L'ARCEP a publié hier son bilan du marché mobile pour le troisième trimestre, et de nombreuses données sont confirmées. L'autorité note ainsi le retour positif des clients prépayés, après un premier semestre catastrophique. Quant à la croissance globale du marché, elle a signé un record en pourcentage sur un an, et un niveau quasi équivalent à celui de fin 2011.

Les offres sans engagement continuent leur folle ascension.

Près de 72 millions de puces mobiles en France 

Les enseignements du dernier bilan de l'ARCEP quant au marché mobile français pour le dernier trimestre sont très nombreux. Plusieurs records ont ainsi été réalisés, avec 53,476 millions de clients abonnés à un forfait (+ 1,4 million en trois mois,+ 11,2 % en un an) et un parc total de 71,982 millions (+ 1,522 million en trois mois,+ 7,4 %). Le taux de pénétration du mobile en France a lui aussi signé un record, avec près de 110 %, sachant que plusieurs régions ont dépassé les 100 % cet été (voir plus bas). 

Du côté du parc prépayé, après une perte de 1,179 million de clients lors des six premiers mois de l'année, le marché a enfin retrouvé des couleurs avec une hausse de 115 000 clients lors du troisième trimestre 2012. Une nouvelle peu étonnante, dès lors qu'Orange annonçait fin octobre à peine 3000 clients prépayés en moins au troisième trimestre, contre 468 000 clients prépayés perdus lors des six mois précédents. SFR et Bouygues Télécom publieront leurs bilans fin novembre et devraient confirmer l'impact moins important de Free Mobile et de son offre à 0/2 € sur le secteur.

L'explosion des offres libres d'engagement

Sans surprise, les offres sans engagement continuent de croître à vitesse grand V, portées par Free Mobile, mais aussi les offres de Sosh, SFR et B&You qui connaissent un succès grandissant. Résultat, 30 % des abonnements sont désormais libres d'engagement, contre 27 % le trimestre précédent et surtout moins de 20 % il y a un an. En douze mois, le nombre de personnes sans engagement est ainsi passé de 8,9 millions à 15,4 millions. Une croissance exceptionnelle de 6,5 millions de puces téléphoniques, alors qu'entre mars 2008 et septembre 2011, soit 42 mois, ce marché n'avait augmenté que de 1,2 million d'abonnés.

Les MVNO souffrent toujours 

Du côté des MVNO, la soupe à la grimace continue. Après des années 2010 et 2011 exceptionnelles, l'année 2012 ne restera pas dans les annales. En effet, suite à un premier trimestre en baisse (- 45 000 clients), les opérateurs virtuels avaient retrouvé des couleurs au deuxième trimestre en gagnant 260 000 clients. Un résultat encore bien loin de leurs niveaux de recrutements de 2011 où ils attiraient entre 500 000 et 900 000 clients par trimestre selon les périodes.

Mais cet été a été particulièrement mou, avec 122 000 nouveaux clients pour les MVNO, soit une croissance trimestrielle de 1,6 %, bien loin de la croissance de 15 % de l'an passé. Cette situation catastrophique s'explique tout aussi bien par la présence de Free Mobile que part l'agressivité plus importante des offres à bas prix des trois grands opérateurs, avec notamment Sosh, B&You et Red. Résultat, la part de marché globale des MVNO a diminué à hauteur de 11,32 %, soit un taux toujours inférieur à celui de la fin de l'année 2011. Ces opérateurs représentent tout de même 7,847 millions de puces en activité, ce qui n'est pas négligeable.

Les taux de pénétration progressent fortement partout

Enfin, concernant les taux de pénétration selon les régions et départements ultra-marins, nous noterons la montée en puissance constante de l'Île-de-France, qui continue de surnager dans le pays avec un taux de 168,6 % (soit 1,686 puce pour chaque Francilien). La Guadeloupe (152,7 %) et la Martinique (147,8 %) ne sont cependant pas bien loin de la région la plus peuplée de France.

Nous pouvons aussi remarquer que deux nouvelles régions ont passé la barre symbolique des 100 % cet été, à savoir la région Rhône-Alpes (101,1 %) et le Nord-Pas-De-Calais (100,4 %). Au regard des taux de croissance de ces derniers trimestres, de très nombreuses régions devraient atteindre ce taux de 100 % dans les mois à venir. Nous pensons notamment au Languedoc Roussillon, à l'Aquitaine, à l'Alsace, la Champagne-Ardenne, la Lorraine et le Midi-Pyrénées.

Le bonnet d'âne en France métropolitaine est désormais porté par l'Auvergne (80,7 %), contre la Bretagne au trimestre précédent (80,1 %) et la Franche-Comté il y a six mois (79,4 %).