Numérique : la France dans la moyenne européenne, mais en retard sur le très haut débit
Ni trop vite, ni trop doucement
Le 24 février 2015 à 14h30
6 min
Économie
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Pour mieux montrer la nécessité de créer un marché numérique unique en Europe, la Commission européenne a publié ce mardi son index numérique des pays de l’Union, censé montrer les fortes disparités qui existent entre voisins. Par 30 indicateurs, cet index place les pays nordiques en champions régionaux du numérique. La France, elle, est en retard sur plusieurs points.
Quel pays européen est le plus connecté ? C’est la question à laquelle tente de répondre l’index numérique, présenté aujourd’hui par la Commission européenne à l’occasion du forum « Digital4EU » qui se déroule à Bruxelles. Cet évènement, centré sur les usages numériques sur le vieux continent, est une nouvelle occasion pour la Commission de présenter son ambition d’un marché unique numérique.
Cet index doit donc contribuer à prouver son utilité en Europe. Il s’agit notamment de disposer d’une législation commune sur les données personnelles, de revoir à la hausse les ambitions du Paquet télécom européen, de modifier les règles du droit d’auteur (par exemple par les propositions de l’eurodéputée pirate Julia Reda), de faciliter la création d’entreprises et d’améliorer les connaissances numériques de la population.
Andrus Ansip, vice-président de la Commission en charge de ce marché unique, se veut d’ailleurs très médiatique. Avant le forum organisé à Bruxelles ce mardi, il a répondu hier à une série de questions-réponses sur Twitter, avec le hashtag #AskAnsip, où il a rappelé message après message l’importance de réduire les disparités entre voisins européens en matière de règles et d’usages numériques. L’index est donc une arme supplémentaire. « C’est l’outil analytique qui fournit les données brutes pour la mise en place de cette stratégie » écrit la Commission dans sa présentation.
Le Danemark, pays le plus « numérique »
Il se fonde sur 30 indicateurs « numériques », répartis en cinq domaines, calqués sur les objectifs de la Commission. Le calcul comprend d’abord la connectivité, soit la couverture Internet et les prix des forfaits. Viennent ensuite les connaissances numériques de la population, qui comprennent le taux d’usage d’Internet ainsi que le nombre de diplômés de cursus technologiques.
L’index mesure également les activités en ligne, dont la consommation de contenus, les outils de communications utilisés et les transactions commerciales en ligne. La Commission s’intéresse aussi à la diffusion des technologies dans les entreprises et l’importance du e-commerce. Enfin, la politique publique est jugée, des outils administratifs en ligne à l’Open Data en passant par l’e-santé.
Sur l’ensemble de ces critères, c’est le Danemark qui prend la première place, avec un score global de 0,68/1. Il est suivi de près par la Suède (0,66), les Pays-Bas (0,63) et la Finlande (0,62). Ce sont les quatre pays où le numérique est « jugé » hautement performant. Viennent ensuite les pays moyennement performants, de la Belgique à la République tchèque et enfin les pays peu performants, en majorité ceux de l’Europe de l’est.
Globalement, le rapport note que l’expérience du numérique varie fortement selon le pays dans lequel on habite. Au total, 75 % des Européens accèdent à Internet quotidiennement (contre 72 % en 2013), dont 49 % ont déjà regardé un film, écouté de la musique ou joué en ligne. Côté entreprises, le rapport regrette que seules 15 % des PME européennes vendent leurs produits en ligne, à cause de « barrières » à l’entrée. Enfin, « 33 % des internautes européens ont utilisé des formulaires administratifs en ligne, allant de 69 % au Danemark à 6 % en Roumanie » est-il détaillé.
La France, pénalisée par ses réseaux
La France, elle, est en plein milieu du classement, à la 14e place sur 28 pays, avec un score de 0,48, selon la fiche que nous a transmise la Commission. Soit entre l’Autriche et Malte. « Sur l'année passée, la France a amélioré son score général (de 0,45 à 0,48), mais a stagné en rang. La France a progressé (en score) dans chacune des cinq dimensions de l'index. Il a par contre baissé dans le classement en Connectivité (de la 14e à la 19e place), dû au progrès du reste de l'Europe » sur ce point, explique la Commission.
Car, selon le classement, la connectivité serait le domaine dans lequel la France souffrirait le plus de la comparaison avec ses voisins. Concrètement, l'hexagone serait entièrement couvert en Internet haut débit. Pourtant, « la France doit progresser sur le très haut débit : seuls 41 % des foyers sont couverts, et seuls 9,4 % y ont souscrit ; bien en-dessous de la moyenne européenne de 22 %, la mettant en 23e rang sur 28 pays » estime la Commission, sur la base de données de fin 2013, donc difficilement à jour et ne prenant que très partiellement en compte le VDSL2. Une des explications est, comme il est souvent avancé, la bonne qualité de notre réseau ADSL. La France a donc lancé le Plan Très haut débit, pour accélérer le déploiement et l’adoption de la fibre optique… Un plan assez unique en Europe, nous expliquait d’ailleurs l’IDATE il y a quelques jours.
Sur les autres indicateurs, la France est au 11e rang européen en ce qui concerne les usages d'Internet et le capital humain, en clair les connaissances de la population et le nombre de spécialistes du numérique. Le bilan est bien moins flatteur en ce qui concerne l’intégration du numérique dans les entreprises, avec une 16e place européenne, ce malgré un gain de 4 places sur un an.
Enfin, la France signe son meilleur score en matière de services publics numériques, avec une 8e place européenne, contre 12e un an avant. Au final, la France doit donc progresser sur sa connectivité et la numérisation des entreprises, deux chantiers déjà entamés par le gouvernement avec le Plan Très haut débit et la French Tech, dont les résultats ont une chance d’apparaitre lors du prochain index, l’année prochaine.
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Le Danemark, pays le plus « numérique »
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La France, pénalisée par ses réseaux
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 24/02/2015 à 16h06
Le 24/02/2015 à 16h08
Correction: vieux continent et non vieux contient? (Premier paragraphe)
Le 24/02/2015 à 16h09
Les opérateurs télécoms ont un large choix de fournisseurs dans le domaine de la F-O. En France (je prêche pour ma parroisse), il y a Alcatel-Lucent, qui est très bon dans ce domaine (on en parle rarement pour cette activité). Sinon, ya plein de concurrents (que je ne recommande pas mais bon) : Cisco, Huawei, Ciena, Coriant, Infinera, Fujitsu, ZTE, + tous les plus petits.
Donc ils peuvent vraiment faire jouer la concurrence et profiter de prix sympathiques. " />
Donc moi, je ne vais pas les plaindre, les opérateurs Français ont largement la capacité financière pour investir et déployer la fibre optique, jusque dans mon bled tout paumé au fond de la campagne francilienne, plus paumé que le patelin du cantal où mamie fait son fromage. " />
Seulement les actionnaires eux, ne sont pas du même avis. On revient toujours à la même cause tiens, c’est… amusant " />
Le 24/02/2015 à 16h22
Peut-être qu’elle y passerait moins de temps si ça allait plus vite ?
Le 24/02/2015 à 16h22
Le 25/02/2015 à 01h32
Ben ouais mais si ils tiennent pas compte du VDSL2, forcément qu’on plonge! Pourtant c’est une technique tout à fait rationnelle!
Le 25/02/2015 à 09h55
Le 25/02/2015 à 14h01
Pour des infos détaillées sur la Suède, en plus de la carte, il y a ce tableau (2013)http://www.pts.se/upload/Rapporter/Internet/2014/bredbandskartlaggning-2013-tabe…
(si le lien ne passe pas, c’est le Tabellbilaga à droite surhttp://www.pts.se/sv/Dokument/Rapporter/Internet/2014/PTS-Bredbandskartlaggning-… )
Le premier onglet reprend les totaux: ça démarre par un rappel de la population, puis les différents accès aux technos.
L’onglet intéressant pour les vitesses mini de connexion c’est “Totalt_Hastighet” qui donne les %age d’accès à mini 1, 3, 10, 30 et 100Mbit/s (sachant que c’est possible d’avoir plus élevé hein ;) )
Le 25/02/2015 à 14h11
(peux plus éditer)
Pour la France j’ai trouvé cette page:http://www.arcep.fr/index.php?id=12625#c88924
Par contre j’ai pas l’impression qu’il y ait les ratios en terme de population couverte, à moins que l’intégralité du territoire soit éligible au haut débit ? J’ai comme un doute…
Le 02/03/2015 à 00h09
Le 24/02/2015 à 14h54
A mon avis, dans les années à venir, le classement de la France ne va faire que baisser.
Pendant que les autres pays investissent dans leur réseau, on est les seuls à tergiverser.
Les opérateurs refusent d’investir et préfèrent rester sur leurs acquis (et se faire du bénéf ainsi).
Et c’est pas les plans d’incitation (enfin les plans comiques surtout) du gouvernement qui vont y changer quoique soit.
La solution, qui aurait du être prise dès le début, serait de n’attribuer des possibilités d’exploitation que de façon temporaire, de les coupler à des objectifs qui seraient réévalués tous les 3-4 ans. Ça obligerait les opérateurs à se bouger un peu
Le 24/02/2015 à 15h01
Ce qui me chiffonne dans tout ça c’est que ce sont les régions ou les communes qui installent aux frais du contribuable le réseau, pour laisser aux opérateurs le soin de commercialiser le service. Pas dit que le contribuable soit gagnant (ni le client d’ailleurs).
Le 24/02/2015 à 15h01
Le score va encore baisser dans quelques années, surtout avec le choix du FTTLA par certain operateur, cette technologie est relativement bien a l’heure actuel mais ne vaudra rien dans 8 - 10 ans, même chose pour le VDSL. La bonne idée sa aurait été d’imposer le FTTH aux operateurs comme seul possibilité pour le très haut débit.
Le 24/02/2015 à 15h02
Sans vouloir défendre les opérateurs télécoms, on peut se demander s’ils ont autant de moyens financiers d’investir que nos voisins européens avec des tarifs les plus bas d’Europe?
D’après ce que j’en ai lu, ils ont pas toujours l’air très coopératifs pour mutualiser la fibre, ce qui n’arrange rien.
Le 24/02/2015 à 15h03
Le 24/02/2015 à 15h17
Le 24/02/2015 à 15h25
Le 24/02/2015 à 15h29
Le 24/02/2015 à 15h31
J’espère que c’est fibré à Rovaniemi, faudrait pas que le Père Noël est des problèmes de connexion ! Wikipedia
Le 24/02/2015 à 15h35
Le 24/02/2015 à 15h48
La France, pénalisée par ses réseaux…et pourtant elle passe son temps sur Internet dixit le graphique" />
Le 24/02/2015 à 16h00