Pour lancer Matchbook en France, « Amazon doit avoir l’aval des éditeurs »
Quelle est la légalité de Matchbook en France ?
Le 04 septembre 2013 à 10h27
4 min
Droit
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Amazon a dévoilé hier les grandes lignes de son offre Matchbook. Le principe ? Proposer à tarif préférentiel la version numérique d’un livre physique déjà acheté dans ses rayons depuis 1995. Le Syndicat de la librairie française nous donne sa première analyse de ce mécanisme pour l’heure réservé aux États-Unis, qui porte déjà sur 10 000 titres.
L'article 4 de la loi du 26 mai 2011 sur le livre numérique
Amazon a décidé de s'inspirer de son offre AutoRip pour l'adapter à l'univers du livre. Vous achetez un livre papier dans ses rayons, et Amazon vous propose ce même livre en version numérique gratuitement ou à tarif promotionnel, entre 0,99 $, 1,99 $ ou 2,99 $ suivant les titres.
Mais quelle est la légalité de l’offre Matchbook d’Amazon au regard de la loi du 26 mai 2011, celle-là même qui encadre le commerce de livre numérique ? Hervé Bienvault, Chargé de mission sur le numérique au SFL nous a confié sa première analyse. « Le cadre de la loi est clair : les offres sont faites par les éditeurs. Pour déployer une telle offre, Amazon doit donc avoir leur aval. Et quand bien même il y aurait cet aval, les éditeurs doivent potentiellement pouvoir proposer cette offre à l’ensemble des acteurs du marché ». À l’aide des historiques de vente des libraires, constitué notamment grâce aux cartes de fidélités, ce service pourrait ainsi être proposé dans des librairies indépendantes si elles s’organisent.
Une offre couplée rétroactive
En attendant, le mécanisme d’Amazon s’apparente à « une offre couplée rétroactive » jauge le SNL au vu des premiers éléments disponibles. « Théoriquement, il n’y a pas de restriction particulière, du moins les éditeurs le décident ». Le syndicat nous pointe spécialement l’article 4 sur le prix du livre numérique qui n’autorise ces ventes à primes de livres numériques « que si elles sont proposées par l'éditeur. »
Il existe déjà un exemple de cette grande latitude tarifaire : les offres Eclair d’Amazon qui casse sur la journée, le prix des eBook pour Kindle. Ces opérations ne sont possibles que parce que le détaillant a eu l’accord de l’éditeur. « L’offre est faite par l’éditeur et est disponible sur l’ensemble du réseau » nous décrit Hervé Bienvault, avant de temporiser : « je ne pense pas que les éditeurs [français, NDLR] aillent tout de suite sur cette offre Matchbook déjà parce qu'il y a une perte de valeur très importante ».
Les difficultés sont accentuées par la situation d'Amazon sur ce marché. Développer Matchbox n'est pas à la portée du premier venu. « Autant c'est facile pour Amazon qui est dans un système propriétaire fermé et vertical, autant pour les libraires, c'est très compliqué ». Même si potentiellement il est possible pour les libraires de développer des offres similaires, la réalité est plus délicate puisque chaque libraire doit alors récupérer les références clients, les adresses e-mail, etc.
La question des fichiers numériques d'occasion
La question du commerce de livres numériques déborde aussi sur celle, sensible, de la revente des fichiers d’occasion. Comme souligné dans nos colonnes, la problématique est actuellement étudiée par le Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique, au sein du ministère de la Culture. En attendant ses conclusions, le SNL surveille ce sujet comme le lait sur le feu. Le syndicat a déjà des yeux sur ce qui se passe en Allemagne « où les juges ont estimé que le fichier numérique ne pouvait être revendu. »
La médiation promise par Aurélie Filippetti
Ces différents sujets – sans oublier celui des frais de port offerts par Amazon – devraient normalement être abordés par les professionnels après la nomination du médiateur du livre. Cette médiation a été annoncée par Aurélie Filippetti lors du Salon du livre en mars 2013. Les discussions s’annoncent déjà serrées alors que l’aiguillon concurrentiel s’aiguise sur ces biens culturels. « Amazon est en train de changer son fusil d’épaule. Le site avait jusqu’alors besoin des libraires pour ses marketplaces. Aujourd’hui c’est moins vrai ». Témoignage de ce mouvement ? Amazon a relevé ses commissions sur ses marketplaces à 15 % en début d’année, contre 10 % auparavant et dans le même temps, le géant américain construit des entrepôts de plus en plus grands « afin de favoriser les ventes qu’il fait lui-même avec ses stocks. »
Pour lancer Matchbook en France, « Amazon doit avoir l’aval des éditeurs »
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Une offre couplée rétroactive
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La question des fichiers numériques d'occasion
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La médiation promise par Aurélie Filippetti
Commentaires (46)
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Abonnez-vousLe 04/09/2013 à 12h01
Le 04/09/2013 à 12h02
Le problème va se résoudre de lui même. A force de conserver leurs livres dans des coffres fermés à double tour, les éditeurs finiront bien par tuer la littérature française… C’est pas gagné pour le rayonnement de la langue.
Heureusement qu’il y a des francophones ailleurs.
Le 04/09/2013 à 12h03
Le 04/09/2013 à 12h21
Le 04/09/2013 à 12h30
Le 04/09/2013 à 12h30
Le 04/09/2013 à 12h33
Le 04/09/2013 à 12h38
Le 04/09/2013 à 12h40
Le 04/09/2013 à 12h42
Le 04/09/2013 à 12h47
Le 04/09/2013 à 12h53
Le 04/09/2013 à 12h55
Le 04/09/2013 à 13h13
Oui, faire toi même la copie d’un livre (via un scanner ou une photocopieuse) est possible. A condition que le livre te le permette (certains livres interdisent même la copie pour usage privé ou a titre d’extrait).
Par contre, ça reste illégal si tu vas chercher l’epub correspondant sur le net.
On est dans le même cadre que les rom de jeux videos.
Le 04/09/2013 à 13h14
Le 04/09/2013 à 13h20
Le 04/09/2013 à 16h35
Le 05/09/2013 à 09h42
Le 04/09/2013 à 10h32
Sympa quand j’offre un livre via Amazon, une version papier en cadeau et une version numérique pour moi !
Le 04/09/2013 à 10h40
Je ne comprends pas pourquoi on doit repayer pour un produit culturel sur un autre support…
Je trouve que si on paie un produit sur le support le plus cher, les autres supports, moins chers, devraient être inclus.
Car on achète bien un “droit” de profiter de l’oeuvre.
Le 04/09/2013 à 10h46
Le 04/09/2013 à 10h55
il faut être bien con pour accepter de payer le moindre centime une deuxième fois.
Le 04/09/2013 à 11h09
Le 04/09/2013 à 11h12
Le 04/09/2013 à 11h15
Le 04/09/2013 à 11h36
Le 04/09/2013 à 11h37
Le 04/09/2013 à 11h39
Le 04/09/2013 à 11h39
Le 04/09/2013 à 11h51
ma question serait plutôt :
Si j’achète un livre et que je le numérise par la suite, est ce que le numérisation rentre dans le cadre de copie privée ? Un livre est un bien culturel à priori.
Si y a un juriste dans le coin, il devrait pouvoir répondre. " />
Le 04/09/2013 à 13h22
Le 04/09/2013 à 13h22
Le 04/09/2013 à 13h27
Le 04/09/2013 à 13h27
Le 04/09/2013 à 13h30
Le 04/09/2013 à 13h31
Le 04/09/2013 à 13h33
Le 04/09/2013 à 13h48
Le 04/09/2013 à 13h58
Le 04/09/2013 à 14h00
Le 04/09/2013 à 14h37
Le 04/09/2013 à 14h55
Et avec ce genre de loi, avec ce genre de mentalité, on se plaint encore qu’il n’y a pas de google, de ms, d’apple, d’amazon, de facebook en France…
Quand on fait des lois permettant aux corporations d’empêcher l’arrivée d’innovateurs, l’innovation délocalise.
C’était le cas en Grande Bretagne à la fin du XIXe où les chemins de fer ont pu mettre des batons dans les roues du développement de l’automobile, celle-ci ayant fini par être développée dans la France de l’époque…
Le 04/09/2013 à 15h13
Le 04/09/2013 à 15h38
Le 04/09/2013 à 15h45
et en plus ce travail peut être délocalisé dans un pays francophone genre Maroc ou Algérie …
là les salaires sont plus les mêmes
Le 04/09/2013 à 16h30