Substack modérera les publications nazies sur sa plateforme

Modération or not moderation, le rrrretour

Substack modérera les publications nazies sur sa plateforme

Capture d’écran de la page d’accueil de Substack

Contrairement à ce que ses fondateurs laissaient entendre fin décembre, Substack (plateforme de gestion de newsletters) a annoncé modérer certaines publications promouvant l’idéologie nazie. Auprès de Next, des autrices qui ont quitté la plateforme ne se déclarent pas suffisamment convaincues pour y revenir.

Le 10 janvier à 08h16

Commentaires (11)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar
De toutes façons il ne faut pas se leurrer: toutes ces sociétés utilisées pour diffuser du contenu sont des sociétés à caractère commerciale. Tout tourne et tournera autour du business.

La modération et le champ d'action de celle-ci dépendra toujours des impacts financiers associés: ici c'est le départ d'auteurs et de lecteurs qui a obligé Substack a change de politique, pas une subite prise de conscience morale.

Il est donc important de rappeler que chacun est responsable de ses choix: critiquer la politique d'une plateforme mais continuer de s'y rendre ne sert à rien à part peut être se donner bonne conscience: seuls les actes comptent.

Si des plateformes trouvent un business model pour diffuser du contenu limite, haineux ou dégradant: elles continueront d'exister mais pour un "public" de niche.
votre avatar
Tipeee avait connu le même type de mésaventure, il y a quelques années. Mais récemment, j'ai été étonné de voir plusieurs steamers revenus sur Tipeee. En fait, Tipeee a un nouveau service de suivi et d'alertes des dons (tips, subs) pendant le live sur Twitch, YouTube, Facebook, etc, (ça permet au streamer de remercier en direct ses viewers et génère encore plus de tips). Ça suffit à faire la différence avec la concurrence (Patreon, Ko-fi, etc).
votre avatar
Le promoteurs de libertés individuelles ont (il me semble depuis longtemps) conclus que puisqu'on ne pouvait raisonnablement pas faire confiance aux hébergeurs de contenus, il fallait l'être sois-même. Auto-héberger (pas forcément dans son placard à la maison, hein, sur une plateforme faite pour,mais où on a les droits) a l'air d'être la seule solution pour s'affranchir de ces soucis-là.
votre avatar
La loi s'applique également à l'auto-hébergement.
votre avatar
Quelle loi ?
Celle du pays où est l'hébergement ou celle du pays où on lit les écrits quand les 2 lois sont différentes ?

Édit :
Mais de toute façon, ce n'était pas un problème légal qu'il voulait régler avec l'auto-hébergement et le sujet de l'article n'est pas non plus un problème légal (site des USA avec des utilisateurs nazis US ce qui est légal là-bas tant qu'ils ne franchissent pas certaines limites bien plus permissives que chez nous).
votre avatar
En effet (merci j'ai pas du tout été clair sur mon message).
Ce que tu règles en auto-hébergeant c'est la dépendance à une structure commerciale qui :
- ou bien ne respecte pas tes valeurs en laissant libre cours aux nazis sur leur plateforme
- ou bien, si c'est toi le nazi, risque de te couper de ton "audience" en appliquant une politique de modération à géométrie variable dépendant de l'humeur du moment, de la météo, de l'age du capitaine, voir même de la loi (et ça n'est pas qu'ironique, on a vu à quel point c'était galère et celles et ceux qui gèrent des instances Mastodon, même petites, savent que c'est pas facile).

Et de toute façon l'auto-hébergement te permet aussi et surtout de ne pas subir l'emmerdification de la plateforme (enshittification au sens de Cory Doctorow).

J'ai pas abordé le coût (financier, technique, charge mentale,etc...) de faire ça soit même. Il est conséquent.
votre avatar
"une structure commerciale qui : ou bien ne respecte pas tes valeurs en laissant libre cours aux nazis sur leur plateforme"

Tu as sûrement voulu dire "une structure commerciale qui applique la loi en ne laissant pas des nazis libres d'exposer leur idées chez elle" ? Ces fautes de frappe, un vrai fléau, c'est triste :(

L'auto-hébergement ne change rien: les propos nazis sont tout aussi illégaux, peu importe que ce soit hébergé chez toi ou chez XYZ.
votre avatar
@fred42 C'est une très bonne question. Que la loi du pays d'hébergement s'applique, c'est évident, mais déterminer si la loi du pays de consultation s'applique aussi, c'est plus compliqué à mettre en oeuvre en effet.

A la limite, en rendant le contenu inaccessible dans le pays en question (autrement on devrait tous suivre les lois émises par les pires dictatures), mais on sait le caractère très inefficace des mesures de blocage.
votre avatar
En théorie les 2 lois s'appliquent.

Mais quand la loi du pays d'hébergement est plus permissive que la loi du pays de consultation, ça devient compliqué.

Pour faire obliger par la justice l'hébergeur dans son pays, dans les accords internationaux, il faut que la loi du pays de consultation existe dans les même termes dans le pays de l'hébergeur. C'est donc problématique dans le cas où l'hébergeur est aux USA et la consultation en Europe quand il s'agit de la liberté d'expression (au sens des USA, donc très large y compris pour des propos soutenant l'idéologie nazi).

On ne pourra jamais faire interdire la publication de tels propos sur une plateforme US. Il reste alors 2 solutions :
- si l'hébergeur a une présence dans l'UE (c'est le cas de tous les gros GAFAM et autres), on a une décision de justice (ou administrative) qui interdit que le contenu illégal soit accessible et l'hébergeur fait du géo-blocage (par les IP) et c'est l'entité présente dans l'UE qui est obligée d'appliquer la décision.
- si l'hébergeur n'a pas de présence dans l'UE, le seul blocage possible est celui qui s'impose aux Fournisseurs d'accès à Internet voire moteurs de recherche. On sait ces mesures sont contournables (mais cela ne les rend pas inefficaces comme tu le dis : plein de gens ne savent pas les contourner ou ne font pas l'effort de le faire). On a vu récemment apparaître des demandes aussi auprès des principaux fournisseurs de service DNS, ce qui va fortement renforcer l'efficacité de ces décisions, tout le monde ne pourra pas héberger son serveur DNS chez lui.
votre avatar
Merci pour l'article. On en revient toujours à un souci de non modération car, je cite, "ça rapporte du fric". Il n'y a donc qu'une réponse à apporter à ce genre de plateforme : leur retirer nos fonds, les quitter. Il n'y a que l'argent qui fait bouger des entités de toutes manières. Ce, sur un court terme hélàs car cela ne dure jamais.
votre avatar
Donc en gros tu approuves le principe selon lequel une majorité peut faire du chantage (au porte-monnaie) pour provoquer la discrimination d'une minorité. Et tu penses que tu es plus vertueux que ceux qui le font de façon autoritaire.

Substack modérera les publications nazies sur sa plateforme

  • Moins de remous en France

  • Substack tente d’abord la non-intervention

  • Une multiplicité d’acteurs

Fermer