OneWeb va être rachetée un milliard de dollars par le Royaume-Uni et l’indien Bharti Global
Ça fait cher le satellite en orbite
Le 03 juillet 2020 à 12h59
4 min
Économie
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En faillite depuis trois mois, OneWeb a un repreneur, ou plutôt deux qui se sont associés : le géant indien Bharti Global Ltd. et le Royaume-Uni qui confirme ainsi ses ambitions dans le spatial.
OneWeb est un opérateur qui vise à proposer une couverture mondiale à Internet via une constellation de satellites, un concurrent direct du Starlink de SpaceX. Depuis sa création, la société a levé plus de 3 milliards de dollars, dont 1,25 milliard en mars 2019. Problème, elle vient de se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.
Avant la pandémie de Covid-19, la société était déjà à la recherche de nouveaux fonds pour continuer ses activités, très gourmandes en liquidités. Mais la crise sanitaire et le confinement sont passés par là, l'obligeant à revoir ses plans. OneWeb ne s’avouait pas vaincue pour autant, comptant sur l'opération pour « pour maximiser la valeur de la société et la vendre ».
Un opérateur satellitaire expliquait aux Echos que « la valeur de OneWeb réside essentiellement dans ses droits de fréquences, car le design de ses satellites est déjà obsolète et il reste de nombreux soucis dans la réception au sol ».
« OneWeb ne pouvait répondre à nos ambitions »
Pendant un temps, l’Europe était pressentie pour la racheter et compléter sa présence spatiale avec une activité télécom en plus de la géolocalisation par satellites via Galileo. Mais ça ne s'est pas fait.
Il y a deux jours, Thierry Breton (commissaire européen au marché intérieur et notamment en charge des questions spatiales) mettait un terme à ces rumeurs : « Nous avons regardé le dossier, y compris dans son volet technique […] Dans toute faillite, il n’y a sans doute pas qu’une seule raison. Il nous est apparu très vite que OneWeb ne pouvait répondre à nos ambitions de connectivité et d’autonomie stratégiques »
L’Europe, qui ne souhaite évidemment pas se « retrouver en situation de dépendance » devrait donc se doter « dans la décennie qui vient, d’un système de satellites alliant des satellites géostationnaires et une constellation LEO (moyenne orbite), équipés de systèmes cryptés et de technologies quantiques », ajoute le Commissaire européen. Sans préciser ses plans.
500 millions du Royaume-Uni et 500 millions de Bharti Global Ltd
C’est finalement le Royaume-Uni qui se porte acquéreur, comme un pied de nez à l’Union européenne qu’elle est en train de quitter. Dans un communiqué, Alok Sharma (secrétaire d'État aux Affaires, à l'Énergie et à la Stratégie industrielle) confirme « que le gouvernement investira 500 millions de dollars et prendra une part importante des actions de OneWeb ».
Cette opération sera réalisée aux côtés de « Bharti Global Ltd, qui fait partie d'un groupe qui contrôle le troisième plus grand opérateur de téléphonie mobile au monde », il s’agit de l'indien Bharti Airtel. Il mettra également 500 millions de dollars au pot et s’occupera du « leadership commercial et opérationnel » de OneWeb.
Le Royaume-Uni veut « rejoindre le premier rang des nations spatiales »
Le gouvernement du Royaume-Uni ajoute que cet accord « permettra à l'entreprise d'achever la construction de sa constellation satellitaire qui fournira des services hauts débits dans les pays du monde entier ».
Avant sa faillite, elle disposait de 74 satellites en orbite et la moitié des 44 stations au sol étaient terminées ou en cours de construction. Récemment, la société a obtenu l’autorisation de déployer 48 000 satellites, contre 42 000 pour Starlink. À elles deux, les sociétés pourraient donc avoir jusqu’à 90 000 satellites en orbite…
Outre-Manche, on ne cache pas ses ambitions : « OneWeb contribuera également sur le plan du gouvernement consistant à rejoindre le premier rang des nations spatiales, ainsi qu'à notre engagement à faire du Royaume-Uni un leader mondial en science, recherche et développement ». Comme toujours, ce rachat reste soumis aux accords des autorités compétentes, notamment aux États-Unis. Il devrait être entériné d’ici la fin de l’année, sauf nouveau rebondissement évidemment.
OneWeb va être rachetée un milliard de dollars par le Royaume-Uni et l’indien Bharti Global
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« OneWeb ne pouvait répondre à nos ambitions »
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500 millions du Royaume-Uni et 500 millions de Bharti Global Ltd
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Le Royaume-Uni veut « rejoindre le premier rang des nations spatiales »
Commentaires (24)
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Abonnez-vousLe 03/07/2020 à 15h25
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Le 03/07/2020 à 15h26
Actuellement One Web ne fait rien transiter vu que son réseau est très loin d’être opérationnel et même à l’avenir, il ne fera pas transiter plus que n’importe quel opérateur mobile.
Le 03/07/2020 à 15h48
Le 03/07/2020 à 16h09
+1
Le 03/07/2020 à 16h10
Le 03/07/2020 à 16h30
je ne crois pas qu’un seul de ces opérateurs opère justement un réseau mondial. ils ont des accords de peering avec d’autres opérateurs, mais si tu es un flic français, tu vas à priori avoir du mal à intercepter un échange entre un italien et un turc.
avec un réseau satellite mondial qui concentre des communications globales, tu peux le faire plus facilement.
Le 03/07/2020 à 16h41
Pas un réseau mondial mais multinational oui, et certainement plus large que OneWeb ne le sera jamais. Les gens qui sont exposés à l’espionnage international sont rares, et pas vraiment la cible prioritaire de ce genre d’offres de connexion qui visent avant tout les maisons isolées.
Le national n’est pas un gage de sécurité contre le renseignement, bien au contraire. La première cible du renseignement, c’est quasi systématiquement d’abord son propre pays.
Le 04/07/2020 à 09h07
Donc on fait une startup sans réel enjeu, on balance quelques satellites dans l’espace pour pouvoir lever des fonds puis on fait faillite comme toute startup !
Il serait temps de réaliser que l’espace n’est pas une poubelle ces nuées ne servent et ne serviront jamais à rien !
C’est juste des couillonnades de startup pour lever des fonds, on est en train d’assister et laisser faire le prochain scandale écologique !
Le 04/07/2020 à 09h41
Prochain scandale écologique?
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Ils ont max 1T de matos qui va finir par se désintégrer dans l’atmosphère. Et?
je cite :
Par contre, « chaque année, la masse équivalent d’astéroïdes qui tombe sur Terre se chiffre en tonnes, mais le plus souvent, ce sont des objets de petite taille qui se pulvérisent en entrant dans l’atmosphère sans dommages », précise Francis Rocard, responsable des programmes d’exploration du Système solaire au CNES
Pour garder des notions, l’Amoco Cadiz c’était 200 000 Tonnes de pétrole.
Le 04/07/2020 à 13h13
+1
Ce que l’on fait sur Terre, on le reproduit dans l’espace. Je comprends pas comment on peut laisser chacun lancer son propre réseau. On va avoir ce réseau, Starlink, l’UE apparemment aussi. Qui d’autre encore ?
On peut pas construire un réseau et le mettre à disposition de tous.
C’est désespérant.
Le 04/07/2020 à 14h41
Parles-en aux astronomes :https://satmap.space/
Le 04/07/2020 à 17h17
Parles-en aux marins:
https://www.marinetraffic.com/en/ais/home/centerx:-12.0/centery:25.0/zoom:4
;)
C’est un scandale!
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Le 04/07/2020 à 18h03
Le 06/07/2020 à 09h24
le contrôle du réseau est très important. Chaque pays/groupe de pays veut contrôler son réseau pour appliquer ses propres règles: US pour garantir l’acces a ses service de secu, la France pour appliquer ses règles de contrôle de l’expression, la Chine pour tout contrôler et imposer ses propres services a sa population etc etc
Ces réseaux satellites ont des enjeux énormes. Je me demande comment les états vont empêcher que leur citoyens utilisent Starlink par exemple, et échappent a leur contrôle ?
Un accord avec l’entreprise parait le plus probable pour la France par exemple
Le 09/07/2020 à 13h55
Les Anglais et Indiens achètent donc des poubelles de l’espace. Ok. Reste à démontrer que l’ont sait au moins en faire autant. " />
Le 03/07/2020 à 13h29
c’est le gchq qui va être content… toutes ces données à portée de main, prêtes à être inspectées…
Le 03/07/2020 à 13h53
Quelles donnée ? Actuellement One Web ne traite rien. Et même à l’avenir, j’imagine mal les données de One Web transiter en clair. Au mieux ils n’auront la même chose que n’importe quel opérateur télécom.
Le 03/07/2020 à 14h05
Le 03/07/2020 à 14h34
Je suis curieux de savoir quel lanceur ils vont utiliser pour lancer leurs satellites !!
Le 03/07/2020 à 14h38
Le 03/07/2020 à 14h45
Le Royaume-Uni veut « rejoindre le premier rang des nations spatiales »
Hum… que je sache one web fait fabriquer ses satellites par d’autres, expédier dans l’espace par d’autres, … En quoi le royaume uni deviendrait une “nation spatiale” ? xD
Le 03/07/2020 à 14h46
Oneweb était en contrat avec Ariane 6 il me semble pour le déploiement de la flotte. (ce qui a un peu embêté Arianespace quand la faillite a été annoncée).
Le 03/07/2020 à 15h18
laisse, c’est du même tonneau que tout le reste depuis le Brexit.
et c’est de notre faute en plus. XD
Le 03/07/2020 à 15h23