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Le Brésil sacralise la Neutralité du Net

Le « Marco Civil da Internet » marque avant le Mundial

Le Brésil sacralise la Neutralité du Net

Le 23 avril 2014 à 06h40

Les sénateurs brésiliens ont adopté hier le « Marco Civil da Internet », un projet de loi consacrant notamment la neutralité du Net. Le texte n’attend plus que la signature de la présidente, Dilma Roussef, pour être gravé dans le marbre. L'intéressée reçoit d’ailleurs à partir d’aujourd’hui et pour deux jours différents représentants de gouvernements, afin de discuter de la gouvernance d’Internet. Explications.

 

Après avoir été voté le 26 mars dernier par la Chambre des Représentants, le « Marco Civil da Internet » a été approuvé hier par le Sénat brésilien, sans qu’aucune modification n’y soit apportée. L’ensemble des amendements déposés a en effet été rejeté, ce qui signifie que toutes les mesures retenues par les députés sont conservées en l’état.

Neutralité du Net et protection des données personnelles

L’article 9 de ce projet de loi (PDF), qui concerne la neutralité du Net, est donc maintenu. Cet article prévoit que les opérateurs devront acheminer les informations « de manière égale, quel que soit le contenu, leur origine et leur destination, le service, le terminal ou l’application ». Autrement dit, toute priorisation de flux deviendra expressément interdite, de même que la monétisation d’un éventuel accès privilégié à un site ou service (YouTube, échanges en peer-to-peer, etc.)- hormis pour certaines exceptions telles que les « services d’urgence ». Tout internaute qui s’estimerait lésé pourra demander des dommages et intérêts devant les juridictions civiles.

 

Relancé en août dernier, quelques semaines après le début des révélations Snowden, ce texte visait également à limiter la surveillance des services de renseignement étrangers, et plus particulièrement américains. Le bilan est ici en demi-teinte, puisque le législateur a dû mettre de l’eau dans son vin. Alors qu’il était initialement question d’obliger les acteurs étrangers (Twitter, Facebook, Google,...) à rapatrier au Brésil les données concernant les internautes du pays, l’article 11 du projet de loi indique simplement que les sociétés étrangères collectant ou hébergeant des données personnelles ou des correspondances d’internautes situés au Brésil doivent se plier à la législation nationale, notamment s’agissant du respect de la vie privée ou de la protection des données personnelles.

 

Le texte doit maintenant être signé par la présidente brésilienne, Dilma Roussef. Il entrera en vigueur 60 jours après sa promulgation.

Le Brésil envoie un signal fort à quelques heures du NETmundial

L’adoption du « Marco Civil da Internet », hier, n’est absolument pas anodine. Le Brésil organise en effet aujourd’hui et demain le « NETmundial », une réunion internationale dont l’objet n’est autre que la gouvernance mondiale du réseau. Dilma Roussef espère bien arriver à ce que les États-Unis, qui ont la mainmise sur l’ICANN (l’organisme qui gère les noms de domaine au niveau mondial), lâchent un maximum de lest.

 

Si la France sera représentée par Axelle Lemaire, toute nouvelle Secrétaire d’État au Numérique, des associations telles que La Quadrature du Net ont déjà fait part de leur très grand pessimisme. Dans une tribune publiée hier, le co-fondateur de l’association de défense des libertés citoyennes déplore en effet que ce type de sommet soit régulièrement organisé depuis une dizaine d'années, sans que les choses n’avancent réellement : « À quelques jours du forum « NETmundial » de Sao Paulo, il est devenu évident que « la gouvernance de l'internet » est une façon grotesque de nous détourner d’une triste réalité : durant ces quinze dernières années, rien de concret, pas une seule action n’a émergé des réunions multipartites, tandis que dans le même temps, la technologie a été dans son ensemble retournée contre ses utilisateurs, comme un outil de surveillance, de contrôle et d'oppression. » 

Commentaires (19)

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Tout internaute qui s’estimerait lésé pourra demander des dommages et intérêts devant les juridictions civiles





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Quand on sait qu’en France, il faut avoir intérêt à agir (ie. être un opérateur se sentant lésé) et que les procédures auprès de l’ARCEP (trop pauvrement armé) prennent dans les 5 ans… Espérons que le système brésilien soit efficaces et en espérant qu’il fasse des émules



Brasil ! <img data-src=" />

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John Shaft a écrit :



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Quand on sait qu’en France, il faut avoir intérêt à agir (ie. être un opérateur se sentant lésé) et que les procédures auprès de l’ARCEP (trop pauvrement armé) prennent dans les 5 ans… Espérons que le système brésilien soit efficaces et en espérant qu’il fasse des émules



Brasil ! <img data-src=" />





Tant que c’est pas Brazil ça ira <img data-src=" />


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Le bilan est ici en demi-teinte, puisque le législateur a dû mettre de l’eau dans son vin. Alors qu’il était initialement question d’obliger les acteurs étrangers (Twitter, Facebook, Google,…) à rapatrier au Brésil les données concernant les internautes du pays, l’article 11 du projet de loi indique simplement que les sociétés étrangères collectant ou hébergeant des données personnelles ou des correspondances d’internautes situés au Brésil doivent se plier à la législation nationale, notamment s’agissant du respect de la vie privée ou de la protection des données personnelles.



Demi-teinte?

Même si ça ne va pas être facile de vérifier/contrôler/obliger les acteurs étrangers à se plier à la législation brésilienne, ça aurait été très difficile (voir impossible) d’effectuer un rapatriement des hébergements.

Finalement cette décision me semble bien plus raisonnable.

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tandis que dans le même temps, la technologie a été dans son ensemble retournée contre ses utilisateurs, comme un outil de surveillance, de contrôle et d’oppression



Rien que ça…

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Tout un paradoxe le Brézil, d’un côté ca casse la gueule au public qui crève dans la rue, de l’autre ça passe des lois de protections de ce même public (ou pas™) .

Perso je pense que leur politicars éssaient juste de protéger leurs propres fesses face a Big Brother <img data-src=" />

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Question:

Si on dit que tous les FAI européens doivent utiliser des TLD “européens” (qui restent synchronisés avec le reste du monde) mais qui peuvent être alimentés par une ICANN européenne, est-ce qu’on “casse Internet” ?

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maestro321 a écrit :



Rien que ça…





Pour ma part je ne vois rien à redire à la citation que tu reprenais.


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the_Grim_Reaper a écrit :



Tant que c’est pas Brazil ça ira <img data-src=" />







Ah, c’est malin, j’avais réussir à me sortir l’air de la tête après 3 jours de sifflotage et là c’est reparti <img data-src=" />



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HarmattanBlow a écrit :



Pour ma part je ne vois rien à redire à la citation que tu reprenais.





Je critique le manque de nuance dans le propos.



Autant, il faut être réaliste et ne pas croire à toutes les bonnes intentions affichées par les nouvelles technologiques, autant il me semble ridiculement alarmiste de croire que l’ensemble des technologies (nouvellement) proposées n’ont pour but que la surveillance, le contrôle et l’oppression des utilisateurs.



Pour prendre un exemple, et en restant dans l’actualité, je ne vois pas en quoi les crypto monnaies seraient assimilable à la surveillance, le contrôle et l’oppression des utilisateurs.


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John Shaft a écrit :



Ah, c’est malin, j’avais réussir à me sortir l’air de la tête après 3 jours de sifflotage et là c’est reparti <img data-src=" />



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Je vois pas ce que t’as contre cet air ! <img data-src=" />



Il est très bien et très enjoué <img data-src=" />


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maestro321 a écrit :



Je critique le manque de nuance dans le propos.



Autant, il faut être réaliste et ne pas croire à toutes les bonnes intentions affichées par les nouvelles technologiques, autant il me semble ridiculement alarmiste de croire que l’ensemble des technologies (nouvellement) proposées n’ont pour but que la surveillance, le contrôle et l’oppression des utilisateurs.



Pour prendre un exemple, et en restant dans l’actualité, je ne vois pas en quoi les crypto monnaies seraient assimilable à la surveillance, le contrôle et l’oppression des utilisateurs.





la citation dit que la technologie est massivement retournée contre les utilisateurs.

ça ne sous entend pas que les technos nouvellement proposées ont pour but de massivement surveiller, mais sont détournées de leur objet initial dans une optique de surveillance.

c’est globalement le cas malheureusement.


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hellmut a écrit :



la citation dit que la technologie est massivement retournée contre les utilisateurs.

ça ne sous entend pas que les technos nouvellement proposées ont pour but de massivement surveiller, mais sont détournées de leur objet initial dans une optique de surveillance.

c’est globalement le cas malheureusement.





Justement dans ton propos, tu utilises le terme “globalement” qui induit une nuance, alors que le terme “l’ensemble” n’en introduit pas (ce qui rend l’argumentation alarmiste).

Dans le fond, je suis d’accord, je critique juste la forme du discours.


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maestro321 a écrit :



autant il me semble ridiculement alarmiste de croire que l’ensemble des technologies (nouvellement) proposées n’ont pour but que la surveillance, le contrôle et l’oppression des utilisateurs.





Il dit que la technologie dans son ensemble a été retournée contre les utilisateurs, pas qu’elle a été conçue contre les utilisateurs.





Pour prendre un exemple, et en restant dans l’actualité, je ne vois pas en quoi les crypto monnaies seraient assimilable à la surveillance, le contrôle et l’oppression des utilisateurs.



Pour prendre cet exemple les crypto-monnaies sont une catastrophe en termes de vie privée puisque toutes les transactions sont stockées publiquement dans le réseau. Autrement dit n’importe qui peut analyser l’ensemble des transactions de l’ensemble des porte-monnaies, soit pour y chercher des profils particuliers, soit pour analyser le comportement de tel client dont il connaît le porte-monnaie.



Même sans recoupage avec l’identité réelle c’est déjà énorme. Mais de toute façon il est facile d’y associer une identité relle : adresse de livraison des produits achetées, reniflage de l’activité réseau par le FAI, la NSA ou la DGSE, etc. Et ces informations finiront dans des fichiers qui s’achèteront ou qui seront exploités par des services d’analyse marketing.



Les crypto-monnaies, c’est donner à ta buraliste un pouvoir qui d’ordinaire n’était réservé qu’aux agences de renseignement (et seulement par le truchement d’un juge il y a encore quelques années).


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HarmattanBlow a écrit :



Pour prendre cet exemple les crypto-monnaies sont une catastrophe en termes de vie privée.





Bha en même temps, comme tu le dit, c’est les agences qui fond du tracking le problème.



C’est un peu comme dire que le P2P est une catastrophe pour la vie privée puisque l’on peut relier l’adresse IP à une personne (et donc à ses téléchargements).



Le problème ne se situe pas au niveau de la technologie, mais bien des éléments néfastes (entreprises, états, associations etc…) qui si greffent et qui elles mettent en péril la vie privée.


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HarmattanBlow a écrit :



Il dit que la technologie dans son ensemble a été retournée contre les utilisateurs, pas qu’elle a été conçue contre les utilisateurs.





Pour prendre cet exemple les crypto-monnaies sont une catastrophe en termes de vie privée puisque toutes les transactions sont stockées publiquement dans le réseau. Autrement dit n’importe qui peut analyser l’ensemble des transactions de l’ensemble des porte-monnaies, soit pour y chercher des profils particuliers, soit pour analyser le comportement de tel client dont il connaît le porte-monnaie.



Même sans recoupage avec l’identité réelle c’est déjà énorme. Mais de toute façon il est facile d’y associer une identité relle : adresse de livraison des produits achetées, reniflage de l’activité réseau par le FAI, la NSA ou la DGSE, etc. Et ces informations finiront dans des fichiers qui s’achèteront ou qui seront exploités par des services d’analyse marketing.



Les crypto-monnaies, c’est donner à ta buraliste un pouvoir qui d’ordinaire n’était réservé qu’aux agences de renseignement (et seulement par le truchement d’un juge il y a encore quelques années).







N’ en dit pas trop tu pourrais ouvrir les yeux à beaucoup trop de monde


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maestro321 a écrit :



Bha en même temps, comme tu le dit, c’est les agences qui fond du tracking le problème.





Non, le problème ce n’est pas qu’il existe des gens malintentionnés, ça a toujours existé. Le problème est que la technologie leur donne un pouvoir immense, c’est bien le cœur du problème.



Une partie de la réponse est technologie (systématisation du chiffrement, etc). Une autre partie est légale mais les gouvernements ont travaillé contre nous ces dernières années, ils sont même devenus les premiers ennemis de nos libertés. Une autre partie est de savoir quand renoncer à la technologie, de ne pas tout informatiser, de ne pas faire transiter toutes les données par les câbles, de savoir quand rester sur de veilles solutions (pas de vote électronique & co).



Est-ce que ça suffira ? Probablement pas, surtout si le peuple s’en fiche. Je suis très pessimiste.







C’est un peu comme dire que le P2P est une catastrophe pour la vie privée puisque l’on peut relier l’adresse IP à une personne (et donc à ses téléchargements).



La comparaison n’est pas totalement erronée mais elle souffre de gros problèmes :



* Au moins avec le P2P il faut se connecter à un tracker et tu n’obtiens que la liste des gens inscrits pour “Loanna - Best love songs - 32kpbs.rar” durant les dix dernières minutes. Même si à grande échelle (tous les torrents de TPB par ex) ça fait une belle somme de données, c’est beaucoup plus compliqué et limité que d’obtenir en une minute l’ensemble des transactions financières jamais réalisées avec bitcoin comme c’est la règle avec le protocole. Si BC se généralise, le jour où ma boulangère louera les services d’une agence marketing ils analyseront les clients payant en bitcoins.



* Entre dévoiler mes goûts musicaux d’un côté et mes paiements et mes revenus de l’autre, il y a un ordre de grandeur de différence.



* Si un VPN suffit à peu près à s’anonymiser pour télécharger un mp3, il est beaucoup plus difficile de conserver anonyme et secret son poorte-monnaie bitcoin : les paiements sont souvent locaux, ce qui réduit de beaucoup les collisions entre les profils.


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HarmattanBlow a écrit :



* Si un VPN suffit à peu près à s’anonymiser pour télécharger un mp3, il est beaucoup plus difficile de conserver anonyme et secret son porte-monnaie bitcoin : les paiements sont souvent locaux, ce qui réduit de beaucoup les collisions entre les profils.





Bha, ce n’est tout simplement pas fait pour!

Le but de la diffusion des transactions est là pour garantir la transparence des échanges, mais n’a pas pour but premier (enfin j’espère) de faire du tracking publicitaire.

C’est comme pour internet d’une manière générale, l’anonymat y est très relatif, et le but d’internet n’a jamais été de garantir l’anonymat de qui que ce soit, mais ça n’a pas été non plus été prévu comme un espace où le moindre des faits et gestes seraient interceptés, stockés, analysés etc..





Une partie de la réponse est technologie (systématisation du chiffrement, etc). Une autre partie est légale mais les gouvernements ont travaillé contre nous ces dernières années, ils sont même devenus les premiers ennemis de nos libertés. Une autre partie est de savoir quand renoncer à la technologie, de ne pas tout informatiser, de ne pas faire transiter toutes les données par les câbles, de savoir quand rester sur de veilles solutions (pas de vote électronique & co).



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PS: mais effectivement je crois mieux saisir le sens de sa phrase.


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HarmattanBlow a écrit :



* Au moins avec le P2P il faut se connecter à un tracker



seulement pour le centralisé.

par ex Kademlia (P2P décentralisé) utilise des noeuds qui sont aussi des clients sur le réseau, pas un tracker.


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Vive le Brésil LIBRE !!!!!!!!!!!!!!!

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