La NSA se remettra des dégâts causés par l’affaire Snowden
Yes we scan
Le 01 juillet 2014 à 06h20
5 min
Internet
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Le nouveau directeur de la NSA, Michael Rogers, s’est exprimé hier lors d’une entrevue avec le New York Times. L’occasion pour lui d’aborder plusieurs sujets centrés sur la polémique née des révélations d’Edward Snowden : la coopération des entreprises américaines, l’ordre de ne plus surveiller certaines cibles ou encore les mesures de sécurité mises en place.
Calmer le jeu avec un discours plus mesuré
Michael Rogers est le nouveau directeur de la NSA (National Security Agency) depuis environ deux mois. Il a pris la tête de l’agence de sécurité après la démission de Keith Alexander. Il récupère donc un poste soumis à de lourdes pressions médiatiques, comme il l’a confirmé au New York Times lors d’une interview d’une heure hier. Il a par ailleurs indiqué que contrairement à son prédécesseur, il assurerait une communication publique sur les activités de l’agence.
Les sujets lors de l’interview ne manquaient pas mais ils concernaient tous le sillage laissé par les révélations d’Edward Snowden. Beaucoup se demandent en fait si une telle fuite de documents pourrait encore avoir lieu. Rogers a expliqué sur ce point que de nombreuses mesures de sécurité avaient été mises en place pour que le problème ne survienne plus, notamment l’accès aux données sensibles par deux administrateurs, chacun avec ses codes. Pour autant, il ne croit pas au risque zéro : « Est-ce que je vais m’assoir là et déclarer en tant que directeur, en étant certain à 100 %, que personne ne peut compromettre nos systèmes de l’intérieur ? Non. »
Oui, la situation avec les entreprises a évolué
Il a également confirmé que la relation avec les entreprises de téléphonie et informatiques avait profondément changé. Il est clair selon lui que des sociétés telles qu’AT&T, Verizon ou celles les réseaux sociaux insistent sur le besoin de faire sentir désormais que leur accord est incontournable pour obtenir des informations. La communication de ces entreprises est totalement tournée vers cette indépendance, comme nous avons pu le souligner à plusieurs reprises.
Rogers considère la situation avec un certain fatalisme. « Je comprends pourquoi nous en sommes là » indique-t-il. Il ajoute cependant qu’il ne compte perdre de temps en discussions inutiles : « Je ne gâche pas vraiment mon temps à demander : Pourquoi ne voulez-vous pas travailler avec nous ? ». Il précisé par ailleurs que la majorité des entreprises avec qui la NSA travaillait est toujours de la partie. Mais ni le nombre exact, ni les noms n’ont été donnés, l’agence étant toujours très frileuse sur cet aspect de son travail.
Autre sujet abordé : les cibles de surveillance habituelles pour lesquelles les opérations ont dû cesser. On pense immédiatement à l’affaire du téléphone de la chancelière allemande Angela Merkel. De fait, Mickael Rogers confirme bien que la NSA a reçu expressément certains ordres d’arrêts, mais ils ne sont guère nombreux : « Probablement plus d’une demi-douzaine, mais certainement pas plusieurs centaines ». Hors de question évidemment de donner la moindre information plus précise sur le sujet.
Il y a clairement un avant et un après Snowden
Globalement, le nouveau directeur reconnait clairement l’impact de Snowden sur le monde général de la sécurité. La loi a changé, certaines procédures également, mais il ne pense pas que le pays en lui-même soit face à une catastrophe majeure vis-à-vis de sa propre sécurité. Ce qui est d’ailleurs une différence très nette avec son prédécesseur, qui pensait de son côté qu’il s’agissait de la crise la plus grave de l’histoire des États-Unis, tout en estimant que Snowden avait sans doute été payé par une puissance étrangère. Mickael Rogers, lui, ne croit pas à cette idée.
Mais en définitive, la mission de fond de la NSA ne changera pas. Rogers annonce d’ailleurs la couleur avec une menace contenue dans l’adaptation des groupes terroristes : « J’ai vu des groupes qui ne faisaient pas que parler de faire des changements, je les ai vus opérer ces changements ». Des changements permis par les informations contenues dans les fuites de documents. Une manière de rappeler en somme que la situation actuelle pourrait n’être qu’une redistribution des cartes.
Pourtant, la situation évolue bel et bien, et Rogers note que des entreprises telles que Microsoft et Google procèdent actuellement à de vastes modifications de leurs infrastructures réseau, notamment pour mettre en place un chiffrement intégral des données, surtout entre les serveurs. Une évolution qui impactera nécessairement le travail de la NSA, car un chiffrement plus fort demande une puissance importante pour casser la protection. À moins évidemment d’être en possession des clés.
La NSA se remettra des dégâts causés par l’affaire Snowden
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Calmer le jeu avec un discours plus mesuré
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Oui, la situation avec les entreprises a évolué
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Il y a clairement un avant et un après Snowden
Commentaires (17)
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Abonnez-vousLe 01/07/2014 à 07h30
modifications de leurs infrastructures réseau, notamment pour mettre en place un chiffrement intégral des données, surtout entre les serveurs. Une évolution qui impactera nécessairement le travail de la NSA, car un chiffrement plus fort demande une puissance importante pour casser la protection
À moins évidemment d’être en possession des clés.
Les entreprises americaines vont faire croire que …
mais grace au Patriot Act, elles sont “obligées” de donner les clefs de chiffrement
donc en gros … backbones mode passoire : on
d’ailleur l’affaire crosoft Irlande vs USA demontre a quel point elles sont vulnerables
et la lesgislation US beaucoup trop large, il suffira bientot qu’une entreprise non US travaille avec une US pour que celle-ci devienne assujetie a la lesgislation US … (BNP tousssa …)
Le 01/07/2014 à 07h44
Il précisé par ailleurs que la majorité des entreprises avec qui la NSA travaillait est toujours de la partie
Oui, on se doute bien que les compagnies sont aussi hypocrites que les politiciens et qu’elles tiennent deux discours, un pour les clients, un pour les personnes dûment accréditées.
Et puis celles qui rechignent, on les mate avec le fouet Patriot Act et c’est plié.
Le 01/07/2014 à 07h49
Incroyable tout le mal qu’ils se donnent (NSA, MS, Google…) pour ne rien changer.
C’est à vous dégouter d’avoir une vie privée !
Le 01/07/2014 à 07h50
Le 01/07/2014 à 08h00
La NSA …." />
Mais au dessus c’est bush, obama etc qui sont aux manettes , quoique , si c’est comme en france , que c’est un certain lobby (répandu mondialement)ultra puissant qui tire les ficelles, pas simple , pas simple …
Le 01/07/2014 à 08h03
Ce qui m’a le plus étonné récemment, c’est le contrat entre la CIA et Amazon
Le 01/07/2014 à 08h03
Le 01/07/2014 à 08h16
Mouais…
Genre avec un petit lifting des sites et le rajout d’un mot de passe, ils veulent nous faire croire qu’il n’y a plus de problème, que tout le monde est devenu respectueux des droits et que les entreprises privées sont fréquentables maintenant…
Faut vraiment être con pour croire à leurs conneries.
Et encore être plus con pour croire que Gogol et consorts sont devenus respectueux de leurs clients.
Mais, bon…
Quand on voit les défis Facebook, on se dit qu’effectivement, ce genre de discours a toutes les chances de marcher.
Le 01/07/2014 à 08h36
Yes we scan
Ah ! Bah quand même !
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Le 01/07/2014 à 08h53
Si les anciens président américains trainer des casseroles comme les nôtres on se marrait bien :
http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0203608311376-affaire-des-eco…
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Le 01/07/2014 à 10h05
Le 01/07/2014 à 13h16
Le 01/07/2014 à 06h46
Je pense qu’ils ne vont rien arrêter, mais qu’ils feront de leur mieux pour que ça reste secret.
Quant aux deux administrateurs, qu’arriverait-il s’ils disparaissaient ?
Le 01/07/2014 à 06h50
Le 01/07/2014 à 06h51
Tant mieux, la NSA c’est pour notre bien de toute façon. " />
Le 01/07/2014 à 07h26
C’était un peu utopique, de toutes façon…
Le 01/07/2014 à 07h27
La NSA se remettra des dégâts causés par l’affaire Snowden la NSA.