Fibre optique, 5G, New Deal mobile : l’Arcep et l’Avicca reviennent sur les chantiers du numérique
#BalanceTonArmoire
Le 26 novembre 2020 à 10h32
10 min
Société numérique
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Lors du TRIP d’automne de l’Avicca, de nombreux sujets ont été abordés, aussi bien sur le fixe que le mobile. Il était ainsi question du déploiement de la fibre en France, de la « qualité » des armoires, de l’objectif d’atteindre 100 % du territoire en 2025, des craintes autour de la 5G et de… leurs incidences sur le New Deal.
Cette semaine, l’Avicca (Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l'Audiovisuel) tient son colloque d’automne, aussi connu sous le nom de « TRIP », un acronyme pour Territoires et Réseaux d’Initiative Publique.
C’était aussi l’occasion de renouveler son équipe dirigeante, avec la réélection à la tête de l’association du sénateur Patrick Chaize, qui se présentait à sa propre succession. Sébastien Soriano, président de l’Arcep sur le départ (son mandat prend fin le 13 janvier, et il n’est pas renouvelable) était invité aux débats.
Cette intervention était donc l’occasion de revenir rapidement sur les six dernières années de son mandat, à commencer par le déploiement de la fibre optique en France dans le cadre du plan France Très Haut Débit. Il parle d’un « chantier d’infrastructure absolument inédit, comme on en conduit très peu, qui se passe sous le radar et sans grand retard ni grande dérive des dépenses ».
L’Arcep ne doit pas être « le contrôleur des travaux finis »
« Ça peut paraitre une évidence ajoute-t-il, mais si je parle de construction de centrale nucléaire […] et de certains équipements municipaux, on peut voir des dérives ». Il précise qu’il n’y a évidemment pas « qu’une tête, c’est un collectif, un écosystème d’acteurs ». La crise sanitaire et les mesures de confinement ont eu des impacts, mais cela reste pour le moment assez limité sur l’ampleur et l’étendue du plan.
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Le président de l’Arcep est ensuite revenu sur les engagements pris par les opérateurs d’infrastructure dans les zones AMII (appel à manifestation d'intentions d'investissement) et AMEL (Appels à Manifestation d'Engagements Locaux) afin de déployer de la fibre optique : « Il ne faudrait pas que l’Arcep devienne le contrôleur des travaux finis de ce secteur », alors que les engagements ont été pris avec d’autres institutions.
Il renvoie ainsi la balle au gouvernement pour les zones AMII et aux collectivités pour les AMEL : « Je souhaiterais que ces parties prenantes soient à l’initiative pour faire respecter ces engagements ». Elles devraient donc surveiller l’avancement des chantiers et, si besoin, saisir l’Arcep en cas de problème. Le régulateur jouera alors un « rôle d’arbitre ».
La question de la responsabilité des opérateurs d’infrastructure
Toujours sur la question du déploiement des réseaux et plus particulièrement sur les raccordements des clients – parfois surprenant dans certaines armoires – le président de l’Arcep souhaite que ce soit « l’opérateur d’infrastructure qui fasse la police des bonnes pratiques, avec une capacité le cas échéant de déréférencer les sous-traitants qui seraient particulièrement peu soigneux et récidivistes […] À la fin de la chaine, il y a bien une responsabilité de l’opérateur d’infrastructure, y compris réglementaire ».
Sébastien Soriano donne des détails : « Dans les décisions de la régulation symétrique de la fibre, qui est actuellement notifiée à Bruxelles et pour lesquels nous attendons un retour de la Commission européenne (dans les prochains jours), nous prévoyons d’imposer à tous les opérateurs d’infrastructure de fibre des obligations de qualité de service ».
Dans un premier temps, cela passera par « la régulation par la data », le cheval de bataille du gendarme depuis 2016 : « nous allons collecter de l’information sur toute une batterie d’indicateurs des opérateurs d’infrastructure et dans un second temps on viendra mettre des objectifs qui seront contraignants. En cas de non-respect, on pourra le cas échéant les sanctionner ».
Le président de l’Arcep affirme ne pas vouloir en arriver là rapidement : « S’il y a un certain nombre de délais techniques [des reprises d’armoires par exemple, à cause de « choix parfois tâtonnant » au début, ndlr] qui sont nécessaires pour que les opérateurs d’infrastructure se conforment à ces objectifs, bien évidemment on sera à l’écoute des acteurs. Mais il y a bien une obligation de résultat sur les opérateurs d’infrastructure pour que le réseau fibre soit de bonne qualité ».
Étienne Dugas, président d’Infranum ( la Fédération des Entreprises Partenaires des Territoires Connectés), abonde dans son sens : « C’est évidemment de la responsabilité de l’opérateur d’infrastructure et d’ailleurs ils ont aujourd’hui opposé aux opérateurs commerciaux des contrats qui sont contraignants, tout simplement pour respecter la qualité des armoires et leur pérennité. On attend le retour des opérateurs commerciaux, mais ces contrats doivent se signer dans les jours ou les semaines qui viennent, idéalement avant la fin de l’année ».
100 % de FTTH : « Ne soyons pas plus bête que la moyenne »
Patrick Chaize profite de ce colloque pour revenir sur le « mythe » d’une couverture totale en fibre du territoire, qui est désormais le crédo « de l’État, qui vise le 100 % FTTH pour 2025 ». Il se dit par contre « assez surpris et choqué du discours qu’on peut avoir » sur cette question : « Ne soyons pas plus bêtes que la moyenne : évidemment qu’on sait que le 100 % on ne l’atteindra jamais, mais on ne l’atteint avec aucun réseau. Il faut avoir la démarche intellectuelle de penser que c‘est le réseau qui va devenir le réseau de communication de demain et qui devrait pouvoir répondre à la quasi-totalité des cas ».
« Déjà aujourd’hui il y a des gens qui n’ont pas de filaire cuivre, ça existe. On ne va pas être plus malin avec la fibre, mais on ne doit pas être moins malin […] il y aura toujours des exceptions ou on utilisera des technologies alternatives. […] Pour quelques exceptions on en fait quelque chose de plus important qu’il ne pourrait y paraitre ».
Avec le New Deal, « on a renversé le système »
Sébastien Soriano est aussi revenu sur le New Deal mobile, se félicitant au passage que « l’action publique puisse encore faire des choses dans la réalité des territoires » : « Avant, le New Deal c’était des gens qui décidaient depuis Paris ce qui était les zones blanches […] on avait dimensionné les zones blanches en fonction de ce qu’on pensait que les opérateurs étaient prêt à faire pour être "gentils". On a renversé le système ».
La question de la 5G s’est ensuite rapidement invitée dans les débats : « Aujourd’hui il se dit tout et n’importe quoi sur la 5G, et je pense que c'est une erreur stratégique de présentation des choses, parce que la 5G est apparue comme étant un sujet de spécialistes et donc a été défendue par les spécialistes, car il y a un intérêt à la 5G, sans comprendre que globalement on pouvait se poser des questions […] On n’a pas été attentifs à mon sens à ces questions », explique Patrick Chaize.
Quand le New Deal mobile s’entrechoque avec la 5G
Alors que Sébastien Soriano ne voit pas de lien entre la 5G et le New Deal, Patrick Chaize n’est pas du même avis. Il parle d’un « étrange paradoxe » de voir cette « exigence légitime d’une meilleure couverture 4G sans cesse martelée », alors que dans le même temps « les attaques physiques contre les pylônes et les antennes ne cessent de prospérer ».
Le sénateur de l’Ain donne un exemple récent dans sa région avec « un pylône installé qui a été détruit […] Ce n’était pas un pylône 5G, c’était un pylône 4G de couverture ciblée que tout le monde attendait dans un secteur vraiment dépourvu de réseau. Les gens qui ont « revendiqué » l’acte, ils l’ont fait dans une démarche anti-5G ».
« Le paroxysme étant observé dans les zones où la couverture est pourtant encore la plus mauvaise : la zone rurale ! L’arrivée de la 5G n’est pas étrangère à ce regain d’oppositions, qui prospèrent certes sur des rumeurs complotistes délirantes, mais qui sont aussi dues à un manque criant de pédagogie couplé à des incohérences de calendrier », résume-t-il.
« On a manqué de pédagogie » sur la 5G
Il ajoute que cette nouvelle technologie de téléphonie mobile est un sujet multiple : « il n’y a pas qu’une 5G, il y a x 5G. Ça peut être très très large […] il y a des points qui ne sont pas levés. Du coup, comme toujours, certains se sont engouffrés par ce biais la pour jeter le bébé avec l’eau du bain et créer des campagnes anti 5G fortes, qui marchent, car il y a un certain nombre de trous dans la raquette ». Nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement.
« On a manqué de pédagogie, je pense au gouvernement quand je dis ça […] L’état nous a associés à la réflexion pour faire en sorte qu’on puisse apporter de l’information, éclairer et rassurer sur le sujet de la 5G. Espérons qu’il ne soit pas trop tard », lâche Patrick Chaize.
Patrick Chaize prend en exemple le cas des ondes sur les 700 MHz : elles étaient auparavant utilisées pour la TNT « et personne jamais ne s’est posé la question de savoir s’il y avait des ondes dans notre environnement qui pouvaient être négatives ».
« On a aussi la radio, bande FM, qui est plus intrusive, beaucoup plus que la téléphonie […] n’a jamais posé de problème à personne », ajoute-t-il. Bref, pour le président de l’Avicca, « on va devoir faire plus de pédagogie pour démystifier les ondes électromagnétiques ».
Pour rappel, les opérateurs se sont déjà lancé dans la 5G : les offres commerciales sont disponibles chez Bouygues Telecom, Orange et SFR. Ce dernier a ouvert son réseau commercial à Nice, les deux autres vont suivre début décembre.
Fibre optique, 5G, New Deal mobile : l’Arcep et l’Avicca reviennent sur les chantiers du numérique
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« On a manqué de pédagogie » sur la 5G
Commentaires (14)
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Abonnez-vousLe 26/11/2020 à 11h38
J’ai vu une publicité pour la 5g hier soir de SFR…
Le mec conduisais une voiture de course sur un circuit avec son smartphone et une caméra embarquée. A la fin t’a une 50 aine de drone qui simule la forme de la voiture qui passe à travers en faisant un dérapage.
Vraiment à court d’idée…
Le 26/11/2020 à 14h42
C’est à ces points qu’il aurait fallu réfléchir sur la 5G (pas les délires des paranondes):
https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/faut-il-faire-la-5g/
Le 26/11/2020 à 15h11
Ces points sont tout aussi infondés que les délires anti ondes. Techniquement, aucun de leurs arguments anti5G ne sont vrais.
Et faut pas oublier que Janco et le Shift Project sont des décroissants et, à ce titre, tout ce qui est nouveau est de trop (même si ça peut aider) et il faudra en chier des briques dans les 50 ans à venir pour sauver le monde… sauf que leurs délires anti-économiques sont basés sur du vent improuvable et improuvé (comme le fait que la croissance et le pétrole sont indissociables).
Ces gens ne font plus de la science, ils font de la politique et ils ont largement sombré comme tous les autres militants… bref, y’a des trucs très intéressants chez Janco&co (lorsqu’il parle de son cœur de compétence : l’énergie) mais il faut faire attention lorsqu’il rentre dans la politique, ça pue très vite
Le 26/11/2020 à 16h29
Non, les délires anti-5G ne sont pas du à “un manque de pédagogie”..
Le Monde
Le 26/11/2020 à 16h55
KP2: Désolé de te dire que tu n’apportes aucun argument concrets et vérifiable, alors que lui si:
J’avais cherché a vérifier certains de ses affirmations… et ce que j’ai trouvé m’a donné confiance sur le reste.
Et petit correctif, il ne dit pas que croissance et pétrole sont indissociable, mais croissance “du monde physique”, c’est à dire excluant le spéculatif/virtuel; et énergie. Mais le slide est fait sur le pétrole (de mémoire) car l’énergie principale de notre monde.
Mais tu es capables de montrer le contraire avec des données sourcés sur une série d’un siècle, parlons en.
Le 26/11/2020 à 21h46
Il parle d’un « chantier d’infrastructure absolument inédit, comme on en conduit très peu, qui se passe sous le radar et sans grand retard ni grande dérive des dépenses ».
Il parle que de son mandat à lui, là, non ?
Non parce que les premières étapes ont commencé en 2007⁄2009, et ça a bien pataugé dans la semoule jusqu’en 2015, où là, oui, on a commencé à vraiment voir des déploiements massifs ailleurs que dans les 4 grandes villes françaises. On se rappellera avec émotion des colonnes montantes de Free à Paris & Toulouse… :-/
À la fin de la chaîne, il y a bien une responsabilité de l’opérateur d’infrastructure, y compris réglementaire ».
Pique sympa envers SFR :)
Pour la 5G, moi ce qui m’ennuie , c’est qu’a ce qu’il me semble, les équipementiers ont développé une technologie, les états ont quasi obligé les opérateurs à leurs payer des licences exorbitantes(*) sur les fréquence (qui vont venir alimenter le bilan de fin de mandat macron), les opérateurs sont en train de déployer ces réseaux.
Et seulement maintenant, on se demande à quoi ça va servir.
(*) D’ailleurs ces licences c’est un jeu de dupe. Les opérateurs font l’avance de trésorerie à l’état, mais vont de toute façon refacturer ça aux clients (y compris les clients 2G/3G/4G/FTTH).
Certains se paieront un nouveau terminal et des forfais plus chers. Sur lesquels, dans les 2 cas, l’état va récupérer une TVA proportionnelle au prix.
=> A ce titre, pour moi, l’état et les opérateurs jouent avant tout un jeu financier , avant de s’occuper des usages.
Même au niveau énergétique la 5G sera profitable QUE si l’on éteind la 2G/3G - sauf que c’est pas demain la veille que ça va se produire, on va avoir pendant longtemps 4 générations d’équipements sur les pylônes qui coexistent tant que certains clients auront encore des 3310.
Le 26/11/2020 à 22h46
Ce qui est amusant avec cette phrase, c’est qu’on peut la retourner : “sauf que les délires des économistes sont basés sur du vent improuvable et improuvé (comme le fait que la croissance infini est possible)”
Du-coup, ça nous avance pas beaucoup ;)
Par contre je te rejoins sur tes réserves concernant les conclusions du Shift Project sur la 5G. S’il est certain que cette techno accompagne une augmentation des services numériques (et donc tous les biens physiques qui y sont liés), conclure que cela sera forcement néfaste est un raccourci hasardeux. Il faut compter les émissions de gaz à effet et autres impact négatif qui vont pouvoir être évité grâce au numérique et les mettre en balance avec les augmentation et impact supplémentaire de la 5G avant de conclure.
Par exemple, imaginons que les opérateurs couvrent l’intégralité des lignes de trains en 5G, permettant un excellent débit et donc de généralisé le wifi à bord de tous les trains, pas juste les TGV et sans limite d’utilisation de ce wifi. On couple ça avec une relance du chemin de fer, pour proposer une alternative crédible à l’auto dans les zones moins dense.
Dans cette affaire on aura certes augmenté l’impact du numérique et du ferroviaire, mais si cela augmente l’attractivité de ce mode de transport et permet aux gens d’abandonner la voiture sur leur trajet habituel, l’impact global peut être positif.
Autre exemple, les usages du numérique augmentent de toute façon actuellement. Est-ce qu’on doit donc limiter ces usages, les accompagner avec la technologie actuelle, ou avec une technologie plus efficace ? Le choix de la technologie actuelle (donc dans le cas des réseaux mobiles, déployer plus de 4G dans les zones où cela sature) amènera a un impact négatif plus important que déployer la 5G (qui a une meilleur efficacité spectrale et énergétique, mais demande en contrepartie un renouvellement des équipements qui aurait été partiellement été évité dans le premier cas …)
Reste la possibilité de brider les usages, qui énergétiquement et environnementale cause le moins d’impact, mais bien plus difficile à faire accepter. Et quand on voit qu’il y aura de toute façon un paquet d’acquis sociaux qui ne pourront pas être maintenu dans le siècle en cours, je doute qu’il soit judicieux de ronger sur internet, qui est probablement l’activité ayant le plus de possibilité par rapport à son impact.
Le 27/11/2020 à 09h43
C’est tout le problème de l’époque actuelle, c’est que les gens qui cherchent, volontairement ou non, a propager du bullshit savent très bien le distiller dans des choses vraies pour donner un vernis de vérité à l’ensemble.
Comme je l’ai dit, le discours sur la situation actuelle au niveau énergie de Janco est excellent mais les projections qu’il fait pour l’avenir et les “solutions” pour remédier aux problèmes qu’il soulève sont de l’ordre de la politique et du militantisme et ça pue la merde…
Ca va être difficile de montrer comment fonctionnera une croissance non basée sur le physique du fait que c’est extrèmement récent et qu’on a aucune idée de là où ça pourrait nous mener
De la même façon qu’il est extrèmement aventurier d’imaginer a quoi pourrait ressembler l’après-pétrole (bien que Janco le fasse allégrement avec un air absolument convaincu). Pour ma part, je n’ai aucun doute sur le fait que ça ne ressemblera absolument pas aux projections moyen-ageuses des décroissants. Mais sans pour autant savoir de quoi l’avenir sera fait.
On a eu les mêmes marchands de peur lorsque la force physique atteignait ses limites et on a inventé la mécanisation, lorsque la vapeur montrait ses limites, on est passé au pétrole (qui ne servait pratiquement a rien jusque là), l’histoire du guano illustre très bien le phénomène aussi, etc etc etc
Tout ça pour dire que l’humanité sait rebondir, on la prouvé tout au long de notre histoire et y’a aucune raison sérieuse d’imaginer que ça sera différent cette fois-ci. Ca peut faire incantation magique dit comme ça mais ça me parait moins ridicule que les éternels prédicateurs de fins du monde qui n’arrivent jamais.
Déjà, je ne vois pas en quoi on aurait besoin d’une croissance infinie… cette idée est une invention des décroissants pour discréditer le principe mais ça montre juste leur capacité a bullshiter.
Pour avoir besoin d’une croissance infinie, il faudrait que l’humanité soit infinie alors qu’on sait déjà qu’avec la hausse du niveau de vie (permis par la croissance), l’humanité atteindra un pic de 10-12 milliards maximum pour ensuite redescendre tranquillement et naturellement.
Donc, la seule question a se poser est : comment permettre a 12 milliards d’humains de vivre aussi confortablement que possible sans déglinguer la planète.
Et là, le problème devient solvable…
Alors que quand on parle de croissance infinie, il n’y a aucune solution. A part, restreindre artificiellement la population humaine… mais désolé, moi, je suis pas un nazi. Et je crois que les décroissants, pour les plus honnêtes d’entre eux en tout cas, n’ont pas vraiment compris les implications réelles de leur idéologie mortifère.
Non effectivement et c’est pour ça que ça ne sert à rien de prendre des mesures hautement liberticides et/ou anti-pauvres (ben ouais, parce que décroissance = réduire les richesses = rendre les pauvres encore plus pauvres = tuer les pauvres à plus ou moins moyen terme).
On ne peut que se focaliser sur ce qui a fait le succès de nos sociétés : promouvoir la liberté sous toutes ses formes. Et surtout sur la liberté d’entreprendre de manière à favoriser l’émergence de solutions nouvelles et révolutionnaires pour nous sortir de l’impasse dans laquelle on se trouve.
Or, aucune idéologie “en vogue” actuellement comme l’extrème-gauche, la décroissance, l’écologisme, l’extrème-droite, la droite conservatrice, etc n’est sur cette ligne de conduite. Aucune.
Donc, pour moi, aucune de ces soit-disantes “solutions” n’a la moindre chance de succès pour l’avenir.
Le 27/11/2020 à 10h56
Disons alors que la question n’est pas de savoir si “l’humanité” peux rebondir, mais dans quelles conditions.
“L’humanité” a toujours su rebondir, mais elle a aussi montré que le retour à la barbarie , la violence et la servilité n’est absolument pas impossible. Mais bon, l’humanité survivra.
La question est de savoir dans quelle conditions l’humanité survivra, et là, j’en suis navré mais il me semble pas que la direction soit positive, en France comme ailleurs .
Oh bah si ya plus a bouffer / boire & que les gens se font la guerre pour les terres arables (ou élaborent un système ultra-inégal) , la croissance démographique va chuter inéluctablement , pas besoin de la provoquer. Ou alors, on peux décider collectivement de réduire sciemment et volontairement la natalité pour que tout le monde vive mieux.
Mais dans l’absolu, pour la survie de l’espèce, les 2 méthodes se valent.
Je suis d’accord avec ça, par contre:
En fait, effectivement beaucoup de gens disent qu’il faudrait “diminuer notre usage du numérique” et aller planter des tomates à la place en s’extasiant devant la nature. Bon, c’est un choix.
Après, oui, il y a une boulimie de data. C’est clair qu’aujourd’hui c’est un “tord partagé”, entre ceux qui publient des vidéo de 15mn en 1080p sur youtube pour expliquer comment planter le plant de tomate, et ceux qui regardent cette vidéo téléchargée en 1080p sur un téléphone avec un écran de 6x3cm , tout ça pour avoir l’info qu’on aurais pu avoir dans un texte avec une image jpg de 320ko, mais que c’est trop chiant de “rédiger”. Bon.
Ya aussi une certaine “flemme intellectuelle” des dév de solution pour qui “tlm a du THD donc pas la peine de se faire chier” , et les prestataires de “cloud” qui font tout pour capturer les données. Et tout ce monde-là parle tout le temps d’écologie en poussant à la consommation dans leur propre intérêt - c’est aussi ça le problème .
Dans l’absolu, c’est sur que si ça permet d’économiser un trajet en bagnole, de toute façon c’est bénéfique. Sauf que c’est même pas sur, parce que vu qu’on ferme des structures et éloigne les services public des gens “par économie financière”, ben au final les gens prennent quand même leur caisse individuelle.
Pour moi ça manque de cohérence, de vision d’ensemble. C’est ça qui fait qu’on arrivera jamais à rien.
Le 27/11/2020 à 14h06
Y’aura toujours techniquement la possibilité de faire à bouffer et à boire, je n’en doute pas une seule seconde.
Le risque, pour moi, c’est que la fameuse “décision collective” soit plutot une décision d’une minorité activiste qui appliquera les choses nécessairement par la force. Et advienne que pourra à ceux qui oseront s’opposer à cela.
Le “problème” du RC est que c’est la justification absolument idéale pour tous les totalitarismes car il ne peut pas y avoir plus grand cataclysme qu’une planète inhabitable et la disparition de l’espèce donc on peut justifier toutes les saloperies possibles avec ça et beaucoup ne se gènent pas.
A la rigueur, si l’humanité dans sa globalité, n’est pas en mesure naturellement de transformer ses habitudes pour survivre, j’ai envie de dire que tant pis pour elle.
Mais je refuse absolument de laisser des dictateurs prendre le pouvoir “pour notre bien” et nous dicter comment vivre. Car là, on a l’assurance qu’il y aura beaucoup de morts.
En laissant les gens libres, peut-être que ça sera pire, peut-être mieux, on sait pas. Cette possibilité est largement préférable pour moi.
Pourquoi bienveillant ?
L’interet personnel est un moteur très puissant…
Qu’on soit clair : la “vision d’ensemble” est un fantasme.
Ca n’existe pas. C’est impossible, il y a trop de complexité dans une société humaine.
Celui qui fait croire qu’il pourrait gérer-ce-bordel-donnez-moi-tous-les-pouvoirs est soit un menteur, soit un totalitaire et certainement les 2 à la fois.
Les seuls systèmes qui fonctionnent à peu près sans trop de malheurs, ce sont les systèmes démocratiques libéraux. Tout le reste tombe à court ou moyen terme dans l’étatisme et l’autoritarisme voire, pire, dans la dictature pure et simple. Et ça finit toujours dans le sang.
Choisit ton camp, camarade… Moi, je choisis la liberté et on verra bien. C’est le seul choix qui satisfait ma morale.
Le 28/11/2020 à 23h16
*
Patrick Chaize prend en exemple le cas des ondes sur les 700 MHz : elles étaient auparavant utilisées pour la TNT « et personne jamais ne s’est posé la question de savoir s’il y avait des ondes dans notre environnement qui pouvaient être négatives ».*
Bof, dans ce cas comment définir une servitude omnidirectionnelle… car les faisceau (TDF…) et leurs limitations sur les emprises bâties c’est donc dépassé ?
Je sens qu’il y a du boulot sur la pédagogie… surtout sur la notion de front d’ondes.
Le 28/11/2020 à 23h28
L’auto-régulation d’ensemble par le code civil marche plutôt bien… j’dis ça… c’est ni libéral ni totalitaire (ce doit d’ailleurs être la seule exception pratique aux codes antérieurs et suffisamment sophistiqués pour laisser des abus techniques ou tout simplement s’effondrer d’eux-même par manque de précision)
Le 30/11/2020 à 16h44
Suite au rapport meadows (rappor de Rome) qui montrait que la croissance sans fin était impossible, et dont nous suivont hélàs la prédiction, les économistes ont trituré les équations pour montrer que si si c’est possible: Il suffit d’inventer une énergie illimité ne consommant pas de ressources et ne polluant pas. Voilà problème réglé.
Pour le reste de ton message, on peut résumer ton message par “La 5G rajoute de la consommation, mais PEUT-ETRE en fera baisser par ailleurs”. Vu qu’on a jamais constaté d’impact positif sur les émission de CO2 avec la 2G, la 3G ou la 4G, autant rester prudent sur la question, non?
Le 30/11/2020 à 21h17
Tu décris peu ou prou le rôle économique compensatoire du nucléaire : la puissance démesurée et in-mesurable suffit à faire tendre toute autre source d’énergie concurrente à zéro. Par mathématisme ordinaire du coq on dira donc pompeusement que le nucléaire tend à l’infini… il ne manquera plus qu’une brochette d’écoqs pour valider la (french) théorie.
La thèse serait ainsi intitulée : La croissance économique au 21ème siècle, ou comment Charles avait tout compris au 20ème avant que je naisse. Et sous-sous titre : la naissance de l’héorïsme contre le maoïsme