C'était il y a un an que Diaspora, le réseau social libre et décentralisé, était laissé à la communauté afin qu'elle prenne en main son développement. Comme nous l'évoquions récemment, cet outil qui était au départ porteur d'espoirs a connu un parcours assez chaotique, l'occasion de faire le point.
Si tout a commencé avec un projet Kickstarter couronné de succès, l'évolution de Diaspora n'a pas été aussi fulgurante que prévue et l'on aurait sans doute aimé que ce réseau social qui se veut libre et décentralisé avance plus vite et se démocratise plus. Devant les difficultés à le mettre en œuvre, l'équipe de départ a décidé il y a un an de laisser la communauté le prendre en charge, ce qui est plutôt bénéfique si l'on en croit ceux qui s'occupent désormais de son développement :
« Nous avons la joie de vous écrire pour vous informer que ce mardi 27 août, cela fera un an que la communauté gère le projet diaspora*. Vous avez déjà probablement entendu parler de ce projet, démarré en 2010, comme une des premières grandes campagnes de crowd-funding. diaspora* est un réseau social décentralisé qui permet aux utilisateurs de garder le contrôle de leurs données en les hébergeant eux-mêmes. Les fondateurs ont mené le projet jusqu'à l'été 2012 où ils ont passé les commandes à la communauté. Et le changement fut plus que bénéfique ! L'esprit de diaspora* est toujours fort, la nécessité d'une alternative libre aux réseaux actuellement contrôlés par des entreprises américaines encore plus importante qu'en 2010. C'est pourquoi durant l'année qui vient de s'écouler, des dizaines de bénévoles ont travaillé pour améliorer diaspora*, et nous pensons que notre anniversaire est une occasion idéale pour vous faire part de nos progrès.
Un total de 79 personnes ont contribué au code de diaspora* cette année, soumettant plus de 1300 commits modifiant plus de 90 000 lignes de code. Ces changements ont été publiés dans 17 versions, dont 12 hot fixes, 4 versions mineures et une version majeure 0.1.0.0, sortie le 19 mai dernier. Et nous avons la joie de vous annoncer en parallèle à notre anniversaire la sortie d'une nouvelle version majeure de diaspora*, la version 0.2.0.0. Comme vous pouvez le voir, nous ne parlons pus désormais d'alpha ou de bêta, nous avons adopté le système de version sémantique et nous utilisons simplement deux branches git, master et develop, pour indiquer la stabilité du code. »
Si la version 0.2.0.0 évoquée n'est pas encore en ligne, le projet dispose du soutien du Free Software Support Network qui lui permet de prendre en charge son développement, ses marques, son argent, mais aussi d'accepter les donations par exemple, puisqu'il s'agit d'une structure à but non lucratif.
Un nouveau site et un wiki plus complets ont récemment été mis en place, notamment pour ce qui est des guides d'installation. Plusieurs évolutions sont prévues avec la mise en place d'une API afin de permettre à Diaspora d'échanger avec d'autres outils / plateformes, tenter la mise en place d'un protocole standard aux réseaux sociaux décentralisés avec plusieurs d'entre eux, mieux organiser le code, proposer de nouvelles fonctionnalités (sans détails), etc.
Reste maintenant à voir si un second souffle sera au programme, ce qui pourrait bien être le cas à l'heure de Prism et du besoin de telles alternatives. Rendez-vous dans un an pour faire le point.
Commentaires (50)
Ce que je ne comprends pas, c’est que les gens suffisamment compétents pour installer diaspora sont aussi ceux suffisamment intelligents pour maîtriser leurs données sur facebook et compagnie. Du coup, quel intérêt?
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@raoudoudou : Que ces gens compétents puissent proposer un réseau social à leurs amis qui le sont moins ?
Bah ça évite surtout que les données, même bien gérées soit sur des serveurs appartenant à des sociétés dans lesquelles il est difficile d’avoir confiance !
Par contre, il y a très peu de pods actuellement. J’aurais toujours un dédié, peut-être que j’en aurais monté un…
Y a un truc que je pige pas. Si je mets mes données sur diaspora sur un pod. Ce pod, il se peut qu’il appartienne à un mec qui ait fait son propre mini serveur chez lui, c’est bien ça ? Mais du coup, il se peut que le dit mec regarde mes données, les piquent, les copient, etc. vu que c’est physiquement chez lui ? Non ?
Vous moquez pas, dans quelques temps monsieur tout le monde l’utilisera, on disait la même chose de linux il y a 20 ans, et maintenant, eh bien… pas davantage de monde l’utilise
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Contributeur diaspora* depuis un an que le projet est devenu communautaire, je suis à l’origine du communiqué de presse pour la France. Si vous avez des questions même technique, n’hésitez pas ;)
Vous pouvez aussi passer sur #diaspora, #diaspora-dev ou #diaspora-fr sur freenode ;)
Firefox OS va te libérer de ça jamseth.
Mais si on retournait au sujet, un réseau social Libre et décentralisé ?
ils jugent leur succès au niveau du nombre de codeurs ?
quid du nombre de membre et de l’activité ?
mais diaspora si j’ai bien compri, c’est un truc que les gens doivent installer sur leur serveur.
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Donc par exemple il y a 2 diaspora sur serveur A et serveur B
Si je suis sur serveur A, je ne serais pas en relation avec les gens de serveur B
c’est indépendant les un des autre ? , un peu comme un forum phpbb différent sur chaque site, la ont a un truc sociale mais internet a chaque site
A moin que tout communique ? j’ai pas tout comprit
Question, peut-on monter un pod sur un nas Synologie ?
Ce n’est pas le seul mini-réseau social libre. Le problème, c’est qu’on ne peut pas attirer du monde si on a sans arrêt des barrières entre celui qui a un compte diaspora, l’autre qui a un compte identica ou encore minitwit. On recréer le même problème qu’à l’époque où les messageries instantannées ne pouvaient pas communiquer entre elles, et du coup c’est toujours celui qui est le mieux placé dès le départ qui conservera sa position.
Je pense que les nouveaux réseaux sociaux libres qui se basent sur XMPP sont plus intéressant car ils sont connectés entre eux. Jappix et movim sont deux réseaux qui utilisent le tout les deux ce protocole qui est à la base de la messagerie instantannée Jabber. Même quelqu’un qui utilise un client traditionnel Jabber peut écrire à quelqu’un qui est sur un de ces deux services.
J’ai essayé d’installer un pod sur mon (petit) dédié l’année dernière, mais la quantité de dépendances et de bidouilles Ruby à subir (diaspora étant développé en Ruby) ainsi que le fait qu’on doive se taper un interpréteur Ruby, qui peut d’après mon expérience faire passer les JVM Java comme étant légères et rapides à-côté, bah ça m’a fait arrêter les frais.
Ah Ruby, je me souviens du jour où j’ai mis en place un Redmine sur un serveur équivalent, sa lenteur abominable même sur un projet vide m’a fait passer du camp “oh c’est joli et élégant comme langage, c’est l’avenir” à “holà, c’est pas encore adapté à des serveurs de prod ça, rendez-vous dans 10 ans !”…
J’ai cru assez tôt en le projet diaspora, mais maintenant je me dis que tant que la base sera en Ruby (ou que Ruby reste aussi peu pratique/économe/…) ça ne décollera pas réellement.