La justice valide le licenciement d’une salariée pour des propos sur Facebook
Un petit air de « Sous-doués 3 »...
Le 06 mars 2013 à 09h32
4 min
Droit
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Info PC INpact : La cour d’appel de Lyon a validé le licenciement pour faute grave d’une salariée ayant dénigré son employeur sur Facebook, dans une décision en date du 22 novembre 2012 que nous reproduisons ci-dessous. Cette surveillante de lycée était allée jusqu’à communiquer depuis son téléphone portable avec des élèves sur lesquels elle était censée veiller durant des épreuves, toujours grâce au célèbre réseau social.
Travaillant depuis 2001 en tant que surveillante au sein d’un établissement scolaire privé, Nathalie X. reçoit le 17 février 2010 une lettre de licenciement. Son employeur lui reproche d’avoir publié des messages sur Facebook alors qu'elle surveillait des élèves de terminale. « Depuis votre téléphone portable, vous avez fait circuler, via un site de "réseaux sociaux" (facebook) différents propos visant à dénigrer notre établissement et à inciter les élèves à tricher pendant leur devoir surveillé » était-il ainsi indiqué.
Il s’est en effet avéré que plusieurs professeurs de ce lycée avaient réussi à accéder au mur Facebook de Nathalie X. Et pour cause : celui-ci était paramétré comme étant « public ». Ces enseignants ont alors pu imprimer des copies de certains propos qui y étaient tenus par la salariée : « Je suis en surveillance et j’essaie de comprendre Facebook sur mon iPhone » a par exemple lancé la surveillante début janvier 2010, suscitant alors la réponse de quelques élèves « ah ab c d bo !!! tu m’as même pas vu triché... », ou bien encore « moi je suis devant ma copie et je me demende de quoi sa parle... ». « Oui bin, pendant ce temps vous avez tous pu bien pomper, j’en ai vu déjà au moins 7 rien que dans la class » répondit Nathalie X.
D’autre messages datant d’un mois plus tard étaient également rapportés : « je suis dégoutée !!! je suis vraiment payée à rien foutre. Allez les terminales, pompez je m’en fou royalement !!! Aucune justice dans ce bahu !!! ».
La salariée faisait valoir son droit à la liberté d'expression
Sauf que la surveillante décide de contester son licenciement pour faute grave. D’abord devant le conseil des prud’hommes, qui rejette ses demandes en juillet 2011, puis auprès de la cour d’appel de Lyon. La salariée estime notamment que ces messages relevaient de sa liberté d’expression, et correspondaient de surcroît à des échanges effectués au titre de sa vie privée.
Toutefois, même si les magistrats ont rappelé (voir ci-dessus) que « tout salarié a droit au respect de sa vie privée sur son lieu de travail (...), l’exercice de la liberté d’expression peut être restreint au regard de la nature de la tâche à accomplir et en proportion du but recherché ». Cet exercice peut ainsi « justifier un licenciement s’il dégénère en abus », ce qui fut ici le cas selon la cour d’appel, « dans la mesure où les propos sont dénigrants à l’égard [de l’employeur] et qu’ils incitent les élèves à tricher ». Au passage, notons que l’argument selon lequel ces correspondances seraient privées est écarté, puisque le mur était public et permettait ainsi à « quiconque d’y avoir accès ».
Les juges ont en outre relevé qu’il y avait eu « à l’évidence un manquement caractérisé de la salariée à son obligation contractuelle de loyauté envers son employeur », en ce que Nathalie X. avait diffusé ses propos « à partir d’un téléphone portable dont le règlement intérieur de l’établissement interdisait l’utilisation à des fins personnelles sans autorisation, de surcroît pendant la surveillance d’un devoir ».
Le licenciement pour faute grave a donc été une seconde fois confirmé par la justice. La surveillante s'est vue condamnée à verser 750 euros à son ancien employeur, au titre de l’indemnisation des frais de justice.
La justice valide le licenciement d’une salariée pour des propos sur Facebook
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La salariée faisait valoir son droit à la liberté d'expression
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 07/03/2013 à 07h16
pour faute grave d’une salariée ayant dénigré son employeur sur Facebook " />
Et si tu dis du bien de ton patron on te traite de menteur , de vendu et la CGT porte plainte…" />
Le 07/03/2013 à 07h19
obligation contractuelle de loyauté envers son employeur
hahaha" />
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Le 07/03/2013 à 07h46
Le 07/03/2013 à 08h11
Le 06/03/2013 à 09h39
J’te jure, elle a peur de rien elle quand même, à sa place j’l’aurais jouer petit et je serais surtout pas aller en justice, vraiment, je rêve, y en a qui se croit tout permis.
Comme dirait cette célèbre citation : “Les cons ça osent tout, c’est même à ça qu’on les reconnait.”
Et bien fait pour les 750€, non mais.
Le 06/03/2013 à 09h40
Vive la France ><
YouTube
Le 06/03/2013 à 09h42
Rendez vous directement en case pôle emploi, ne touchez pas 1337€ " />
Le 06/03/2013 à 09h43
« ah ab c d bo !!! tu m’as même pas vu triché… »,
il emmène directement le dico et le bescherelle pour “triché” en épreuve de français je suppose ? " />
Le 06/03/2013 à 09h45
Hé bé… En même temps, du moment que c’est public, à savoir que tout le monde peut accéder aux propos tenus sans la moindre limite, le respect de la vie privée et le droit à la libre expression, c’est sérieusement difficile à mettre sur la table comme arguments…
Surtout que :
Toutefois, même si les magistrats ont rappelé (voir ci-dessus) que « tout salarié a droit au respect de sa vie privée sur son lieu de travail (…), l’exercice de la liberté d’expression peut être restreint au regard de la nature de la tâche à accomplir et en proportion du but recherché ». Cet exercice peut ainsi « justifier un licenciement s’il dégénère en abus », ce qui fut ici le cas selon la cour d’appel, « dans la mesure où les propos sont dénigrants à l’égard (de l’employeur) et qu’ils incitent les élèves à tricher ».
Inciter à l’inciviste quand on bosse dans un établissement d’enseignement, c’est effectivement une faute.
Au passage, notons que l’argument selon lequel ces correspondances seraient privées est écarté, puisque le mur de était public et permettait ainsi à « quiconque d’y avoir accès ».
D’où la justification de la motivation du motif de licenciement.
Les juges ont en outre relevé qu’il y avait eu « à l’évidence un manquement caractérisé de la salariée à son obligation contractuelle de loyauté envers son employeur », en ce que Nathalie X. avait diffusé ses propos « à partir d’un téléphone portable dont le règlement intérieur de l’établissement interdisait l’utilisation à des fins personnelles sans autorisation, de surcroît pendant la surveillance d’un devoir ».
Si en plus, elle enfreint une interdiction formelle du règlement intérieur de l’établissement qui l’emploie, il n’y a plus rien à défendre dans son cas…
Bref, Facebook ou pas, quand votre employeur est un con, évitez de le faire savoir via un outil qui a comme fonction de base la diffusion publique de données…
Le 06/03/2013 à 09h47
Elle disait qu’elle essayait de comprendre comment marche FB … finalement avoir laissé son compte en publique, je crois qu’elle avait vraiment rien compris.
Quoi qu’il en soit, elle l’a bien mérité, faut pas etre malin pour crier haut et fort a toute la France (profile publique oblige) qu’elle est payer a rien faire et qu’elle ne fait pas son travail (pendant ses heures de boulot).
Le 06/03/2013 à 09h49
puisque le mur de était public
Le 06/03/2013 à 09h56
Le 06/03/2013 à 09h56
Alors là aucune excuse la meuf !!!
Le 06/03/2013 à 09h57
Le 06/03/2013 à 09h59
c’est pathétique
Le 06/03/2013 à 10h07
A ce rythme il y aura bientôt un volume entier du Dalloz sur la jurisprudence face de bouc " />
Le 06/03/2013 à 10h08
Le 06/03/2013 à 10h10
décidément c’est fête chez les X.
Le 06/03/2013 à 10h30
J’ai remarqué que tous ceux qui publient depuis un iphone, le font en public : ça doit être le réglage par défaut de l’appli FB sur iOS donc, effectivement, quand tu découvres, y a moyen de se faire avoir…
Le 06/03/2013 à 10h36
Rien que pour sa bêtise elle mérite la porte " />
Le 06/03/2013 à 10h38
Le 06/03/2013 à 10h53
Je suis réservé sur cet arrêt car l’employeur à une obligation de résultat en matière de sécurité.
Dés lors il me paraît anormal de prétendre que le salarié n’a pas fait grief à son employeur lors de sa reprise de travail en ne réclamant pas cette visite. (même si il est préférable de le faire)
Ce n’est pas au salarié de connaitre les obligations en la matière et le contrat est suspendu jusqu’à l’organisation de cette dernière même si le salarié reprend son activité.
Bref, j’ai un gros doute sur la qualité de cette décision à moins d’un revirement de jurisprudence que je ne connais pas.
D’autant plus que l’absence de visite de reprise quand bien même il serait possible de la licencier pour un motif étranger à la maladie cause nécessairement un préjudice qu’il est -obligatoire- de réparer.
Le 06/03/2013 à 10h53
Je vois le genre de nana hystérique grunge…
L’Éducation est vraiment mal barrée !
Le 06/03/2013 à 11h31
Le 06/03/2013 à 11h45
Le 06/03/2013 à 11h59
Le 07/03/2013 à 00h21
Rien à dire sur le jugement, mais :
Alors quand on confie cette tâche à du personnel sous contrat (quel type de contrat, combien de fois renouvelé ?) à raison de 20h par mois pour 782,85 euros brut, que ça dure depuis 2001 pour cette personne, il ne faut pas s’étonner du résultat.
Edit : il manque juste le nom de l’association chargée de recruter les surveillants.
Le 07/03/2013 à 06h46