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États-Unis : une vague de désinformation perturbe la réponse aux ouragans Helene et Milton

Question de vie ou de mort

États-Unis : une vague de désinformation perturbe la réponse aux ouragans Helene et Milton

Les soutiens du candidat Trump ont profité de la succession d'ouragans qui ont frappé les États-Unis pour diffuser de la désinformation contre le gouvernement. Un comportement qui complique l'apport de soutien aux victimes des cyclones.

Le 11 octobre à 09h10

Le sud-est des États-Unis est au cœur de tourmentes répétées. Frappant le territoire à partir du 26 septembre, l’ouragan Hélène a provoqué des inondations extrêmes et tué au moins 230 personnes – bilan le plus meurtrier depuis l’ouragan Katrina, en 2005. Deux semaines plus tard, un second cyclone, l’ouragan Milton, s’est abattu dans la nuit du 9 au 10 octobre sur les terres du Yucatan, au Mexique, et de Floride.

Ce dernier a un temps été classé catégorie 5, la plus haute (alors que l'ouragan Hélène était déjà de catégorie 4). Devant la violence du phénomène, 51 des 67 comtés de l’État de Floride ont été placés en état d’urgence, tandis que les autorités locales et fédérales exhortaient la population à quitter leur domicile – le président Joe Biden a évoqué une « question de vie ou de mort » –, ce qui a entraîné l’une des plus grandes évacuations de l’histoire de la région.

Mais l’efficacité du soutien apporté aux populations locales a été compliquée par la vague de désinformation qui agitait la sphère médiatique et numériques états-unienne depuis plusieurs jours. En pleine campagne pour la présidentielle des États-Unis, Donald Trump a accusé les démocrates d’avoir « volé l’argent » de l'agence fédérale de gestion des urgences (Federal Emergency Management Agency, FEMA) pour « pouvoir le donner à leurs immigrés illégaux ».

Une fausse information « franchement ridicule », selon les mots de la directrice de la FEMA Deanne Criswell, mais qui a tout de même forcé l’agence à créer une page web de réponse aux rumeurs infondées et une autre dédiée à l’aide apportée aux victimes de l’ouragan Helene. Joe Biden, Kamala Harris, ainsi que de nombreux sénateurs républicains ont appelé à cesser la propagation de désinformation, dont l'ampleur complique l'aide aux sinistrés.

Images générées par IA détournant des drames réels

Quelques jours après le premier ouragan, de nombreux politiciens et internautes proches du camp Trump ont partagé en ligne l’image d’une petite fille équipée d'un gilet de sauvetage et tenant un chiot dans ses bras pour susciter l'émoi.

L’image a généralement servi à attaquer le président Biden et sa vice-présidente (et candidate démocrate à l’élection présidentielle de novembre) Kamala Harris, pour déplorer un supposé abandon des populations face à la catastrophe climatique.

Image générée par IA partagée par le chroniqueur conservateur Buzz Patterson et la militante d’extrême-droite proche de Donald Trump Laura Loomer.

D’autres images similaires, dont une représentant une jeune fille tenant une Bible dans ses bras, réfugiée sur le toit d’une maison intégralement inondée, ont circulé dans les réseaux des supporters de l’ex-président des États-Unis, relève Rolling Stone.

Des sinistrés hésitent à demander de l’aide

Ça n’est pas la première fois que l’alt-right utilise des images générées par IA pour promouvoir un discours politique – en août, Donald Trump avait lui-même diffusé de fausses images suggérant que la chanteuse Taylor Swift soutenait sa candidature, publications qui ont eu pour résultat un soutien officiel de la pop star à la candidate démocrate.

Cependant, dans le cas des ouragans Hélène et Milton, la diffusion de désinformation a des effets très réels sur la vie des victimes. À force d’entendre mise en cause la réponse apportée par les autorités, certains sinistrés hésitent à demander de l’aide, notamment financière, à la FEMA, alors qu’ils y ont droit.

Des ONG comme la Croix Rouge Américaine et des personnalités politiques comme les sénateurs Thom Tillis, Chuck Edwards ou Mitt Romney, tous républicains, ont eux aussi alerté sur les risques que faisait peser la désinformation sur l’aide apportée sur le terrain, appelant les internautes à vérifier les éléments qu’ils repartageaient et les auteurs des rumeurs à cesser de les diffuser.

Ces dernières consistent principalement à faire croire que les aides pensées pour les victimes ont été soit reportées, soit limitées, soit dépensées pour des populations migrantes, soit bloquées dans les quartiers républicains. Ironie : en 2019, Donald Trump a lui-même redirigé des millions de dollars prévus pour répondre aux potentielles urgences de ce type vers la création de centres de détention à la frontière des États-Unis.

Cela dit, ça n’est pas la première fois que le candidat républicain tente de manipuler les informations relatives à des catastrophes climatiques à son avantage – ni même que des soutiens du camp conservateurs propagent de fausses informations sur des enjeux climatiques. En l’occurrence, l’Institute for Strategic Dialogue a repéré sur X un croisement d’activités entre des communautés habituées à nier les enjeux climatiques et d’autres, plutôt expertes dans la propagation de la théorie du grand-remplacement, et d’autres idées conspirationnistes ou extrémistes.

Signe que la situation était grave, le Président Biden a repoussé deux déplacements prévus à l’étranger pour gérer la crise, appelant les populations exposées à évacuer et critiquant du même coup les propagateurs de désinformation. La Vice-Présidente Harris a pris la parole dans le même sens et diffusé des informations pratiques et un entretien avec Deanne Criswell, la directrice de la FEMA, sur ses réseaux sociaux.

Depuis qu’il a touché terre, l’ouragan Milton a été rétrogradé en catégorie 1.

Commentaires (11)

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La on touche à l'ignoble.

Utiliser la désinformation sur des drames humains à des fins purement électorales, le tout en sapant le travail des soutiens à la population c'est tout simplement à vomir.
Quand en plus c'est relayé par un candidat à la présidentiel cela montre simplement que celui-ci est un danger ambulant pour l'ensemble de la population de son pays.

Les "soutiens" de Trump croient réellement qu'une fois celui-ci au pouvoir il n'y aura plus d'ouragans alors qu'en tant que climatosceptique il va être l'artisan de l'augmentation de leur intensité.

Pour finir soulignons le role de X/Twitter dans la diffusion de cette désinformation en mettant en avant les comptes conspi ET en ne modérant pas leurs propos.

Le ticket Trump/Musk si élu risque de faire plus de dégats aux US que tous les ouragans réunis.
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Le ticket Trump/Musk si élu risque de faire plus de dégats aux US que tous les ouragans réunis.
Et dans le monde. Trump a clairement affiché son désir de laisser ses formidables amis dictateurs faire ce qu'ils voudront sans entrave.
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Les "soutiens" de Trump croient réellement qu'une fois celui-ci au pouvoir il n'y aura plus d'ouragans alors qu'en tant que climatosceptique il va être l'artisan de l'augmentation de leur intensité.
Il faut dire qu'ils sont persuadés que HAARP est une technologie de contrôle de la météo et du climat. Et que cette techno peut être placée sous contrôle américain. Donc à partir de là...
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À défaut de jouer de la HAARP, il jouera encore plus de pipo ...
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Ces gens sont clairement un danger pour nos démocraties modernes. À force de prêcher du mensonge, les gens ne savent plus où se trouvent la vérité. Je me demande comment on a pu en arriver là, l'adage "plus c'est gros plus ça passe" se vérifie tous les jours.

Mais vu qu'il est impossible de débattre avec de tels énergumènes (au risque de se faire de traiter de... -je vous laisse choisir), je ne vois pas comment on peut s'en sortir. À chaque élection on se dit que ça ne peut pas être pire, et chaque fois on fait pire. Et pas qu'aux Stazunis malheureusement.
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et aux US où tu peux porter plainte pour tout et n'importe quoi, ya pas un process pour leur claquer leur fake news dans la tronche ?
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Avec le premier amendement, ça m'étonnerait qu'il y ait ça dans leur législation.
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c'est fou, années après années, désinformations avérées après désinformations avérées, les zéta zuni ne promulguent toujours aucune loi pour rendre pénalement responsables les politicards qui répandent leur fiel de fake news...
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Ah, on le fait chez nous ?
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On appelle l'Europe le "vieux continent" mais le nouveau me semble pourtant plus archaïque et plus anachronique, même si tout est loin d'être parfait ici.
Comme quoi, nouveau n'est pas nécessairement bien, ou mieux.

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