Usurpation d’identité sur le Net : bientôt 7 ans de prison et 45 000 € d’amende ?
Vous avez vos papiers ?
Le 14 octobre 2013 à 07h42
4 min
Droit
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Le responsable d’un délit d’usurpation d’identité numérique sera-t-il bientôt passible d’une peine maximale de sept ans de prison et de 45 000 euros d’amende (contre un an de prison et 15 000 euros d’amende aujourd’hui) ? C’est en tout cas le souhait d’une soixantaine de députés de l’opposition, qui viennent de déposer une proposition de loi en ce sens.
Actuellement, l’article 226-4-1 du Code pénal punit d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende « le fait d'usurper l'identité d'un tiers (...) en vue de troubler sa tranquillité ou celle d'autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération ». Depuis le vote de la LOPPSI 2 du 14 mars 2011, ce même article précise que le responsable d’un tel délit encourt des peines identiques dès lors que son infraction « est commise sur un réseau de communication au public en ligne », dont Internet. En clair, se faire passer pour quelqu'un d'autre sur Internet (réseaux sociaux, sites communautaires, etc.) est encadré de la même manière par le législateur que lorsque ce type de faits se déroule hors-ligne.
Le député UMP Thierry Lazaro et une soixantaine de ses collègues de l’opposition veulent cependant muscler avec fermeté ce dispositif. En effet, l'élu vient de déposer au nom du groupe une proposition de loi qui, si elle était adoptée en l’état, porterait ces sanctions maximales à 7 ans de prison et 45 000 euros d’amende.
L'usurpation des plaques d'immatriculation comme source de légitimation
Mais pourquoi donc multiplier par sept la peine de prison encourue, et par trois le montant de l’amende correspondante ? Les co-signataires du texte affirment dans leur exposé des motifs qu’il est à leurs yeux surprenant « de constater que l’usurpation de plaques d’immatriculation au détriment d’un tiers est davantage sanctionnée que l’usurpation d’identité d’une personne physique ». En l’occurrence, un tel délit peut coûter jusqu’à 7 ans de prison et 30 000 euros d’amende. « Sauf à considérer que l’identité d’une personne physique est moins importante qu’une plaque d’immatriculation, il paraît équitable et nécessaire d’aligner a minima le régime pénal des usurpations d’identité sur celui des usurpations de plaques d’immatriculation » concluent-ils.
Au-delà de cet argument principal, les parlementaires font valoir que « la réponse pénale [au délit d’usurpation d’identité] est insuffisante », ce qui nécessite selon eux un renforcement de la répression.
Le député Le Fur saisit sa chance
Ce n’est pas la première fois que les élus du Palais Bourbon se penchent sur le délit d’usurpation d’identité. En juillet dernier, le député UMP Marc Le Fur déposait par exemple une autre proposition de loi visant cette fois à aggraver les peines encourues uniquement lorsque Internet est utilisé pour commettre une telle infraction. En clair, tandis que le délit « traditionnel » d’usurpation d’identité resterait puni d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende, le double serait encouru lorsque ce délit serait commis « par le biais d’un réseau de communication électronique ».
L’on notera d’ailleurs que le député Le Fur, qui proposait des sanctions distinctes mais n’excédant pas les deux ans de prison et 30 000 d’amende, joue désormais sur les deux tableaux... Il est en effet co-signataire de la proposition de loi de Thierry Lazaro, qui conserve l'uniformisation de la sanction tout en augmentant considérablement sa portée.
Usurpation d’identité sur le Net : bientôt 7 ans de prison et 45 000 € d’amende ?
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L'usurpation des plaques d'immatriculation comme source de légitimation
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Le député Le Fur saisit sa chance
Commentaires (36)
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Abonnez-vousLe 14/10/2013 à 07h49
Abonner son voisin relou qui fait tout le temps la fête à des newsletter de " />et à des devis pour cuisines/concessionnaire etc… C’est de l’usurpation d’identité ? " />
Le 14/10/2013 à 07h51
Le 14/10/2013 à 17h39
Le 15/10/2013 à 09h23
Perso, on nous parle (oui le “on” est un con ,je sais " /> )de théorie là, de sentence maximale …mais la réalité est tout autre.
Au lieu de faire du vent, ils pourraient plutôt donner des solutions simplifiées et plus rapide pour résoudre ces injustices et abus aux victimes…
(p.s.: je relis l’article et la source si j’ai loupé qquechose ^^“)
Le 14/10/2013 à 08h51
Encore une idee a la kon de nos soit disant elus…
Le 14/10/2013 à 09h00
Le 14/10/2013 à 09h21
Par contre ce genre de réflexion me pose un soucis, utiliser la combinaison adresse mac + ip d’une autre personne est il aussi considéré comme de l’usurpation d’identité ? Car il n’y a pas d’identité “réelle” derrière juste une clé de connexion / identification.
Très bonne question.
Je pense que ça dépend du contexte.
L’IP permet de déterminer le propriétaire de la ligne Internet. Donc utiliser volontairement l’IP de quelqu’un dans l’intention de se faire passer pour lui, c’est à coup sûr de l’usurpation d’identité.
Mais si on utilise un proxy, ça peut être n’importe quel utilisateur, donc dans ce cas ça n’est pas valable.
L’adresse MAC ne permet pas a priori d’identifier quelqu’un. Donc ça n’est pas valable. Sauf à utiliser un service qui repose sur l’adresse MAC pour définir une identité. Exemple : connexion automatique à un Intranet qui permet de définir un compte d’utilisateur associé à cette adresse MAC. Dans ce cas si on utilise l’adresse MAC de quelqu’un d’autre ce sera pour utiliser son compte, donc usurper son identité.
Quant à la combinaison adresse MAC + IP, si c’est utiliser un proxy et une adresse MAC de quelqu’un qu’on connaît, alors ça peut être de l’usurpation s’il y a volonté d’apparaître comme étant cette personne. Mais si c’est une adresse MAC bidon c’est juste pour masquer son identité réelle, donc on n’usurpe rien.
Donc tout dépend du contexte. C’est la volonté de se faire passer pour autrui qui sera sanctionnée (d’autant plus s’il y a intention de nuire), peu importe le moyen technique mis en oeuvre.
C’est tout le rôle de la jurisprudence que de venir préciser le texte de loi plus tard sur ce genre de cas. Le juge va partir de l’article de base et le prolonger en respectant l’esprit du texte, ce qui évite d’avoir à faire une loi par cas possible.
Le 14/10/2013 à 09h55
Le 14/10/2013 à 10h11
Le 14/10/2013 à 10h26
Le 14/10/2013 à 10h36
Le 14/10/2013 à 11h27
Et je propose quarante ans de prison et le rétablissement de la torture pour ceux dont les chiens défèquent sur les trottoirs. Et 260 ans de prison et douze millions d’euros d’amende pour ceux qui grillent des feux. Et dix millénaires et cent milliards d’amende pour les fumeurs de cannabis. Et…
Les cons.
Le 14/10/2013 à 11h57
Le 14/10/2013 à 11h59
Le 14/10/2013 à 12h03
punaise c’est vraiment l’escalade, ils sont incorrigibles
des que ca touche du bout du doigt internet, ils plongent dans la demesure de facon viscerale !
ca sent la loi prevue pour eviter les comptes politiques fakes sur tweeter/facebook :(
pitoyable
par contre les gens qui recoivent un avertissement de la hadopi, je vous suggere de vous en servir pour deposer une plainte contre x (juste pour engorger un peu la procedure)
Le 14/10/2013 à 12h33
Le 14/10/2013 à 14h48
Le 14/10/2013 à 15h11
Le 14/10/2013 à 15h16
Le 14/10/2013 à 16h51
Le 14/10/2013 à 08h01
Le 14/10/2013 à 08h02
Le 14/10/2013 à 08h07
Escroquerie : 5 ans, 375000€ d’amende. Ça serait peut-être intelligent de s’aligner, non…?
Le 14/10/2013 à 08h07
Mais pourquoi donc multiplier par sept la peine …
A l’attention des députés : Cours de maths, niveau élémentaire : 7 * 0 = 0.
C’est bien joli de pondre des lois par barriques, vous ne mettez pas de moyens pour les appliquer.
Le 14/10/2013 à 08h10
Au-delà de cet argument principal, les parlementaires font valoir que « la réponse pénale [au délit d’usurpation d’identité] est insuffisante », ce qui nécessite selon eux un renforcement de la répression.
C’est pas la réponse pénale qui est insuffisante, c’est la réponse policière….
Je connais qqun a qui c’est arrivé de se faire usuper son identité : 3 ans de galère et de dépression profonde sans que les flics ne bougent le petit doigt….
Au fond du trou, le gars en question pour s’en sortir n’a eu qu’une alternative : s’en occuper soi même….. Et vu que les flics n’ont rien fait, laissez moi vous dire que ca ne s’est pas reglé avec des calins et des bisous…
Le 14/10/2013 à 08h11
Le 14/10/2013 à 08h12
Flûte mauvaise idée, je vais me rabattre sur la classique crotte de chien dans la boite aux lettres alors.
Le 14/10/2013 à 08h17
Plus que pour traffic de drogue ? Mouah ah…
Le 14/10/2013 à 08h18
Ils peuvent mettre toute les amendes et peines du monde concernant l’usurpation d’identité,a partir du moment ou celle-ci s’effectue sur le net et donc en dehors du territoire Français,cette loi ne sert strictement a rien.
C’est pas avec ça que les Hackers du moyen-orient,Chinois ou autre vont trembler dans leurs chaussettes…
Le 14/10/2013 à 08h23
Le 14/10/2013 à 08h35
Le 14/10/2013 à 08h42
Le 14/10/2013 à 08h47
Le 14/10/2013 à 08h48
Encore un bel exemple de proposition non réfléchie juste histoire de dire qu’“on bosse vous voyez on fait des propositions législatives”… " />
Bande de GROS BRANQUES…" />
Parce que sans déconner, toutes ces peines avec des maximum complètement ridicules, qui ne sont en pratique quasiment jamais appliqués ça commence vraiment à bien faire. Je me doute qu’on met des plafonds hauts pour laisser une bonne marge de manoeuvre aux juges en fonction des circonstances. Sauf que clairement, comme au demeurant pour les dispositions sur la contrefaçon, ces maximum visent ici les “vrais” délinquants, qui font commerce de leurs délits.
Pourquoi ne pas enfin faire un net distinguo entre la mauvaise blague entre voisins/potes, et les vrais merdiers ?
Vous me direz, il y a régulation naturelle, on ne porte généralement pas plainte pour un truc bénin (surtout quand on voit le temps que prend une action judiciaire). Mais je trouve tout de même dommage une telle distorsion entre la théorie juridique et la pratique…
(et mon avis personnel est qu’une sanction modérée mais qu’on sait appliquée systématiquement serait bien plus dissuassive qu’une sanction qui paraîtra dysproportionnée pour la majorité des gens).
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Le 14/10/2013 à 08h48
Le 14/10/2013 à 08h49