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Top500 : trois supercalculateurs exaflopiques, la Chine reste aux abonnés absents

Oh Capitan, mon Capitan

Top500 : trois supercalculateurs exaflopiques, la Chine reste aux abonnés absents

Le monde des supercalculateurs a un nouveau maitre : El Capitan, qui porte bien son nom. Il est 28 % plus puissant que le numéro deux et 70 % de plus que le numéro trois. Ce classement perd par contre en intérêt au niveau mondial puisque la Chine n’y participe plus depuis un moment déjà. La « guerre » de la puissance se limite donc à un duo États-Unis vs Europe.

Le 19 novembre à 14h30

Deux fois par an (en juin et en novembre), le Top500 des supercalculateurs est mis à jour. L’édition « late 2024 » est en ligne avec un nouveau venu (attendu) qui entre directement à la première place : El Capitan. Il vise pour rappel une puissance de 2 exaflops et sa construction a débuté en juillet de l’année dernière.

1ʳᵉ et 10ᵉ place : les États-Unis débarquent en force

Les débuts de ce projet du Lawrence Livermore National Laboratory remontent à 2020. Notez que ce centre de recherche (parrainé par le ministère américain de l’Énergie des États-Unis) est bien loti, car il a un second supercalculateur : Tuolumne.

Il « accompagne » El Capitan et propose tout de même une puissance de 208 pétaflops, suffisante pour entrer directement dans le Top10 et prendre la place de MareNostrum 5 ACC (Espagne).

Tuolumne et El Capitan partagent la même base (HPE Cray EX255a), le premier a par contre dix fois moins de cœurs que le second, pour quasiment 10 fois moins de puissance brute, le compte est bon. Le Lawrence Livermore National Laboratory dispose ainsi de quasiment 2 exaflops de puissance avec ces deux machines.

11 millions de cœurs CPU/GPU, 28 MW de consommation

El Capitan comprend en effet 11 039 616 cœurs CPU et GPU. La partie CPU est basée sur des processeurs AMD EPYC de quatrième génération avec 24 cœurs à 1,8 GHz, tandis que les GPU sont des AMD Instinct MI300A (un APU avec une partie CPU en plus du GPU). Tuolumne se « contente » de 1 161 216 cœurs.

La puissance électrique est de 29,581 MW (3,387 MW pour Tuolumne), ce qui donne un rapport performance/consommation de 58,9 gigaflops/watt. El Capitan se positionne ainsi 18ᵉ de la liste Green500 qui classe les supercalculateurs en fonction de leur efficacité énergétique, tandis que Tuolumne est 10ᵉ avec 61,4 gigaflops/watt. Le premier est cette fois encore JEDI avec une efficacité de 72 Gflops/watt.

Green500 : la France et l’Allemagne occupent le Top3

Dans le classement Green500, l’Europe se positionne largement en tête et occupe même les trois premières places. On retrouve d’ailleurs Romeo-2025 (Eviden, une société du groupe Atos) et Adastra 2 (GENCI) pour la France en 2e et 3e position de ce classement de la performance énergétique. Les supercalculateurs sont respectivement 122e et 442e du Top500.

L’italien HPC6 débarque à la 5e place

Le supercalculateur El Capitan (1,742 exaflops) devance donc largement Frontier qui descend à la seconde place avec 1,353 exaflops. Aurora glisse à la troisième place avec 1,012 exaflops. La marche est ensuite importante avec Eagle en 4e position avec 561 petaflops (ou 0,5 exaflops).

Fugaku qui était en tête du classement en 2020 et 2021 est désormais sixième avec 442 petaflops. En cinquième position, on retrouve également un nouveau venu : HPC6 d'Eni en Italie, avec une puissance de 477,9 petaflops. La Suisse est 7e avec Alps, la Finland 8e avec LUMI, puis on retrouve de nouveau l’Italie à la 9e place avec Leonardo.

La progression est rapide. En l’espace de moins de 15 ans, le supercalculateur le plus puissant de 2010 ne serait même pas assez performant pour prétendre entrer dans le Top500. Le plus « lent » des supercalculateurs de cette édition affiche, en effet, une puissance de 2,3 petaflops.

Et si l’on prend El Capitan seul, il revendique à lui seul une puissance de calcul supérieure à la somme des 500 supercalculateurs du classement Top500 de novembre 2019.

Les États-Unis dominent, la Chine ne veut plus jouer

En nombre de supercalculateurs dans le Top500, les États-Unis restent largement en tête avec 172 serveurs, soit 34,4 % de l’ensemble des machines. La Chine est en seconde place avec 63 supercalculateurs (12,6 %) et l’Allemagne aussi est sur le podium avec 41 serveurs. La France est cinquième avec 24 serveurs.

En termes de puissance de calcul, les États-Unis sont largement en tête avec plus de 6 exaflops au total (dont 4 exaflops seulement sur les trois supercalculateurs). On passe ensuite en dessous de l’exaflops avec le Japon, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne… La France est huitième, juste derrière la Chine, septième du classement.

La raison de cette dégringolade de la Chine dans le classement est très probablement politique, comme nous le rapportions cet été. « Les Chinois ont des machines plus rapides », expliquait Jack Dongarra (cofondateur du Top500), « mais ils n'ont pas communiqué leurs résultats ».

Selon plusieurs analystes, la Chine se ferait discrète pour éviter que les États-Unis n'en profitent pour durcir les restrictions déjà imposées sur les puces NVIDIA par exemple… même si l’embargo n’empêche pas toujours la Chine de parvenir à ses fins.

Une dégringolade importante depuis deux ans

Comme on peut le voir sur ce graphique, le nombre de machines qui a intégré le Top500 (et donc partagé leurs résultats) est en forte baisse depuis la seconde moitié de 2022. Alors qu’en novembre 2018 la Chine avait 227 supercalculateurs dans le Top500 (45 % du total), il est désormais question de 63 seulement. C’est la même chose pour la puissance de calcul qui a fondu comme neige au Soleil. Aucune nouvelle machine chinoise n’a été ajoutée dans cette édition du Top500.

L’Europe si proche et si loin des États-Unis

En gardant en tête ces résultats tronqués pour la Chine, le classement par continent est le suivant : l’Amérique du Nord arrive en tête avec 181 machines, l’Europe est deuxième avec 161 machines et l’Asie troisième avec 143 machines. Malgré la relative proximité entre l’Amérique du Nord et l’Europe, les performances brutes varient du simple au double.

Commentaires (6)

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ok, donc l'Italie en a deux dans le top 10, tandis que la première machine française n'est qu'à la 22ème place. Si c'est pas honteux ☹️
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Où doit aller l'argent des milliardaires français , dans le foot ou la high-tech ?
ça c'est une question existentiel, vous avez 4 heures.
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Les médias dans la lutte pour l'orientation de l'opinion?

J'ai bon ou faut 13 pages d'analyses? :pastaper:
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EuroHPC (émanation de l'UE) construit régulièrement des Supercalculateurs dans les pays de l'UE, juste ça tourne entre les pays, mais l'année prochaine un exascale est prévu en France.
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Oui, et il y a de moins en moins de communication publique sur les supercalculateurs comme indiqué dans l'article.
Lors du dernier point EuroHPC / Prace nombreux étaient à remonter le fait que de nombreux acteurs ne remontent plus les données au Top500. (Après cela fait déjà pas mal d'années que c'est le cas, mais là c'est vraiment flagrant).
Après avoir une grande puissance ne veut pas dire bien l'utiliser non plus :non:
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" La « guerre » de la puissance se limite donc à un duo États-Unis vs Europe "

En effet et principalement dû à une spécificité de l'Asie, c'est son hétérogénéité économique entre les pays:

- 4 pays riches qui ont les moyens : Japon, Corée du Sud, l'Inde et la Chine (qui est "invisible" maintenant).

- 12+ qui ne peuvent pas s'acheter le dernier Fujitsu par exemple.

le Japon (et tous les autres) n'arrivent donc pas à vendre beaucoup de ces supercalculateurs à ses voisins, d'où une puissance cumulée géographiquement parlant faible; Bangladesh, Cambodge, Birmanie, Vietnam, etc... , pas les meilleurs clients pour ce type de produits.

Alors que le Japon a toujours l'expertise pour construire une machine qui se hissera dans le Top 10 mondial.
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Top500 : trois supercalculateurs exaflopiques, la Chine reste aux abonnés absents

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