt économique du lanceur réutilisable quasi nul, c’est que lorsque Musk peut se vanter de la moindre futilité, il ne se gêne pas de le faire en en faisant des caisses. A pars au début de l’aventure SpaceX, où il présentait des coûts extrêmement faible qui se réduiraient au fur et à mesure que des lanceurs seraient récupérés, c’est le silence radio.
Mais comme déjà dit, une entreprise privé qui fait de la comm, rien de bien méchant là derrière. Personnellement de l’argent dépensé dans le spatial me fait plus rêver que dans l’armement ou que sais-je, donc je suis content qu’une entreprise privé ait remis le spatial sur le devant de la scène.
Le 02/10/2019 à 11h51
(mode rabat joie) Ferait mieux d’investir pour pouvoir continuer à vivre sur terre plutôt que d’espérer faire survivre une tribu sur Mars.
Le 02/10/2019 à 13h56
Bon, là, on a quelque chose de concret. Peut-être pas aussi extraordinaire que ce qui était prévu sur le prospectus, mais ça peut fonctionner.
J’attends la suite…
Le 02/10/2019 à 17h08
Le 02/10/2019 à 17h27
Starship utilise des moteurs Raptor qui fonctionnent au methane (CH4) pas à l’hydrazine.
Le 03/10/2019 à 08h41
Pour les roquettes en acier dont le coût serai faible, il faut penser qu’il y a déjà eu la conception de Wikipedia
350 MN contre 72MN de poussé sur le premier étage.
550T Vs 100T de charge utile et un prix au kilo dérisoire.
Bon le sea dragon posait quelques problèmes sur la faune marine alentour " />
Le 03/10/2019 à 11h18
Ce qui me gène c’est que lorsqu’on à pas le recul nécessaire, on prend facilement ces informations pour argent comptant.
Alors oui je m’insurge contre cette communication complètement délirante.
D’autant plus lorsqu’elle inonde la presse qui la plupart du temps la reprend telle quelle (mais ça c’est un autre problème).
Ps : ton graphique inclus les lancement américains qui sont inaccessibles aux sociétés étrangères. Ce qui fausse énormément la donne. A tel point qu’un projet d’obligation similaire en Europe est sur les rails. (c’est la même chose pour le marché chinois ou russe).
https://www.challenges.fr/entreprise/aeronautique/pourquoi-ariane-6-reste-la-mei…
C’est une concurrence faussée (encore plus que cela puisque les lancement américains ont des prix supérieurs aux lancements commerciaux étrangers, donc double bonus).
Difficile ainsi d’en vouloir à Ariane Espace…
Le 03/10/2019 à 13h11
Mais je n’ai jamais critiqué Ariane Espace 😅
Qui t’a parlé de leur en vouloir?
Sinon, merci d’ajouter de l’eau à mon moulin, le fait que l’Europe se pose la question d’appliquer le même genre de restriction à ses lancements institutionnels illustre parfaitement ce que j’explique à la fin de mon message précédent.
Si le but des USA est d’obtenir (enfin plutôt, conserver?) une suprématie économique et technologique à moyen/long terme; alors il est bien naturel que Space X adopte une politique “marketing” ultra agressive, et que les lancements soient “subventionnés” s’ils ne sont pas (encore) rentable, et il est encore plus aisé de comprendre pourquoi ce genre de chiffres ne sont pas communiqués du coup 😅
Si en Europe nous ne sommes pas capables de comprendre que l’enjeu avec Space X n’est pas de savoir à combien d’années et de budget près se plante l’ami Elon, mais plutôt quelle est la forêt cachée par cet arbre, alors effectivement, Ariane Espace n’y est pour rien, mais le problème c’est aussi que même le meilleur lanceur du monde ne changera pas grand chose…
Le 04/10/2019 à 10h08
Ah mais ce n’était pas contre toi ^^
Bref, on est d’accord sur le fond c’est juste que je rejette (vomis serait plus exact) la forme.
Navré de cracher sur cette com dégueulasse, on en vient à la saturation complète de toute part. Il devient difficile de distinguer une annonce d’une entreprise classique de celle du marabout du coin :/
(et ce n’est pas contre SpaceX en particulier, même s’il en son un des fleurons).
Le 04/10/2019 à 11h46
" />
Le 01/10/2019 à 14h52
Merci pour cet article..
On a beau dire, le pere Musk il fait rever a chaque presentation…
Le 01/10/2019 à 14h53
D’après spaceX, l’acier présente plus d’avantage que la céramique qui semble actuelle utilisé. Dans ce cas, pourquoi n’utilisons nous pas déjà de l’acier ? moins chers, plus facile à mettre en oeuvre, plus résistant…
Je ne pense pas que les agences spatiales soient stupides, du coup j’aimerai comprendre ce qui m’échappe dans ces différences de choix technologiques…
merci d’avance :-)
Le 01/10/2019 à 14h56
E.M un vrai marchand de Tapis ;) un pro de la com mais techniquement on rigole pas foutu de finir une seule de ces annonces, pour rappel ils n’ont toujours pas récupérer l’ensemble des booster du FH une fois.
La seule chose que Musk a réussi a ce jour, c’est de faire un premier étage réutilisable de F9, mais sans jamais démontrer la viabilité économique de cette solution, vu qu’il est subventionné par un grand nombre de contrats institutionnels surfacturés (a quasi X2 le prix du secteur civil pour la même charge utile)
Le 01/10/2019 à 15h00
ça s’appelle la communication, 3⁄4 e ce qu’il raconte est du vent..mais la plèbe et les journalistes gobent tout ça.
Connaissez vous un exemple d’un prototype qui fait tout ses premiers vols en subsonique avec 1/30ème (deux premiers vols) a 1/10ème (le prochain qu’il nous promet avec 3 moteurs) de la motorisation finale envisagée ?
Le 01/10/2019 à 15h20
Les défauts de l’acier sont cités dans l’article la masse tout simplement qui est un élément crucial dans l’aérospatial. Le poids devient un facteur moins important si le lanceur est réutilisable contrairement à un lanceur consommable ou toute masse ne faisant pas partie de la charge utile est perdue.
De plus il est bien prévu de rajouter des tuiles de protection dans les zones les plus sollicitées.
Le 01/10/2019 à 15h29
Le 01/10/2019 à 15h46
Le 01/10/2019 à 17h13
Enfin une fusée qui ressemble à celle des films de sf des années 50 " />
Le 01/10/2019 à 18h07
C’est quand beau la com’, et Elon Musk sait faire rêver.
La NASA avait réussi cela en son temps, bien malgré elle quand on regarde les reportages sur Apollo 11 par exemple. Le contexte était différent, mais les efforts de la NASA sont sans communes mesures de ceux de SpaceX.
Sinon sur l’inox, pourquoi pas, après je crois que les lanceurs utilisent pour leur structure souvent des alliages acier/alu/magnésium qui sont certes plus compliqués à souder mais reste moins chers que des composites (carbone).
D’autant que le carbone c’est cool, léger, mais si on met une pression pas dans le bon sens/endroit, ça pète direct.
A terme je pense qu’ils vont alléger leur fusée en mettant plus d’alliages et de carbone là où c’est possible et raisonnable. Partir de l’inox pour un proto qu’on bricole en permanence, c’est pas con.
Pour un lanceur industriellement viable, j’y crois moins. Chaque kilo en plus c’est du carbu, des moteurs, et encore du carbu car il faut ramener la bestiole sur Terre ensuite…
Le 01/10/2019 à 20h44
Lors de la conférence il a aussi parler d’un autre avantage de l’acier, sa température de fusion très élevé par rapport à l’aluminium et à la fibre de carbone, ce qui permet d’avoir moins d’isolation entre les tuiles et la coques. Et aussi que l’acier ça ce répare et ce modifie facilement que sa soit sur la lune ou sur Mars.
Le reste de l’industrie spatial rigolait beaucoup quand il parlait de lanceur réutilisable, il comment à réfléchir à le copier. On vas surtout voir si ils arrivent à alléger la bête.