Bientôt une application officielle pour signaler une prise d’otage ou un attentat ?
Poivre et cell
Le 19 janvier 2017 à 10h10
3 min
Logiciel
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Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, vient de confier à un parlementaire que le gouvernement réfléchissait à l’introduction de dispositifs d’alerte « remontants ». L’idée : permettre notamment à des personnes victimes d’une prise d’otage de prévenir les forces de l’ordre avec plus de discrétion qu’un appel vocal.
En dépit des loupés de l’application SAIP (avertissement tardif lors du drame de Nice, fausse alerte à Paris courant septembre...), l’exécutif reste convaincu de son choix. « Les services de l'État se sont appuyés sur les conclusions d'un rapport inter inspections » pour éclairer leur décision, se justifie Bruno Le Roux dans une réponse à une question écrite du député Julien Aubert.
« Le choix de développer une application mobile s'est imposé au regard de l'étude des gains attendus de chacune des solutions alternatives, à savoir le cell-broadcast et le SMS géolocalisé » poursuit l’intéressé. Alors que son prédécesseur, Bernard Cazeneuve, s’était opposé à l’envoi de textos dans certaines zones sans avancer d’arguments, Bruno Le Roux se montre quant à lui un peu plus disert : ces deux options « n'ont pas été retenues dans l'immédiat du fait des nombreuses contraintes qu'elles présentent, lesquelles surpassent les bénéfices pouvant en être attendus », soutient-il.
Ces pistes ne sont pas pour autant « totalement écartées », ménage-t-il. Le député Luc Belot, qui milite depuis des mois auprès de la Place Beauvau pour que l’on introduise des SMS géolocalisés, nous confiait néanmoins il y a peu que les discussions avec le gouvernement étaient au point mort. Dans une précédente réponse écrite, le ministre de l'Intérieur avait insisté sur les « défauts d'ordre opérationnel » de cette solution (risque de saturation des réseaux notamment).
L’exécutif réfléchit à une éventuelle « application 17 »
Bruno Le Roux annonce surtout que la possibilité « de compléter de tels dispositifs par d'autres visant l'alerte « remontante » fait actuellement l'objet d'études ». Objectif ? « Permettre à nos concitoyens de signaler aux services de sécurité ainsi qu'aux services d'urgence tous les faits nécessitant l'intervention de ces derniers ou leur permettant de davantage circonscrire le champ d'une menace ou d'une crise dont ils sont déjà informés et ainsi de faciliter les conditions de l'intervention ».
En clair, l’application SAIP pourrait être modifiée de telle sorte qu’il deviendrait possible de lancer l’alerte plutôt que de la recevoir uniquement. Autre piste imaginable : la création d’une application dédiée, comme l’avait suggéré le juriste Nicolas Poirier. L’enjeu est double, nous expliquait-il au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 : « que ce signalement soit pris en compte instantanément par les forces de police pouvant intervenir à proximité et qu’il puisse se faire silencieusement pour ne pas compromettre la sécurité de celui ou celle qui en est l'auteur puisque sa vie ou son intégrité physique peuvent être en jeu » (en cas de prise d'otage notamment).
Le ministre de l’Intérieur précise enfin que l’application SAIP a été téléchargée plus de 700 000 fois à ce jour – à 58 % via l’AppStore et 42 % sur Google Play, les Windows Phone n’étant toujours pas « éligibles ». Le tout pour un budget qui a dépassé les 400 000 euros, comme l’a récemment révélé la procédure « CADA » engagée par un citoyen (voir ici).
Bientôt une application officielle pour signaler une prise d’otage ou un attentat ?
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L’exécutif réfléchit à une éventuelle « application 17 »
Commentaires (30)
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Abonnez-vousLe 19/01/2017 à 10h49
Le 19/01/2017 à 10h56
Ce temps, ces ressources humaines, cet argent, dépensés à des conneries… y a pas plus important… J’en ai marre de ces conneries
Le 19/01/2017 à 11h25
Pour me joindre à d’autres, j’ai du mal à comprendre l’intérêt.
Déjà sachant qu’on peut envoyer un SMS, un “chat” à un ami, etc. et que la police peut-être prévenue rapidement même indirectement. De plus, dans un cas comme le Bataclan, je me demande si quelqu’un aurait eu l’idée de se saisir de son mobile alors que la première pensée c’est de sauver sa peau (bien sûr dans un 2e temps pour ceux qui se sont réfugiés ailleurs, prévenir les autorités). Le temps que la police/RAID/GIGN intervienne, le plus gros du mal aura été fait, il me semble.
Et enfin, une telle application pour un évènement qui reste aussi rare, ça donne à penser que ça va régulièrement servir, sympa l’idée.
Je serais curieux de voir le rapport mentionné au début de l’article.
Le 19/01/2017 à 11h48
En effet, j’ai pensé la même chose : pourquoi réinventer le 114 qui existe depuis toujours ?
Le 19/01/2017 à 12h12
Le 19/01/2017 à 12h21
Ton fameux ami ne sera peut être pas dispo pour transmettre ton alerte à la police. Et il n’aura pas forcément toutes les informations en main ce qui nécessitera des allers retours entre les victimes, l’ami en question et la police.
Je pense qu’en soit l’idée n’est pas si mauvaise, le soucis réside dans sa restriction en terme d’utilisation. Je verrais bien cela s’étendre à toutes les situations d’urgence notamment pour des raisons d’accessibilités (certaines personnes sont en incapacité de parler, ou difficilement) mais aussi parce que d’autres situations peuvent aboutir à un besoin de silence pour prévenir les forces de l’ordre (je pense à si on est témoin d’une agression par exemple).
Car des situations de prises d’otage, ou d’attentats s’il y en aura certainement, ce n’est pas assez courant pour justifier un tel service. Il faut généraliser cette approche je pense.
Le 19/01/2017 à 12h34
Je ne suis pas d’accord avec l’introduction de l’article. Il y a bien eu une “fausse alerte” à Paris en septembre, mais l’application a justement bien fait son boulot…
Le 19/01/2017 à 12h51
Le 19/01/2017 à 13h19
Il y a un nouveau copain dans les application mobile ? Déjà 400 000€ pour la précédente appli on se demande combien va couter celle la
Le 19/01/2017 à 15h27
Vu que l’avenir est à l’état d’urgence permanent, à la répression et la “policiarisation”, le plus simple ne serait-il pas que chaque citoyen fasse partie des forces de l’ordre ?
Le 19/01/2017 à 15h38
Tout à fait, suffit d’envoyer le # qui va bien dans cette appli pour rediriger en direct à la tv le flux périscope. " />
Le 19/01/2017 à 15h48
Encore faudra-t-il avoir du réseau…
Et la promotion d’urgence 114? (avec une simple connexion SMS)
Le 19/01/2017 à 16h11
Le 19/01/2017 à 16h59
Pas con, il y a plein d’information qui pourront être remontées :
Le 19/01/2017 à 18h47
Le 19/01/2017 à 19h18
Le 19/01/2017 à 10h12
Un simple coup de fil n’est pas suffisant?" />
Le 19/01/2017 à 10h15
Et Qwidam, c’est pas fait pour les chiens…
http://www.qwidam.com/
Le 19/01/2017 à 10h15
A utiliser en fin de soirée arrosée pour un effet garantie!
Le 19/01/2017 à 10h16
L’idée : permettre notamment à des personnes victimes d’une prise d’otage de prévenir les forces de l’ordre avec plus de discrétion qu’un appel vocal.
Qu’est-ce que tu n’as pas compris dans cette phrase ?
Le 19/01/2017 à 10h16
Le pire serait d’être abonné Free Mobile en itinérance et de voir la page ne pas se charger jusqu’au timeout… Ce qui est probablement arrivé au Bataclan à en croire certains qui parlaient de : “difficultés d’accès à certains réseaux mobiles”.
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Le 19/01/2017 à 10h23
Le 19/01/2017 à 10h25
Le plus simple ce serait une appli à mettre sur le smartphone du terroriste pour prévenir BFMTV qu’il est en train de commettre un attentat.
Le 19/01/2017 à 10h29
Depuis quand un sms est “un coup de fil” ?
Je ne faisais que répondre à sa question en citant l’article. Je n’ai porté aucun jugement de valeur sur le choix des différentes solutions possibles.
Le 19/01/2017 à 10h33
Le 19/01/2017 à 10h33
Penser en premier au passant qui assisterait à la prise d’otage ou l’attentat, dans leurs cas plus simple de passer un coup de fil que de pianoter sur une appli qui ne sera utilisé au mieux que la semaine des 4 jeudis.
Dans le cas des victimes faut voir si ils disposeront d’un moyen de communication.
Le 19/01/2017 à 10h37
Une appli, alors qu’il sufit d’envoyer un tweet à BFMTV ?
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De plus, ils ont pensé aux faux positifs ? Il se passe quoi si on envoie le GIGN pour rien ?
Le 19/01/2017 à 20h43
Un SMS ne permet pas de géolocaliser précisément l’émetteur, d’autant plus s’il panique ou qu’il ne sait pas il où est. Écrire un SMS, c’est long et pas discret. En plus, l’application pourrait être près renseignée avec le nom du propriétaire du téléphone, et envoyer toutes ces infos à un serveur centralisé en deux clics : “incendie” puis “je confirme”. Un peu comme on peut signaler des bouchons ou des accidents sur Waze.
Le 20/01/2017 à 07h33
Le 20/01/2017 à 08h15