Au ministère de la Culture, les pistes de régulation de l’impression 3D
Valois du plus fort
Le 01 juillet 2016 à 13h20
12 min
Droit
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Se tenir prêt. Voilà, en un trait, les conclusions d’un rapport sur l’impression 3D qui sera présenté la semaine prochaine au Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA). Le document dresse un état des lieux de ce secteur pour décrire spécialement les menaces pesant sur le droit de la propriété littéraire et artistique.
Ce travail avait été commandé voilà un an, presque jour pour jour, au sein de cette instance du ministère de la Culture. Dans sa lettre de mission, Pierre-François Racine, président du CSPLA, avait esquissé plusieurs thèmes d’étude, assurant que « l’impression 3D (…) démultiplie les possibilités de reproductions non autorisées d’objet ».
Que dit ce rapport ? En substance, que « l’impression directement par un particulier constitue un phénomène marginal à ce jour ». Cela tient d’abord au prix des appareils proposés aux consommateurs et aux capacités limitées. « L’inspiration s’épuise assez vite lorsqu’il est seulement possible d’imprimer des petits objets en plastique monochrome. »
Certes, il y a bien les fameux fablabs qui mettent à disposition des machines d’impression 3D, mais pour les auteurs du rapport, la grande majorité des clients « est constituée par des designers, qui utilisent les machines dans le cadre d’une activité professionnelle de création ». Quant aux services d’impression à distance, pas de doute, « la part des demandes portant sur des objets protégés par le droit d’auteur » reste confidentielle, d’autant que « l’impression 3D d’une oeuvre, même de taille réduite, reste le plus souvent plus coûteuse que l’achat de sa reproduction dans le commerce ».
Enfin, sur les plateformes d’échanges de fichiers, les contrefaçons seraient rares. « Selon Sculpteo, les objets protégés représentent environ 1 % des fichiers disponibles sur le site. L’entreprise ne reçoit qu’environ 10 notifications d’ayants droit par an ». De plus, « les plates-formes ont commencé à mettre en oeuvre des algorithmes afin d’identifier certains objets dont il est particulièrement notoire qu’ils sont protégés par le droit d’auteur (par exemple à partir de la silhouette de l’objet) ».
En somme, la copie 3D d’œuvres protégées « reste très limitée et affecte principalement le domaine des arts plastiques ». Une situation qui devrait d’ailleurs perdurer : « il est peu probable que l’imprimante 3D devienne un bien d’équipement courant des ménages à court et moyen termes. La baisse des coûts concerne surtout les machines imprimant avec du filament monomatière plastique, alors que la majorité des demandes d’impression porte sur des objets polymatières. »
De la pratique au juridique
Cependant, l’activité en question est susceptible de mettre en branle plusieurs articles du Code de la propriété littéraire et artistique, que ce soit le droit moral (droit au respect de l’œuvre, droit de paternité, droit de divulgation) que les droits patrimoniaux.
Quelques exemples ? « La réplication d’un objet à l’aide d’une imprimante 3D tombe (…) sous le monopole de l’auteur » estime le rapport. De même, « la numérisation d’un objet en 3D, qu’elle soit effectuée par l’utilisateur final ou par un intermédiaire professionnel, devrait également constituer un acte de reproduction, qui doit en principe être autorisé par l’auteur ». Quant à « la mise en ligne d’un fichier 3D sur une plateforme de téléchargement, tout comme son téléchargement, [ils] constituent des actes de reproduction et de représentation de l’œuvre ». Bref, chacune de ces étapes réalisées sans le consentement de l’auteur est susceptible d’entrainer une action en contrefaçon.
Du côté des intermédiaires en ligne, ceux qui proposent des fichiers de modèles 3D peuvent voir leur responsabilité engagée directement s’ils quittent le régime de l’hébergement, spécialement lorsqu’ils « jouent un rôle actif, qui n’est pas purement technique et est de nature à leur conférer une connaissance ou un contrôle des fichiers stockés ». Quant aux fablabs, encore eux, « la jurisprudence a (…) pu estimer que de tels intermédiaires (de photocopie notamment), en permettant de copier des oeuvres protégées, doivent être regardés comme des copistes contrefacteurs ».
Même le titulaire d’un accès à Internet à partir duquel des fichiers 3D sont propagés sur les réseaux P2P pourrait être inquiété via le mécanisme de la réponse graduée et la Hadopi. Seuls finalement les concepteurs d’imprimantes 3D semblent mis à l’écart dans cet écosystème, et encore, à condition qu’aucun juge ne considère que le logiciel embarqué n’est pas manifestement destiné à la contrefaçon (merci l’amendement Vivendi).
Que faire alors ?
Que faire de ces éléments couchés sur le papier ? Le document souffle le chaud et le froid : « l’absence de risque de contrefaçon à grande échelle à court terme en matière de propriété littéraire et artistique conduit la commission à ne pas préconiser de modification de la législation en vigueur dans l’immédiat ».
Mais cet attentisme n’est pas synonyme de passivité : « il convient d’être très vigilant sur le moyen et le long terme, car la technique de l’impression 3D permettra certainement, dans quelques années, aux particuliers d’effectuer, à des prix raisonnables, des reproductions de bonne qualité d’oeuvres protégées sans avoir toujours l’autorisation du titulaire des droits ». En somme, la révolution de la 3D à la maison risque de provoquer quelques secousses telluriques chez les ayants droit. Pour aiguiser cette vigilance, le document préconise donc plusieurs pistes.
Concevoir des mesures techniques de protection
Première d’entre elles, que les matériels d’impression ou les logiciels de numérisation en 3D soient équipés de mesures techniques de protection (MTP). Pas moins. « De telles mesures existent, sur certaines imprimantes sur papier, pour éviter la contrefaçon de billets de banque, notamment le système Eurion Constellation conçu par la société japonaise Omron. »
Ainsi, on pourrait placer dans les œuvres originales un watermark (ou tatouage numérique), invisible à l’œil, mais « identifié par le logiciel de l’appareil permettant la visualisation ou la copie de cette œuvre », afin donc d’empêcher l’impression « si elle n’est pas autorisée ». Alternative inspirée des plateformes comme YouTube : concevoir une base de données répertoriant l’empreinte des œuvres, « c’est-à-dire un codage de certaines caractéristiques de celles-ci ». Un prestataire appelé à intervenir dans la chaîne d’impression pourrait du coup « rechercher sur des sites internet s’il trouve des fichiers correspondant à cette empreinte et les signaler au titulaire de droits qui vérifie s’il s’agit d’une copie qu’il a autorisée ou d’une contrefaçon ».
Deux ou trois difficultés, dont les MTP parmi les logiciels libres
Seulement, tout n’est pas simple : d’abord, il y a des questions de coûts (qui finance la constitution de ces MTP ?). De plus, faute de réglementation mondiale, « il n’est pas du tout évident que [les fabricants] intègrent, sur la base du volontariat, de tels dispositifs fortement susceptibles de déplaire aux acheteurs de ces matériels ».
Ce n’est pas tout : « la directive 2001/29/CE précise que les États membres ne peuvent pas imposer aux fabricants de matériel d’y inclure des MTP ». En outre, cela supposerait que toutes les imprimantes soient connectées à Internet et que les MTP soient interopérables. Last but not least : « dès lors que certaines imprimantes 3D utilisent des logiciels libres (open source), il paraît difficile de garantir qu’elles incorporeront de telles mesures de protection ».
Pour autant, les auteurs du rapport ne désespèrent pas. Pour insuffler les MTP, « un premier pas consisterait à mobiliser les laboratoires et les groupes de normalisation technique pour avancer sur ce sujet, qui intéresse l’ensemble des industries. Les pouvoirs publics, en particulier le ministère de la Culture et le ministère de l’Industrie, ainsi que l’INPI, par exemple dans le cadre du Comité national anticontrefaçon (CNAC), pourraient utilement initier, voire cofinancer, les travaux sur ce thème ». De même, plutôt qu’agir en amont chez les fabricants, « on pourrait envisager de diffuser ces mesures, plus en aval, au niveau des différents intermédiaires professionnels de l’impression 3D (espaces d’impression – fablabs, services d’impression à distance). »
Du côté des intermédiaires
Autre voie soufflée à l’oreille du ministère de la Culture, des actions auprès des services de numérisation et de modélisation. « Ils pourraient prévoir l’affichage systématique d’un appel pédagogique au respect de la propriété intellectuelle et inclure dans les fichiers 3D des éléments permettant leur traçabilité (au minimum le nom et les coordonnées de leur auteur et si possible des références permettant d’identifier l’oeuvre numérisée et son auteur) ». La sempiternelle option d’une « charte des bonnes pratiques » est également proposée, elle serait ainsi gorgée d’engagements des signataires pour la défense des intérêts de l’industrie culturelle.
Chez les services de partage de fichiers 3D, le rapport envisage tout autant « des accords de coopération avec les sociétés de gestion collective concernées » afin de rêver, un jour lointain, à l’arrivée d’outils de reconnaissance automatique (à l’image de Content ID sur YouTube). « En outre, ces plates-formes pourraient afficher des rappels pédagogiques sur le respect de la propriété intellectuelle lorsque les internautes mettent en ligne ou téléchargent des fichiers 3D. »
Et pourquoi pas une once de formalisme ? Outre les systèmes de reconnaissance de contenus, les services d’impression pourraient aussi exiger « systématiquement de leurs clients un justificatif de l’autorisation préalable du titulaire de droits ». Il reviendrait alors à un juge « d’apprécier si l’opérateur a effectué un contrôle diligent de ce document et si, par suite, le critère intentionnel du délit de contrefaçon est rempli ». Pas moins…
Sur sa foulée, le document aimerait que soit accentuée la responsabilité des intermédiaires, une clause de style au CSPLA. Ses espoirs étaient nourris d’ailleurs par l’article 23 du projet de loi Lemaire. Pour mémoire, celui-ci voulait imposer aux plateformes en ligne l’obligation « d’agir avec diligence en prenant toutes les mesures raisonnables, adéquates et proactives » pour lutter contre la contrefaçon. Il faudra cependant trouver un autre tremplin juridique : la disposition en question n’a pas survécu en commission mixte paritaire.
La copie privée sur l'impression 3D
Sans trop de nuance, les auteurs soutiennent que celui qui numérise ou reproduit une œuvre en 3D peut aussi tomber sous le coup de la copie privée, si bien entendu les conditions sont remplies (à savoir copie réalisée par le particulier pour son usage privé, depuis une source licite). Du coup, en l’état, « un particulier qui effectue une reproduction en 3D sur une imprimante appartenant à un professionnel dans les locaux de celui-ci ne peut pas bénéficier de l’exception de copie privée », puisqu’il y a dichotomie entre le copiste et celui qui profite de cette duplication.
Une difficulté cependant : le droit de la propriété littéraire et artistique réserve cette exception aux seuls « supports », ce qui devrait entrainer théoriquement le non-assujettissement des technologies d’impression 3D, lesquelles en sont dépossédées. Cette contrainte avait d’ailleurs conduit le groupe socialiste au Sénat à tenter (vainement) de mettre à jour les textes pour aspirer de la redevance dans cet univers.
Les auteurs du rapport ne partagent pas l’analyse : « il nous semble qu’une telle interprétation de la directive serait excessivement littérale, dès lors que la reproduction est en réalité faite sur un support matériel (filament en plastique ou poudre dans les techniques actuelles). » Selon eux, en somme, la copie privée – et donc sa redevance – pourrait déjà se répandre sur l’impression 3D, sans toucher un poil au champ d’application de la ponction.
Cependant, l’analyse ne va pas plus loin : les pratiques étant marginales, il n’est pas proposé d’étendre la redevance à cet univers. Pour l’instant du moins. Le rapport demande en effet que soient préparées les fondations d’une telle extension, histoire d’accompagner l’évolution des pratiques. La redevance pourrait ainsi être prélevée aussi bien au regard des copies réalisées par les particuliers que celles demandées à un intermédiaire technique, à l’instar de ce qu’a décidé le projet de loi Création pour les magnétoscopes en ligne (le fameux amendement Molotov).
Dans cette logique de compensation, il esquisse donc la possibilité lointaine d’instaurer « une redevance sur les imprimantes 3D à destination du grand public » ou bien encore « d’assujettir également certains consommables utilisés par les imprimantes 3D à destination du grand public, en particulier les filaments en plastique » voire les appareils de numérisation 3D.
Développer une offre légale de l’impression 3D
En toute dernière ligne droite, le rapport préconise « que les titulaires de droits, de manière proactive, organisent le développement d’une offre légale ». Cela représenterait de nouvelles sources de revenus tout en incitant les utilisateurs à se détourner des sources illicites : « En ce sens, on peut noter que l’ADAGP s’est rapprochée de la plateforme Sculpteo dans cet objectif. Même si ces discussions ne se sont pas concrétisées à ce stade, le coût de l’impression étant souvent trop élevé pour garantir la rentabilité de l’opération, ce type d’initiative doit être encouragé. Il serait également utile que les musées et des acteurs comme la Réunion des musées nationaux – Grand Palais (RMN-GP) s’engagent encore davantage dans cette voie. »
Le rapport sera présenté et adopté le 5 juillet au Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique.
Au ministère de la Culture, les pistes de régulation de l’impression 3D
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De la pratique au juridique
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Que faire alors ?
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Concevoir des mesures techniques de protection
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Deux ou trois difficultés, dont les MTP parmi les logiciels libres
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Du côté des intermédiaires
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La copie privée sur l'impression 3D
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Développer une offre légale de l’impression 3D
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 01/07/2016 à 13h38
Je me demande si scan 3d d’une partie de mon anatomie ferait de moi un AD noyé sous une montagne de fric." />
Le 01/07/2016 à 13h39
Donc ce qu’ils qualifient d’un côté de consommable est un support quand ça les arrange " />
Le 01/07/2016 à 13h41
Je me demande bien pourquoi à chaque fois qu’une technologie sort il faille avant tout repérer les incidences sur les bénéfices des “titulaires” des droits plutôt que sur les nouvelles opportunités à développer pour faire de ce monde une meilleure place à vivre…
Et ensuite on nous dit que le droit protège mais de quoi ? D’un avenir meilleur ou d’un perte de revenu ?
Le 01/07/2016 à 13h53
Encore et toujours les mêmes histoires qui se répètent… c’est tellement lassant.
Merci pour l’article.
Le 01/07/2016 à 13h57
Article très intéressant, hâte de voir l’INpact que ce rapport aura sur la législation..
Le 01/07/2016 à 14h02
Le 01/07/2016 à 14h28
“avec une imprimante 3D on peut copier du materiel sous licence donc hop, taxe copie privée pour elles aussi”
(un jour ils arriveront à dire qu’on peut fabriquer un DD avec une imprimante 3D, donc… " /> )
Le 01/07/2016 à 14h28
…Réguler… redevance…ayants…droits…revenus.
Cinq mots indissociables en France.
" />
On peut aussi remplacer redevance par taxe.
Le 01/07/2016 à 14h34
Par ce que si tu essaies de faire un monde meilleur, des gens vont en profiter.
Si tu crée des zones sans contrôle de vitesse où les gens doivent se réguler en fonction du trafic = gros connards qui rouleront vite tout le temps = accidents mortels = zone 30.
Tu permets aux gens d’imprimer n’importe quoi en 3d librement = impression de fausses pièces de monnaie = gros impact sur l’économie = restriction sur les matières d’impression et marqueur obligatoire sur toutes impressions pour indiquer l’identité de l’imprimeur (comme un QR code en fin d’impression), si pas de QR -> amande = imprimante devant obligatoirement envoyer un mail après chaque impressions, limite des impressions 3D aux pro ou permis.
En gros à cause des gens ne respectant pas les règles = monde merdique.
Si les gens faisaient du contrôle social entre eux, peut-être qu’on rétablirait l’ordre autrement, je suis sûr que de nos jours peu de monde agirait face à un viol … alors face à quelqu’un jetant un papier dans la rue ça n’est pas gagné !!
Le 01/07/2016 à 20h52
Calculator cherche à se faire du revenu sans rien faire.
C’est la nouvelle redevance, après la RCP etla Taxe Google.
Ils taxent du vent.
Ils inventent la perte de revenu, et ensuite ils “redevencent” pour la compenser.
Le 02/07/2016 à 11h10
chut dit pas taxe sur le vent tu va leur donner des idées " />
Le 02/07/2016 à 11h14
les rapports législatives ne servent qu’a arrosé les copains, ou a s’auto-arrosé puisque souvent un parlementaire est désigné pour s’en occupé contre monnaie trébuchante, aprés tout dépend si c’est un rapport parlementaire ou d’un ministére, qui ce rappel du rapport parlementaire sur la 3D, ou l’on pouvais y lire que ct nintendo qui avait inventé la 3D, le tollé dans la communauté geek à l’époque !
Le 02/07/2016 à 11h24
Quand j’entends “régulation”, je sors mon chéquier…
Le 02/07/2016 à 14h43
D’ailleurs je me suis toujours demandé. Quand on fait imprimer un poster d’un truc dont on n’a pas les droits (genre personnage fictif célèbre). Logiquement on est même pas sensé pouvoir le faire puisque l’entreprise de reproduction devient complice de la contrefaçon. La législation des œuvres en 2D n’est-elle pas suffisante ? A quand une nouvelle réforme lors du passage à la 4D ?
Le 02/07/2016 à 17h28
Quid de la taxe copie privée déjà existante? Parce que jusqu’à preuve du contraire, l’impression 3D repose sur l’utilisation et l’échange de fichiers. Ce sont ces fichiers qui sont utilisés pour imprimer en 3D, l’imprimante 3D à elle seule n’est qu’un outil qui, sans fichiers, ne sert à rien. Or, ces fichiers sont stockés sur des supports qui font déjà l’objet d’une taxe. Vouloir taxer le fil et les imprimantes 3D est du coup illogique. Les imprimantes conventionnelles ne sont pas taxée et pour cause, elles ne contiennent aucune mémoire interne. De même que les photocopieurs (j’ai cherché et j’ai rien trouvé là dessus) et ni les cartouche (d’encre, de toner), ni le papier ne sont sujet à cette redevance. Du coup je vois mal comment ils pourraient justifier la taxation de l’impression 3D et du fil utilisé avec celles-ci.
Le 03/07/2016 à 10h54
Tu es trop pessimiste. certes, partout il y a des crétins qui profitent d’un système mal régulé ou pas clairement “borné”, encadré. Mais ce n’est pas la majorité des gens. Ton exemple sur la circulation est faux (enfin en France on croit que c’est vrai..), c’est juste que pour nous les Français, qui ne voyons pas plus loin que le bout de notre pif, on se dit tous comme des abrutis “sans régulation ça va être l’anarchie”, juste parce qu’on n’imagine pas les choses possible autrement. Sur ce point d’ailleurs, les autorités parviennent à leur fins, à force de nous rabâcher que la vitesse c’est le mal et que le code de la route c’est le bien, tout le monde -ou presque- y croit, et s’y tient globalement.
Pourtant dans d’autres pays, il y a plein d’autres façons de voir les choses. Certains pays testent d’autres solutions qui fonctionnent tout aussi bien, voire mieux parfois que ce qui se fait chez nous. Des grandes villes et des régions ont adopté le retrait intégral de toute signalisation routière. Toute. vitesse, lignes, marquages, panneaux, priorités, toutes sauf les directions des villes. Le but est simple : responsabiliser le conducteur plutôt que de le sur-guider comme un mouton débile. Et ça porte ses fruits. ça fonctionne bien, et la mortalité routière ne décolle pas, au contraire.
Bref, tout ça pour dire que, avec une once de bonne volonté et un peu d’objectivité au sujet de la nature humaine on peut parfaitement arriver à un consensus global qui permet une plus grande liberté individuelle sans pour autant restreindre les libertés communes.
Dans le contexte ici, c’est évident encore une fois, de la part de nos autruches du pouvoir, de vouloir légiférer, réguler à tout prix quelque chose de nouveau qui arrive, ils ne savent faire que ça. Et on les place d’ailleurs là où ils sont pour ça. C’est pas pour ça qu’on leur donne raison… Mais faut bien admettre que ça leur fiche la peur au ventre d’imaginer les citoyens créer eux-même leurs objets du quotidien, réparer eux-même leurs appareils dont l’obsolescence programmée à coûté des (dizaines de?) milliers d’euros en R&D à des grands fabricants, etc.
J’imagine que c’est vu comme l’émergence d’un nouveau type de marché noir potentiel et qu’ils ont peur de passer à côté.
Le 03/07/2016 à 17h26
Le 03/07/2016 à 18h52
Le 03/07/2016 à 19h17
Je préfère me reposer sur mon savoir faire, c’est plus prudent, est sûre, on n’est pas tous des professionnels." />
Le 04/07/2016 à 09h27
Je dis pas le contraire, on se comprends. Mais je pense qu’au ministère, cette différence, ils ne s’en préoccupent pas des masses. Mo = RCP. point barre.
Regarde l’exemple des GPS : la mémoire interne des GPS, elle sert à quoi ? à stocker les données de cartographie. C’est pourtant taxé au même titre qu’un iPod…
Le 04/07/2016 à 09h41
Ah nan mais je suis d’accord que s’ils peuvent taxer aveuglément, ils le feront…
Le 05/07/2016 à 12h21
L’idée que ce soit par défaut autorisé dans la volonté d’autoriser la copie privée d’objets en 3D risque de créer un véritable séisme dans le monde de la figurine et des jouets. Pourquoi acheter 10 exemplaires de figurine Games Workshop (ou autre) si j’ai le droit d’en acheter 1 et d’en faire 9 copies de sauvegarde ? Vu le prix des figs, même avec le prix élevé des consommables c’est déjà relativement rentable et ça risque de ne pas s’arranger si la qualité d’impression 3D augmente et que le prix des consommables baisse encore.
Le problème existe déjà plus ou moins puisque des copies chinoises de figurines Games Workshop sont trouvables. Mais entre une usine centralisée et de copieurs dans le monde, ça n’est pas la même échelle.