Le département des services financiers de l'État de New York vient de proposer une série de mesures à mettre en place afin de réguler l'écosystème Bitcoin. Celles-ci sont plutôt draconiennes et font déjà hurler les quelques entreprises du secteur installées dans l'état

L'État de New York cherche à se doter d'un cadre légal concernant les activités liées aux crypto-monnaies. Contrairement à celui suggéré par le rapport Tracfin, qui se veut plutôt souple et ne cherche pas à étouffer les acteurs, celui soufflé par le département des services financiers de New York est bien plus strict.
Une licence nécessaire pour la plupart des activités liées aux crypto-monnaies
Selon un rapport rendu public cette semaine, les entreprises ayant un pied dans l'état vont devoir se plier à toute une série de règles, parfois extrêmement contraignantes afin d'obtenir l'autorisation d'exercer leur activité. Comme en France, les plateformes d'échange devront déclarer leur activité et s'acquitter d'une licence, dont le tarif n'est pas encore connu. Par contre, si le cadre français fait la distinction entre les plateformes d'échange, qui ont une activité similaire à celle des banques, et les autres entreprises, le cadre new-yorkais concerne également (et de façon non-exhaustive) un panel bien plus large.
Les solutions de paiement comme BitPay ou Coinbase, la vente et l'achat de monnaies virtuelles et l'émission de ces dernières, devront elles aussi se plier aux mêmes règles du jeu. Seuls les marchands acceptant les crypto-monnaies comme moyen de paiement et les particuliers sont épargnés. L'obtention de cette licence est soumise au respect de règles, dont certaines sont quelque peu surprenantes.
Une réglementation ultra stricte
Les entreprises concernées devront s'assurer de détenir assez de fonds propres, en cash ou sous forme d'obligations, selon « un montant que les autorités jugeront satisfaisant ». Elles devront également faire l'objet d'audits annuels (et très coûteux) à leur charge, comme n'importe quelle banque, ce même si elles ne manipulent pas de fonds appartenant à leurs clients. Il est aussi question d'obliger les sociétés à demander la permission avant de lancer ou de modifier le moindre produit, et de récupérer l'identité et l'adresse physique de chacun de ses clients. Un point qui semble plutôt large, et qu'il sera sans doute intéressant de préciser.
Ainsi, si vous habitez New York, et que vous décidez d'acheter votre PC Dell en bitcoins, vous devrez donner votre identité au fabricant, mais également à Coinbase, leur prestataire de service. Celui-ci sera tenu de faire le lien entre vous, et l'adresse utilisé pour le paiement. Une information qui pourra être portée à la connaissance des autorités. Il en sera de même si vous utilisez un service tiers pour le stockage de vos bitcoins. Une manière de réduire un peu plus la question de l'anonymat prêtée à ces monnaies.
La partie la plus surprenante concerne ce qu'il advient des fonds déposés sur une plateforme si ceux-ci ne font l'objet d'aucune activité pendant 5 ans. Si vous les laissez dormir trop longtemps, les plateformes devront prévenir les autorités de cette longue période d'inactivité. Elles pourront alors se saisir de ces actifs pour en faire ce que bon lui semble.
De quoi décourager une certaine partie de la population, même si ce type de mesure s'applique sur les comptes bancaires dans certains pays comme l'Australie, où après 3 ans d'inactivité, un compte peut être saisi. En France, un compte bancaire peut être fermé après 10 ans d'inactivité, mais la Caisse des dépôts et consignations ne devient propriétaire des fonds qu'au bout de 30 ans. Le cadre réglementaire français sur les monnaies virtuelles proposé par le rapport Tracfin ne prévoit pas ce genre de dispositions, de quoi inciter les sociétés New-Yorkaises à s'implanter chez nous ?
Commentaires (28)
C’est désespérant
La partie la plus surprenante concerne ce qu’il advient des fonds déposés sur une plateforme si ceux-ci ne font l’objet d’aucune activité pendant 5 ans. Si vous les laissez dormir trop longtemps, les plateformes devront prévenir les autorités de cette longue période d’inactivité. Elles pourront alors se saisir de ces actifs pour en faire ce que bon lui semble.
En même temps,faudrait être un peu con sur les bords pour laisser trainer des fonds sur une plateforme en ligne,si c’est décentralisé,ce n’est surement pas pour centralisé justement dans un service en ligne,on dirais que l’affaire Mt.Gox n’a toujours pas servi de leçon si l’on va dans ce sens.
Oui et non.
C’est pour éviter des problèmes tel que mt gox.
Si la monnaie deviens plus fiable, c’est pas un mal.
Le US n’ont aucun intérêt à voir une monnaie supplanter le dollar dans les échanges internationaux. Ils prennent les devants.
Et +1 sur la fraude fiscale, blanchiment d’argent et autre magouille financière
Comment les créateurs du Bitcoin ont sabordés cette monnaie ?
C’est très simple. En modifiant les moyens nécessaires à miner du Bitcoin, ils ont de facto exclu toute possibilité d’expansion de cette monnaie. De ce fait, par la faible représentativité du Bitcoin, chaque pays peut aujourd’hui imposer sa loi sur le devenir du Bitcoin.
FIN, suivant.
Tant pis, les bitcoiners ne passeront pas par l’État de NY et iront ailleurs.
Oh zut alors !
D’un cote, ils veulent reguler a mort les bitcoins et de l’autre on laisse faire tout et n’importe quoi sur la bourse … a ce demander pourquoi ? (surement parce qu’ils n’ont pas vu l’interet de placer leurs petites billes des le depart et que la que c’est trop tard ben ils voient que c’est pas bon pour eux donc ils essaient a tout prix de tuer le truc)
J’aime pas trop les bitcoins, ni meme la bourse, mais bon ca fait pas tres honnete comme attaque en tout cas
oh une nouvelle catégorie de news, crypto monnaie
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Celles-ci (les mesures) sont plutôt draconiennes et font déjà hurler les quelques entreprises du secteur installées dans l’état
Elles n’ont qu’à délocaliser dans le Delaware.
En résumé, pour les USA:
Ca en dit long sur les priorités en matière de sécurité.
De toute façon si aujourd’hui les citoyens pouvaient décider des variations monétaires, une moitié demanderait davantage d’inflation, une autre moitié demanderait aucune inflation, et les franges demanderaient des taux négatifs ou au contraire très élevés.
Or, aujourd’hui BTC a des variations brutales et imprévisibles, guidées par les plus gros spéculateurs, et la finitude du nombre de pièces finirait par donner une inflation négative.
On voit donc bien que la base ne contrôle rien et que les variations monétaires actuelles sont bien plus proches des besoins généraux que ne le sont les variations de BTC.