[Tribune] Souveraineté numérique « Les plus nobles principes du monde ne valent que par l’action »
Tribune du député Philippe Latombe
Le 23 avril 2021 à 13h43
6 min
Droit
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« Je ne suis pas un adversaire borné des mastodontes du Net », rappelle le député Philippe Latombe (MoDem). Dans cette tribune, au titre repris d’une citation de Charles de Gaulle, le rapporteur revient sur sa mission d'information « Bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne ».
Il y a un an exactement, je publiais une tribune intitulée « Numérique, la souveraineté bafouée », m’inspirant d’une allocution célèbre, prononcée dans l’hémicycle par Philippe Seguin, le 5 mai 1992. Depuis, la pandémie s’est fait jour après jour le révélateur de nos insuffisances, de nos défaillances, des effets pervers de la mondialisation et des politiques passées sur notre souveraineté. Le principe en vertu duquel la souveraineté est « inaliénable et imprescriptible » en a pris un sérieux coup, dont on peut se demander si elle s'en remettra.
Force est de constater qu’en un an, hormis les gesticulations verbales de circonstance vantant les mérites de la souveraineté, il ne s'est pas passé grand-chose ou si peu, en matière de souveraineté numérique, et je pourrais reprendre mot à mot ce que je dénonçais dans cette précédente tribune. Pourtant, le temps presse.
Le cyberespace, néologisme né... en 1984 (ça ne s'invente pas !) sous la plume de William Gibson, un auteur de science-fiction, n'a plus rien du monde de bisounours, libre, ouvert et autogéré, imaginé par les pionniers d'Internet. La métaphore est trompeuse. Sa soi-disant virtualité ne protège pas le cyberespace des turbulences politiques, économiques, stratégiques de ce bas monde, bien au contraire. Il ne s'est pas affranchi du monde physique. Il est une Nouvelle Frontière où chacun se devrait de faire respecter sa souveraineté, d'autant plus attractive que sa matière première, la donnée, est inépuisable.
Quelle définition de la souverainté du numérique ?
Depuis quelques mois, je suis rapporteur d’une mission parlementaire sur la souveraineté numérique. À tous les participants, je pose cette question préliminaire, devenue rituelle lors de chaque audition : « Quelle définition pouvez-vous nous donner de la souveraineté numérique ? ». Et chacun de délivrer la sienne, à travers le prisme de ses observations objectives, de sa fonction, de ses convictions personnelles et de l’intérêt de l’organisation qui l’emploie.
Quelle synthèse peut-on faire de ces très nombreuses interventions ? Eh bien ! Être souverain, c'est avoir la capacité d'établir des règles, de contrôler les impacts des usages numériques et d'être autonome quant aux principales technologies utilisées. C'est aussi préserver la liberté de ces mêmes choix, notamment au travers de l'interopérabilité et de la réversibilité, pour l'ensemble des écosystèmes, qu'il s'agisse de l'État, des organisations ou des individus. Cela passe aussi, cela va sans dire, par la maîtrise des compétences numériques au sein de l'État.
Est-il besoin de le préciser ? En l'état actuel, en France, le compte n'y est pas. À notre décharge, aucun pays ne peut se vanter de répondre à la définition que nous proposons et qui entend préserver l'État, les acteurs économiques, mais aussi les citoyens. Certains États autoritaires, comme la Russie et surtout la Chine, soucieux de maîtriser le cyberespace, mettent les bouchées doubles pour assurer leur souveraineté technologique, mais c'est au détriment de leur population. Leur démarche répond à deux objectifs : se protéger de l'extérieur et profiter des opportunités, sans précédent dans l'Histoire, offertes par les nouvelles technologies pour accentuer leur mainmise sur leur propre population.
« Je ne suis pas un adversaire borné des mastodontes du Net »
Contrairement à ce que j'ai pu entendre ici ou là, je ne suis pas un adversaire borné des mastodontes du Net, ou alors il conviendrait de porter la même accusation à l'encontre des sénateurs américains, démocrates et républicains, qui se sont émus eux aussi de l'hégémonie des GAFAM et travaillent à y remédier. Je suis simplement hostile à ce que des entreprises finissent par être plus puissantes que des États.
Le président Biden vient par ailleurs de nommer commissaire de la FTC Lina Khan, une juriste connue pour ses positions critiques envers Amazon, et plus globalement envers les pratiques anticoncurrentielles des GAFAM. En décembre dernier, l'autorité de la concurrence a annoncé poursuivre Facebook et une plainte identique était déposée en parallèle par 48 États américains. Ces plaintes succédaient à celle déposée par le ministère de la Justice et 11 États à l'encontre de Google pour position dominante.
Je ne souffre pas d'antiaméricanisme primaire, mais ne suis pas non plus un adepte du « Mieux vaut l'Oncle Sam que la Chine », surtout depuis le Cloud Act. Je pense que charité bien ordonnée commence par soi-même, ce qu'ont fort bien compris d'autres États, qui ne sont pourtant pas des puissances comparables à la Russie ou à la Chine, et parviennent cependant à implémenter des solutions souveraines au sein de leur administration. Je pense à Malte, à l'Estonie, à bien d'autres... À ma demande, la mission projette d'ailleurs d'auditionner des acteurs de ces différents pays, États-Unis y compris.
Il s'agit de ne plus succomber à la facilité, de ne plus se laisser piéger. Il est si facile sur tous les plans (rapidité, coût...) d'opter pour une solution « GAFAM » et si difficile d'en sortir. Il nous faut, avant toute prise de décision, envisager des solutions hexagonales ou européennes, quitte à concéder des efforts supplémentaires pour qu'elles voient le jour. Il nous faut être proactifs dans le mouvement qui s'amorce pour contrer l'hégémonie des GAFAM, en nous inspirant du succès du RGPD qui tend à devenir une référence mondiale. Il nous faut favoriser l'éclosion des talents, leur donner envie de rester (ou de revenir), en encourageant les projets pertinents dès leur éclosion.
Rattraper notre retard ne sera pas facile et demande une véritable prise de conscience de l'État, et des efforts considérables qui paieront sur le long terme. Un New Deal du numérique ? Yes, we can. We must.
[Tribune] Souveraineté numérique « Les plus nobles principes du monde ne valent que par l’action »
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Quelle définition de la souverainté du numérique ?
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« Je ne suis pas un adversaire borné des mastodontes du Net »
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 23/04/2021 à 14h15
Fait ce que je dis, pas ce que je fais.
Entre l’évasion fiscale et la gestion des données, tout le monde se plaint des GAFAM … mais toutes les entreprises continuent de pousser leurs infrastructures chez AWS, Azure et GCP alors qu’on a des dizaines alternatives Européennes avec OVH, ScaleWay, etc.
Un peu comme les Français qui continuent d’utiliser massivement AirBnb, Amazon, Uber, etc. … au lieu de consommer local, ou au moins Européen.
Le 23/04/2021 à 15h04
« Les plus nobles principes du monde ne valent que par l’action »
“pardon”–>j’ai cru que c’était une.recommandation pour ses amis ‘Politichiens’ !
Le 23/04/2021 à 15h46
waow dingue les commentaires qui lancent des tomates
enfin un qui s’alarme sur le monopole des gafam et l’ombre américaine qui plane au dessus de l’hexagone et il se fait manger… Pourtant il existe des solutions pour rééquilibrer les usages.
tout à fait d’accord, à une nuance près : pour les services purement numériques (donc pas amazon/abnb..) il existe des alternatives européennes. Mais on est clairement mis à l’amende par les USA qui investissent sans compter.
C’est l’argent qui fait le jeu, c’est tout.
quand Pierre KM parlait de la revente de cdiscount à rakuten, il l’a fait parce qu’il a compris qu’amazon allait tous les bouffer. Et c’est ce qu’il s’est passé.
toutes les initiatives francaises finissent dépassées par les technologies américaines. La france semble bien foutue, mais ce n’est pas ça le plus amusant :
au contraire des chinois qui sont pas si consommateurs de gafam que ca, en france on les mange à pleines dents.. sans aucun souci ni prise de conscience.
Les gafam ont déjà battu la france, l’EU et c’est pas demain que le jeu cessera.
Regardez les conférences de frederic pierucci pour bien comprendre les enjeux : la france de demain sera américaine, celle d’aujourd’hui l’est déjà fortement par nos biens de consommation.
France is back! comme disait l’autre
YouTube
et il faut croire que les francais, ont envie de lui donner raison
Le 23/04/2021 à 15h49
pour en revenir aux gafam, je trouve très important de souligner une chose :
il ne faut pas les diaboliser. ni les sacraliser. Je m’explique :
ces deux notions vont faire des perdants, forcément. Leur présence est indispensable à deux éléments, l’apport d’une offre de qualité sur un secteur, et l’innovation qu’il impose aux concurrents, malgré leur manque de moyens pour suivre (un ingé réseau reconnu dans l’hexagone disait que daily “avait le budget PQ de youtube”).
Cependant, comme toute alternative toujours saluée, il faut bien mettre des voyants jaunes quelque part. Une alternative arrive toujours avec ses avantages et inconvénients. Le problème n’étant pas l’offre ni la disponibilité. Mais l’imprévisible et l’éventuelle indisponibilité, qui peuvent montrer une dépendance de certaines personnes.
À titre perso je reconnais que chacun des gafam a largement de quoi prétendre à être l’auteur d’une offre ou fonctionnalité de qualité sur le marché numérique. C’est indéniable. Mais leur avancée technologique et leur réputation ont souvent raison des offres alternatives et indépendantes, notamment non américaines. Et c’est là que le bat blesse, c’est que les utilisateurs sont mordicus habitués à utiliser exclusivement les solutions des gafam pour tout faire, jusqu’au jour où ca pete : BP pour le streaming, RGPD et vie privée pour les réseaux sociaux, obsolescence programmée pour apple, indisponibilité de gmail (sisi, l’an dernier) et j’en passe et des meilleurs..
alors l’idée n’est pas de leur taper dessus non évidemment, malgré leurs pratiques largement discutables, ici pour le peering/transit, mais surtout pointés du doigt à bruxelles pour leur lobbying ultra-intensif. Mais j’aurais plutot tendance à dire qu’en france ou qu’en europe, les solutions américaines ont carrément bon dos. Le jour où certains se sentent bloquer par rapport à leur gafam, ils ont vite les yeux qui piquent généralement.
Ex:
la vie privée chez whatsapp/fb
l’addiction aux écrans et netflix (son pdg l’a avoué dans la presse )
la modération privée de fb
la gestion de la pub chez yt pour les visionneurs, les modalités draconniennes de droit d’auteur chez les créateurs
l’obso programmée chez apple, la faible interopérabilité de leurs appareils
amazon et son écrasante domination, qui est le microsoft d’aujourd’hui
etc..
Le 23/04/2021 à 16h32
Le mot « souveraineté » fleure bon la naphtaline, surtout dans un domaine aussi connecté que le numérique, et l’auteur le prouve en citant comme exemples les pires États antidémocratiques de la planète, mais on n’est pas à une incohérence près : pourquoi supposer que c’est différent chez nous quand la succession de législations et décisions toujours plus liberticides, en particulier sur le volet numérique, fait exactement la même chose (« accentuer leur mainmise sur leur propre population »), certes avec notre lenteur de grenouille pas encore totalement échaudée.
Surtout ne pas s’interroger sur le pourquoi du comment on en est arrivé là : trop d’État depuis trop longtemps, trop de fiscalité confiscatoire, trop de technostructure antidémocratique, trop d’Europe bureaucratique, trop de centralisation et trop d’administration, pas de culture du risque et pas d’esprit d’entreprise (tu sera fonctionnaire mon fils), trop de législation dépassée, trop de réglementation inepte (rayon de courbure des bananes), trop de protection factice, trop de dépense sociale improductive, trop
d’imbécilesde prétentieux qui savent mieux que les autres ce qui est bon pour eux, trop de (faux) naïfs qui croient encore que la trajectoire d’une économie se décide à Paris, etc.Pourquoi regretter qu’il existe des contre-pouvoirs issus de la société civile pour justement maintenir les États à leur place afin de prévenir leur inéluctable dérive autoritaire/totalitaire ? Aurait-on peur que le bon peuple lassé du pain et des jeux se rebelle ? Aurait-on peur de perde son pouvoir de caste et ses privilèges ? Ou est-on jaloux de ceux qui ont des institutions (encore) fonctionnelles qui permettent à leur société de mieux réussir que celle qui s’est encroûtée sur un modèle d’après guerre inadapté ?
Les individus ont soif des libertés qu’on leur retire : on ne peut pas espérer obtenir une économie florissante et par voie de conséquence maintenir une société prospère et unie avec une majorité d’assistés pendant que les rares qui ont encore le courage de trimer et de créer des richesses qu’on leur confisque se font laminer sous les applaudissements d’épouvantails politiques.
Alors oui, « les plus nobles principes du monde ne valent que par l’action », c’est tout l’objet du laissez-faire au sens de laissez-nous faire : vous êtes le problème, pas la solution.
Le 24/04/2021 à 13h07
+1
La souveraineté numérique est un nouveau prétexte tout comme l’écologie pour l’État afin de restreindre les libertés.
Quand on voit tout ce que les gouvernements ont fait depuis les années 1990: HADOPI, ARJEL, multiples lois anti-terroristes, boîtes noires, censure, et bientôt censure du porno par le CSA, on ne peut absolument pas faire confiance.
Si c’est pour avoir un Internet version Minitel, je n’en veux pas de la souveraineté numérique française.
Merci de laisser les gens libres de choisir leurs usages numériques, et que ces politiciens arrêtent de vouloir réguler sans cesse Internet.
Le 23/04/2021 à 18h24
D’accord avec cette tribune, même si ça m’étonne un peu de la lire sous la plume d’un député de la majorité: je n’ai pas l’impression que le gouvernement se préoccupe de la souveraineté nationale, en dehors de la haute administration ou des discours. Je crains que ce député ne prêche dans le désert.
Par exemple, Tchap, la “messagerie des agents publics” ça a l’air bien sympa, et dans la recherche publique, on aurait bien aimé avoir le droit de s’en servir, mais niet, en réalité c’est réservé à l’Élite de la fonction publique, et en dehors du sommet de la tour d’ivoire, chaque DSI doit se démerder dans son coin alors qu’on a les mêmes besoins. Ce n’est pas du tout efficace, c’est typiquement un truc qui n’a pas de raison d’être décentralisé. Pour la visio pareil, tout le monde finit par atterrir chez Zoom, mais en plus tout le monde négocie les licences séparément, c’est une perte de temps et d’argent (des contribuables).
C’est énervant, on a l’impression que l’État a des compétences en interne pour développer des trucs efficaces et “souverains”, mais les réserve à un petit cercle de dirigeants et ne se préoccupe pas du reste, qui est livré aux GAFAM. Alors de là à appliquer ces principes à la “nation” toute entière… déjà si l’État s’appliquait à lui même ce qu’il prêche…
Dernière remarque, pour le calcul GPU, il n’y a pas que les acteurs privés; on a aussi des supercalculateurs publics (exemple), qui marchent bien. Non que je veuille tout étatiser, mais pour des besoins récurrents de recherche scientifique sur des données stratégiques comme les données de santé, ça me paraît tout à fait adapté. Ce n’est pas comme si on ne savait pas le faire.
Le 23/04/2021 à 19h35
Je suis aussi curieux de voir ce qu’arrivent à faire ces pays.
Donc la réponse doit venir de l’Europe ? C’est cela qu’il sous-entend ? Alors on va attendre longtemps… On peut aussi s’inspirer de la gestion des vaccins, là aussi on est devenus une référence mondiale, mais pour d’autres raisons
Donc ? “Baisser les charges”, diminuer les impôts et taxes, pour être original ? Parce que le pognon restera le nerf de la guerre. Si une antreprise se barre, ce n’est pas par philanthropie.
Le 24/04/2021 à 05h32
Le cyberespace c’est aussi la soupe de rayonnements non-ionisants autour du globe.
Donc :
Après on parlera du cyberespace (l’autre).
Le 24/04/2021 à 07h22
Non… Les blindages EM* c’est quoi qu’il en coûte.
Le 24/04/2021 à 07h34
J’ai le droit d’utiliser Tchap au boulot, et je ne suis pas vraiment l’Elite de la FP. C’est juste chez toi qu’ils sont bien débiles.
Et l’utilisation de Zoom quand c’est une visio interne aux administrations d’Etat ou hospitalières c’est encore plus débile, Webconférence de l’Etat fonctionne au moins aussi bien (et j’y ai vu nettement moins de bugs aussi) et il n’y a aucun besoin de payer la moindre licence.
Le 29/04/2021 à 11h03
Pareil je suis bien loin des zelites et des ministères pourtant j’ai accès également à tchap (depuis pas très longtemps).
Le 24/04/2021 à 08h39
Vu de l’extérieur, j’ai le sentiment que la fonction publique peut se comparer à un océan de dépassés technologiques avec quelques îlots de modernité essayant d’émerger ça et là.
Si j’ai bon, j’imagine que la première explication est la pyramide d’âge: les anciens gèrent encore tout comme à l’époque du papier. Les décideurs sont en majorité des gens qui n’ont pas connu les réseaux dans leur débuts et n’accordent pas du tout de crédit à cela. Donc, pas de formation, pas de moyens et des dogmes: tout le monde sait déjà se servir d’un ordi/word/excel, pas besoin de payer des formations à l’hygiène numérique.
Et quand un petit jeune encore plein d’espoir arrive avec tout un tas de bonnes idées issue de son court vécu, il arrive comme le jeune coq dans la basse-court et se fait vite remettre en place par le vieux coq qui lui explique la vraie vie (méthodes des années 70 issue des baby-boomer, informatisés de force dans les années 90).
Un exemple dans les écoles: beaucoup des enseignants rédigent leurs contenus de cours en faisant du patchwork de copies d’écrans de sites web, de livres scolaires, sur un PC (avec paint j’imagine). Puis ils impriment ce beau travail (ce plagiat de fait), sur un original papier (le master papier: méthode des années 70 donc). En suite, ils photocopient ce master pour distribuer les copies aux élèves (le pdf ? pourquoi faire propre quand on peut faire des tirages grisés dégueux et de travers ?).
L’informatisation permet donc à ce type de personnes, parfois jeunes, de fabriquer plus rapidement les cours mais ils ne se sont pas mis pour autant aux pdf ou à la PAO pour fair eux-même. On a donc, pour résumer, toute une population de gens qui utilisent effectivement des ordinateur quotidiennement mais mal car formés sur le tas. Un peu comme un cycliste ne sachant pas utiliser les vitesses et les freins et faisant de son mieux pour ne pas se viander.
Mais ce n’est que ce que j’imagine ou perçois, de dehors. Pas taper
Le 25/04/2021 à 07h13
Très exemple des enseignants !!
La maitrise du PDF et de l’imprimante virtuel en PDF est trop rare en entreprise!!
Les informaticiens installent que rarement des bons moyens de gérer/manipuler les PDF.
Le 25/04/2021 à 12h26
C’est encore vrai de nos jours avec les navigateurs qui ont une imprimante PDF native ou encore les suites bureautiques ?
Il n’y a plus besoin d’installer quoique ce soit à ma connaissance, c’est devenu une fonction native depuis quelques temps. LibreOffice le fait depuis un bail, et lorsque j’ai connu Office 365 vers 2016 il permettait aussi l’export de doc en PDF.
Le 25/04/2021 à 14h03
Les dernières suites office peuvent exporter en PDF mais celle de MS cache la fonction derrière XPS, il me semble.
Mais le besoin de PDF ne se limite pas à la bureautique, exporter un mail ou une image en PDF c’est bien! D’où l’intérêt de l’imprimante virtuel PDF.
Windows 10 en propose par défaut (bien tardivement après GNU/Linux), mais j’ignore si c’est réservés aux versions entreprise et pro ou pas.
Mais surtout en entreprise tu as encore des vieilles version de MS Office ou de Windows et là
l’imprimante virtuel PDF est intéressante.
Le 27/04/2021 à 09h57
Word 2013 (donc pas la dernière version) : Fichier > Enregistrer sous > choisir l’extension “PDF”.
Difficile de faire plus simple. Je crois que si la fonctionnalité a mis un peu de temps à venir dans MS Office, c’était pour des problèmes de droits, où Adobe menaçait d’attaquer MS s’ils incluaient un exporteur PDF en natif dans leur suite.
C’était l’époque où Apple attaquait Microsoft pour la corbeille de Windows…
Le 24/04/2021 à 08h44
Le 24/04/2021 à 08h46
Pour en revenir à la news, je pense que les choses pourrons commencer à bouger quand la majorité des gens prendra conscience du problème.
Faisons un parallèle avec le prix du lait: les agriculteurs ont connu pas mal d’années de grosse crise à cause du prix d’achat de leur lait (et ce n’est pas encore gagné). La prise de conscience de la majorité de la population ne s’est faite qu’avec la multiplication des reportages didactiques sur le sujet dans des émissions à grande écoute telles que capital. Ce n’est qu’à partir de là que des initiatives telles que le lait “qui est le patron?”, ont pu voir le jour et perçer.
Actuellement, la plus part des problèmes liées aux technologies sont inaudibles par les non spécialistes. Faisons en un sujet compréhensible par tous et des changements pourrons se faire.
Le 24/04/2021 à 13h43
Je me disais, chic, on va avoir une vision d’un député qui s’intéresse au numérique sur la souveraineté ou plutôt comment (re?)conquérir ce qui est devenu le monopole des GAFAM.
Et en fait, je n’ai rien vu de concret, rien. J’ai même lu une seconde fois en pensant avoir été inattentif la première.
Et pour quelqu’un qui avait déjà fait une tribune sur le sujet il y a un an, je trouve que c’est dommage qu’il y ait si peu de pistes. La tribune de l’année dernière était bien plus fournie et posait bien le problème.
Déjà, aborder le problème au niveau français (Assemblée Nationale) et pas européen, c’est mal le prendre, comme indiqué dans la tribune de l’an dernier, l’action doit être au niveau de l’UE.
Et il faut attaquer par la lutte contre les monopoles, démanteler les mastodontes et les empêcher systématiquement de racheter quoi que ce soit.
Ce n’est que comme cela qu’une concurrence non faussée pourra émerger en Europe. Ah oui, il faut aussi permettre le financement de ces sociétés européennes en mettant en place tout l’environnement qui fonctionne aux USA.
Le 24/04/2021 à 15h19
Ils le sont à 300%. Les atteintes aux libertés numériques sont dans l’essentiel des cas le fait des choix de conception des logiciels et/ou matériels.
Les états ne sont que les garants et/ou représentanrs des choix de societés résultants et non leur cause première sauf exceptions comme la Chine.
Y compris donc dans le cas général lorsque la règle était implicite comme le passage du log au receuil de renseignements.
La bonne question réside dans le degré de consentement accordé à tel ou tel acteur.
Et sachant que le coût du matériel est faible, certaines lois ouvertement sécuritaires sont contournées dans les faits. Il n’y a donc nul cas de se plaindre. C’est plutôt la méconnaissance des effets numériques qui produit des réactions règlementaires qui tiennent plus de l’idiôme risible que de lois ouvertement rétrogrades plutôt limités dans leur pouvoir technique d’ailleurs…
Le 24/04/2021 à 22h27
Excusez-moi, mais depuis 20 ans j’en ai pas du tout l’impression, on a que des lois de répression en ce qui concerne le numérique (HADOPI, ARJEL, toutes les lois antiterroristes, directive copyright, censure du porno par le CSA etc…).
J’ai le choix de choisir les services numériques que j’utilise, ainsi que le matériel et le système d’exploitation dont j’ai envie, aucune entreprise ne me force légalement à utiliser ses produits. Par contre je n’ai pas le choix lorsque l’État met en place des lois répressives, vu que la loi est censé s’appliquer à tout le monde. Voilà pourquoi j’ai bien plus peur de l’État que des entreprises privées.
A la rigueur une situation de monopole est problématique, et dans ce cas là il peut y avoir un intérêt d’appliquer une loi anti-trust pour garantir une concurrence et un libre choix.
Alors c’est vrai que certaines lois sont faciles à contourner parce que les politiciens comprennent très mal l’aspect technique. Mais je n’ai pas envie de contourner la loi et avoir tous les risques qu’il peut y avoir à le faire, donc non désolé contourner la loi ne peut pas être considéré comme une solution, je préfère encore changer de pays si en France la situation devient insupportable surtout si Marine Le Pen est élue en 2022.
Le 25/04/2021 à 06h16
De la même façon que les règlementations applicable aux industries automobiles, aux batiments et à d’autres aspects de la vie technique…
On médiatise peu les peines encourues, pourtant elles sont aussi disproportionnées…
C’est l’idée justement : créer des dépendances nouvelles et inutiles pour le plus grand nombre sans justifier ces interventions par le droit et la vulgarisation des process techniques.
La responsabilité individuelle est ainsi devenue la clé de voute des contrats de service des techs. Sans prise de risque de l’utilisateur pas de service dans l’essentiel des cas.
Soyons sérieux : les peines encourues sont inappliquées. En revanche je suis d’accord que l’appui d’une armée favorise l’acceptation du plus grand nombre.
C’est plus grave qu’un monopole : jamais on a autant mis devant le fait accompli des populations. Le RGPD valide cette hypothèse a posteriori, par exemple.
Je ne dis pas que c’est une solution, j’essaye simplement de montrer qu’avec un peu de jugeotte côté technique on peut influer sur la politique intérieure de non-sachants sans passer par le circuit traditionnel d’une part et d’autre part tirer profit de la multitude d’impensés du buisness de la tech en assumant de prendre des risques contre les états et les entreprises.
La solution serait de prendre soin de l’interaction homme machine sauf que c’est comme pour le reste : ne pas avoir de compétences oblige à changer de guignol tous les N années. On ne va donc pas aller très loin sur ce principe…
Le 25/04/2021 à 12h09
Avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête et vivre dans l’angoisse permanente, c’est pas génial.
Pour info: 3 ans de prison et 300 000 euros d’amende juste pour des infractions au droit d’auteur, alors oui les condamnations sont rares, mais lorsque ça arrive c’est une vie entière qui est ruinée juste pour du droit d’auteur: inscription au casier judiciaire qui empêche de retrouver un travail et endetté à vie.
Et même si on passe par HADOPI et que la sanction maximale est 1500 euros d’amende, c’est quand même une contravention de 5ème catégorie et donc casier judiciaire aussi.
Avec le déploiement du DoH, le gouvernement veut aller encore plus loin dans la censure, je ne serais même pas étonné qu’un jour le gouvernement fasse un loi pour interdire et sanctionner ceux qui installent un résolveur DNS local pour accéder à Sci-Hub par exemple.
En Chine il est possible de contourner la censure sur Internet, mais si tu te fais prendre tu finis en prison, ou pire torturé et assassiné. C’est ce qui risque de se passer en France si l’extrême droite arrive au pouvoir.
J’ai toujours peur que ce que je fais légalement aujourd’hui devienne illégal le lendemain, et le problème c’est qu’avec la surveillance de masse toutes les données récoltées dans le passé peuvent servir à nuire dans le futur.
Par exemple, un internaute discute sur un forum LGBT de sa sexualité et de son genre, pendant ce temps là les services de renseignement de l’Etat font une surveillance de tous les forums sur Internet “au cas où” pour lutter contre le terrorisme. Les données sont conservées ad-vitam æternam par les services de renseignement toujours “au cas où”.
L’internaute n’a rien à se reprocher aujourd’hui, mais un jour l’extrême droite arrive au pouvoir, et met en place des lois pour discriminer et enfermer les personnes LGBT. Le gouvernement mobilise alors les services de renseignement pour aller piocher dans les données récoltées dans le passé, grâce à ces données il a suffisamment d’information pour aller chercher l’internaute et l’enfermer qui pourtant n’a rien fait d’illégal dans le passé.
C’est typiquement ce genre de scénario possible qui fait peur, et vu la montée de l’extrême droite en France c’est pas rassurant surtout quand le Conseil d’État a tout fait pour garder les données de connexion.
Pour ma part, il faut éviter au maximum que l’État se mêle de ce qui se passe sur Internet, car c’est la porte ouverte à toutes les horreurs possibles. Et donc ne pas tomber dans le joli piège de la souveraineté numérique que l’on essaye de nous vendre, qui n’est en fait qu’une manœuvre de l’État pour surveiller et contrôler toujours plus Internet.
Le 26/04/2021 à 06h09
A choisir je préfère un contre-pouvoir public comme la justice à un supposé comme tel dont l’essentiel des procédures sont tacites ou littéralement codées.
Les dérives ne sont pas du seul fait des états : c’est aussi la bêtise propre des intermédiaires entre le programmeur et l’utilisateur qui produit cette situation â risque.
Là encore on peut se raconter les mythologies que l’on veut, internet n’a pas spécialement été conçu pour rendre service.
En sciences les ordinateurs sont d’ailleurs des monstres de maitrise des matériaux ou du vivant… remplacer les objets d’étude par des sujets ne dit pas de quel courant politique doit être le scientifique.
Autrement dit c’est un heureux hasard qu’on trouve dans le web une façon sympathique de faire societé mais tout ceci ne tient effectivement qu’à une fibre…