La fabrique d’un « bourreau » idéal 3/4 : « les ragots »
À (la) chaaaarge !
Notre dossier :
Le 25 février 2020 à 15h30
29 min
Internet
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Non content de voir son « licenciement pour faute grave » être étalé dans les médias avant même que quiconque ait enquêté sur son rôle au sein de la Ligue du LOL, l'ancien rédacteur chef des Inrocks a aussi pâti d'enquêtes « à charge » écartant ou omettant de nombreux éléments « à décharge ».
Le lundi 18 février, une semaine tout juste après que Les Inrocks ont fait fuiter dans la presse l'annonce de la procédure de « licenciement pour faute grave » visant David Doucet, au lendemain de la publication de mon propre témoignage, Mediapart publie une longue enquête intitulée « Après la Ligue du LOL, la gestion des "Inrocks" mise en cause ».
Alors qu'aucune des vingt personnes, ancien(ne)s ou actuel(le)s salarié(e)s des Inrocks interrogé(e)s par Mediapart n'accuse Doucet de « harcèlement », que Frédéric Bonnaud, directeur de la rédaction entre 2013 et fin 2015, explique n'avoir jamais été saisi de témoignages dénonçant du « harcèlement » et qu'Élisabeth Laborde, sa directrice de la publication depuis 2017, souligne n’avoir « jamais été saisie ou alertée de tels agissements », l'article est taggué du mot-clé « harcèlement ».
De façon encore plus troublante, le premier mot-clé associé à l'article (ils le sont par ordre alphabétique) est « antisémitisme », alors que Doucet n'a jamais fait l'objet d'aucune accusation de la sorte, l'article n'en faisant nullement état.
Les mots clefs avant signalement, puis après leur modification
Contacté à ce sujet, Mediapart efface le mot-clef avant d'en rajouter deux autres : « violences sexuelles » et « violences sexistes » alors que, là encore, Doucet n'a jamais fait l'objet de telles accusations. Suite à un second mail, Mediapart retire ces mots-clefs erronés et diffamants, mais sans s'en expliquer dans sa « Boîte noire », pourtant censée dévoiler les coulisses et mises à jour de ses articles.
À l'en croire, ce serait dû à un problème informatique lié à leur générateur automatique de mots-clefs. Mediapart n'a cela dit jamais répondu aux autres demandes d'anonymisation de Doucet, pas plus qu'à sa proposition de prendre connaissance du fact-checking qu'il avait compilé au sujet des accusations dont il avait fait l'objet, afin de démonter « les erreurs commises (pas seulement des différences d'appréciation mais aussi de vraies inexactitudes matérielles et factuelles) ».
Mediapart a souhaité répondre à notre enquête suite à sa publication, dans un billet de blog que vous pouvez consulter ici, confirmant plusieurs des éléments que nous avons publiés. Il pointait néanmoins une erreur dans la légende ajoutée sous la capture des mots clés associés précédemment à leur article (ci-dessus), nous attribuant leur signalement. Il s’agit d’une erreur d’un correcteur l’ayant ajouté. Elle a donc été modifiée.
Le 19, lendemain de la publication de l'enquête de Mediapart, L'Obs/Rue89 publie la sienne, « Inrocks » : des méthodes managériales pas si LOL et pas si cool, suivie le 21 par celle du Monde, L’affaire de la ligue du LOL révèle un fonctionnement toxique aux « Inrocks ». Elles portent peu ou prou les mêmes accusations, à quelques différences près.
À commencer par le fait que, et contrairement à Mediapart, L'Obs/Rue89 et Le Monde ont depuis accepté d'anonymiser le nom de Doucet. Si aucune d'entre elles ne prête au rédacteur en chef web de faits de « harcèlement », elles font par contre porter sur les épaules de Doucet la responsabilité d'un management « toxique », façon « boy's club ».
Mediapart donne ainsi la parole à « plusieurs salariés (qui) dénoncent des méthodes qui ont également eu cours au sein de la rédaction, sans que la direction n’y mette fin ». Le problème serait tel que l'un d'entre eux précise que « Là, tout s’effondre, la vie du journal est menacée ».
Selon L'Obs/Rue89, Doucet a « fait prospérer l’état d’esprit « Ligue du LOL » au cœur de sa rédaction. En quelques années, le management des « Inrocks » s’est coloré d’arrogance et de sarcasme. Et l’espace de travail est devenu suffocant », à mesure que « le journal s’est scindé en deux : les cool et les pas cool ».
En préparation de son dossier de défense aux prud'hommes, David Doucet a recueilli 30 attestations faites sur l'honneur, qui se recoupent et donnent une autre image du management des Inrocks.
- La fabrique d'un « bourreau » idéal 1/4 : « à charge »
- La fabrique d'un « bourreau » idéal 2/4 : « la chute »
- La fabrique d'un « bourreau » idéal 3/4 : « les ragots »
- La fabrique d'un « bourreau » idéal 4/4 : « le fusible »
Ainsi, et alors que Le Monde écrivait que « l’hebdomadaire se fabrique dans une atmosphère peu propice aux échanges : il n’y a pas ou peu de réunions collectives », plusieurs attestations, émanant notamment d'anciens stagiaires ou SR, remercient à contrario Doucet de leur avoir permis de pouvoir prendre la parole lors de réunions hebdomadaires, le mercredi à 11 h, sans que les journalistes en poste n'aient plus voix au chapitre qu'eux, et visant a contrario à permettre à toutes les petites mains des Inrocks, quel que soit leur statut, de pouvoir y contribuer.
L'Obs/Rue89 indique que « Doucet, c’était le Benalla de Sianko », (le surnom du directeur de la rédaction des Inrocks de 2016 à fin 2018). Présenté par Mediapart et Le Monde comme « le rédacteur en chef » des Inrocks, Doucet était certes son bras droit, mais seul L'Obs/Rue89 précise qu'il n'en était « que » l’un des rédacteurs en chef.
Car de 2016 à 2018, ils étaient pas moins de quatre à occuper ce poste (plus quatre adjoints), à quoi il convient de rajouter trois directeurs, une secrétaire générale de rédaction et son adjointe, soit 13 responsables.
Une cinquantaine de « départs » depuis 2014, une rédaction « divisée par deux »
Une autre information capitale, mentionnée en aparté par Le Monde, à la fin de l'article de L'Obs/Rue89 et absente de l'article de Mediapart, donne une autre clef de compréhension du climat « devenu suffocant » dans la rédaction : deux plans successifs de rupture conventionnelle collective pour cause de difficultés économiques.
Elles avaient « provoqué le départ d’une trentaine de journalistes de l’hebdo, courant 2018 » écrivait L'Obs/Rue89 (27 dans un premier temps, suivis de 5 autres), au point que « la rédaction a été divisée par deux », précisait Le Monde. À l'époque, La Lettre A parlait d'« hémorragie généralisée ».
Sachant que les Inrocks avaient par ailleurs connu, ces dernières années, un suicide, une tentative, au moins quatre burn-outs et une cinquantaine de départs cumulés depuis 2014. Et que le tirage des Inrocks était passé de près de 71 000 en 2016 à un peu plus de 51 000 en 2019, et sa diffusion totale de près de 40 000 à un peu plus de 31 000 en 2019.
Les problèmes étaient tels qu'en octobre 2017, la responsable des ressources humaines (RH) avait claqué la porte du journal, estimant ne pas avoir le temps de s'occuper du personnel. La personne censée la remplacer ne resta que 15 jours, une troisième quelques mois seulement.
« La charge de travail leur semblait trop importante », explique une ancienne salariée, pour qui « cette instabilité à un poste clé a été préjudiciable à l'ensemble des salariés qui ne pouvaient pas toujours être écoutés ou entendus ». En juin 2018, après le déménagement des Inrocks de Bastille à Porte de Clignancourt, la nouvelle RH, qui avait demandé à disposer d'un bureau au même étage que la rédaction, fut logée dans le bureau des... directeurs, rendant quasi impossible l'écoute de doléances ou l'éventualité d'une prise de parole libérée.
« On n'a pas attendu David Doucet pour avoir des problèmes de management », soulignait à ce titre à Mediapart une ancienne salariée. Le pure-player relevait par ailleurs que « David Doucet a ainsi expliqué à ses collègues qu’il ne pouvait pas s’appuyer sur un service de gestion des ressources humaines qui l’aurait épaulé, et que l’entreprise générait beaucoup de souffrance pour tout le monde. Lui compris ».
De fait, en novembre 2017, la médecine du travail avait demandé à Doucet, dans des e-mails et compte-rendus médicaux que nous avons pu consulter, de venir faire une contre-visite au vu des « signes inquiétants » qu'il présentait, proches du burn-out. Interrogé sur sa « satisfaction globale au travail entre 0 et 10 », il avait alors répondu « 1 », nonobstant le fait qu'il avait également précisé qu'au-delà des « horaires réels » de son emploi, il s'y attelait aussi le matin, le midi pendant la pause déjeuner, le soir et les week-ends, qu'il ne se sentait pas écouté et déprimé, et que son sommeil était « perturbé chaque nuit [...] en faisant des cauchemars depuis 2 ans en raison du travail ».
En l'espèce, Doucet avait à ce titre réclamé, en octobre 2018, la création d'un poste d'assistant en ressources humaines : « Alors que nous avons vécu un déménagement et surtout le départ douloureux d'une trentaine de personnes, cela pourrait permettre à des salariés en souffrance d'être écoutés ».
Dans le compte-rendu de son entretien préalable à son licenciement, il rappelle avoir ainsi « alerté plusieurs fois la direction à ce sujet, j'ai également demandé d'aborder la création d'un "Chief Happiness Officer" aux représentants du personnel. On ne peut pas me faire porter tous les maux des Inrocks sur le dos ».
Dans son fact-check, Doucet s'étonne à ce titre qu'Elisabeth Laborde ait « fait le choix de se rendre sur France Inter » pour s'exprimer sur l'affaire de la Ligue du LOL en mars 2019 – ce qu'elle n'avait pas fait suite à la polémique suivant la couverture des Inrocks sur Cantat – et qu'en réponse à la question de savoir comment elle avait pu ne rien savoir, elle répondit : « On parle d’une période pendant laquelle je n’étais pas encore directrice générale… moi je n’étais pas là ».
Or, Elisabeth Laborde occupait depuis janvier 2017 le poste de secrétaire générale de la holding chapeautant Les Inrocks, en charge notamment des... relations sociales, avant d'être nommée, en sus, directrice générale du magazine en juin.
« Cela voudrait dire, écrit Doucet, que durant 4 mois (de septembre 2016, date de ma nomination au poste de rédacteur en chef à janvier 2017), j’aurais pu mettre en place une ambiance toxique au journal et ce malgré le fait que j’avais 2 directeurs au-dessus de moi (Frédéric R. et Pierre S.), une secrétaire générale de rédaction (Sophie C.), et trois autres rédacteurs en chef (Géraldine S., Jean-Daniel B., Jean-Marc L.) avec qui je devais composer, tout cela ne tient pas debout ».
Par ailleurs, plusieurs des attestations recueillies par Doucet font état d’une souffrance au travail qui a perduré après son départ, évoquant de multiples arrêts maladie, mais également de salariés pleurant dans les couloirs, du fait de la charge et des conditions de travail... et du non remplacement des nombreux salariés ayant quitté le journal.
L'opération Mollo
Au-delà de sa participation au groupe Facebook, le seul autre motif de licenciement qui lui a été reproché est la seconde anecdote commune – avec le canular téléphonique – que l'on retrouve dans les trois articles. Or, et comme cela fut le cas avec le canular, les faits retenus l'ont été de manière partielle.
Dans un mail daté du 3 octobre 2018, rapporte Mediapart, intitulé « Opération Mollo » – du nom du secrétaire général de rédaction et membre du comité de direction des Inrocks – David Doucet écrit : « Dès demain matin, il faut que l’on bombarbe [sic] le site de news comme jamais (brèves, inrocks tv) et que ça se traduise par la plus grosse opération de spams sur sa boîte mail. Mettez-le en copie de tout. »
« Il faut qu’il transpire à chaudes gouttes et qu’il réalise qu’il n’arrivera jamais à contenir toute notre production », ajoute-t-il, dans ce message adressé à six journalistes du site Internet. Avant de conclure par ces mots : « Merci de votre implication. »
Le mail envoyé par David Doucet dans son intégralité
Christophe Mollo, censé devenir le patron des secrétaires de rédaction (SR) du print et du web venait d'assurer, devant Laborde et Doucet, pouvoir absorber l'ensemble des articles du web « en plus de celui du print (mais sans dédier aucun SR à plein temps sur le site) », expliquait le mail. À la demande d'Elisabeth Laborde, et « durant une semaine, il va être en copie de tous nos échanges afin d'évaluer et d'observer notre travail », de sorte de pouvoir envisager la suppression du poste du seul SR web restant dans la rédaction.
« Il en va de la survie du site »
Or, Doucet et plusieurs autres responsables des Inrocks estimaient qu'il était impossible que ce service puisse relire tous les papiers web et print, a fortiori en supprimant le poste du spécialiste de la question. D'une part parce qu'il s'agit de deux métiers différents, d'autre part parce qu'« il en va de la survie du site (car ce n'est pas viable sur le long terme) mais aussi de la prolongation du contrat de Cyril » (l'éditeur web, ndlr), comme le soulignait Doucet en conclusion.
Christophe Mollo avait donc non seulement été informé qu'il allait être mis en copie de tous les mails, mais cette « Opération Mollo » ne visait aucunement à le « spammer » gratuitement, pour lui nuire ou le harceler, mais à sauver le poste d'un salarié sans qui « la survie du site » était, à en croire Doucet, remise en question.
Alors qu'il avait été convenu quelques mois plus tôt, de recruter un SR en plus de celui en poste (Cyril), il était finalement question de ne plus reposer que sur Mollo, d'où le ton du mail et le coup de pression, qui avaient d'ailleurs été validés par deux autres rédacteurs en chef, ne croyant pas, eux non plus, en la viabilité ou la pertinence du dispositif envisagé.
C'est l'un d'entre eux qui, découvrant que Christophe Mollo avait accepté d'être en copie de tous les mails, avait répondu à Doucet : « Il va transpirer », expression qu'il reprit dans la foulée pour rédiger le message prévenant son équipe de l'expérimentation à venir. Pour autant, Mollo ne s’était rendu compte de rien, comme le rapporte Mediapart : « Cela n’a pas été suivi d’effets… Je l’ai appris ces derniers jours ».
En l'espèce, le biais de confirmation est double. Mediapart, comme le feront également L'Obs/Rue89 et Le Monde, ont en effet omis de préciser le contexte de cet email, tout en en coupant l'introduction et la conclusion, qui en donnent une tout autre lecture.
« Rétrospectivement, on comprend des trucs »
« Quand je t'ai vu lundi Elisabeth, tu m'as dit que j'avais beaucoup d'ennemis et que j'allais devoir affronter beaucoup de ragots, ça s'est avéré », avait souligné David Doucet lors de son entretien préalable de licenciement.
Faute d'avoir pu se défendre, les témoignages recueillis à son sujet, dans la foulée et dans le cadre de l'explosion de l'affaire de la Ligue du LOL, n'ont de fait été qu'« à charge ». A fortiori parce que, comme l'avait reconnu Christophe Mollo à Mediapart, « Je découvre des choses, sur moi, sur des collègues… Rétrospectivement, on comprend des trucs ».
Qu'en était-il des autres témoignages ? Une ex-stagiaire se plaint par exemple dans L'Obs/Rue89 du fait que Doucet ne cessait de lui envoyer des messages, par tchat, sur Twitter, Facebook, parfois pendant le week-end : « Il ne s’arrêtait pas. C’était toujours à la limite. J’estime être une personne solide mais pendant un mois, il m’a détruit le moral. »
À Mediapart, elle parle d’une « oppression permanente vécue pendant un mois », le fait qu'il lui envoyait des messages « en-dehors du travail, le dimanche ». Elle explique avoir tenté « de mettre de la distance », tout en s’efforçant toujours de répondre, « parfois sur le ton de la blague, parce que c’était mon chef direct mine de rien ». « Quand il envoyait des cœurs, parfois je répondais des cœurs parce que j’étais hyper mal à l’aise. »
Les échanges que nous avons pu consulter montrent qu'ils n'ont pas duré « un mois », mais ont couru de septembre 2016 à novembre 2017. Leurs premiers véritablement personnels l'ont été à son initiative, un dimanche, après avoir croisé des gens qui n'avaient, lui écrivait-t-elle, « fait que me parler de toi, à croire que tu es leur idole ! ».
La conversation, entamée à 14h20, durera cette nuit-là jusqu'à 0h22, après que David lui a dit qu'il allait se coucher et avoir échangé pas moins de 350 messages ce jour-là. Elle lui envoya alors un cœur, au sujet d'un collègue qui la draguait, avant de parler de son ex' à celui qui était déjà son chef.
Deux jours plus tard, il lui demande : « Tu penses que je faisais peur aux stagiaires ? certains m'ont dit ça, que quand il parlait le midi, il disait qu'il m'aimait bien mais que l'on osait pas venir me voir ». « #hallu », lui répond-elle, « je n'ai pas entendu CA du tout. Vraiment. »
15 jours plus tard, à 3h44 (du matin), elle lui écrit : « T'es vraiment un patron génial avec toutes tes stagiaires ça m'impressionne ». À Doucet qui lui demande « Pourquoi tu dis ça », elle répond : « Je sais pas c'était super mignon de nous raccompagner toutes les deux. Vraiment », à quoi Doucet répond : « Parce que je vois pas les stagiaires comme des stagiaires. Et les relations avec stagiaires c'est ce qui me plait le plus dans mon boulot de "manager". Car j'ai l'impression que tu peux les accompagner, les voir évoluer et réussir, j'adore ça ».
À 3h51, elle lui écrit que « C'est agréable d'avoir quelqu'un qui nous prend sous son aile comme ça », puis que « hors boulot, c'est cool de parler avec toi ». Par la suite, Doucet a par ailleurs reçu deux demandes de stage émanant de jeunes femmes recommandées à lui par celle qu'il considérait comme une amie.
Une capture des échanges que nous avons pu analyser, anonymisés
Contactée, et alors que nous lui proposions de consulter le passage de cet article concernant leurs échanges, de sorte de pouvoir y réagir, elle nous a expliqué ne pas souhaiter « répondre à un journaliste qui fait son article avec les codes Facebook de la personne au coeur de l'enquête. Ce sont d’étranges pratiques. Et je souhaite que la raison pour laquelle je ne réponds pas figure dans l’article. J’ai reçu le 7 janvier, un « like » par message privé sur Facebook de la part de David Doucet. Il est intimidant, lorsqu’on a subi ce que j’ai subi, de voir ces échanges remonter à la faveur d’un message envoyé du compte de David Doucet par le journaliste auteur de ce futur article, qui par ailleurs vous questionne ».
Connecté au compte de David Doucet (avec son accord), de sorte de pouvoir vérifier les messages qu'ils avaient échangés, mais également leur contexte (à mesure que Mediapart ne précisait pas s'ils avaient pu en consulter l'intégralité, et que L'Obs/Rue89 avait précisé n'avoir pu en consulter que des « captures d'écran », forcément décontexualisées), j'avais en effet et par mégarde... « liké » leur conversation, maladresse que je m'étais bien évidemment empressé de lui expliquer, depuis mon propre compte Facebook, pour m'en excuser, dans la foulée.
Pour autant, et malgré plusieurs relances, elle a systématiquement refusé de répondre à nos questions et donc de nous permettre de comprendre le hiatus existant entre l'oppression et la souffrance exprimée auprès de nos confrères de Mediapart et L'Obs/Rue89 et ce que nous avons pu vérifier dans leurs messages.
« Il t'embête ? Non ça va il est gentil »
Autre témoignage évoqué par L'Obs/Rue89, cette fois où l'on apprend que Doucet « utilisait aussi le journal au service de ses conquêtes potentielles (à qui il proposait de travailler). "Je serai ton pygmalion", a-t-il écrit un jour à une jeune et jolie journaliste en galère à laquelle il avait proposé un verre et des piges. Après s’être assuré qu’elle était célibataire ».
Le magazine Paulette, où elle écrivait, avait classé 44e dans son « Top 50 des hot Twittos 2015 » des plus beaux mecs de la Twittosphère, agrémenté d'un « Largue les amarres David, on part naviguer tous ensemble ». Doucet l'avait alors contactée, lui proposant d'aller prendre un verre, avant de lui demander si elle était célibataire.
Après avoir écrit à Doucet qu'une amie lui avait dit qu'il l'avait « dragué lourdement sur FB », il lui répond que « draguer lourdement c pas mon genre, draguer directement oui », à quoi elle lui répond : « Elle m'a demandé si tu m'embêtais lol », agrémentée d'une capture d'écran montrant qu'elle lui avait répondu : « Nan ça va il est gentil ».
Mais, contrairement à ce que laisse entendre L'Obs/Rue89, il ne lui a pas fait miroiter des piges pour la séduire. C'est en apprenant qu'elle était dans une situation précaire, qu'il lui a proposé de faire des piges aux Inrocks si cela pouvait l'aider. Il lui avait par la suite proposé un sujet : dresser le portrait de la starlette évoqué dans L'Obs/Rue89. C'est la seule fois qu'elle a travaillé pour le magazine, et à notre connaissance, ils ne se sont pas revus depuis.
De plus, et contrairement à ce qu'écrit L'Obs/Rue89, ce n'est pas elle « qui doit le relancer pour reparler du portrait qu’elle finira par envoyer, non sans que le rédacteur en chef ne l’ait repris pour y ajouter quelques phrases chocs et sexistes qui vaudront à la jeune pigiste une shit storm sur Twitter », mais lui qui s'enquiert, par deux fois, de la pige qu'il a commandée.
La « starlette » en question avait à l'époque expliqué s'être lancée sur YouTube après y avoir découvert que des adolescents y rencontraient un certain succès. L'article publié sur les Inrocks y avait rajouté « Heureusement qu'elle ne connaissait pas Youporn, a-t-on envie de dire ».
Une capture des échanges que nous avons pu analyser, anonymisés
Nous avons pu vérifier que ces propos qualifiés de « chocs et sexistes » par nos confrères ne figuraient pas dans la version de l'article que Doucet avait validé et envoyé pour publication au permanencier du week-end, et un ancien journaliste des Inrocks nous a confirmé en avoir été l'auteur. Doucet n'en avait pas moins adoubé la phrase de conclusion, la qualifiant de « petite blague »... tout comme la journaliste en question, qui lui avait répondu : « Moi je trouve ça drôle mais les gens comprennent pas lol ».
Doucet avait tout de même fait retirer la mention dans la foulée, mais pas expliqué à la journaliste pigiste que ce n'était pas lui qui l'avait rajoutée, ce qui a peut-être pu, depuis, l'inciter à témoigner à son encontre. Contactée, elle n'a, elle non plus, pas répondu à nos demandes de précisions.
« Ça plaide pour le numéro spécial féministes »... ou pas
Il est également question dans les trois enquêtes, d'insinuations laissant entendre que Doucet aurait pu faire preuve de sexisme ou d'antiféminisme, véhiculées notamment par une ancienne responsable avec qui il était en conflit ouvert.
Il répond que, non content d'avoir consacré plusieurs couvertures à ces sujets, d'avoir développé la ligne féministe du site des Inrocks avec « au moins un article par semaine », d'être le responsable du partenariat éditorial avec Cheek Magazine en 2015 (avant le rachat du site féministe par Mathieu Pigasse propriétaire des Inrocks depuis 2009), c'est la directrice qui l'a licencié qui l'avait précisément empêché de consacrer une couverture à #MeToo.
En septembre 2018 Doucet propose en effet de faire un dossier spécial sur le sujet afin de faire un point sur cette « révolution féministe », un an après cette libération de la parole.
Elisabeth Laborde répondit qu'« on risque d'avoir un sujet avec ce numéro je pense. Le numéro Cantat est paru il y a un an, en même temps que le mouvement MeToo. Parlons-en vite. Je vous avoue que le thème m'inquiète », à mesure qu'elle pourrait raviver la polémique autour de la Une consacrée à Bertrand Cantat. Plutôt que d'en faire une couverture dédiée, le dossier sera finalement et discrètement égrené sur les cinq numéros des Inrocks publiés en octobre 2018.
Le 1er février, une semaine avant que l'affaire de la Ligue du LOL n'éclate, il défendait également auprès de Jean-Marc Lalanne, dans un numéro spécial féminisme sur lequel il travaillait, la parution d'un essai de Christine Bard, « la spécialiste universitaire la plus pointue sur le féminisme », consacré aux « Antiféminismes et masculinismes d'hier à aujourd'hui. De Proudhon aux Incels : pourquoi combattent-ils l'égalité hommes/femmes ».
Quand L'Express omet de mentionner les réponses aux questions qu'il m'avait posées
Mediapart, L'Obs/Rue89 et Le Monde ne sont pas les seuls à avoir écarté des éléments « à décharge ». L'Express, seul média à m'avoir contacté au sujet de l'interview que David Doucet m'avait accordée en 2013, en tant que « gentil troll », avait ainsi initialement écrit que je lui aurais déclaré que « je ne savais pas que David Doucet pouvait faire du harcèlement ».
Ce que je lui avais demandé de modifier, « pour la simple et bonne raison que je n'en sais rien », comme je le lui avais alors écrit. La modification a été faite. Estimant que l'article que la journaliste en avait tiré ne reflétait ni fidèlement ni complètement ce que j'avais à en dire, je publiais la version longue de mon témoignage sur mon blog.
J'y expliquais en quoi le canular téléphonique, dont il avait été accusé dans le cadre de l'affaire de la Ligue du LOL, n'était bel et bien qu'un « canular », et que sa victime m'avait confirmé qu’il ne l’avait pas « harcelé » d’une quelconque manière. Pour autant, aucun des trois autres articles écrits depuis par la journaliste qui m'avait interviewé à ce sujet ne mentionne ce témoignage, alors qu'ils évoquaient tous le canular en question.
Il était même qualifié de « délire entre potes pour humilier » dans le cadre du cyberharcèlement dont les membres de la Ligue du LOL étaient accusés. Deux de ces articles reprenaient longuement les accusations rapportées par Mediapart, L'Obs/Rue89 et le Monde (le troisième ayant été écrit avant leurs publications). Interrogée sur le sujet, la journaliste n'a jamais répondu à ces questions.
Contacté à quatre reprises afin d'obtenir l'anonymisation de son nom (l'un de ces articles arrivant en 2e position sur Google, ce qui lui a d'ores et déjà valu plusieurs refus d'embauches), L'Express, qui a pourtant anonymisé les noms d'autres journalistes licenciés pour des faits encore plus graves, ne lui avait jamais répondu, jusqu'à la publication du billet Medium de Vincent Glad ce dimanche.
« Gnagnagna "mort sociale" gnagnagna »
Un autre épisode allait contribuer à annuler encore un peu plus la réputation numérique de Doucet. Le 17 avril, pensant tenir un scoop, GQ annonçait en effet qu'il venait d'être promu, dans le cadre du « mercato des médias », comme « nouveau rédacteur en chef de TPMP », le show télé de Cyril Hanouna.
L'information, qui était fausse, valut à Doucet une nouvelle déferlante de tweets et commentaires réprobateurs voire carrément haineux, suivi d'une nouvelle salve d'articles reprenant l'information sans la vérifier, ainsi que la série d'accusations relayées par Mediapart, L'Obs/Rue89 et Le Monde.
La charge fut d'autant plus violente que la majeure partie des tweets émanèrent de journalistes qui, n'ayant pas de raisons de douter de GQ, pas plus que des enquêtes ayant cloué au pilori David Doucet, non plus que de ce qui avait incité les Inrocks à le licencier, relayèrent les articles sans vérifier, énième illustration de la « circulation circulaire de l’information » chère à Pierre Bourdieu ou, plutôt, d'une forme de « circulation circulaire du cyber-harcèlement », en meute.
Nombre d'entre eux réagirent alors bien plus en tant que « social justice warriors » qu'en tant que journalistes (nous avons, à ce titre, décidé d'anonymiser leurs tweets). Non contents de relayer une information erronée, ils en profitaient pour tacler le présumé « nouveau rédacteur en chef » de TPMP, qualifié de « cyber-harceleur » par l'association de femmes journalistes Prenons la une, ou de « déchet irrecyclable » par le magazine Brain (89 000 abonnés sur Twitter).
Au-delà de la supposée « indécence » d'une telle nomination, c'est surtout le soi-disant mythe de la « mort sociale » et des « carrières brisées » par le scandale de la Ligue du LOL qu'ils entendaient alors dénoncer... contribuant, de ce fait et paradoxalement, à l'entériner.
Nombreux furent ceux, sur Twitter, à interpeller Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Le soir même, Cyril Hanouna se plaignit d'avoir reçu « trop de messages [...] de partout » au sujet de ce recrutement, « même d'une ministre », déplorant au passage que nombre de journalistes aient relayé l'article de GQ sans vérification préalable (Hanouna rappelant les journalistes à leurs obligations déontologiques... un comble), et dénonçant un « lynchage » émanant de journalistes « bien-pensants ».
D'autres utilisèrent l'enquête de Mediapart comme « preuve » de ce pourquoi TPMP devait se débarrasser de Doucet, le média AJ+ (92 000 abonnés) allant jusqu'à la résumer en parlant de « harcèlement sexiste et sexuel »... ce dont il n'avait donc pas été accusé. La curée aurait peut-être été moins violente si GQ – qui n'avait pas contacté Doucet avant de publier son « info », et qui ne l'a (discrètement) rectifiée qu'après demande de Doucet, en... octobre 2019 – n'avait pas diffusé une information erronée.
Car l'ancien rédacteur en chef des Inrocks n'avait pas été nommé « nouveau rédacteur en chef » de TPMP, intitulé qui ne pouvait, vu le contexte, que jeter de l'huile sur le feu, mais recruté à l'essai, « en observation », en tant que « conseiller artistique », afin de réfléchir à de possibles évolutions de l'émission. La nuance peut paraître subtile, elle est surtout révélatrice du biais de confirmation qui, une fois de plus, présida à la curée.
Dans un thread qui avait été retweeté plus de 1 000 fois (et liké 2 200 fois), Florence Porcel, qui lui avait reproché deux mois plus tôt le canular téléphonique fait six ans auparavant, fut l'une des rares à ne pas appeler à la « mort sociale » de Doucet, tout en précisant que le problème, c'était de le mettre à un poste de responsabilité, au vu des accusations dont il avait fait l'objet dans sa gestion des Inrocks.
« Qu'une chose soit bien claire : je ne souhaite pas que David Doucet soit mis au ban de la société, ça n'a pas de sens. C'est peut-être un excellent journaliste, j'en sais rien. Qu'il continue à faire son boulot de journaliste, c'est très bien. MAIS @Cyrilhanouna, si l'envie vous prenait de l'embaucher comme rédacteur en chef après son "observation", je ne suis vraiment pas sûre que ce soit une bonne idée de le remettre à un poste où il aura à diriger une équipe. Parce que ça -> », renvoyant ses lecteurs à l'enquête de Mediapart.
« Ce garçon m'a dit : "Je suis en galère, j'ai besoin de parler avec toi, parce que tout le monde me tourne le dos à la suite de ce canular téléphonique" », expliqua le soir même Cyril Hanouna sur TPMP : « C'est un garçon qui a très mal vécu ce qu'il s'est passé. Moi, vous le savez, je laisse toujours une deuxième chance aux gens », déplorant que « ce mec-là de 34 ans, pour les censeurs, ne doit plus travailler de sa vie, il doit quitter le pays, c'est du lynchage ».
La journaliste Christine Kelly, ancienne membre du CSA et chroniqueuse à TPMP, eut beau plaider le « droit à l'oubli », à mesure qu'« aucune charge n'a été retenue contre lui », le scandale fut tel qu'arrivé seulement deux jours plus tôt, Doucet fut prié le lendemain de ne plus y remettre les pieds, et son CDD ne fut pas renouvelé. Perdant pour la seconde fois son emploi en deux mois, il était de nouveau « annulé » par des journalistes sur les réseaux sociaux, sur la base d'une info de nouveau biaisée, et « à charge ».
Membre du groupe Facebook de la Ligue du LOL, Doucet ne pouvait qu'avoir harcelé des femmes sur Internet (quand bien même seule Florence Porcel l'accusa, et de ce seul « canular »). Rédacteur en chef, il ne pouvait qu'avoir profité de son poste pour faire « prospérer l’état d’esprit « Ligue du LOL » au cœur de sa rédaction » (quand bien même de nombreux autres facteurs de mal-être avaient pu peser sur le « climat toxique » aux Inrocks). Ex-membre de la Ligue du LOL, licencié de ce fait pour « faute grave », il ne pouvait que rebondir en tant que « nouveau rédacteur en chef », a fortiori d'une émission aussi décriée dans le milieu journalistique que Touche Pas à Mon Poste...
L'histoire était trop belle, le casting trop parfait, à l'image de cette Ligue du LOL dont les membres sont passés, en l'espace d'un week-end, du statut d'ex-« cool kids » devenus « journalistes influents » à celui de parias, « annulés » par les médias relayant, « en meute », des témoignages « à charge », mais ni vérifiés ni contextualisés.
« Je voulais retravailler et surtout éviter de sombrer, m'a depuis expliqué Doucet. Mais avec cette campagne sur Twitter, j'avais l'impression d'être Jacques Doriot [passé du communisme à la collaboration nazie, NDLR], de passer des Inrocks à Hanouna, après la Ligue du LOL, c'était la preuve ultime que j'étais une ordure sans foi ni loi ».
Dans la dernière partie de notre contre-enquête : « le fusible », nous revenons sur les témoignages de trente ex-salarié(e)s dénonçant les portraits « à charge » de l'ancien rédacteur en chef des Inrocks, le fait que son ex-directrice ait à son tour été débarquée pour sa « gestion désastreuse de l'affaire de la Ligue du LOL ».
Le 25 février 2020 à 15h30
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Commentaires (23)
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Abonnez-vousLe 25/02/2020 à 15h57
#1
Hint pour le rédacteur: une seule personne peut être toxique pour toute une PME même si elle n’est pas en charge de tout.
D’ailleurs l’opération mollo décrite dans l’article en est parfaitement la preuve.
Ensuite montrer en direct des échanges privées alors qu’une des 2 parties n’est pas d’accord me pose question. Y compris sur le fait que ceci soit relayé sur NXi.
En outre vous semblez très fort pour connaitre l’état d’esprit de personnes discutant même informellement (on dirait l’avocate de Weinstein) qui plus est via écran interposé.
Mais le comble c’est qu’une conclusion définitive soit tirée à partir d’une simple conversation (choisie par le rédacteur) sur des échanges qui ont duré un an.
Hint2: ce n’est pas parcequ’une personne est enclin à discuter tard une fois (ou même plusieurs) que cela en fait une acceptation tacite pour toutes les sollicitations.
Le 25/02/2020 à 16h09
#2
Je ne vais pas le répéter dans tous les papiers, mais pour rappel, l’objectif de l’enquête était d’analyser le traitement médiatique (et via les réseaux) d’un cas précis (celui de Doucet) où nous avons pu obtenir de nombreux éléments, qu’on a analysés et recoupés dans le cadre de ce dossier.
Dans ce papier, le sujet c’est la façon dont les témoignages que l’on évoques ont été retranscrits, on a donc analysé ce que l’on en a pu (des batailles internes ou des comportements avec d’autres journalistes), interrogé les personnes concernées, les rédactions qui ont écrit sur le sujet et on livre ce que l’on a trouvé.
Je connais assez bien tes interventions pour savoir que je ne te convaincrai pas, mais je préférai que ce fait soit clair et entendu " />
Le 25/02/2020 à 16h16
#3
Tu gaspilles ta poudre aux moineaux David !
C’est noble… mais inutile dans ce cas précis !
Le 25/02/2020 à 16h16
#4
Je ne suis pas sur que prendre l’exemple de l’opération Mollo soit une bonne idée. La personne a été prévenue et a accepté d’être en copie pour toute la semaine. (largement le temps de configurer une règle anti spam ^^ )
Quand à la conclusion… ben c’est bien ce qui est reproché dans cette série d’article. C’est qu’on balance vite des conclusions sur un gars en généralisant grâce à des informations tronquées. La série ne parle ici que du cas Doucet (donc ne nie pas qu’il y a eu des mauvais actes de la part de membres du groupe et qu’il y a eu des victimes) et la façon dont les réseaux sociaux et les journalismes ont balancé sur lui tout ce que les autres ont pu faire. Faut bien vendre du papier qu’importe les dommages collatéraux.
Ce qui est amusant c’est que ceux qui vilipendent parlent de la société actuelle où ça ne devrait plus exister mais en même temps ont un comportement qui se rapproche de la populace devant laquelle on présente une femme lambda comme une sorcière.
La bienveillance n’est pas qu’à sens unique.
Le 25/02/2020 à 16h16
#5
Juste une remarque, est ce que JMM peut arrêter d’alterner entre “Nous” (rédaction NXi) et “Je” anecdote personnelle au sein d’un même article, ça complexifie la lecture je trouve.
Le 25/02/2020 à 16h22
#6
L’histoire de ma vie (je termine un papier sur les denoiser “IA” de Blender, c’est dire " />)
Le 25/02/2020 à 16h24
#7
Le cas de l’opération Mollo n’a pas été choisi, comme dit on analyse ce qui a été mentionné dans les articles pour analyser ce qui en a été dit au regard de ce que l’on a pu nous même trouver sur ces différents sujets.
Le 25/02/2020 à 16h27
#8
Désolé David, je souhaitais répondre à l’argumentaire de Carbier puisqu’il avait cité cet exemple pour souligner la “toxicité potentielle” de certaines personnes.
Le 25/02/2020 à 16h28
#9
Disons que si c’est “Nous” qui rédigeons l’article c’est “Lui” l’auteur.
Le 25/02/2020 à 16h28
#10
Le 25/02/2020 à 16h35
#11
Des articles de presse ont mentionné l’opération Mollo. On a fact checké le traitement médiatique, donc ce qu’a réellement été l’opération Mollo. On détaille le contexte, à chacun de se forger son avis " />
Le 25/02/2020 à 16h43
#12
Le 25/02/2020 à 16h51
#13
Les reproches ne sont pas dans le fait de ne pas avoir eu accès au FB de Doucet. Par contre cela a été le cas pour effectuer nos vérifications et recoupements, avec l’accord de l’intéressé, donc on le précise que le lecteur sache d’où viennent ces informations.
Mais quand on reproche de ne pas avoir repris le témoignage public de JMM pour une mise en contexte par exemple, ça n’a rien à voir. Pour des reprises partielles de mail, idem. Cela montre la limite des témoignages (qu’ils émanent ou non de victimes) et des documents fournis lorsqu’ils sont incomplets ou hors contexte, l’importance des recoupements et de préciser quand ils n’ont pas pu être effectués.
C’est pour cela que nous avons également interrogé les personnes concernées, avec leurs réponses ou non (même dans le cas des déclarations sur l’honneur), précisant ce à quoi on a pu avoir accès ou non. Comme dit précédemment, on revient sur ce qui a été dit, on remet en contexte selon nos éléments et à chacun de juger.
On ne dit par exemple pas que le comportement de Doucet sur l’opération Mollo était bon ou pas, on dit que la présentation faite à l’époque a pu être incomplète. On ne dit pas non plus que la mention YouPorn était l’idée de l’année, juste qu’elle n’était pas de son fait au départ et que la journaliste concernée n’en était pas au courant.
Le 25/02/2020 à 16h58
#14
Le 26/02/2020 à 19h11
#15
Le 26/02/2020 à 19h58
#16
Le 26/02/2020 à 20h05
#17
Le 26/02/2020 à 20h16
#18
Le 26/02/2020 à 20h21
#19
Le 26/02/2020 à 23h04
#20
Le 27/02/2020 à 13h12
#21
Le 27/02/2020 à 14h48
#22
Le 27/02/2020 à 17h04
#23
Pour info Mediapart à répondu à notre article dans un billet de blog, un lien vers cette réponse a donc été ajouté à l’article (ainsi qu’un correctif sur une légende ajoutée par moi par erreur lors de la phase de publication " />)