Gameloft dit non à l’OPA de Vivendi
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Le 29 février 2016 à 08h24
3 min
Économie
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Le conseil d'administration de Gameloft s'est réuni suite au lancement de l'OPA hostile de Vivendi sur l'entreprise. Les dirigeants de l'éditeur français ont rejeté l'offre du géant des médias, estimant qu'elle était contraire aux intérêts de la société.
Le 18 février dernier, Vivendi profitait de la publication de ses résultats annuels pour accélérer son offensive contre Gameloft. Le géant français des médias franchissait alors la barre des 30 % du capital de l'éditeur, seuil à partir duquel il est légalement contraint de lancer une Offre Publique d'Achat (OPA).
Vivendi avait formulé une offre relativement basse : 6 euros par action, ce qui représentait alors une prime de 9,5 % par rapport au cours de clôture du jour, ou de 50 % vis-à-vis de celui en vigueur avant le début des hostilités. Gameloft était ainsi valorisé à 513 millions d'euros. Mais au lendemain de l'émission de cette proposition, le cours de l'action de l'éditeur a gonflé jusqu'à dépasser la barre des 7 euros, avant de se stabiliser autour de 6,80 euros, rendant ainsi les avances de Vivendi beaucoup moins séduisantes.
Le conseil d'administration de Gameloft s'est également réuni et a rendu son verdict concernant l'OPA. Il la juge tout simplement « contraire à l’intérêt de Gameloft, de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients ». Les dirigeants pointent aussi du doigt « l'absence de rationnel industriel de ce projet de rapprochement » ou encore « l'insuffisance des termes financiers de l'offre » et « les modalités de la montée au capital de Gameloft par Vivendi depuis le 22 septembre 2015, qui ont trompé et lésé les actionnaires minoritaires ayant cédé leurs titres à Vivendi ».
Concrètement, si la firme de Vincent Bolloré veut mettre la main sur Gameloft en obtenant l'accord de son conseil d'administration, il lui faudra revoir son offre à la hausse et trouver de nouvelles synergies entre Vivendi et l'éditeur de jeux vidéo. Si le premier point semble plutôt aisé au regard de la trésorerie dont dispose la maison mère de Canal+ (plus de 6 milliards d'euros), le second est quant à lui un peu plus problématique. Mais qu'importe, avant de séduire les dirigeants de Gameloft, ce sont surtout ses actionnaires qu'il faut appâter.
En bourse, la nouvelle n'a pas eu grand effet sur le cours de l'éditeur. Au moment où nous rédigeons cette actualité, il reste stable à 6,80 euros, ce qui valorise l'entreprise à 581 millions d'euros. De son côté, Vivendi recule de 0,7 % dans le sillage du CAC 40.
Commentaires (31)
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Abonnez-vousLe 29/02/2016 à 09h36
Oui et non, si tu veux une augmentation de capital via la bourse, mécaniquement tu baisses ton % de celui ci.
En réalité il faudrait que tu investisse autant que l’augmentation de capital boursière pour garder le même pourcentage, ce qui dans les faits serait idiot puisqu’il serait préférable dans ce cas de se passer de la bourse.
Le 29/02/2016 à 09h57
La réponse “morale” d’Ubisoft est un “habillage” ou plus communément appelé une “argumentation marketing”.
Elle est destinée aux quelques actionnaires qui sont sensibles à ce type d’arguments car une OPA est une opération strictement financière par définition avec des visées stratégiques et/ou opportunistes.
Le discours qui accompagne l’opération n’est là que pour “faire joli” et effectivement pour ne pas trop passer pour un “grand méchant financier” qui veut devenir le maître du monde….
Le 29/02/2016 à 10h11
Il y a certaines règles qui veulent ça. Par exemple, pour entrer dans un indice boursier (cac40, tec20, etc) il est obligatoire d’avoir une part de flottant supérieure à 50%.
Le 29/02/2016 à 10h18
Non ce n’est pas que strictement financier.
Il faut aussi qu’il y est des vendeurs des actions déjà détenu d’ou l’appelle à la morale par Gameloft.
Si tout les actionnaires vendent au prix donné par vivendi, il gagne. Si personne ne vend, il perd.
La même offre à 10 - 12€ l’actions, et je pense que des têtes vont commencer à tourner.
Le 29/02/2016 à 10h50
L’erreur de Vivendi a sans doute été de proposer une prime trop faible ou de ne pas avoir anticipé un tel bond du cours de Gameloft.
Cela reste strictement financier car le cours de l’action est monté très vite, ce qui montre un intérêt spéculatif, le conseil d’administration de Gameloft constatant cela espère que Vivandi va revenir à la charge avec une offre encore plus importante…pour rappel on parle de Gameloft, une société qui n’a jamais dépassé les 10€ en cotation.
On est d’accord qu’il faut éviter de proposer une offre sous-payée mais il faut aussi se prémunir d’une offre sur-payée.
Et franchement comme toujours la morale évoquée par la cible dans une OPA est comparable à la vertu de la vierge qui négocie le prix de la fiancée avant le mariage…cela ne sert qu’à faire monter les enchères.
Le 29/02/2016 à 12h14
Dommage. J’attends la suite du feuilleton pour Ubisoft maintenant.
Le 29/02/2016 à 12h19
<Mode maaf>
Je l’aurais, un jour je l’aurais !
</Mode maaf>
Désolé ! " />
Le 29/02/2016 à 13h04
A 12 € l’action tu valorises Gameloft à 1 milliard d’euros. Ça fait beaucoup beaucoup pour une boite qui valait 4 fois moins que ça y’a pas 6 mois " />
Le 29/02/2016 à 13h53
En mettant 8e en anticipant un peu l’augmentation du cours, ils auraient réussis non?
Le 29/02/2016 à 14h00
P’tet ben qu’oui, p’tet ben qu’non. C’est un peu difficile de prévoir les réactions du marché dans pareil cas. Il n’était peut-être pas non plus dans les intentions de Vivendi de tout rafler sur cette OPA.
Une des stratégies possibles, c’est de passer la barre des 30 %, de faire une proposition d’OPA volontairement basse, qui se fait retoquer, et de continuer à grimper lentement au capital une fois celle-ci refusée, jusqu’au prochain franchissement de seuil (ici 50 %).
Le 29/02/2016 à 14h01
En même temps Vivendi roule sur l’or. Ils ont pris un an avec l’inflation du prix de l’action pour atteindre les 30%. Au prix du marché c’est pas si cher payé face à un king " />.
Reste à voir ce qu’ils vont en faire… Mais on dirait que vivendi veut refaire un nouveau Activision à la française " />
Le 29/02/2016 à 14h08
C’est sur Ubisoft qu’il fallait monter à 30 % pour ça, pas chez Gameloft " />
(14,9 % chez Ubi pour le moment)
Le 29/02/2016 à 14h11
Oui mais si tu possèdes le reste du capital…. elle échoue !
Le 29/02/2016 à 14h12
Personne ne t’oblige à entrer au CAC 40, et je doute que Gameloft soit de taille suffisante !
Le 29/02/2016 à 14h20
Le 29/02/2016 à 14h23
Le 29/02/2016 à 14h44
Il faut voir grand et commencer petit " />
Ubi viendra à point
Le 29/02/2016 à 15h12
On parle de moi ? Moi c’est blackdream " />
Sinon effectivement je citais le cac40 et le tec20 à titre d’exemple, et pour le coup je ne savais pas pour le cac mid 60, merci.
Pour répondre à AlphaBeta, personne ne les oblige, mais ils y ont un intérêt. Je suis pas un expert, mais je pense que gagner en visibilité permet d’attirer plus facilement les investisseurs.
Le 29/02/2016 à 15h27
Le 29/02/2016 à 16h29
Clairement non car sinon EDF et quelques autres ne seraient jamais entrés au CAC 40….
Le 01/03/2016 à 01h33
Si je ne m’abuse,refusé par le conseil d’administration ne veut pas dire que l’OPA a échoué. Une OPA hostile est une OPA qui est faite sans l’accord du conseil d’administration de l’entreprise ciblée.
Donc on apprend que c’est officiellement une OPA hostile, grosse surprise " />
Plus sérieusement, on peut dire qu’elle a échoué parce que personne ne va vendre son action à 6€ à Vivendi alors qu’il peut en tirer 6,80€ sur les marchés boursiers.
Je parie que c’est soit les frères Guillemots qui ont acheté pour faire monter le cours et bloquer Vivendi, soit les spéculateurs qui font monter les enchères parce qu’ils savent que Vivendi est prêt à mettre plus.
Je pense que si Vivendi revoit un peu son offre à la hausse ça peut passer. Par contre, je ne comprends pourquoi Vivendi n’a pas fait une OPA dès le début des hostilités en octobre ou novembre.
Quand tout le monde sait qu’on achète, qu’on va acheter plus, et qu’il va surement y avoir une OPA, forcement les spéculateurs achètent pour faire une plus value sur du cours terme et le cours monte …
PS: J’avais enlévé le “réponse à Ellierys” buuuug
Le 01/03/2016 à 07h16
À quel moment dans l’actu tu vois que je dis “l’OPA a échoué” ?
Le 01/03/2016 à 13h25
A aucun moment, c’est pour ça que mon commentaire fini par J’avais enlévé le “réponse à Ellierys” buuuug " />PS: Et encore un bug, cette fois j’ai mis le “réponse à” et il a disparu
Le 29/02/2016 à 08h28
Je n’y connais rien et chaque fois que j’entends parler d’OPA j’ai l’impression que c’est le plus riche qui dévore la société qui l’intéresse à coup de gros sous, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Apparemment la “cible” a quand même des moyens de se défendre ?
Le 29/02/2016 à 08h30
Ils peuvent augmenter le nombre d’actions en circulation, ce qui fait baisser leur prix en bourse mais assure les 50% de voix au Conseil d’Administration.
Le 29/02/2016 à 08h36
J’ai toujours trouvé drôle les sociétés qui mettent plus de 50% de leur capital en bourse qui plus chez des spéculateurs financiers par appât du gain et qui viennent ensuite pleurer quand une OPA se profile à l’horizon….
Une OPA n’est possible que si la répartition du capital est mauvaise…. point !
Le 29/02/2016 à 08h41
Même en mettant moins de 50% en bourse, une OPA reste possible puisqu’elle est obligatoire dés 30% d’acquis selon la news. Mais en effet, elle reste moins inquiétante si on possède plus de 50% de sa propre société.
Le 29/02/2016 à 08h43
Quand une entreprise entre en bourse, elle met son capital à la vente. Cela veut dire que tu peux acheter des parts de son capital (des actions) avec de l’argent. une action équivaut à une voix.
Quand tu peux acheter toutes les actions, tu as toutes les voix. Donc tu prends le pouvoir de la société.
C’est le risque quand tu entres en bourse : te faire racheter par un plus gros. Cela arrive souvent. Ce qu’il faut savoir, c’est que cela veut aussi dire que les anciens propriétaires des actions les ont vendu, et sont devenu multimillionnaires.
Là Vivendi essaie donc d’acheter le max d’actions à un certain prix. Vu qu’un titan s’intéresse aux actions, les actionnaires qui voulaient vendre dans un premier temps ont vendu à un certain prix ; les autres, plus patients, voient qu’un gros portefeuille pourrait acheter les actions plus cher. Ils attendent donc que le prix monte, que Vivendi propose encore plus… pour pouvoir s’en mettre plus dans les poches.
J’espère que c’est plus clair ;)
Le 29/02/2016 à 09h07
Merci bien c’est déjà un peu plus clair :)
Ce qui m’intrigue là dedans, c’est pas tant la mécanique que j’avais plus ou moins deviné, c’est que dans la réponse d’Ubisoft, il est question de valeurs, de projet, qui sont des notions stratégiques et non financières. J’avais donc l’impression qu’il y avait malgré tout un recourt moral envisageable pour ubi face à une agression financière inévitable.
Le 29/02/2016 à 09h10
“non on veut continuer à faire des jeux de qualité” " />
Le 29/02/2016 à 09h25
Juste pour compléter: on peut avoir le pouvoir sans posséder toutes les actions : en effet, il suffit de posséder 51% des voix pour contrôler l’entreprise car les autres peuvent au maximum réunir 49% des voix et sont donc mis en minorité. Par le jeu du dilution des actions, il est parfois possible de posséder le “pouvoir” dans une entreprise avec bien moins, par exemple par une minorité de blocage : si 60% du capital est éclaté en une multitude d’actionnaires (qui sont donc quasi-incapables de se coordonner), celui qui détient les 40% restants dans une seule main dirige en fait l’entreprise.