De la Hadopi jaillit la taxonomie de Wawacity
Du P2P au DL en passant par le streaming
Le 23 novembre 2015 à 16h36
5 min
Droit
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La Hadopi a fouillé le forum de Wawacity pour tenter de dénicher les principales caractéristiques de cet annuaire de liens. Cette étude intervient à deux jours de la publication de son rapport annuel, le dernier de Marie-Françoise Marais et de Mireille Imbert-Quaretta.
Pour ratisser ce forum, la Hadopi s’est armée d’un « programme de type web crawler » développé en Java afin d’aspirer plusieurs données : titre de page (dont le nom de l’œuvre), type de (films, séries, ebook, musique, etc.), sa note, le nombre de votants, de commentaires, le mode de mise à dispositions, etc. ainsi que le nombre de clics pour cette œuvre. Pourquoi ce forum en particulier ? « Wawacity est notamment le seul à afficher le nombre de clics que les consommateurs ont effectués, pour chaque œuvre et chaque lien référencé par le site. Ce nombre de clics est une information riche. Bien qu’il s’agisse de clics et non pas de téléchargement stricto sensu, elle permet, en formulant quelques hypothèses reliant clics et téléchargement, de quantifier l’historique du téléchargement à partir de Wawacity. »
10 comptes responsables de 81 % des mises à disposition
La Hadopi a tiré plusieurs enseignements de ce profilage : Wawacity, ce serait 500 000 fichiers correspondants à 50 000 œuvres différentes, 50 millions de clics comptabilisés. Et dans l’éventail des fichiers, « ce sont les ebooks (43,8%), la musique (21%) et les films (18,9%) qui sont le plus représentés ». Les clics, eux, se concentrent avant tout sur les films (25,3%), les ebooks (23,9%) et les séries (19,9%). Autre chose, 10 comptes ont été identifiés comme responsables de 81% des mises à disposition des 500 000 fichiers.
Fort de sa lancée, la Hadopi a tenté également de projeter sur le marché licite la valeur des films consommés sur Wawacity. Pour se faire, elle s’est appuyée sur les offres issues de 14 plateformes (Imineo, Boutique Arte, Canalplay, Vidéo à volonté, Cinemas à la demande, FilmoTV, Univerciné, Orange VOD, Videofutur, Wuaki.tv, France pluzz VAD, My TF1VOD, Youtube, Itunes).
Au final, pour les 30 films les plus cliqués, cette estimation serait de 12,8 millions d’euros, où la part de responsabilité des plus gros uploadeurs seraient de 92 % (11,8 millions d’euros). « Ce montant représente 0,5% du budget total de ces 30 films (2,5 milliards d’euros) » calcule-t-elle en relevant que cette part est très logiquement plus élevée pour les films à petits budgets (1,5%). Enfin, « pour 70 autres films sélectionnés de façon aléatoire, l’estimation s’établit à 2,75 M€. La part des big uploader y est plus diffuse bien que toujours nettement majoritaire (68%). »
Des projections reconnues comme fragiles
Toutefois, l’autorité souligne elle-même la fragilité de cette projection. D’un, le périmètre de l’étude est lié à un seul forum. De deux, les données n’ont pas pu être confrontées aux recettes effectives de chaque film. De trois, surtout, rien n’indique qu’un film regardé en streaming soit substituable avec un film acheté. Rien ne démontre qu’un internaute aurait acheté l’œuvre si celle-ci n’avait pas été mise à disposition illicitement. Enfin, un clic ne suppose pas nécessairement un téléchargement...
Que son auteur le veuille ou non, cette étude peut être un bon tremplin à destination des sénateurs, ceux-là même qui examineront prochainement le projet de loi Création : il s’agit là d’une belle fenêtre pour revoir à la hausse les capacités juridiques de cette autorité, toujours vissée au seul cadre du P2P.
Des usages trop souvent fantasmés, selon la Hadopi
Officiellement, le but de cette étude est surtout « d’apporter des faits sur des usages qui sont souvent fantasmés » nous commente Pauline Blassel, la secrétaire générale de la Hadopi. « On avance parfois des vérités très définitives sur ces intermédiaires, or elles ne s’appuient jamais sur des mesures directes sur les contenus, les volumes, les catégories de biens, les uploadeurs, etc. »
Mais quels sont ces fantasmes ? « Il y en a trois : s'agissant d'un système lucratif alimenté par dix personnes, il n'y a pas lieu de parler de partage ou de libre accès, mais plutôt de système organisé. A l'inverse, on voit que ce ne sont pas les sommes qui pèsent, mais plutôt la dynamique générale. Enfin, on y voit que le piratage n'atteint pas que les gros budgets, bien au contraire ». Bref, l'expression partage est peut-être un peu forte tout comme ceux qui estiment que le piratage détruirait tout.
Seulement, cette étude pourrait faire d’une certaine manière « pschitt » selon le sens de deux décisions attendues de la Cour de justice de l’Union européenne. Celle-ci doit en effet dire si un lien vers un contenu est lui-même contaminé par son illicéité (voir notre actualité). Si la CJUE estime qu’un lien n’est pas un acte de communication directe au public, cette approche plutôt économique pourrait être balayée par cette vérité juridique « très définitive ».
De la Hadopi jaillit la taxonomie de Wawacity
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10 comptes responsables de 81 % des mises à disposition
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Des projections reconnues comme fragiles
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Des usages trop souvent fantasmés, selon la Hadopi
Commentaires (38)
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Abonnez-vousLe 24/11/2015 à 00h05
Laule les conclusions, ça se voyait rien qu’a la gueule du site que c’était pas une oeuvre de charité du partage et de l’amour. D’ailleurs dans leur aide y’a du “comment télécharger”, pas du “comment uploader”, c’est pas accessible au premier quidam venu visiblement.
Ils auraient confondu avec wawamania que ça ne m’étonnerais pas…
C’est eux qui ont favorisé le développement de ces sites charognards en tapant sur le P2P, des sites qui ont surement pris soin d’aller se planquer à l’étranger.
Il serait peut-être temps de secouer un peu plus l’offre légale, il n’y a que elle qui peut concurrencer légitimement le piratage, si elle s’en donne les moyens. Sinon les gens trouveront toujours d’autres solutions.
Le 24/11/2015 à 08h20
Le 24/11/2015 à 08h26
Le 24/11/2015 à 08h36
…en formulant quelques hypothèses…quantifier…
Vive la science !
Le 24/11/2015 à 09h23
Le 24/11/2015 à 09h51
la fameuse, et bien, “règle de trois” combinée au “doigt mouillé”, telles sont les méthodes de l’équipe à la pointe des, euh, nouvelles technologies, dans cette “ototorité” du digital-numérique-zinternet " />
Le 24/11/2015 à 10h51
Le 24/11/2015 à 11h40
rien de surprenant à ce que seuls quelques comptes soient responsables de la plupart des liens de téléchargement, alimenter un site de téléchargement, c’est un business
en revanche, prendre les chiffres fournis par un de ces sites c’est d’un ridicule, ce sont les champions de la fausse information, probable qu’ils manipulent autant le nombre de clics qu’ils affichent que leurs nombre d’utilisateurs ou de liens actifs
en attendant, la hadopi aurait pu utiliser son outil pour trouver un équivalent légal à chaque lien (à qualité équivalente), mais étant donné la blague que sont les sites labellisé, ça aurait probablement rien donné
Le 23/11/2015 à 16h41
10 comptes ont été identifiés comme responsables de 81% des mises à disposition des 500 000 fichiers.
Seulement 10 comptes pour autant de gros chiffres ?
J’ai beaucoup de mal à y croire…
Le 23/11/2015 à 16h43
Il y en à qui publie à la chaine, une fois fait pour un forum ou site, un copié collé c’est simple à faire sur d’autre forum.
Le 23/11/2015 à 16h48
Le Direct Download n’a jamais été réputé pour son côté partage, contrairement au P2P.
Mais comme le P2P est le seul a être surveillé par la HADOPI, cela engendre inévitablement un développement du DD.
Donc en conclusion, une étude qui fait beaucoup de raccourcis, et qui a seulement le mérite d’exister (et d’avoir certainement appris à un stagiaire à travailler sur tableur :))
Le 23/11/2015 à 16h48
doublon…
Le 23/11/2015 à 16h49
Le 23/11/2015 à 16h50
Toutefois, l’autorité souligne elle-même la fragilité de cette projection. D’un, le périmètre de l’étude est lié à un seul forum. De deux, les données n’ont pas pu être confrontées aux recettes effectives de chaque film. De trois, surtout, rien n’indique qu’un film regardé en streaming soit substituable avec un film acheté. Rien ne démontre qu’un internaute aurait acheté l’œuvre si celle-ci n’avait pas été mise à disposition illicitement. Enfin, un clic ne suppose pas nécessairement un téléchargement…
Et rien ne prouve non plus qu’un film télécharger n’a pas déjà été acheté par le téléchargeur (vieu film en VHS, bluray surprotéger et invisionnable…).
Le 23/11/2015 à 16h57
Le 23/11/2015 à 16h57
Le 23/11/2015 à 17h05
Je n’ai pas compris la dernière phrase est-ce que des précisions peuvent être apportés svp?
Le 23/11/2015 à 17h09
Le 23/11/2015 à 17h13
Le 23/11/2015 à 17h29
Au point de vue strictement légal, il n’y a que les 10 types qui uploadent qui sont dans l’illégalité.
La consultation des liens par les internautes n’est en rien illégale.
Donc comptabiliser un nombre de vues (légales) et assimiler ça à du piratage c’est du traficotage de chiffres.
Au lieu de claquer du pognon dans des études à la cons, ils feraient mieux de payer les indemnités de leur secrétaire général, qui elles leurs sont réclamées par la justice.
Et je ne parle pas du pognon qu’ils doivent aux FAI …
Le 23/11/2015 à 17h37
Le 23/11/2015 à 17h46
Mais allô quoi !!!
Déjà il y a 5 ans UNIFAB prenait ce site pour exemple :
http://www.contrefaconnumerique.fr/Presentation_Stephane_Michenaud_UNIFAB_14.04….
Depûis des années ils font du Business!!! Juste pour comprendre?! ça sert à quoi l’Hadopi ?
Franchement rien d’autre à faire à l’Hadopi ;)
Bises à toutes et Tous
Le 23/11/2015 à 17h55
Le 23/11/2015 à 18h08
Les taxidermistes du p2p se mettent à la taxonomie pour mieux nous taxer à postériori ? " />
Le 23/11/2015 à 18h22
Le 23/11/2015 à 18h25
Le 23/11/2015 à 18h29
Par derrière, normal." />" />
( Très loin)
Le 23/11/2015 à 18h30
Le 23/11/2015 à 18h44
Le 23/11/2015 à 18h55
Le 23/11/2015 à 19h47
euh ils sont vraiment certains que les 50 millions de clics sont tous originaire du territoire français ?
Parce que si je ne m’abuse, ils n’ont pas vocation à comptabiliser ceux des africains francophones ni des canadiens, ni des amateurs japonais de films en version française.
Donc combien de ces clics comptabilisés relèvent de leur zone “géographique” de compétence ?
Sans compter qu’ils se sont fiés à ce que le site (de sales pirates tricheurs et certainement menteurs) indique comme clics. Mais ils ne savent pas si wawacity ne gonfle pas artificiellement le nombre de clics sur certains titres afin d’inciter les internautes à le télécharger parce que pensent-ils il doit être bien si tant de types ont cliqué dessus. N’oublions pas que les uploaders utilisent des liens rémunérés et donc si ils sont amis avec le staff, on peut chercher à les favoriser en trichant un peu (beaucoup) sur les chiffres.
Le seul moyen pour eux d’avoir les vrais chiffres (ne me remerciez pas c’est gratuit) c’est de monter leur propre site de warez, de le référencer dans les top sites, évidemment de l’alimenter avec de la bonne stuff (avec leur relations privilégiées avec les AD ils doivent pourvoir sortir des exclus 0-day avant les autres) et comme ils sont admins du site ils pourront ainsi vérifier l’origine géographique des types qui ont cliqué sur chaque titre.
là c’est juste de l’escroquerie intellectuelle sur les chiffres.
Le 23/11/2015 à 20h02
Le 23/11/2015 à 20h31
Dans l’étude, il manque aussi la case :
Il faudrait peut-être aussi que ses messieurs balaient chez eux avant d’aller voir ailleurs. En plus, cette bardée de DRM-à-la-noix n’empêche visiblement pas quelques personnes “mal-intentionnés” de ripper les BluRay et les “partager”. On peut donc légitimement se poser la question de leur intérêt… à part celui de détourner les gens “bien-intentionnés” de louer/acheter les œuvres légales vu qu’elles sont in-regardables !
Et sinon, ils comptent faire comment la Hadopi pour le DD :
Le 23/11/2015 à 20h50
Surtout éliminer les bots référenceurs chez glouglou qui passent tous les jours, ça doit faire du chiffre…
Le 23/11/2015 à 20h52
Moi aussi j’aimerai bien être payé à rien foutre et sortir des études bidons pour justifier une pseudo activité. Je comprends maintenant pourquoi le Walter veut récupérer son bifteck.
Le 23/11/2015 à 20h54
Le 23/11/2015 à 23h26
Le 23/11/2015 à 23h51
seul lecteur blu ray essayé: celui de la freebox. (d ailleurs, freebox player déjà changé 2 fois à cause du lecteur qui ne lisait plus les BR). Ah oui et aussi un très vieux Sony chez un ami..
Que cela soit les DVD ou BR, je suis tjs désagréablement surpris par la lenteur des disques optiques, et la quantité warning anti copie et autre pubs au démarrage. Résultat: entre 20s et 1 min pour démarrer un film. Faut pas vouloir changer après 2min si le début ne plait pas…
A contrario, un film rippé commence en 2s!