Jolla livrera 540 tablettes avant d’abandonner son projet Indiegogo
Avec des remboursements en deux temps
Le 01 février 2016 à 13h00
3 min
Économie
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Jolla a enfin clarifié la situation autour de sa campagne Indiegogo pour le lancement de sa Jolla Tablet. Le fabricant explique que 540 exemplaires seront envoyés très prochainement avant que cette aventure ne connaisse son point final. Les personnes qui n'auront pas été livrées seront éligibles à un remboursement.
Jolla se trouve toujours dans une situation délicate. En novembre, la société était contrainte d'annuler une levée de fonds qui devait lui rapporter 10 millions de dollars, ce qui l'obligea à licencier temporairement une grosse partie de son personnel. L'entreprise parviendra finalement à boucler son tour de table, avec une somme moins importante à la clé, juste assez pour maintenir sa principale activité : le développement de Sailfish OS.
La Jolla Tablet, une grosse épine dans le pied
En plus de devoir gérer le départ d'une part non-négligeable de ses équipes, Jolla devait encore trouver un moyen de résoudre définitivement l'imbroglio qu'est sa campagne Indiegogo pour le financement de la Jolla Tablet. Plus de 20 000 personnes ont participé à la campagne en novembre-décembre 2014, et ont apporté 2,5 millions de dollars à l'entreprise, pour des tablettes dont la livraison était promise pour le premier semestre 2015.
Seulement, les livraisons ont pris beaucoup de retard, et la plupart des clients n'ont pas reçu leur produit. Jusqu'ici, seul un lot de 121 tablettes a été expédié avant que l'entreprise ne rencontre des problèmes avec ses fournisseurs, ce qui l'a mené dans la situation où elle se trouve actuellement. La bonne nouvelle, c'est qu'elle a annoncé l'expédition à partir de février d'un nouveau lot de 540 terminaux. La mauvaise, c'est qu'il s'agira des toutes dernières tablettes que Jolla vendra.
Salut, et encore merci pour le poisson
Antti Saarnio, le président de Jolla, qui « s'excuse du fond du cœur pour le dérangement » dans un billet de blog précise que l'entreprise remboursera l'intégralité des sommes versées aux personnes ayant participé à la campagne et n'ont pas reçu leurs produits.
« En raison de nos contraintes financières, ce remboursement se fera en deux parties. La première moitié sera effectuée au premier trimestre 2016, et l'autre moitié d'ici un an, quand notre situation financière le permettra », précise le dirigeant. L'ensemble des personnes concernées recevra un e-mail avec une série d'instructions à suivre.
Il est à noter que la demande de remboursement sur Indiegogo ne sera pas effectuée automatiquement, et ce sera donc aux clients de la faire par eux-mêmes. Dans le cas contraire, l'entreprise précise qu'ignorer cette étape reviendra à lui faire don des fonds. Au vu de sa situation financière « toujours très serrée », Jolla apprécierait le coup de pouce, mais il n'est pas certains que ses clients l'entendent forcément de cette oreille.
Jolla livrera 540 tablettes avant d’abandonner son projet Indiegogo
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La Jolla Tablet, une grosse épine dans le pied
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Commentaires (40)
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Abonnez-vousLe 01/02/2016 à 13h13
C’est le risque quand on investit dans une startup : parfois, on ne revoit pas la couleur de l’argent qu’on a prêté. Parce que c’est exactement de quoi il s’agissait dans cette campagne IndieGoGo. J’espère que ça en vaccinera certains qui pensaient qu’ils précommandaient un produit.
Le 01/02/2016 à 13h13
Indiegogo… Emphase sur la fin du nom. " />
Le 01/02/2016 à 13h25
20€ passe encore, mais si je ne recois pas de tablette, je vais clairement pas faire don de ce que j’ai posé.
C’est pas une oeuvre caritative, tu fais du caca désolé mais c’est pas moi qui vais payer pour tes erreurs.
(sauf quand c’est contraint et forcé de la part de l’Etat… )
Le 01/02/2016 à 13h34
C’est formidable le crowdfunding : l’internaute souhaite participer financièrement à un projet et finalement on le rembourse, sans lui verser d’intérêts (malgré un placement financier de plus d’un an) et l’internaute a même payé des frais de gestion pour utiliser la plateforme web de “financement participatif”.
Le 01/02/2016 à 13h41
Le 01/02/2016 à 13h41
C’est du financement participatif, pas un achat. C’est similaire à un don.
L’entreprise ne vous doit absolument rien si elle a tenté de réaliser le projet, pas même un merci ou un “va te faire…”.
Le 01/02/2016 à 13h43
Enfin d’un autre côté c’est pas juste une campagne de dons. Sur Kickstarter & co, il existe des palier déclenchant l’envoi de contreparties (par exemple : pour 30 $ la version électronique du jeu vidéo, pour 70 la version boîte,…).
Donc il y a bien un contrat mis en oeuvre avec d’un côté un internaute qui donne, mais de l’autre une entreprise qui s’engage à fournir des contreparties. Si le modèle est différent, alors il faut que Kickstarter arrête toute publicité mensongère.
Le 01/02/2016 à 13h43
En France il existe 3 types de crowdfunding : le don, le prêt et l’investissement de fonds propres.
Sur indiegogo, je ne sais pas, mais sur une plateforme française, même en cas de contreparties données à l’internaute-participant, il s’agit bien d’un don.
République Française
Le 01/02/2016 à 13h44
elle coutait combien la tablette en question, par curiosité ?
Le 01/02/2016 à 13h45
Généralement, l’intérêt réside dans un coût inférieur à la mise en marché.
En échange on a droit à : alpha-beta du produit et des logiciels qui l’accompagne, aucune garantie (ce n’est pas un achat), des retards monstrueux souvent, aucun recours, aucun retour si succès et revente (voir Occulus).
Bref, à part avoir accès à quelque chose de novateur à coût moindre, ça n’a aucun intérêt.
Le crowdfunding, c’est comme la bourse : ne mettez dedans que ce que vous êtes prêt à perdre.
Le 01/02/2016 à 13h48
je ne pense pas que cette campagne de crowdfunding de Jolla sur indiegogo soit vraiment un “investissement en fonds propres” dans une start-up. L’internaute fait plutôt un don et on le récompense avec une contrepartie “cadeau Bonux” ou “Kinder surprise” un peu à l’image du “cash-back” ou des points de fidélité qui permettent de choisir un cadeau dans un catalogue.
Le 01/02/2016 à 13h48
Ca apprendra à donner 400€ à une société dont on ne connaît rien parce qu’elle a fait une belle vidéo et que le crowdfunding est à la mode.
Investir dans des petits projets je comprends tout à fait (ou même dans des gros quand on a les moyens), mais faut pas s’attendre à recevoir quoi que ce soit quand on le fait.
En fait en règle générale on paye 1 ou 2 ans de boulot à une équipe réduite de types qui en ont marre de leur boîte actuelle, qui se lancent dans un projet sans connaître grand chose à la gestion de projet et d’entreprises et qui sont obligés de fermer boutique après ça.
Le 01/02/2016 à 13h53
Non, ce ne sont pas des promesses. Il n’y a aucun contrat (principe de Renard et la Cigogne)
Ça fait partie du plan marketing : 1/tu attires la 1ère vague 2/selon la progression de la participation, tu fais monter la pression en promettant plus pour attiser la 2ème vague et ainsi de suite, jusqu’à la fin de la session où tu espères avoir ramassé le plus possible.
C’est du business, pas de la charité.
Le 01/02/2016 à 13h53
Ca me rappelle les schémas de Ponzi tout ça… " />
Le 01/02/2016 à 13h56
Exact. Ce que la presse, les plateformes de financement participatif ne disent pas du tout, c’est que le crowdfunding est surtout constitué d’une campagne marketing de crowdfunding dont le but est de donner envie de “participer” (donner de l’argent) à un projet.
Comme tout projet, la réalisation de celui-ci est potentiellement risqué et le crowdfunding correspond indubitablement à une forme de don pécuniaire.
Le 01/02/2016 à 13h58
Et cerise sur la gâteau, mais en Europe vous ne le voyez pas à cause de la devise forte : quadn vous participez à un crowdfunding, vous le faites à un instant T. Quand le montage participatif est fini, vous en êtes à T+1, et la devise à pu varier à ce moment, donc vous avez le risque de payer plus.
Enfin, quand on vous expédie le bidule, c’est à un instant T+n où 1/le paquet est plus gros et plus lourd que prêvu, 2/ la devise a encore chuté, 3/la technologie a évolué et le produit n’est plus aussi novateur, 4/la douane se sert à la louche. Bref, ça vous coûte le double par rapport à ce que vous avez misé.
Vous sentez le vécu, là " /> ?
Le 01/02/2016 à 13h07
“Salut, et encore merci pour le poisson” … " />
Le 01/02/2016 à 13h11
Le 01/02/2016 à 13h12
Remboursement d’ici un an pour une partie des backers ? Encore faudrait-il que l’entreprise soit encore en vie d’ici là et en assez bonne santé pour faire le remboursement, ce dont je doute malheureusement.
Le 01/02/2016 à 14h03
Le 01/02/2016 à 14h05
“The next Jolla Tablet pre-order batch is now sold out. Sign up at jolla.com to hear all the latest news about availability and other Jolla products.“Je dois être bien con mais je lis bien pre-order et pas autre chose.
Le 01/02/2016 à 14h18
Je crois que les gens ont pas trop de problème avec le coté anglais de “crowfunding”, ils y retrouvent souvent bien le coté “foule” et le coté “financement”. Par contre, les gens ne connaissent pas la définition de financement…
De là deux conclusions opposées :
Amusement devant les gens qui rale d’avoir “perdu” leur argent. C’est tellement idiot de dire ça !
Désespoir devant l’illétrisme en france. Je sais pas ce qu’on pourrait bien faire pour que les gens apprennent le sens des mots. Et quand on voit certains rechercher leurs mots sur wikidictionary (qui par définition ne peut fonctionner, simple question de logique), c’est vraiment désespérant :(
Le 01/02/2016 à 14h18
Wahou, t’as une espèce de ton condescendant très bizarre et désagréable dans ton commentaire, ca me met super mal à l’aise.
C’était pas 400€, c’était 240$.
Après Jolla c’était une boite déjà connue avec réussites, comme le lancement de leur OS (forké) mobile ainsi que d’un smartphone (qui a marché).
C’était pas, comme tu le suggères, une une boite avec 3 pékins qui s’était montée une semaine plus tôt.
Ton “ca apprendra” donneur de lecons, merci mais non merci :(
Le 01/02/2016 à 15h21
Si j’avais préco une tablette j’espérerai faire parti de ceux remboursés maintenant.
Là c’est clair que pour le support et les évolutions, il n’y aura rien…
Le 01/02/2016 à 15h23
C’est pas Open Source leur solution ? La “communauté” se chargera de faire vivre. " />
Le 01/02/2016 à 15h31
Le KS que j’ai financé m’a donné des sueurs froides dès le départ en raison de son succès. J’ai craint très fort à la super arnaque.
Ça n’a pas été le cas, mais compte-tenu des retards, ça aurait été possible.
Le 01/02/2016 à 15h41
Le 01/02/2016 à 15h44
Ah ouais, en effet.
En fait il aurait mieux fallu acheter une tablette Android low-cost sur Aliexpress, on joue à la roulette russe aussi, mais on a plus de chances de recevoir un produit qui marche. :)
(ou pire, aller sur l’Apple Store " />)
Le 01/02/2016 à 16h10
Le 01/02/2016 à 16h12
661 si on prend la première palette de 121 déjà expédiée. A 5 près c’était le diable cette tablette.
Le 01/02/2016 à 16h17
Malheureusement, la gestion de projet n’est pas une science exacte. Même les grosse entreprises ont des hauts et des bas, des projets qui semblent “simples” se révèlent être une catastrophe, pour une raison X ou Y.
En tous cas on voit mieux désormais pourquoi les banquiers sont parfois frileux pour accorder des prêts : être investisseur, ce n’est pas toujours facile.
Le 01/02/2016 à 16h19
putain les frais de douane -_-.
au final j’ai payé le même prix que le produit en boutique en France, pour ma Peeble Steele.
Le 01/02/2016 à 17h24
Le 01/02/2016 à 17h25
C’est peut être condescendant, et je m’en excuse. Mais je ne plains pas ceux qui n’auront rien.
C’est pas faute de le répéter encore et encore, financer un projet de crowdfunding c’est mettre de l’argent par la fenêtre, et parfois recevoir ce pour quoi on a payé (mais rarement sous la forme qu’on attendait à la base).
Lancer un OS c’est cool, ils ont probablement de très bons devs, et s’ils ont lancé un smartphone c’est peut être uniquement grâce à un partenariat, mais ça n’implique pas du tout qu’ils sont capables de réaliser tout et n’importe quoi. Après je te l’accorde, ça leur donne un peu plus de crédibilité que 2 pékins sortis du garage, mais ça n’en fait pas pour autant des gens de parole qui savent ce qu’ils font.
La preuve, ils ont gâché l’argent parce qu’ils en ont eu trop d’un coup et ça a perturbé totalement leurs plans initiaux.
Je ne sais pas combien de ratés il faudra sur Kickstarter pour que les gens comprennent que c’est un financement comme un autre, c’est à dire risqué, et que la seule différence c’est que l’argent vient de 10000 personnes et non pas de 1 ou 2 gros investisseurs.
Le 01/02/2016 à 18h02
J’aime toujours autant lire ceux qui pensent que tout leur est dû et qui, quand tu leur dis clairement “c’est risqué”, arrivent quand même à s’étonner quand ils perdent….
Le 02/02/2016 à 04h24
Le 02/02/2016 à 08h54
J’ai demandé un remboursement en novembre ( à l’annonce du troisième délai), et j’ai été intégralement remboursé début janvier. Après, c’était une précommande via leur boutique, pas le financement indiegogo.
Dommage, il y avait du bon chez eux.
Le 02/02/2016 à 10h28
Va peut etre falloir que les gens passent par un fail, comme ce fut le cas pour moi…
Comme je le disais j’étais conscient du fait que le produit aurait certainement été un prototype, et ca m’allait bien, je ne donnais pas cet argent uniquement pour la tablette en elle-même mais pour le projet global aussi.
Bref c’est dommage, parce qu’avec tous ces fails ce sont les “bons” projets, ceux d’entreprises sérieuses et expérimentées qui savent où elles vont, qui vont en pâtir :/
Le 02/02/2016 à 12h45
C’est clair, mais ça peut aussi montrer que ce n’est pas un financement sain. Un produit très hype va toujours recevoir beaucoup plus d’argent qu’il n’en a besoin, et trop d’argent d’un coup ça fait souvent perdre la tête aux jeunes chefs d’entreprise.
C’est pour ça que la condition de Kickstarter d’avoir déjà un prototype physique est pas mal, mais comme on le voit ce n’est pas suffisant.
Le 03/02/2016 à 09h47
ce sont des réactions émotionnelles, rien de rationel : l’expression de la déception avant l’acceptation d’avoir perdu quelque chose ou de s’être fait manipulé par une campagne de dons.
La prochaine fois, peut-être que Jolla ou Canonical (qui a connu également l’échec de sa campagne de crowdfunding pour son terminal Ubuntu Edge) proposeront un crowdfunding de type “prêt” ou “investissement dans le capital d’une start-up”, se sera plus valorisant pour les “participants” (enfin… j’imagine que ça le serait).