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L’Arcep consulte sur le tarif minimum de livraison des livres neufs

3 euros ou 1 centime ?

L’Arcep consulte sur le tarif minimum de livraison des livres neufs

Le 29 avril 2022 à 12h48

Une loi du 30 décembre 2021 oblige à fixer un tarif minimum pour la livraison de livres achetés en ligne. Un texte rapidement baptisé loi anti-Amazon, alors qu’elle est bien plus large. Le sujet fait l’objet d’une consultation publique à l’Arcep, laquelle doit proposer un tarif au gouvernement en vue de la publication d’un futur arrêté.

La loi « visant à conforter l’économie du livre » a été publiée aux dernières marches de l’année 2021. Le texte, taillé pour casser le modèle économique d’Amazon, consacre l’interdiction de proposer la livraison de livres à titre gratuit. Un principe qui ne connaît qu’une exception, le click and collect à savoir le retrait de l’ouvrage chez un libraire physique.

À l’avenir, les livraisons de ces livres neufs devront être facturées, mais pas à un centime d’euro comme auparavant, mais en respectant le montant minimal fixé par arrêté cosigné par les ministres de la Culture et de l'Économie. 

Ce régime n’est pas encore en vigueur puisque ces obligations ne peuvent entrer en vigueur que six mois après la publication de cet arrêté. Et encore, cet arrêté doit être précédé par un avis de l’Arcep qui vient pour le coup de lancer une consultation publique, où elle propose plusieurs niveaux tarifaires selon les formules commerciales.  

Panorama des tarifs en vigueur 

La loi demande à ce que ce futur arrêté tienne compte à la fois des tarifs proposés par la Poste et des autres prestataires concurrents sur le marché du livre, et « de l'impératif de maintien sur le territoire d'un réseau dense de détaillants ». En clair ? Ce tarif devra être suffisamment élevé pour ne pas inciter les internautes à se tourner vers les seuls vendeurs en ligne, plutôt que d’avoir à se rendre auprès du libraire du coin.

Du côté de l’autorité, le décor s’installe sur la scène, avec le lancement d’une consultation publique sur le site officiel. Dans ce questionnaire accessible sur ce lien, celle-ci dresse un panorama des offres d’envoi à domicile, dans le cadre du service universel de la Poste. 

Quelques exemples : un Colissimo de moins de 250 g est facturé 4,95 euros, voire 7,45 euros entre 501 g et 750 g, et 8,10 € jusqu’à 1 kg, sachant que « le poids d’un livre est généralement compris entre 100 g et 800 g ». Chez les prestataires concurrents, hors service universel, il faut compter entre 7,58 € chez DPD France à 52,69 € chez DHL Express France (offre Express Worldwide) pour un colis d’1 kg. 

Chez Amazon, hors livre et Prime, les livraisons sont facturées 2,99 € avec un seuil de quasi-gratuité à 25 €. Pour la FNAC, ces deux montants sont respectivement de 2,89 € et 25 €, là encore. 

3 euros, voire 1 centime au-delà d'un seuil

Face à un tel état du marché, l’Arcep envisage de proposer au gouvernement un tarif minimum d’expédition des livres neufs établi à 3 euros.  « Ce tarif est, en effet, très proche de celui actuellement facturé aux consommateurs, par les plateformes en ligne, pour l’envoi de produits culturels hors livres (musique, DVD, logiciels, jeux vidéo) ».

Elle propose aussi de conserver le seuil de quasi-gratuité dans le futur arrêté. « Cette pratique revient à restituer une partie de la marge réalisée sur une vente à l’acheteur en annulant ses frais de port. Elle est favorable aux consommateurs et est de nature à les inciter à commander plus de livres pour pouvoir bénéficier de frais de port plus attractifs ».

Au-delà d’un certain seuil, le tarif minimum d’envoi des livres neufs pourrait être fixé à 0,01 euro. Dans sa consultation, l’autorité suggère de fixer ce seuil autour de 25 euros, non sans préciser qu’elle « envisage de proposer que le tarif minimum s’applique de manière identique pour une livraison en métropole et outre-mer ». L'objectif poursuivi par le législateur, visant à favoriser les petits libraires, pourrait prendre du plomb dans l'aile à un tel niveau tarifaire qui ferait rejaillir le tarif de 1 centime pratiqué depuis la première loi anti-Amazon de 2014.

Le questionnaire envisage plusieurs scénarios, en particulier les envois mixtes (livres et d’autres produits). « Dans les cas où un colis contiendrait des livres conjointement à d’autres produits, l’Arcep envisage de proposer que le montant de la prestation de livraison d’un colis soit au moins égal au tarif minimum déterminé en application du seul montant des livres transportés dans ce colis ».

tarif arcep livraison livres neufs
Crédits : Arcep.fr

Et pour les commandes avec plusieurs colis ? Le tarif minimum pourrait s’appliquer à chaque colis « en fonction de la valeur des livres qu’il transporte », propose l’autorité sans plus détailler. 

Quid d’Amazon Prime et autres formules similaires comme la Carte FNAC+ ? L’Arcep considère que l’avantage tarifaire, là encore, ne pourra être inférieur au tarif minimum. Elle « envisage de proposer que la prestation de livraison soit nécessairement payée par l’acheteur, pour un montant au moins égal au tarif minimum de livraison, de manière concomitante au paiement des livres ».

La consultation est ouverte à tous jusqu’au 27 mai 2022. L’Autorité pourra rendre publiques « tout ou partie des réponses qui lui parviendront », à l’exclusion des passages couverts par le secret des affaires.

Suite à une procédure CADA européenne, nous avons publié la lettre adressée par la Commission européenne aux autorités françaises.

Dans cette missive, la Commission craint des effets néfastes de cette législation pour les vendeurs installés dans d’autres pays de l’UE « étant donné que les vendeurs à distance français sont plus susceptibles de disposer de l’infrastructure nécessaire pour offrir des alternatives viables à la livraison par la poste ». Elle craint des restrictions injustifiées au traité de l’UE outre que la loi française risque de désavantager les petits vendeurs en ligne, qui pourraient « ne pas être en mesure de concurrencer les vendeurs de détail ».

Commentaires (19)

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3 euros ou 1 centime ?


Ça va finir à 3 euros ET 1 centime :mad2:

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Ce n’est pas parce que les sites ont des effets de seuil dans leurs frais de port qu’il faut les introduire dans la loi…
Avec cette règle, un livre à 23€ coûte plus cher une fois livré qu’un autre à 25€.



Le document compare les tarifs public de la Poste et de certains concurrents, mais il n’y a aucune mention de deux des livraisons en point de retrait (comme c’est moins cher, fixer les mêmes frais de port augmente la marge du vendeur).

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Bah, on se croirait dans un roman de Buzzati, Le désert des Tartares. Il y a bien des années que je n’achète plus de livres papier, le DL et la liseuse, c’est mille fois mieux et ça économise du bois.

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Économise du bois sûrement mais pas dénué d’importants impacts écologiques entre les data center et les métaux rares de la liseuse. Après chacun voit midi à sa porte mais en ce qui me concerne le contact d’un bon livre engendre des émotions plus physiques qu’un support informatique “froid’ :mdr: :mdr:

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Deux choses :




  1. Techniquement le retrait en magasin n’est pas de 0€ mais à la charge de l’utilisateur.

  2. Techniquement la livraison à l’adresse de l’utilisateur devrait être plus cher.

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livraison à 3€: bientôt des livres à 1ct? :D

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Les espaces E.Leclerc Culture applaudissent :bravo:

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Et le libraire en bas de chez moi aussi

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La seule fois que je suis allé chez un libraire pour trouver un livre… ben il ne pouvait pas l’avoir. Obligé de l’acheter en ligne…

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Sinon mondialrelay est moins cher mais il faut juste savoir patienter un peu plus pour le délai de livraison…

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Et le mec qui habite un petit village et qui faire 20km en voiture pour aller chez son libraire, l’Etat Français va l’indemniser pour ses frais de carburant ?
Encore une loi pensée pour les Parisiens (les citadins). La réalité rurale est tout autre.
Cela ne fera que pousser à ne plus acheter de livres ou passer au numérique.

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Encore des idées absurdes pour essayer de protéger les libraires. Comme on a eu les protections des maisons de disques avec les taxes sur les supports, du cinéma avec la chronologie des médias, des pharmacies avec les différentes interdictions comme les brosses à dents dans les années 70, de ceci, de cela…



Au lieu d’essayer de protéger les librairies, il faudrait peut être qu’elles changent leur modèle économique et que tout le monde se dise bien que l’ensemble des français n’habitent pas en ville. S’il faut faire de nombreux kilomètres pour acheter un livre ou que la livraison à domicile coûte plus cher, à un moment, le risque c’est surtout que les clients se détournent du livre pour des supports dématérialisés.

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C’est la France, quand quelque chose ne vas pas on essaye de trouver une nouvelle taxe pour corriger cela.
La plupart des librairies vont disparaitre parce qu’elles n’apportent pas de plus value tout comme les disquaires type virgin ont disparu. Le stock a l’heure d’internet n’a plus d’intérêt, il faut donc avoir quelque chose de plus à offrir. Les bons libraires survivront et les mauvais disparaitront.

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C’est exactement cela. Quelque chose ne va pas, on crée une taxe au lieu de s’interroger et d’analyser les raisons de ce dysfonctionnement.



Honnêtement, je ne vois pas l’apport réel de la majorité des librairies. Il y a le conseil mais parfois, ce n’est pas le cas et surtout, lorsque l’on sait ce que l’on veut. Je ne parle même pas des produits qui ne sont pas vendus dans la librairie et qu’il faut commander, parfois avec des délais de livraisons supérieurs à amazon, FNAC, etc.

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Pourquoi juste les livres? Histoire de détendre et faire reprendre un peu conscience de l’impact écologique, j’interdirais les frais de port offerts et les livraisons J+1.

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Des éléments chiffrés sur l’impact écologique de la livraison à domicile/proximité; à la différence de se rendre chez chaque commerçant ?

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(quote:2069563:brice.wernet)
Pourquoi juste les livres? Histoire de détendre et faire reprendre un peu conscience de l’impact écologique, j’interdirais les frais de port offerts et les livraisons J+1.


Oui effectivement, c’est assez scandaleux (écologiquement parlant)

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Il y a une erreur de raisonnement dans le raisonnement de base : Le prix du libre en France est déjà réglementé
culture.gouv.fr République Française

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NiCr a dit:


Des éléments chiffrés sur l’impact écologique de la livraison à domicile/proximité; à la différence de se rendre chez chaque commerçant ?


Pas forcément se rendre chez chaque commerçant, mais pouvoir regrouper les colis choisir le jour de livraison (parce que du coup on reçoit à j+1 ou j+2, l’un étant plus arrangeant que l’autre)



Et que les gens prennent conscience du coup du J+1 (camions pas remplis, livreur stressé, travail mal fait, livreur qui met son fils à contribution pour livrer une partie)…



Sans parle de l’impact ‘sécurité’: des livreurs occasionnels privés savent exactement qui commande beaucoup (ça c’est contre la livraison à domicile)

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