Encore une journée chargée pour SFR. La CGT organise aujourd'hui une grève, tandis que le conseil municipal de la mairie de Saint-Denis (où se trouve le Campus de l'entreprise) distribue des tracts aux employés afin de réaffirmer « sa solidarité et son soutien aux salariés de SFR ».

Aujourd'hui, la CGT organise une journée d'action et de grève chez SFR, qui fait suite à celle du 6 septembre. Le syndicat espérait fédérer d'autres organisations, mais force est de constater que ce n'est pas le cas. En cause, « les suppressions d'emplois, les fermetures de boutiques et autres externalisations » prévues par le groupe (voir notre analyse de l'accord New deal).

La ville de Saint-Denis, qui a déjà apporté son soutien aux salariés début septembre, s'est décidé à le renforcer comme évoqué dans un tract diffusé ce matin aux employés, dont nous avons pu obtenir une copie. Car cela fait maintenant trois ans que la marque au carré rouge a ouvert son Campus à Saint-Denis qui devait alors « incarner le renouveau et marquer une étape clé dans l’histoire de l’entreprise », selon les propres mots de l'entreprise.

Et alors que des rumeurs sur un prochain déménagement allaient bon train, les choses se précisent un peu avec la présentation aux syndicats d'un document de travail évoquant « un projet d’emménagement de SFR à place Balard qui pourrait être envisagé à horizon 2018 », comme le rapporte le Parisien.  L'occasion de placer au sein des mêmes locaux les médias de l'entrerprise et son activité de FAI, le tout à quelques mètres de l'Hexagone du ministère de la Défense.

Pour l'opérateur, il ne s'agit pour le moment qu'une « information-consultation ». Pour d'autres par contre les changements seraient plus rapides : « Les techniciens et conseillers du service client de SFR — 150 personnes environ — doivent migrer, dès l’an prochain, à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) » indiquent nos confrères. Le départ des employés de SFR sera certainement un coup dur pour la ville de Saint Denis qui a donc décidé de se mobiliser un peu plus.

Dans son tract, elle explique que son conseil municipal « a voté à l'unanimité un vœu de soutien aux salariés de SFR en lutte pour la sauvegarde de leur emploi et l'amélioration de leurs conditions de travail » jeudi dernier. La ville demande à l'opérateur de renoncer à son plan de départs volontaires ou, à défaut, d'informer le conseil municipal du nombre exact d'emplois « détruits » dans sa ville, et de préciser l'avenir qu'elle réserve à son Campus.

La mairie demande également au gouvernement d'empêcher SFR de « se séparer de 5 000 salariés » et d'exiger le remboursement des sommes versées à l'entreprise au titre du Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi (CICE). Enfin le conseil municipal veut mettre en place « un observatoire départemental sur les conditions d'utilisation du CICE ».