Exportation d’outils de surveillance : Bruxelles prépare une nouvelle réglementation
L'arrangement de Bruxelles
Le 26 juillet 2016 à 13h30
3 min
Droit
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L'Union européenne va-t-elle revoir l'encadrement des biens à doubles usage, ces outils technologiques qui peuvent permettre aussi de servir à la surveillance des communications ? Un texte, révélé par Euroactiv, confirme la volonté de la Commission européenne.
Dans le projet de texte révélé par nos confrères, ces biens à double usage sont ceux pouvant servir aussi bien à des fins civiles que militaires, et notamment pour permettre des faits de cyber surveillance, et donc entrainer de sérieuses violations des droits et libertés fondamentales dans le pays importateur.
La Commission aimerait en ce sens que ces opérations sensibles soient soumises à un régime d’autorisation préalable, soit parce que le bien en question a été inscrit dans une liste exhaustive, annexée, soit parce qu’une autorité compétente l’aura dénoncé auprès de l’entreprise exportatrice (article 4 du PDF).
Lorsqu’un État membre aura spécifiquement soumis à autorisation un tel outil, il aura l’obligation d’en informer les autres États membres. Et pour cause, une telle autorisation soumise dans un pays A pourrait valoir dans tous les autres pays de l’Union, et ce au profit de tous les produits jugés similaires. Les autres États membres pourraient néanmoins adresser une objection dans les dix jours afin d’espérer révoquer cette autorisation. Le projet indique néanmoins que le pays concerné pourrait alors maintenir ce contrôle dès lors qu’il en va de l'intérêt essentiel de sa sécurité nationale.
Un patchwork de normes déjà en vigueur
Ce régime en gestation viendrait dépoussiérer le mécanisme de contrôle déjà existant depuis un règlement de 2009 qui tient notamment compte des finalités du bien, en tant qu’arme de destruction massive ou en raison de l’existence d’un embargo visant tel ou tel pays (voir ce panorama). Par ailleurs, certains pays ont adopté des règles similaires, parfois volontaristes comme on peut le voir dans l’arrangement de Wassnaar (PDF), un accord entre une quarantaine d’États visant à contrôler les exportations, notamment celles touchant à l’informatique. Ajoutons l’existence de législations très spécifiques à certains États, comme on peut le voir ici ou là s’agissant de la France.
Toujours dans notre pays, sur le secteur des nouvelles technologies, après quelques flottements devant le Parlement, un avis du Bercy adressé en 2013 aux exportateurs vers les pays hors UE soumet lui aussi à contrôle les « équipements d'interception de télécommunications mobiles et de surveillance de communications sur réseau IP ». Ce régime d'autorisation ne vise cependant que les biens à double usage répondant à une série de conditions très précises, spécialement ceux calibrés pour la réalisation de l’ « exécution de recherches sur la base d'identifiants forts » ainsi que la « cartographie du réseau relationnel d'une personne ou d'un groupe de personnes ». L'intérêt d'une législation européenne unifiée sera évidemment d'éviter de créer des brèches juridiques, incitant une entreprise à s'installer ici plutôt que là, où la législation y est beaucoup plus permissive.
Exportation d’outils de surveillance : Bruxelles prépare une nouvelle réglementation
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Un patchwork de normes déjà en vigueur
Commentaires (23)
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Abonnez-vousLe 26/07/2016 à 13h45
Commence à sérieusement nous mettre des bâtons dans les roues, cette UE.
Note sur l’article, pour la énième fois, pourriez-vous s’il vous plaît ne pas faire l’amalgame entre l’Europe, un continent millénaire, et l’UE, une organisation politique corrompue d’une trentaine d’années. Merci d’avance.
Le 26/07/2016 à 13h57
Bah en même temps, la c’est clairement un palliatif aux règlement nationaux.
Un outil de surveillance est très facilement transformable en outil militaire.
Et on ne fournis pas de moyen de répression a des régime dont on ne partage pas les valeurs communes aux 2tat de l’EU (qui sont assez proche)
Même si quelques états seraient tenté de fermer les yeux si on se les fait occulter a gros coup de brouettes de billets.
Le 26/07/2016 à 14h10
En l’occurence, le terme “Europe” est couramment utilisé pour définir l’Union Européenne et pas seulement par NextInpact.
C’est le patron d’Amesys qui va raler quand on lui apprendra que son système de surveillance est plus dangereux qu’un stylo bille
Le 26/07/2016 à 14h12
Il y a une erreur dans l’actu. Le terme “outil de surveillance” est utilisé alors que le terme officiel est “outil d’export et de maintien de la démocratie”.
Le 26/07/2016 à 14h33
Le 26/07/2016 à 14h59
“Le projet indique néanmoins que le pays concerné pourrait alors maintenir ce contrôle dès lors qu’il en va de l’intérêt essentiel de sa sécurité nationale….”
c’est dommage, ça partait d’un BON sentiment, mais comme dit : “le Diable se cache dans les détails” !
Le 26/07/2016 à 15h10
Le 26/07/2016 à 15h32
Le 26/07/2016 à 15h36
C’est d’ailleurs ce qu’a fait Ben Ali en achetant du matos Amesys pour ‘circonvenir’ les dissidents tunisiens qui voulaient dissider contre lui…
Le 26/07/2016 à 15h38
Exactement : ils sont qui ? Donne moi un nom qui n’est pas ce pitre de Juncker. Sans tricher hein !
Le 26/07/2016 à 15h44
Le 26/07/2016 à 17h35
Il faut utiliser “Signaler une erreur” dans la barre d’outil (avec un ! dans un triangle, il apparaît en descendant dans la page.
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Le 26/07/2016 à 17h41
Le 26/07/2016 à 18h24
Le 26/07/2016 à 18h25
voir mon commentaire au dessus sur l’utilité de ce machin débile
Le 26/07/2016 à 18h33
j’ai oublié: non seulement j’ai mis 3 mois pour obtenir ma licence d’exportation (qui ne permet pas d’envoyer 2 fois le meme produit. une licence = une facture), mais en plus les douanes m’ont envoyé une amende.
en gros: j’ai envoyé le matos, la douane m’a dit “il vous faut une licence”, j’ai mis 3 mois pour l’obtenir, et une fois que je l’ai obtenue, la douane m’a dit “vous avez une amende car au début vous aviez envoyé sans licence.”
Merci la france.
Le 26/07/2016 à 19h56
Voila voila voila…
Le 26/07/2016 à 20h51
Le 27/07/2016 à 07h13
On exporte aussi.
Encore pire en ayant équipé sur notre matos des références utilisée par les militaires américains. (des sondes, régulateurs, … qui représente moins de 1% du produit)
Du coup, on doit avoir une licence d’exportation française et une licence américaine, ce juste pour faire de l’export en Europe.
Personne n’a jamais dit que c’était facile…
Le 27/07/2016 à 07h18
Ton raisonnement est extrêmement limité. Décevant.
Le 27/07/2016 à 09h36
Le 27/07/2016 à 09h39
D’un côté on parle de surveillance de communications, d’interceptions, de l’autre de renforcement de la sécurité des données
c’est à n’y plus rien comprendre
Le 27/07/2016 à 11h40
non personne n’a dit que c’etait facile ni meme que ça devait l’etre.
mais les produits concernés par le DU sont vraiment trop larges… que y’ai des controles sur certains produits, oui, mais sur des ordinateurs (oui un pabx est un ordinateur.) . je trouve ça vraiment très large…