Quand la commission de contrôle décrit le labyrinthe des SPRD
Avec Pascal pour Minotaure ?
Le 13 mai 2016 à 12h30
4 min
Droit
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La commission de contrôle des sociétés de perception et de répartition des droits a rendu public hier son rapport annuel. Elle y décrit le labyrinthe des SPRD en sollicitant une petite explication sur la beauté de ces flux.
Au fil des 231 pages de son rapport, l’institution hébergée entre les murs de la Cour des comptes s’est intéressée aux perceptions des sociétés intermédiaires. Ces flux sont à distinguer des perceptions primaires où des sociétés « perçoivent directement les droits dus à leurs membres ». Ces perceptions primaires « comprennent également les droits perçus pour le compte d’une SPRD par une autre en vertu d’un mandat que la première a octroyé spécifiquement à la seconde ».
La commission de contrôle a publié un graphique (p.141) pour décrire ce qu’elle appelle le « labyrinthe » des flux entre SPRD au titre des droits perçus par les sociétés intermédiaires. « Les SPRD sont représentées par des rectangles, dont la couleur correspond au type de droits concernés. Les flèches indiquent les flux de droits entre sociétés de répartition ». Pour les couleurs, rien de plus simple : « bleu foncé pour la copie privée ; bleu pâle pour la rémunération équitable ; vert pâle pour les droits mécaniques ; orange pour les flux entre les sociétés de producteurs ; jaune pour les flux émanant de la SACEM ; gris pour le droit de prêt et turquoise pour le droit de reprographie ; violet pour les flux émanant de la SCAM et, enfin, marron pour les flux entre sociétés d’auteurs autres que la SACEM et la SCAM ». Ce qui donne :
Un graphique qui « illustre la complexité des flux qui transitent entre sociétés pour la gestion des droits perçus par des sociétés intermédiaires » concède le rapport.
Pour une campagne d'explication de ces différents flux
Deux arguments sont exposés pour justifier une telle usine : « la rationalisation de la collecte d’un droit spécifique auprès des redevables » et « le souhait de symboliser soit une solidarité interprofessionnelle soit l’identification d’un droit spécifique voire les deux en même temps ». Cependant, la commission de contrôle des SPRD reconnait que la complexité croissante des systèmes de prélèvement « rend l’analyse du dispositif plus difficile, ne permettant pas toujours aux redevables de bien connaître l’affectation finale et l’emploi des droits qu’ils acquittent ».
Selon l’institution, il serait du coup à tout le moins nécessaire de lancer « une campagne d’explication de ces différents flux et du rôle de chacune des sociétés intermédiaires », sachant qu’il lui paraît « essentiel que leurs redevables reçoivent une information claire et actualisée quant aux fondements sur lesquels sont calculés les droits qu’ils acquittent, sur les flux de circulation intersociétés qu’ils parcourent et, enfin, sur leur répartition, notamment aux ayants droit et sur les délais dans lesquels les versements effectifs interviennent ».
Copie France menacée d'agrément
Au titre de la seule copie privée, rappelons que Copie France, l’organisme collecteur de la copie privée, répartit les droits pour moitié aux auteurs (ADAGP, SACEM, SACD, SCAM), pour un quart aux artistes-interprètes (ADAMI et SPEDIDAM) et pour un quart aux producteurs (PROCIREP, d’une part, SCPP et SPPF via la SCPA, d’autre part).
Rappelons enfin que dans le cadre du projet de loi sur la Création, actuellement au Sénat, le rapporteur Jean-Pierre Leleux a déposé une nouvelle fois un amendement visant à soumettre Copie France à un agrément. Délivré pour cinq ans, celui-ci obligerait Copie France à intégrer des représentants des consommateurs et des industriels, afin de retrouver la représentation de Copie France. L’entreprise serait aussi tenue de justifier des moyens qu’elle « propose de mettre en oeuvre pour assurer la perception des droits ». Une idée pilonnée à l’Assemblée nationale, avec le soutien d’Audrey Azoulay et Patrick Bloche (PS).
Quand la commission de contrôle décrit le labyrinthe des SPRD
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Pour une campagne d'explication de ces différents flux
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Copie France menacée d'agrément
Commentaires (38)
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Abonnez-vousLe 13/05/2016 à 12h32
moi là j’ai envie de dire “cocorico” devant tant de génie administratif, on est champions du monde " />
Le 13/05/2016 à 12h33
Ils devait avoir un bon fil d’Ariane pour pas se paumer." />
Le 13/05/2016 à 12h34
Je sais plus qui parlait de galaxie Sacem, donc on en fait on aurait un labyrinthe de galaxies?
Le 13/05/2016 à 12h39
On est bien placé pour créer diverses commissions et autres pour y placer les amis donc je ne suis pas du tout que l’on complexifie tout.
Après ils vont se demander où est l’argent, il est certainement perdu quelque part dans ce schéma.
Le 13/05/2016 à 12h42
frais de gestion globale : 340 M€, soit 2,8 % de plus qu’en 2012, dont 192 M€ pour les dépenses de personnel (+ 4,68 %) et un effectif de 2 200 ETP (+ 1,47 %) Sacrée niveau de perte d’argent pour les ayants-droits." />
Le 13/05/2016 à 12h42
Next INpact Next INpact
Next INpact
Le 13/05/2016 à 12h45
T’en fais pas, c’est jamais perdu pour tout le monde…
Le 13/05/2016 à 12h45
Pas vraiment, la flèche verte immédiatement à droite de la SDRM ne part pas d’une case !
Le 13/05/2016 à 12h49
Je penser aux membres de la commission de contrôle.
Le 13/05/2016 à 14h27
Brazil…
Le 13/05/2016 à 14h34
si l’etat osait, il supprimerais tout ca, et ferait une seule organisation qui collecte et redistribue. Simplification et rentabilitee. La tout le pognon est perdu en route a chaque etape.
Le 13/05/2016 à 14h52
ben non comment tu places la famille et les amis après?
Le 13/05/2016 à 15h01
Le 13/05/2016 à 15h05
L’argent n’est pas perdu pour tout le monde… et quand un organisme reçoit un reversement, personne ne sait d’où il vient initialement, quand un organisme reverse une cotisation/redevance/compensation/subvention/etc à un autre organisme, personne ne sait où va l’argent finalement : le labyrinthe de l’argent, un vrai tour d’illusionniste.
Le 13/05/2016 à 15h13
On achète la paix sociale comme cela. Personne n’a envie de protester, tout le monde garde jalousement son trésor.
D’ailleurs, c’est comme ça que fonctionne le système fiscal et le système de sécurité sociale en France (il suffit de regarder la complexité d’un bulletin de salaire ou d’un avis de taxe d’habitation).
Le 13/05/2016 à 15h31
Il faudrait qu’ils créent une Haute Institution pour chapeauter toutes les autres " />
Le 13/05/2016 à 15h40
Le 13/05/2016 à 17h11
Le 13/05/2016 à 20h23
Oui " />
SACD -> PROCIREP -> SDRM
Le 14/05/2016 à 13h46
Le 16/05/2016 à 09h02
N’oublions pas qu’il s’agit d’un schéma simplifié.
Imaginez au milieu de tout cela une repartition sur une compil entre artistes, producteurs et musiciens dont certains seraient morts.
Le 16/05/2016 à 09h04
Surtout pas cela gonflerais les chiffres du chômage et augmenterais les indemnisations a verser par la caisses des Intermittents du spectacle . Que l’on m’explique en quoi une secrétaire est une intermittente du spectacle ; par ce que la j’ai pas compris , il y a un truc qui m’échappe dans le schmilblick .
Le 13/05/2016 à 12h53
OMG
Ca ressemble à la complexité d’un montage offshore de multinationales pour faire de la fraude fiscale…
Le 13/05/2016 à 12h55
C’est pourtant hyper simple. Quand t’es à un endroit, tu reprends le chemin en sens inverse pour revenir au début " />
Le 13/05/2016 à 13h00
le schéma me fait penser au sketch des Guignols (il y a un bon siècle de cela) quand Messier explique à Lescure la place de Canal+ dans Vivendi " />
Le 13/05/2016 à 13h06
c’est un niveau du prochain Doom ??
Le 13/05/2016 à 13h13
Le 13/05/2016 à 13h22
Il y a même moyen de tourner en rond " />
Le 13/05/2016 à 13h22
Si chaque étape prélève 5% des flux qui y transitent, il reste quoi au final ?
Le 13/05/2016 à 13h26
Un shaddok n’y retrouverait pas ses petits (où est Claude Pieplu-héritiers) ? " />
Le 13/05/2016 à 13h27
Il vous faut le formulaire A 29 !
Le 13/05/2016 à 13h35
c’est la base de la prestidigitation … les ayants droit et tous les organismes qui gravitent autour ne sont qu’un merveilleux écran de fumée judicieusement entretenu pour faire absolument tout ce que l’on veut en coulisses puisque, de toute façon, personne ne parviendra à avoir de vision claire de ce qui s’y passe.
SACEM et compagnie, c’est des Sylvain Mirouf en puissance.
Les passages qui évoquent les soucis des contribuables pour comprendre l’affectation finale des droits, taxes et redevances qu’ils payent ne sont que de légers euphémismes …
Chapeau par contre pour les deux arguments cités en défense de ce montage monstrueux … aucun de ces deux arguments ne justifie le sac de nœuds qui nous est présenté.
Le 13/05/2016 à 13h36
Le 13/05/2016 à 13h36
Le 13/05/2016 à 13h45
Non, un remboursement d’impôts et Tva." />
Le 13/05/2016 à 13h48
Lol,
Quand on paye la SACEM, on doit payer la SPRE. Hors ce diagramme montre que la SACEM reverse au SPRE.
Ceux qui payent SACEM ET SPRE peuvent porter plainte? Class action?
Le 13/05/2016 à 13h51
non la SACEM va t’expliquer qu’il reverse la partie non payé à la SPRE qui reverse elle une partie à la SACEM pour que la SACEM …… (bien sur avec 5% de frais de gestion à chaque tour) et que le montant pour les artistes/auteurs est < à 0.10 fin de la boucle
Le 13/05/2016 à 13h56