Le blog d'HubiC est mort, mais la communication autour du site continue. Octave Klaba gère désormais les choses lui-même via les forums d'OVH et a publié dans la matinée un long message dans lequel il détaille la situation actuelle et les améliorations à venir.

Le début d'année a été plutôt mouvementé pour HubiC, le service de stockage en ligne d'OVH. En effet, après l'annonce de la fin de la bêta et des tarifs de la version 2013, un bug de communication menait à la fermeture du blog officiel (mais pas du compte Twitter).

HubiC : on refait le point sur les chiffres et la plateforme

Désormais, c'est Octave Klaba lui-même qui se chargera des annonces, via le forum d'OVH. Il vient ainsi de publier un long message afin de faire le point, mais aussi de nous parler des évolutions à venir et sans doute tenter de rassurer les utilisateurs de cette plateforme qui a connu de nombreux ratés depuis ses débuts.

Concernant les chiffres, il indique d'HubiC, c'est actuellement 144 000 utilisateurs (actifs ?), 461 millions de fichiers pour un total de 3 792 To et 600 Mb/s d'écriture en continu. Deux plateformes sont d'ores et déjà installées, une troisième est en cours de déploiement et une migration vers des SSD est prévue pour la base de données gérant les répertoires afin d'accélérer la phase de consultation.

Du côté de la géolocalisation, actuellement tout se fait via Roubaix (deux datacenters) et Strasbourg (un datacenter), mais d'ici l'été, l'un des deux premiers passera à Gravelines (aussi dans le nord de la France) et OVH promet une latence réduite à terme. Les soucis rencontrés avec OpenStack concernant les opérations de déplacements ou de changement de nom (qui effectuent dans la pratique une copie puis une suppression) sont bien en cours de résolution, mais aucun délai n'est donné.

Fin de la Bêta... on retarde et on passe au Gamma

Mais alors qu'il était temps de mettre fin à la phase de Bêta pour un passage à l'offre commerciale finale, il est désormais question d'une phase Gamma. On notera d'ailleurs que sur le site de HubiC la mention Bêta (ou Alpha) n'est pas évoquée pour le service dans son ensemble, mais bien pour les clients uniquement. On ne retrouve d'ailleurs pas ce mot dans la présentation du service, la visite guidée ou même la FAQ. Un point qui peut faire la différence dans la tête des clients potentiels.

Cette nouvelle phase permettra selon Octave Klaba de valider le modèle économique après avoir mis en lumière les éventuels problèmes techniques et les avoir corrigés.  « Avec la BETA, nous poussons toujours au crime afin d'avoir le maximum de testeurs bourrins qui vont mettre à l’épreuve la solution qu'on propose. Ceci nous permet de voir si techniquement ce qu'on propose tient la route ou pas. On a vu lors de la BETA que la PLATEFORME n'a pas tenu le choc. Nous avons donc mis en place une nouvelle qui elle marche très bien » expliquera-t-il. Après cette nouvelle phase, viendra celle de l'offre stable « puis une RELEASE entre 3 fois par an à 1 fois tous les 2 ans ».

La Gamma devrait donc voir enfin arriver la synchronisation. Mais alors que l'on attendait cela pour début février, un nouveau retard est annoncé. Certains évoquaient cette possibilité dans nos commentaires au sein des précédentes actualités concernant HubiC en raison de la finition du client qui ne serait pas encore optimale.

OVH a donc cette fois décidé d'opter pour la sagesse et son PDG confie : « vu vos feedbacks, et agressivité de certains d'entre vous, nous avons décidé de ne rien prodder [NdR : mettre en production, de manière publique] qui puisse remettre de l'huile sur le feu ». Rien ne sera donc mis en ligne avant que l'équipe ne soit satisfaite du résultat en interne, ce qui est sans doute mieux ainsi.

L'évolution des différents clients : on recommence tout ?

Du côté des clients, la simplification semble être l'objectif premier et OVH a enfin décidé de se concentrer sur la plus-value qu'il pouvait apporter en pensant HubiC comme une plateforme ouverte, ce qui n'était plus le cas depuis la fermeture de l'accès WebDAV sans mise en place d'une API.

Octave Klaba indique d'ailleurs qu'il soutient les solutions comme ovh-sdk-php (licence Apache) que nous avions déjà évoqué qui permettent à des développeurs d'interagir avec HubiC via PHP. Il incite d'ailleurs les développeurs à exploiter les possibilités d'OpenStack Swift afin d'aller encore plus loin. Reste à savoir si, à terme, ses équipes pourront participer à certains projets en proposant du code ou même en proposant de la documentation sur la meilleure manière d'interagir avec Hubic.

Au final, on apprend tout de même que le grand ménage va être fait, ce qui risque de prendre un certain temps. En effet, les clients Linux et OS X pour la nouvelle plateforme ne sont pas en développement. Du côté de l'iPad, alors que la version 1.3 est actuellement en ligne depuis mai 2012, la version 1.4.2 qui devait permettre le support de la synchronisation ne sera pas publiée sur l'App Store d'Apple. Il faudra attendre la 1.4.3 qui va être allégée et revue en terme d'ergonomie, puis revalidée en interne. La 1.44 permettra, elle d'intégrer le paiement in-app, et OVH indique là aussi la fin février comme délai. Espérons que la validation côté Apple ne sera pas trop longue pour que la promesse soit tenue.

Le cas de Windows promet aussi de tester votre patience puisqu'Octave Klaba précise que son équipe « vise un service simple et sans bug, au lieu de complet, complexe et difficile à comprendre donc à utiliser » et reconnaît que la solution du Browser actuellement proposée « n'est pas bonne du tout et on ne va pas la retravailler mais on va développer la fonctionnalité depuis le début ». Tout devrait donc une fois être repris à zéro, espérons que cette fois sera la bonne. 

Pour les moutures Android et l'application web, enfin, on apprend que la première devrait rapidement être retravaillée afin d'être simplifiée, mais elle est jugée comme fonctionnelle. Elle servira de base à la version BlacBerry via un portage. La seconde va aussi être revue pour la fin du mois, notamment afin de mettre en place une vérification par checksum et éviter les fichiers corrompus.

Trois niveaux de service et une bande passante plus ou moins limitée 

Reste néanmoins deux détails qui devraient en faire râler certains. Tout d'abord l'annonce d'une limite en bande passante à 10 Mb/s (dans les deux sens) pour les offres Perso. Dans le cas des versions Pro, cela passera à 100 Mb/s par IP. Une troisième offre dédiée aux développeurs, PCS (Public Cloud Storage), offrira quant à elle 1 Gb/s de bande passante avec une facturation à l'utilisation. Elle devrait logiquement intégrer le reste de l'offre Public cloud d'OVH.

De plus, il n'est pour le moment pas question de prendre en compte les demandes de clients mécontents. Espérons qu'une fois tous ces travaux terminés et l'offre stabilisée, un geste commercial sera effectué pour les fidèles de la première heure.