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Deux câbles sous-marins endommagés en mer Baltique : Berlin parle de sabotage

Deux câbles sous-marins endommagés en mer Baltique : Berlin parle de sabotage

Deux câbles de communication sous-marins ont été endommagés à quelques heures d’intervalle en mer Baltique. D’abord signalé comme un simple incident par les opérateurs concernés, l’événement est à considérer comme un « sabotage » pour le ministre allemand de la Défense. Les observateurs indépendants étudient quant à eux la piste d’un cargo chinois.

Le 19 novembre à 15h52

L’incident a d’abord été relayé lundi comme une simple alerte technique. « Une panne a été détectée dans le câble sous-marin Cinia Oy C-Lion1 entre la Finlande et l'Allemagne peu après 4 heures du matin le lundi 18 novembre 2024. En raison de la panne, les services fournis via le C-Lion1 sont interrompus », a sobrement déclaré l’opérateur finlandais Cinia.

Deux incidents à moins de 24 heures d’intervalle

Mardi, Cinia a mis à jour son alerte, en précisant que les causes de la panne n’ont pas encore été identifiées. « Des mesures correctives ont été mises en place et le navire de réparation se prépare à se rendre sur le site. Le délai exact de réparation n'est pas encore connu, mais il est généralement compris entre 5 et 15 jours », indique l’opérateur. Avec ses 1 173 km à travers la mer Baltique, Lion1 joue un rôle prépondérant dans les liaisons terrestres entre la péninsule scandinave et le reste du continent européen.

Le câble C-Lion1 relie Rostock en Allemagne à Hanko et Helsinki en Finlande

Quelques heures avant que Lion1 ne cesse de fonctionner, un autre câble sous-marin avait déjà été endommagé, toujours en mer Baltique. L’incident est cette fois daté au dimanche 17 novembre matin, aux alentours de 10 heures. Il concerne un câble de dimensions plus modestes qui fait le pont entre la Lituanie et la Suède, opéré par Telia Lietuva, la branche lituanienne de l’opérateur historique suédois et finlandais, Telia.

Rapportée par le service public lituanien, LRT, lundi en fin de journée, la panne est présentée comme un probable accident. « Ces pannes sont principalement liées à la navigation, lorsqu'un navire accroche le câble et le casse en eaux peu profondes, près du rivage, en jetant l'ancre de manière incorrecte », commente à cette occasion le directeur technique de Telia Lietuva, Andrius Šemeškevičius.

Un « sabotage » pour le ministre allemand de la Défense

Les ministres des Affaires étrangères allemand et finlandais ont réagi lundi à la panne qui touche le câble Lion1 dans un communiqué commun. « Le fait qu’un tel incident suscite immédiatement des soupçons de dommages intentionnels en dit long sur la volatilité de notre époque. Une enquête approfondie est en cours, écrivent-ils, avant d’ajouter : Notre sécurité européenne n’est pas seulement menacée par la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, mais aussi par la guerre hybride menée par des acteurs malveillants ».

Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, a pris nettement moins de pincettes mardi matin. « Personne ne croit que ces câbles ont été coupés par accident, a-t-il déclaré, en marge d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE à Bruxelles. Nous devons partir du principe, sans savoir exactement qui l’a fait qu’il s’agit d’une action hybride, et nous devons également partir du principe, sans le savoir, qu’il s’agit d’un sabotage ».

Le terme d’action hybride fait ici référence à la « guerre hybride », qui combine des actions militaires et d’autres leviers, économiques, technologiques ou diplomatiques. Et si aucun des ministres participant à cette réunion n’a pris le risque de désigner un suspect, c’est bien la Russie qui figure au cœur des préoccupations affichées par l’UE mardi.

« L’escalade des activités hybrides de Moscou contre les pays de l’OTAN et de l’UE est également sans précédent dans leur diversité et leur ampleur, créant des risques de sécurité importants », écrivent ainsi la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Pologne, dans une déclaration conjointe diffusée mardi.

Un navire russe escorté hors des eaux irlandaises

Vendredi, soit deux jours avant le premier incident, le navire russe Yantar a été escorté hors des eaux britanniques, après plusieurs jours de ce que les autorités ont interprété comme une mission d’espionnage, dédiée notamment à l’analyse des infrastructures sous-marines autour de l’Angleterre et de l’Irlande. « Nous nous sommes aperçus que des étrangers montraient un intérêt particulier à naviguer au large de nos côtes, juste à la verticale de câbles sous-marins », expliquait déjà en 2021 l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine, au sujet du Yantar.

Terrain de jeu historique des forces navales depuis la Seconde guerre mondiale, la Baltique constitue également une importante zone de transit maritime, ce qui a donné des idées aux amateurs éclairés : utiliser les bases de données qui répertorient les mouvements de navires pour évaluer quels sont ceux qui ont traversé la route des deux câbles sous-marins aux alentours de l’heure d’incident estimée.

Parmi les suspects figure un cargo battant pavillon chinois, le Yi Peng 3, dont les mouvements soulignent qu’il était suivi de près par une frégate danoise au moment de franchir la zone des câbles sous-marins. C’est en tout cas l’hypothèse retenue sur Bluesky par @garygnutter, qui, en octobre 2023, avait été parmi les premiers à identifier le navire NewNew Polar Bear comme responsable des dégâts provoqués sur le gazoduc Balticconnector.

Il y a quelques mois, la situation était très tendue en mer Rouge (et le reste encore aujourd’hui), un point stratégique où passent de nombreux câbles sous-marins.

Commentaires (3)

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J'espère sincèrement qu'on fait ch* les Russes d'une façon ou d'une autre autant qu'ils nous le font... mais je doute!
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No panic.
C'était juste Rocco Siffredi qui faisait le crawl dans la région.
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Eh ben, champion, parce que dans une eau froide comme celle de la Baltique...

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