L'ARCEP se lance dans l'Internet des objets avec l'ouverture d'un site dédié. Afin d'accompagner – et d'encadrer – au mieux ce marché, le régulateur s'associe à six institutions dont l'ANFR, la CNIL et l'ANSSI.
À la fin de l'année dernière, l'ARCEP dévoilait sa revue stratégique dont l'objectif était de définir, dans les grandes lignes, les enjeux et les nouvelles orientations du régulateur des télécoms. Parmi les points évoqués, il était évidemment question de l'Internet des objets. L'institution revient aujourd'hui sur ce thème avec un site dédié, qui est la suite logique d'un chantier lancé en juin 2015. But de l'opération : « partager sa démarche et ses premiers éléments de réflexion ».
Un marché en pleine expansion qui soulève de nouvelles questions
Tout d'abord, il est important de rappeler que l'Internet des objets (ou IoT) ne touche pas que les nouvelles technologies et que cela concerne de très nombreux secteurs comme l’énergie, les transports, l’automobile, l’agriculture, les assurances ou la santé. Face à cela, le gendarme des télécoms veut « s’assurer de la disponibilité des ressources rares (numérotation, adresses IP, codes réseaux, accès aux fréquences, etc) pour accompagner le développement des réseaux de l’Internet des objets ».
D'autant que ce marché est en pleine croissance (trois fois plus rapide que le marché des TIC selon l'ARCEP) et les annonces se multiplient. « En 2020, certains estiment que ce seront 15% des objets, soit 50 milliards d’objets connectés à Internet, qui génèreront un quart de toutes les données mondiales, pour un marché évalué à 7 000 milliards de dollars » indique l'ARCEP. Des enjeux importants et un secteur qu'il faut donc encadrer pour le régulateur. La révolution ayant déjà commencé depuis quelque temps, il est effectivement temps de s'y pencher activement.
ANFR, ANSSI, ARCEP et CNIL main dans la main
Pour mener à bien cette mission, l'ARCEP n'est pas seul dans cette aventure. En effet, si certaines problématiques techniques, économiques et règlementaires au cœur de ses missions, d'autres comme la protection des données, la sécurité et l'interopérabilité dépendent d'autres institutions.
Depuis le lancement du projet en juin 2015, le gendarme des télécoms s'est associé à d'autres acteurs de poids : la DGE (Direction générale des entreprises), l’ANFR (Agence Nationale des fréquences), la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés), l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), la DGALN (direction générale de l’Aménagement du Logement et de la Nature) et France Stratégie.
Une consultation publique cet été, un livre blanc à l'automne
L'ARCEP a également mené des auditions auprès d'une trentaine d'acteurs avec, par exemple, Samsung, la SNCF, Orange, Bouygues Telecom, Nest, Google, SFR, Huawei, Intel, Actility, etc. Afin de pousser plus en avant sa réflexion, le régulateur organise également des ateliers thématiques sur le sujet. Le premier se tient aujourd'hui même, sur la question de l'industrie et du transport connectés. Le 23 juin prochain aura lieu une réunion sur la ville intelligente et bâtiment connecté, tandis que le 27 juin il sera question de santé connectée.
Durant l'été, une consultation publique « portant sur un premier état de l’art ainsi que sur une ébauche de feuille de route » sera lancée, avant la publication d'un « livre blanc » cet automne.
Commentaires (27)
#1
[…] un libre blanc en automne. ? (ce message peut être supprimé).
#2
Point No 1: comment taxer ?
#3
Commentaire No 2 : comment troller ?
La taxation n’est pas le problème de l’ANFR, l’ANSSI, l’ARCEP ou la CNIL.
#4
Avec @internetofshit, je suis pas pressé d’y arriver, en 2020 " />
#5
Je suis bien content que l’état français participe “en avance” au développement de l’IoT, déjà 30 acteurs interrogés, une équipe composé de jeunes et moins jeunes. Le site est très pédagogique, bref ils partent du bon pied.
#6
L’internet des objets est une vaste opération commerciale et une escroquerie en Geekant la population et en lui faisant croire que c’est indispensable et qu’elle va vivre mieux, le tout pour le fric et la surveillance, encore et toujours.
#7
Vision un peu simpliste mais il est vrai que c’est celle qu’on nous vend en premier lieu quand on parle de l’IoT.
L’IoT veut avant tout dire l’internet des objets, pas l’internet des individus. Les secteurs qui vont y gagner sont avant tout l’énergie, le transport, la sécurité, l’assurance, l’industrie en général. Il y a un marché colossal derrière ce phénomène.
Ne pas confondre la véritable IoT, et les entreprises qui se présentent comme “IoT company” pour attirer les investisseurs, de la même manière qu’une entreprise qui rajoutait .com ou s’appelait e-entreprise pouvait multiplier par 5-7 sa valeur en bourse en ajoutant un préfixe en 2000.
Bref dire aujourd’hui, que l’IoT est une supercherie c’est comme dire en 2000 que l’internet est une supercherie. C’est vrai mais il faut souligner le contexte.
Quand au flicage, il n’y a pas une seule discussion sur l’IoT sans parler d’éthique, surveillance, protection de la vie privée etc… Donc ne va pas croire que les acteurs vont se jeter dans l’IoT aveuglément.
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#9
Si tu n’es pas d’accord avec moi, j’apprécierai que tu m’expliques pourquoi, je pensais t’apporter quelque chose d’intéressant, je me suis trompé.
#10
C’est l’heure de la sieste, re-poste dans 2 heures.
#11
J’avoue ne pas avoir bien compris (sûrement une private joke?), si tu pouvais m’expliquer, merci!
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#13
#14
Linky est vendu comme un appareil IoT mais n’en possède aucune caractéristique, comme je l’ai dit, ne pas confondre une entreprise qui surf sur la vague IoT et celle qui la fait vraiment.
Linky n’est rien d’autre qu’un capteur temps réel qui communique sur le net ses données (on fait déjà ça depuis que le wifi est devenu bon marché), ça ne suffit pas pour en faire un produit IoT, il n’y a aucune sécurisation des données, aucun filtrage, aucun avantage pour l’utilisateur (même de loin).
#15
Je suis totalement d’accord, il n’y a aucun avantage pour l’utilisateur si ce n’est augmenter sa facture (ils vont nous faire payer la puissance réactive comme les pro). Par contre le côté IoT/pas IoT je m’en fous un peu dans ce cas. Pour le chiffrement si il y en a un (AES 128 bits) mais il suffit qu’il y ai une couille dans l’implémentation et pouf… A quand le black-out général ? " />
#16
Le côté IoT c’était juste pour bien faire comprendre que ce n’était pas de l’IoT mais je comprends ce que tu veux dire.
Quand au black-out c’est une très bonne question, on n’en sait malheureusement pas assez sur le chiffrement utilisé, même si robuste, ça ne veut pas dire inviolable, le risque est quand même grand.
#17
Le chiffrment utilisé est de l’AES, le même qui est utilisé pour la navigation https.
Si tu veux t’amuser à lire la norme :https://www.itu.int/rec/T-REC-G.9903-201402-I/fr (attention plus de 200 pages !)
#18
#19
Merci, je viens aussi de voir que Linky a été pour la première fois installé en 2009. Edward Snowden a envoyé ses documents en 2013, sais-tu si la sécurité de Linky a été amélioré depuis 2009? En cherchant sur google, je n’ai aucun résultat…
#20
Bon, alors à quoi çà sert dans ce cas ?
#21
Excellente question ! Ah, si seulement l’article pouvait y répondre…
#22
A quoi sert quoi?
EDIT : grilled commentaire 21, mais ça peut pas être ça car c’est dit plusieurs fois dans l’article, il doit parler d’autre chose.
#23
Tu sais on peut dire à peu près la même chose pour tout ce qui est nouveau ou en développement.
Fallait voir la tête des gens quand on s’intéressait au wifi, ça marchera jamais, le protocole est trop compliqué, le taux d’erreur est trop grand, il faut forcément du fil.
Bref, dommage.
#24
Il me semble que la première génération de linky utilisait le G1 au lieu du G3, après pour savoir si la sécurité a été améliorée, il faut lire la norme…
#25
#26
Tu peux être plus précis, c’est quand même super vague, et ça m’intéresse, c’est un sujet que je suis de près.
Qu’est-ce qui existe déjà et où? Quelles sont les questions que tu te poses? Qu’est-ce qui ne te plaît pas dans leur démarche? Réponses précises si possible.
Un des douzes missions qu’ils ont est de : “S’assurer de la disponibilité des ressources rares (numérotation, adresses IP, codes réseaux, accès aux fréquences, etc) pour accompagner le développement des réseaux de l’internet des objets”, chacun de ces paramètres suit un code bien précis en cas d’utilisation, je pense que ça vaut la peine de vérifier que tout se passera bien.
#27
Vivement les jours sombres que toutes ces boites sombrent egalement .un gadget cest bien cest sympa mais tout ça cest trop.👹