Économie circulaire : comment remettre en circulation des millions d’ordinateurs par an
Aux enchères, tout simplement
Notre dossier sur la réutilisation et le recyclage des produits informatique :
Le 18 février 2020 à 16h42
10 min
Sciences et espace
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Récupérer des ordinateurs/serveurs pour les remettre en circulation soulève plusieurs enjeux. Outre la question des données présentes sur ces machines, il faut ensuite savoir quoi en faire : les revendre sur le marché de l'occasion ou les recycler lorsque c'est possible. Et donc disposer des filières adéquates.
Toutes les principales sociétés du secteur informatique vendant du matériel affichent une politique forte sur les questions d‘écologie et d’économie circulaire, deux sujets dans l’air du temps depuis quelques années. Mais passer des engagements de papier aux actes, en est une autre. Nous avons profité de notre passage chez HPE pour l'interroger sur le sujet.
Car dans une procédure de « renouvellement technologique », une fois les données des disques durs/SSD effacées, le plus gros reste à faire. Il faut vérifier l'état des appareils afin de trier le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire distinguer les ordinateurs, imprimantes, smartphones, etc. pouvant être réutilisés et ceux devant être recyclés.
Il faut ensuite savoir quels tarifs appliquer et trouver les clients et filières pour écouler ces « nouvelles » marchandises. Hewlett Packard Entreprise (HPE) réalise ces opérations dans ses deux centres spécialisés, dont celui d’Erskine en Écosse que nous avons visité. L'occasion pour nous de poser de nombreuses questions aux équipes sur place.
- Données et sécurité : dans les coulisses d'un centre de « renouvellement technologique »
- Économie circulaire : comment remettre en circulation des millions d’ordinateurs par an
- Au-delà de l’aspect financer, comment HPE pousse la réutilisation et le « everything as a service »
Une usine « à l’ancienne », sans robot
Avant d’entrer dans le vif du sujet, un rappel : HPE (alias HP Entreprise) est une société assez récente, née en novembre 2015 de la scission de HP en deux. Pour faire simple on pourrait dire qu'il y a désormais HP Inc. pour le grand public d’un côté et Hewlett Packard Enterprise visant uniquement les professionnels de l’autre.
L’usine de « renouvellement technologique de HPE » d’Erskine (dans la banlieue de Glasgow) n’existe sous sa forme actuelle que depuis la création de HPE, il y a donc environ cinq ans. Elle était déjà en place auparavant sous la bannière de HP, et même depuis 1986 sous la houlette de Compaq (racheté en 2002) comme usine de fabrication d’ordinateurs.
Malgré les nombreux changements, une bonne partie des employés y travaillent depuis longtemps. Détail intéressant : aucun robot n’est en « liberté » dans l’usine et l’ensemble des opérations se réalisent encore à la main. C’est un point dont son directeur, Jackie Rafferty, se dit particulièrement fier (on imaginait mal l'inverse), misant avant tout sur la polyvalence de ses employés, dont certains sont présents dans cette usine depuis plus de 20 ans.
Cet ancien de Compaq à Erskine où il était responsable de la production il y a 30 ans précise que contrairement aux robots, ils peuvent facilement s’adapter rapidement à la multitude de configurations différentes, et donc aux métiers et besoins, qui peuvent être mises en place chaque jour, aucun arrivage ne ressemblant au précédent.
Selon nos interlocuteurs sur place, ce projet serait né alors que le constructeur récupérait des ordinateurs qu’il proposait en location à ses clients : la plupart du matériel était toujours utilisable, mais nécessitait une inspection et un effacement des données avant de pouvoir être remis dans le circuit.
Plutôt qu’externaliser ces opérations, HPE a décidé de les réaliser en interne et de s’ouvrir à ses concurrents. Il est désormais « au cœur de [sa] stratégie vers le tout renouvelable », de la réception du matériel, jusqu’à sa revente.
En 2019, HPE a traité 73 000 « unités » par semaine…
Le centre écossais s’occupe de toute la zone Europe, ce qui n’est pas sans soulever certaines questions par rapport au Brexit. Une seconde usine existe aux États-Unis, à Andover (dans la région de Boston), elle s’occupe de l’Amérique du Nord. Sur les autres marchés – Asie, Afrique, Amérique du Sud, etc. – HPE sous-traite les opérations et aucune ouverture d’usine de renouvellement technologique ne semble à l’ordre du jour pour le moment.
Commençons par quelques chiffres globaux sur les deux centres de HPE : en 2018, la société a traité près de 22 500 tonnes de matériels, contre 23 300 tonnes en 2017 et 27 206 tonnes en 2016. Près de 15 000 tonnes de matériels ont été réutilisés et 7 500 tonnes recyclés en 2018, contre respectivement 16 500 et 6 800 tonnes en 2017 et enfin 20 000 et 7 500 tonnes en 2016. Les chiffres précis pour 2019 ne sont pas encore connus.
L’année dernière, HPE nous affirmait avoir traité 3,8 millions d’unités : 1,7 million sont des produits de la gamme datacenter (serveurs, réseaux, unités de stockage, etc.) et 2,1 millions de « workplace », c’est-à-dire des ordinateurs, écrans, smartphones, imprimantes à usage bureautique principalement.
HPE et HP sont les premiers clients de… HPE
Les particuliers ne peuvent pas déposer leurs anciens ordinateurs dans ce centre de renouvellement, ce service ne s’adresse qu’aux entreprises avec un minimum de volume.
HPE ne fait par contre pas de discrimination à l’entrée : toutes les marques sont acceptées, même si les liens avec HP sont encore très forts, comme en témoigne la répartition du matériel récupéré par marque : 80 % des produits de la partie « workplace » sont estampillés HP, le reste étant un mélange de Dell, Lenovo, Apple, etc.
De l’autre côté, HPE représente évidemment une partie importante des produits datacenter, mais dans une moindre proportion : 42 % « seulement ». Parmi les autres fabricants mis en avant par HPE, on retrouve Cisco et Dell EMC. Ses concurrents qui ne disposent pas de centre de « remise en forme » font ainsi appel à HPE pour au moins une partie de leur matériel (aucune exclusivité, ils peuvent tisser des liens avec d’autres partenaires).
88 % des produits sont réutilisés, 12 % recyclées
Sur les 3,8 millions de machines récupérées en 2019, 88 % auraient été remises en circulation – sous forme de produits d’occasion – tandis que les 12 % restantes sont recyclées via une entité spécialisée en Allemagne : TBO (Take Back Organisation). Au final, il ne reste que 0,4 % du matériel à mettre au rebut.
Un exemple parmi d’autres des composants qui ne sont pas (encore ?) recyclés : les petits patins en caoutchouc sous les tours. Une part que le fabricant tente de réduire au maximum sans pouvoir dire quand il pourra arriver à 0 %. Jackie Rafferty nous explique simplement que les équipes de HPE et TBO suivent de près les différentes publications scientifiques et avancées technologies sur les techniques de recyclage afin de s’adapter si besoin.
Crédits : Sébastien Gavois (licence: CC by SA 4.0)
Des ventes aux enchères avec partage des revenus
Dans le cas des produits HPE récupérés par HPE, le fabricant les propose ensuite de nouveau à la vente ou à la location, avec une garantie de six mois à un an (extensibles sur demande). Cette gamme de produits d’occasion est baptisée « Pre-owned ». Dans le cadre des serveurs, ils peuvent être livrés avec les logiciels du constructeur, tandis que les ordinateurs sont vendus sans. HPE ne propose pas d'équivalent à son Pre-owned pour les autres marques, il s'en garde l’exclusivité.
Le directeur de l’usine d’Erskine affirme n’avoir aucun mal à vendre les produits reconditionnés, et pour cause : il utilise une technique qui a déjà largement fait ses preuves dans une telle situation : des ventes aux enchères, permettant ainsi d’écouler rapidement des stocks tout en maximisant le prix. En moyenne, un produit reste une vingtaine de jours dans l’usine d’Erskine avant d’être recyclé ou de trouver un nouveau propriétaire.
Les revenus sont ensuite partagés entre HPE et la société qui a fourni les ordinateurs pour qu’ils soient remis dans le circuit ou recyclés. La traçabilité des composants est donc primordiale, notamment dans le cas des serveurs qui sont explosés en pièces détachées et vendus à la découpe. Aucun chiffre n'est donné sur la répartition des revenus.
« On ne dit pas [à une société] je t‘achète ça 100, 200 ou 300 [insérez la monnaie que vous voulez, ndlr]. On lui dit : je vais essayer de le vendre sur le marché de la seconde main le plus cher possible et on va partager les revenus ensemble. La traçabilité est donc très importante […] et elle va jusqu’au ventilateur sur les serveurs par exemple, c’est vraiment unique d’un point de vue de la chaîne logistique » nous précise Guy Collet.
Toutes les pièces ne trouvent pas forcément d’acheteur pour autant. Dans ses stocks, HPE a encore quelques « pièces de collection », notamment de vieux serveurs ayant des dizaines d’années au compteur. Ils peuvent servir pour des expositions, mais aussi comme unité de remplacement pour de vieilles installations encore en production.
Des dons à des associations caritatives ?
Interrogés sur la possibilité de donner du vieux matériel à des associations ou à des écoles, les représentants de HPE nous expliquent que rien n’est prévu pour ce genre de situation, la société ayant d’abord « une logique commerciale ». Par contre, Guy Collet et Mateo Dugand nous relatent une histoire qui arriverait « assez fréquemment ».
« Beaucoup d’entreprises donnaient du matériel à des associations caritatives, mais avec les problèmes de sécurisation, elles ne peuvent plus trop le faire. Des sociétés ne souhaitent pas encaisser et mettre cet argent dans leur bilan, elles nous demandent de payer directement une association », nous expliquent-ils.
Passer par HPE permet d’avoir une garantie sur l’effacement des données et un rapport sur la réutilisation/recyclage du matériel pour la société. Passer par une vente pour ensuite donner la part de l’entreprise à une association permet aussi à HPE de récupérer son pourcentage au passage.
L’avenir de l’usine semble radieux pour le moment – modulo la question du Brexit – car les arrivées de matériels sont régulières et la vente aux enchères permet de rapidement vider des stocks. Jackie Rafferty prévoit d’ailleurs d’augmenter ses effectifs de 15 % cette année, mais sans agrandir ses locaux pour le moment.
Dans la dernière partie de notre dossier, nous verrons comment HPE pousse ses clients à réutiliser plutôt qu’à détruire des produits, mais aussi comment il veut récupérer leur datacenter afin de leur proposer du « everything as a service ».
À noter :
Dans le cadre de la réalisation de cet article, nous sommes allés dans l’usine d’Erskine. HPE a pris en charge une partie de notre transport, hébergement et restauration sur place. Conformément à nos engagements déontologiques, cela s'est fait sans aucune obligation éditoriale de notre part, sans ingérence de la part de HPE.
Économie circulaire : comment remettre en circulation des millions d’ordinateurs par an
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Une usine « à l’ancienne », sans robot
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En 2019, HPE a traité 73 000 « unités » par semaine…
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HPE et HP sont les premiers clients de… HPE
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88 % des produits sont réutilisés, 12 % recyclées
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Des ventes aux enchères avec partage des revenus
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Des dons à des associations caritatives ?
Commentaires (24)
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Abonnez-vousLe 19/02/2020 à 10h02
Le 19/02/2020 à 10h20
Y a la négation :-) Il a dit “tant que ça NE” avant tout ça
Comprendre : je ne mettrai pas >= 1 mois de paye dedans
Le 19/02/2020 à 12h50
Le 19/02/2020 à 18h15
Pendant ce temps, l’État français envoie à la benne chaque année des stocks considérables d’équipements dans un état tout à fait valable, notamment informatiques, parce que c’est le moyen le plus simple de sortir de l’inventaire des domaines.
Au point que quand j’ai fait ma formation en alternance entre France Telecom et l’AFPA, FT n’a pas eu le droit de céder des équipements à l’AFPA. Pas le même ministère de tutelle. On a eu la chance que les tuteurs chez FT étaient très impliqués, et ils ont prêté le matos à l’AFPA silencieusement. Tant pis pour ceux qui n’étaient pas dans la promo.
Ça vaut le coup de faire la leçon à Amazon.
Le 20/02/2020 à 08h18
Le 20/02/2020 à 11h19
Le Microserver, c’est encore d’actualité ? La dernière fois que j’ai regardé, HP avait fait x2 sur les prix des nouveaux modèles en voyant la popularité de l’engin. Du coup, c’était plus du tout aussi intéressant…
Le 20/02/2020 à 16h01
Le 20/02/2020 à 17h12
J’avoue ne pas avoir regardé les tarifs actuels, mais peut être qu’il existe des serveurs de ce type chez d’autres fabricants.
Le 20/02/2020 à 21h33
Plus trop avec l’arrivée des NAS. En gros tu payes le service après vente et les caractéristiques plus étoffées de ce que j’ai vu comparé à un NAS.
Le 18/02/2020 à 17h01
A Quimper (Finistère) nous faisons en moins grand et en moins cher. Depuis 2009, le centre social des Abeilles avec l’aide technique de Linux Quimper récupére des ordinateurs déclassés auprès d’administrations et d’entreprise et après les avoir reconfigurés avec une distribution Linux, les redistribue gratuitement aux personnes ou associations qui en font la demande. Depuis 10 ans c’est prêt de 2500 ordis qui ont retrouvé une seconde vie
https://www.centredesabeilles.fr/dons-dordinateurs-redistribution/
Le 18/02/2020 à 18h16
Article très intéressant ! Merci !
Par contre, le grand public ne peut pas avoir accès aux enchères de ces ordinateurs Pre-owned ?
Le 18/02/2020 à 18h33
Excellent article :)
Le 18/02/2020 à 19h02
Le 18/02/2020 à 19h03
Super article, il nous arrive d’acheter du matos pre-owned HPE, c’est intéressant d’en connaître la chaîne opératoire.
Le 18/02/2020 à 19h11
Merci pour ce reportage, vraiment intéressant " />
Le 18/02/2020 à 19h52
Les particuliers ne peuvent pas déposer leurs anciens ordinateurs dans
ce centre de renouvellement, ce service ne s’adresse qu’aux entreprises
avec un minimum de volume.
C’est peut-être tout simplement parce que HP a un ADN prof ? Quelle est le ratio pros/particuliers dans leur clientèle ?
Le 18/02/2020 à 22h09
Je ne sais pas ce que tu souhaites en faire, mais je ne pense que c’est pas forcément le meilleur investissement pour de l’auto hébergement voire même du geekage simple.
Ces machines sont souvent volumineuses et bruyantes de mon expérience (après je reconnais ne pas avoir vu de machine physique en DC depuis longtemps, donc corrigez si cela a évolué). La conso électrique ne doit pas être en reste non plus et les pièces détachées plus difficilement trouvable dans le domaine grand public.
Si je peux me permettre un conseil pour une machine type serveur “home”, ce serait par exemple les Microserver HP.
J’ai un modèle de ce genre acheté il y a 4 ou 5 ans chez LDLC, 300€ sans les disques de mémoire (j’ai commencé avec un raid 1 de 1To, puis ajouté 2x 4To en Raid 1 aussi pour faire un NAS). Etant donné que c’est un modèle pour TPE/PME, il est hyper silencieux et tout petit (taille d’un NAS grand public quoi) car prévu pour être dans un bureau.
Il a hébergé pendant toutes ces années mes mails, mon Nextcloud, TinyRSS, une instance Airsonic avec du transcodage en live, et quelques autres conneries. Depuis tout ce bordel est parti chez OVH sur un dédié sur lequel j’ai installé Proxmox pour l’exploiter d’une manière plus efficiente.
Il reste encore dessus la partie NAS et le SMTP car visiblement Orange a bloqué le port 25 à destination du range IP de mon serveur… (alors que j’en ai un sur ma propre ligne !)
Pour du geekage simple du genre un hyperviseur sur lequel faire pop de la VM, un PC type bureautique avec un minimum de RAM suffit largement.
Le 18/02/2020 à 22h16
Merci pour tes conseils, je vais y réfléchir. J’avoue que j’ai le Proliant bien en tête, mais aussi d’autres priorités en ce moment… On verra plus tard !
Le 18/02/2020 à 22h22
Ca ne serait pas plutôt lié à la filière de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques ?
Le fonctionnement est le même que ce soit pour les particuliers ou les pro, mais il n’y a visiblement pas de producteur proposant le traitement direct de ces déchets pour les ménages. Là où côté professionnel, des systèmes individuels sont en place.
République Française
D’après le registre, HP a une filière directe pour les pros (celle présentée dans l’article j’imagine) et passe par un organisme tiers pour les particuliers. Cf la “fiche acteur” disponible sur le site.
Le 18/02/2020 à 23h37
Content de lire un reportage sur le thème de l’environnement et de l’économie circulaire. C’est bien qu’HPE axe sa stratégie sur la réutilisation du matériel informatique, vu qu’on est encore loin du compte dans le recyclage des DEEE. Seule une très faible partie de tous les matériaux qui entrent dans leur composition est recyclée en matériaux secondaires de qualité suffisante pour réintégrer la chaîne de valeur des produits électriques et électroniques. Hâte de lire les articles suivants dans la série !
Et je vous encourage à faire davantage de contenu sur ce thème. Le Shift Project a fait plusieurs publications sur les impacts environnementaux du numérique et je crois pas que vous les ayez relayées ici. Arrêt sur Images a fait une émission sur la 5G récemment, avec un débat sur son intérêt par rapport à son coût environnemental. C’était très intéressant et je pense que Next INpact peut aussi être un lieu pour faire vivre ce genre de débats.
Le 19/02/2020 à 08h38
Très bon article, merci nextimpact pour cette série sur le recyclage.
Le 19/02/2020 à 08h43
Pour ceux que ça intéresse, il y a le site greenit qui traite de ces questions et plus généralement de l’éco-conception et de la sobriété numérique. Il est dirigé par Frédéric Bordage, qui intervient aussi auprès des pouvoirs publics sur les problématiques de l’empreinte environnementale du numérique.
Le 19/02/2020 à 09h54
Oui je connais. GreenIT a développé un guide de bonnes pratiques de l’éco-conception web, et met en ligne l’éco-index, qui permet d’analyser si une page web respecte ces bonnes pratiques :http://www.ecoindex.fr/resultats/?id=64422
C’est un peu le même principe que le score de nutrition ou le score Yuka sur l’alimentation, tout le monde pourra pas avoir le score le plus élevé, mais ça donne des résultats à la grosse maille et ça permet d’identifier quelles pistes d’amélioration.
Le 19/02/2020 à 09h57