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Adobe Max 2022 : collaboration et IA, résumé des nouveautés pour Photoshop, Lightroom et les autres

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Adobe Max 2022 : collaboration et IA, résumé des nouveautés pour Photoshop, Lightroom et les autres

Le 21 octobre 2022 à 10h17

Cette semaine a lieu la conférence Adobe Max, qui a commencé mardi soir. Comme toujours durant l’évènement, l’entreprise a annoncé de nombreuses nouveautés. Toutes ses applications ont reçu des mises à jour. Voici un résumé de ce qu’il fallait en retenir.

Lors de sa conférence d’ouverture « Creativity for all », Adobe n’a eu de cesse de vanter le temps que fait gagner sa suite Creative Cloud. L’éditeur a copieusement insisté sur ses aspects collaboratifs, qui représenteraient « le futur de la créativité ». Ça ne coûte rien de le dire et la phrase sonne bien dans une publicité.

Si l’on devait ne garder que les points forts de tout ce qui a été montré (et développé depuis), on retiendrait effectivement les nouveaux outils de collaboration (sans aller jusqu’à travailler à plusieurs en même temps sur le même document), mais surtout le renforcement conséquent de l’IA au sein des applications de la suite.

C’est particulièrement vrai avec Photoshop.

Photoshop : le machine learning s’étend

On commence avec l’application phare d’Adobe. Les améliorations annoncées ont souvent trait à l’intelligence artificielle dont l’éditeur saupoudre son produit depuis quelque temps maintenant. C’est notamment le cas de la détection automatique de certains éléments, comme un arbre ou des nuages. Il sera possible de sélectionner et remplacer ces éléments par des parties d’arrière-plan via une combinaison de touches.

On peut donc survoler à la souris un élément dans une image, le sélectionner automatiquement et remplir le vide laissé par un contenu jugé opportun par Photoshop, en fonction du contexte. L’enrichissement de cette fonction doit rendre la suppression d’éléments indésirables encore plus simple.

Cette version 24.0 de l’application peut également, sur ordinateurs comme sur iPad, séparer l’ensemble des éléments d’une image en une collection de masques, le tout en un clic. L’IA responsable de la détection a été largement enrichie. Le détourage a d’ailleurs été amélioré, surtout pour des éléments complexes comme les cheveux.

  • Photoshop Max 2022
  • Photoshop Max 2022
  • Photoshop Max 2022

Toujours dans la catégorie machine learning, l’application reçoit en bêta un outil dédié à la restauration d’anciens clichés, qui se propose de corriger automatiquement des défauts classiques comme le jaunissement, les pliures, etc.

Parmi les autres nouveautés, citons un fonctionnement des guides maintenant plus proche de ce que l’on trouve dans InDesign, ou encore la possibilité d’importer un calque depuis Illustrator, tout en modifiant le texte.

Les fonctions de partage ont été améliorées elles aussi, en permettant par exemple de partager un fichier à un nombre illimité de collaborateurs. On parle de lecture, car la modification – si elle est autorisée – reste asynchrone, une seule personne pouvant intervenir à la fois. Autre nouveauté, en bêta cette fois, Share for Review permet le partage d’un fichier en vue d’obtenir des retours. Les aspects collaboratifs du logiciel s’améliorent pour une intégration toujours plus poussée dans le Creative Cloud, mais on reste encore loin d’un travail à plusieurs sur le même document.

Content Credentials est une autre fonction disponible en bêta. Si activée, elle enregistre l’ensemble des modifications apportées à un fichier, informations transmises lors de l’export. L’idée est d’avoir une traçabilité du fichier, sur sa source comme sur l’historique des modifications. Cette fonction apparait dans le cadre de l’initiative C2PA lancée l’année dernière et regroupant plusieurs grosses entreprises désireuses de lutter contre les deep fakes, notamment Adobe, Arm, Intel, Microsoft, Twitter, la BBC ou encore le New York Times.

Une partie de ces apports est également disponible pour la nouvelle version de l’application sur iPad. C’est le cas de la suppression automatique de l’arrière-plan pour isoler le sujet principal, qui peut maintenant être sélectionné simplement (personnes, animaux, véhicules, jouets et autres). Comme sur ordinateur, un élément supprimé peut être remplacé par un arrière-plan généré, en traçant une ligne autour, Photoshop analysant l’entourage de l’élément pour combler le vide.

Notez qu’il existe une version bêta et dédiée de Photoshop, pour tester à l’avance des fonctions moins peaufinées. On y trouve par exemple un filtre de flou gaussien temps réel pour appliquer un flou sur une partie spécifique de l’image. Pour l’instant limité à la version macOS de l’application, il exploite le GPU tout en permettant le travail sur des éléments comme les couleurs, les modes de fusion et l’opacité en dehors de la boite de dialogue des filtres. Dans la même idée, Live Gradients permet de contrôler les points de dégradé directement sur l’image, les ajustements se faisant en temps réel. On note aussi un nouveau filtre neural permettant la création d’une toile de fond depuis une description donnée par l’utilisateur.

Signalons également que certaines de ces nouveautés sont également ajoutées dans la version web en bêta de Photoshop. C’est le cas notamment de la suppression de l’arrière-plan. Les masques et pinceaux ont aussi été améliorés.

Lightroom : nouvelle vraie star de la Suite ?

Lightroom est l’autre grande star dans le monde de la photo, celle qui monte en puissance depuis des années puisqu’elle est taillée pour la gestion des collections et propose de retravailler en masse les photos. Comme dans Photoshop, le machine learning y est très présent, toujours dans l’idée d’automatiser les tâches répétitives.

La nouvelle version 6.0 vient tout d’abord renforcer la détection automatique des visages, en pouvant créer dans la foulée un masque pour chaque visage trouvé dans l’image. Cette fonction est en fait étendue à tout le corps, puisqu’elle permet de cibler automatiquement une partie du visage – comme les yeux ou la bouche – ou l’ensemble de la peau visible chez un sujet. Le masque peut également être créé sur la base du corps entier.

Lightroom Max 2022

Comme d’habitude, Lightroom récupère certaines fonctions de Photoshop, dont l’une des plus connues : la sélection d’un objet présent dans l’arrière-plan, par simple clic ou en traçant un cadre autour. Il récupère également la suppression d’éléments assortie du remplissage d’après le contenu, qui vient de faire son entrée dans Photoshop.

Toujours dans l’idée de simplifier les manipulations courantes, une série de nouveaux filtres adaptatifs a été ajoutée pour les portraits, pour des opérations classiques comme la révision du blanc des yeux ou des dents, la teinte des sourcils, etc.

Adobe signale également une amélioration générale des performances. L’application doit faire un usage « plus raisonné » de la mémoire, et sait mieux exploiter le GPU pour d’autres opérations, notamment l’export et le défilement en vue Loupe, plus fluide. On trouve également dans cette version 6.0 la possibilité de modifier une image en mode de vue Comparaison, pratique quand on souhaite par exemple reproduire l’ambiance d’un autre cliché.

  • Lightroom Max 2022
  • Lightroom Max 2022
  • Lightroom Max 2022

Comme d’habitude, on retrouve toute une sélection de boitiers et objectifs pris en charge, comme l’ensemble des objectifs de la gamme iPhone 14, le Fujifilm X-H2, le Lumix G9, le Samsung Z Fold 4 et les Sony Xperia 1IV et Xperia 5 IV. Sont également prises en charge les trois focales fixes 38, 55 et 90 mm pour le Hasselblad X2D 100C, ainsi que les deux derniers objectifs Tamron 20 - 40 mm f/2,8 Di III RXD et 50 - 400 mm f/4,5 - 6,3 Di III VC VXD en monture Sony. Ces ajouts se retrouvent dans les nouvelles versions de Photoshop, Lightroom et Camera RAW.

After Effects, Illustrator, Premiere Pro… : les autres nouveautés

After Effects est un autre gros morceau de la suite Creative Cloud, et il reçoit cette année plusieurs améliorations notables. On dispose maintenant de caches de pistes sélectionnables, qui peuvent être appliqués à autant de caches que l’on souhaite, indépendamment de l’emplacement de chacun. Selon Creative, cet ajout va faciliter la modification des caches ainsi que les modifications globales, dans l’idée de fluidifier les flux de travail par un nombre moindre de calques.

L’application se dote – il était temps – d’un codage H.264 natif, pour exporter directement, sans devoir passer par un autre outil. Il s’agit d’une possibilité, et les utilisateurs peuvent toujours envoyer les données dans Media Encoder pour un autre codage ou pour un résultat plus précis. Cet export n’empêche pas de travailler sur autre chose. Un peu plus de 50 préréglages font leur entrée pour les flux d’animation, notamment pour le texte, des éléments animés comme des épingles, de conception comme des zones de texte 2D, etc.

Enfin, un raccourci très pratique fait son apparition : en maintenant Maj pendant que l’on utilise J et K, on peut maintenant passer rapidement d’une image clé à une autre, ainsi qu’aux marqueurs de calques et propriétés sélectionnés.

Pas mal de choses également à se mettre sous la dent pour Illustrator, dont la superposition partielle d’objets via la fonction Entrelacement, qui permet de superposer et croiser les formes et le texte. Les logos et lettrages sont particulièrement visés. Outre l’ajout de nouveaux formats pour l’exportation 3D comme USD et GLTF et de meilleures performances lors de l’import groupé de fichiers liés, citons aussi l’automatisation de workflows complexes via des actions rapides, qui permet la création d’actions en cascades (comme appliquer des effets et styles) en un clic.

Illustrator Max 2022Illustrator Max 2022

La version iPad d’Illustrator n’est pas en reste, avec la possibilité de verrouiller les raccourcis tactiles principaux et secondaires, l’enregistrement et la modification instantanés du nom du document sans avoir à quitter celui-ci (enfin), la possibilité de placer des angles accrochables de dégradés tous les 45°, ainsi qu’un contrôle des styles par défaut via un nouveau raccourci clavier, pour redéfinir les paramètres d’apparence de l’illustration.

Pour Premiere Pro, c’est une vaste mise à jour qui attend les utilisateurs. Parmi les nouveautés phares, citons tout de suite la possibilité de sélectionner les contours intérieurs, centrés ou extérieurs d’un élément lors d’ajouts au texte ou aux graphiques. On trouve également de quoi faciliter certaines activités, comme des contrôles d’alignement flexibles, qui permettent notamment d’aligner les éléments de texte et de forme en un clic. On peut aussi sélectionner plusieurs clips de titre dans le montage pour modifier en bloc des attributs (taille de police, couleurs, arrière-plans…).

Premiere Pro reçoit en outre plusieurs améliorations de performances. Le rendu des animations graphiques est annoncé comme deux fois plus rapide (multi-images). L’accélération GPU est également prise en charge dans les domaines Lumetri, avec des performances doublées là encore selon Adobe. Sur Mac, les puces Apple Silicon sont mieux supportées, le GPU intégré pouvant accélérer les traitements avec le format AVC Intra. AAF est également pris en charge. À noter qu’Apple ProRes est désormais le format par défaut pour la plupart des formats vidéo, sur Mac comme sur Windows.

On pourrait citer un renforcement de Substance 3D Collection, surtout pour le passage de la 2D à la 3D (y compris depuis une photo) et l’arrivée de Modeler, qui peut s’utiliser en réalité virtuelle. On remarque aussi l’arrivée de Frame.io dans After Effects et Premiere Pro, qui permettra par exemple l’ajout de commentaires horodatés dans le montage ou encore le transfert direct d’une séquence depuis un tournage vers l’ordinateur, via le cloud.

Commentaires (16)

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Woow à ce point là ? Mais quel mépris des utilisateurs !



Abandon des polices de type 1… Là ils se foutent de la gueule du monde, ou je n’y connais rien !



En plus ces foutus abos ultra-chers obligatoires (en tout cas pour les gens honnêtes, qui se font ainsi cracher à la gueule…), mais quelle plaie !

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Après est-ce qu’on peut reprocher a Adobe l’abandon de technos obsolètes qui peuvent devenir coûteuse a maintenir ou couvre vraiment une petite niche d’utilisateurs qui veulent pas passer sur les standards actuels ?

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Oui enfin là il cherche les ennuis à utiliser des technos obsolètes.
Puis cette excuse du “tant que ça marche”…

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Je pense que vous ne réalisez pas l’importance d’une police basée sur l’écriture de son auteur et utilisée pour lettrer ses Bandes Dessinées depuis 30 ans.



J’utilise un vieux Painter Classic qui tournait sous Win95 et qui a l’avantage d’être très réactif et donc très fluide avec un stylet sur un processeur récent. Il n’y a aucun problème à utiliser des outils “obsolètes”, typiquement faire disparaitre un éléphanteau ne m’est d’aucune utilité.



Je me demandais pourquoi il avait changé sa suite Adobe, c’est parce qu’Apple est passé de Intel à ARM et qu’Adobe n’a pas souhaité faire le portage de sa suite.



Perso j’utilise les produits Corel sous Windows et ça me va bien (rapport qualité prix).

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Type 1 a été abandonné par Adobe au profit d’OpenType en 1999. Et OpenType est une norme ISO depuis 2005. Se plaindre en 2022 de la fin annoncée en 2021 du support de ces polices, c’est plus que se plaindre pour la beauté de la plainte.
Il paraît même qu’ils ont abandonné le support du 16-Bit aussi.

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Allez, si nous osions Gimp ? J’avoue c’est pas encore “friendly” mais plus d’utilisateurs signifie plus de support …

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L’équipe de Gimp est bénévole. Il n’y a aujourd’hui pas de structure juridique qui permettrait de les payer. Donc plus d’utilisateur (qui font des dons) ne se traduira pas nécessairement par plus de moyens.

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Il y a des alternatives mais Adobe sait qu’il a dans les meilleurs appli créatives:
Pour la vidéo, il y a davici resolve,
Pour remplacer photos hop : gimp
Pour remplacer light room: dark table, rawtherapee



Bon, par contre davici resolve fait bien le taf, gimp pas mal quand on le prend en main, mais pour light room, je ne trouve pas que les concurrents sont à la hauteur.



Plus globalement au niveau des licences, c’est une plaie ce mode par abonnement. C’était cher avant, mais maintenant ça coûte une fortune à la longue.

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Le problème n’est pas les alternatives, le problème est le standard professionnel.



Comme le PDF est devenu un standard d’échange de documents entre particuliers, le format Photoshop est le standard pour l’échange de photos/illustrations et inDesign pour les échanges entre les créateurs et les imprimeurs.



Quand tu créé un document avec un profil adobe, tu sais que tu retrouveras exactement ce que tu as produit à l’écran sur le papier.

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Je suis d’accord Lightroom est incontournable mais l’abo non merci
Enfin là c’est par rapport à mon usage. Pour un Pro ou amateur productif, c’est abordable.

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Bof. Pour l’usage que j’en ai, j’ai trouvé un Adobe Reader Pro licence à vie pour un prix dérisoire et ça fonctionne parfaitement, y compris pour le Cloud.
Aussi satisfaisant que Windows 11 parfaitement à jour sur un ordinateur non compatible.
Piratons hardiment les flibustiers des nouvelles technologies !
Gimp, je l’ai mais ne l’utilise pas. Flemme d’apprendre

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Ceux qui parlent de gimp comme alternative n’ont jamais utilisé Photoshop de manière sérieuse.
https://www.photopea.com/ est une alternative correcte.



Pour les abonnements je ne suis pas fan non plus, mais il ne faut pas oublier qu’une licence Photoshop c’était 1.400 € et qu’il fallait la renouveler tout les 6-7 ans pour avoir les nouveautés.
Avec l’abonnement ça revient moins cher 12,09 € x 12 mois x 7 ans = 1.015 €

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coco74 a dit:


Bon, par contre davici resolve fait bien le taf, gimp pas mal quand on le prend en main, mais pour light room, je ne trouve pas que les concurrents sont à la hauteur.


J’ai jamais utilisé Lightroom pour traiter du RAW et j’ai toujours utilisé Darktable et n’ai jamais réellement trouvé de manque. Qu’est-ce qui manquerait pour qu’il ne soit pas à la hauteur ?



A titre personnel des fonctions comme celles de l’article (suppression d’objet à l’image) ne m’intéressent pas spécialement en développement photo car je m’arrange surtout à ce que la composition d’origine soit conforme à mes attentes. Côté correction de bruit numérique ou aberrations chromatiques Darktable s’en sort vraiment et la perte de qualité est quasi imperceptible (perso je shoote en full frame) et ses différents filtres artistiques font du bon taff sans trop dénaturer l’image d’origine comme le feraient les rendus de smartphone (c’est horrible de voir combien ils saturent à mort les couleurs et contrastes).



Quel genre de fonctionnalités feraient Lightroom soit plus indispensable ?

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Perso c’est l’ergonomie de Darktable qui est un gros frein. Le moteur est puissant mais cette interface… Pas pour rien que l’un des devs principaux (Aurélien Pierre) a fait un fork de Darktable pour corriger les hérésies de l’UI. D’ailleurs il a fait une vidéo ou il explique tout ce qui ne va pas dans l’interface qui est intéressante (et avec pas mal de sel de Guérande).

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neod a dit:


Ceux qui parlent de gimp comme alternative n’ont jamais utilisé Photoshop de manière sérieuse. https://www.photopea.com/ est une alternative correcte.


Ou ceux qui critiquent GIMP ne l’ont jamais utilisé de manière sérieuse… Photopea est un aussi une bonne solution, il supporte beaucoup de formats graphiques.

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