Afin d’améliorer l’information des consommateurs, les opérateurs de téléphonie mobile devront proposer d’ici six mois des cartes permettant de connaître avec davantage de précision le niveau de services auxquels leurs clients sont censés avoir accès (« couverture limitée », « bonne couverture », etc.). L’Arcep republiera ensuite ces informations en Open Data.
Au travers d’un arrêté publié vendredi 20 janvier au Journal officiel, la secrétaire d’État au Numérique, Axelle Lemaire a approuvé l’introduction de ces nouvelles obligations édictées par l’Arcep, le gendarme des télécoms, et qui étaient en gestation depuis plusieurs années du fait notamment de la loi Macron et de la pression d'élus locaux. Celles-ci reposeront sur les opérateurs de téléphonie mobile (y compris les « MVNO », les opérateurs virtuels de type Prixtel ou Auchan Télécom) dès lors que leur chiffre d’affaires annuel dépasse le million d’euros, hors taxe.
Deux cartes distinctes, une pour les communications, l’autre pour la data
Dans le prolongement de ce qui se fait actuellement, Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange, SFR... seront dorénavant tenus de publier « dans un outil cartographique en ligne » :
- Une carte de couverture relative aux communications « voix » et par SMS.
- Une carte de couverture relative à l’échange de données (« data »).
Ces cartes proposées sur les sites respectifs des opérateurs concernés auront vocation à être « suffisamment précises pour constituer une information pertinente sur un fond de plan jusqu'à une échelle 1 : 50 000 ». La décision homologuée par le gouvernement prévoit surtout que le public devra pouvoir obtenir une information sur sa couverture « grâce au renseignement d'une adresse, à un positionnement manuel (ou clic) sur l'interface cartographique et à une option de géolocalisation ».
Autrement dit, chacun sera normalement en mesure de savoir en quelques clics quelle couverture tel opérateur lui propose à son domicile, au travail, etc.
Une meilleure information pour le public
Pour que ces services soient lisibles par le plus grand nombre, les acteurs de la téléphonie mobile auront à livrer des niveaux de couvertures, assortis de messages de type « Vous devriez pouvoir téléphoner et échanger des SMS à l'extérieur des bâtiments dans la plupart des cas, mais probablement pas à l'intérieur des bâtiments » (voir ci-dessous).
Jusqu’ici, explique l’Arcep, les opérateurs étaient simplement tenus de préciser « la possibilité, en un point donné, de bénéficier des services, à l'extérieur des bâtiments, que ce soit pour le service de radiotéléphonie mobile (voix et SMS) ou celui de données ». Un système trop « binaire » aux yeux de certains (ça capte/ça ne capte pas), et surtout peu fidèle aux divers aléas pouvant affecter la qualité de la réception : épaisseur des bâtiments, qualité du terminal, éloignement de l’antenne, etc.
De ce fait, les opérateurs devront désormais insister sur le fait que leurs informations étant simulées de manière informatique, « il est donc possible que certaines imprécisions existent ». Avant d’expliquer que « la couverture à l'intérieur des bâtiments peut être altérée en fonction des matériaux de construction utilisés, la présence de fenêtres et la localisation du téléphone à l'intérieur du bâtiment » ou que des variations peuvent intervenir « en raison de nombreux facteurs : la saison, les conditions météorologiques, le nombre d'utilisateurs, l'apparition d'un obstacle... »
Bref, il s’agira de bien faire comprendre aux consommateurs que chaque carte reflète « une estimation moyenne de la couverture à l'intérieur des bâtiments, qui peut, dans certains cas, être moins bonne ».
Des contrôles aux frais des opérateurs
Pour que les acteurs de la téléphonie mobile évitent de « surestimer » leurs services, les informations qu’ils fourniront devront « être cohérentes avec la réalité du terrain », prévient l’Arcep. Chaque opérateur pourra ainsi faire l’objet de campagnes de mesures en vue de vérifier la fiabilité de ses cartes. Le gendarme des télécoms se voit autorisé en ce sens à désigner « un ou plusieurs prestataires externes et indépendants », lequels seront directement et intégralement rémunérés par l’opérateur contrôlé. Le protocole de vérification se trouve en annexe de la décision (voir ici, en bas de page).
Signalons au passage que la date de mise à jour de chaque carte devra être précisée – sachant que celles-ci devront être actualisées au minimum tous les trois mois.
Mise en Open Data
Enfin, en application de la loi Numérique du 7 octobre dernier, les opérateurs seront tenus de transmettre leurs cartes de couverture à l'Arcep, « dans un standard cartographique exploitable (SIG) ouvert et aisément réutilisable », afin que l’autorité puisse republier ces données en Open Data. Cette réforme permettra « la réappropriation et la comparabilité de ces données de couverture » explique l’institution, qui laisse ainsi entrevoir l’apparition d’une « carte géante » compilant les niveaux de couverture de l’ensemble des opérateurs.
En attendant que ces dispositions entrent pleinement en vigueur – au 20 juillet 2017 en métropole, et « au plus tard » au 1er juillet 2018 en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à Mayotte, à la Réunion, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon – , rappelons que le gendarme des télécoms publie quelques données dans la section « Open Data » de son site Internet.
Commentaires (18)
#1
Enfin !! Ce n’est pas trop tôt. Depuis le temps qu’ils nous disent « mais si vous capté dans votre commune » et que tu ne capte rien.
#2
Le souci est surtout qu’une commune a une grande surface, en kilomètres carrés, et que jusqu’ici la précision permet à des opérateurs de dire que si-si, ça capte dans votre commune, puisque quand vous êtes sur un des deux hectares du champ qui est tout au bout là-bas il y a une barre en EDGE !
#3
Dans ma commune, je suis obligé d’aller dans la forêt pour capter la 4G.
C’est peu commode pour communiquer, surtout vu les températures actuelles
#4
Ça va changer de la myhtomanie de Bouygues. Ils ont des cartes du futur avec des zones qui seront couvertes dans six mois.
😅😅
#5
#6
Avec un peu de chance chez Orange ils arrêteront d’indiquer que je suis en couverture 4G alors que j’ai la 3G/3G+ depuis seulement 1⁄2 mois dans mon bled " />
#7
Pourquoi ils ne proposent pas une carte extérieur et intérieur, je m’explique parfois ils indiquent 4G couvert dans cette rue mais quand on rentre dans un immeuble on passe en 3G
#8
Ça dépend aussi de la sensibilité du téléphone. Le Nexus 5 par exemple capte moins bien que beaucoup d’autres appareils.
#9
Mouais, c’est gentil de se soucier de la couverture. Mais il faut voir ce qu’offre réellement le fournisseur.
Parti de chez free, le débit était toujours lamentable (0,30 mb/sec, ouvrir une page un calvaire, jamais vu la 4G).
Conjurant x, en général aux alentours de 9-10 mb/sec (14 en 4G)
// J’ai effectué les tests au même moment sur les deux (+ même appareil), à différentes localisations, et la puissance des antennes étaient similaire entre les deux opérateurs).
Parce que oui, techniquement pour free je suis très certainement en zone “très bien” couverte. Mais ce qui es fourni es juste risible pour que ce soit utilisable.
#10
Edit trop tard pour corriger la pelletée de fautes ^^’
#11
Tu réponds à ta question: ca dépend de l’immeuble.
#12
La couverture mobile : un gros échec de l’Europe qui a voulu libéraliser totalement le marché des telecoms. On se retrouve avec un gendarme en France, l’ARCEP, qui ne participe aucunement aux stratégies des entreprises privées sur l’aménagement du territoire, en fonction par exemple des statistiques de l’INSEE, et des volontés politiques.
Par ailleurs, l’aberrance d’une telle absence de gouvernance par une instance publique dans les réseaux mobiles, c’est la redondance de ces réseaux : chaque ville est couverte par des réseaux différents, redondance d’infrastructures et d’antennes, quasiment aucune mutualisation.
C’est un peu comme si chaque entreprise proposant des services en électricité construisait chacune son propre réseau électrique, au lieu d’en avoir un seul cohérent, comme celui initié par EDF, chaque entreprise de transport ferrovière disposait de sa propre voie ferrée pour un même trajet… Aberrance totale.
Et après, l’ARCEP s’évertue à faire son gendarme et à dicter ses normes.
Enfin, un autre abérrance, pour réduire les coûts de modernisation du réseau mobile, les entreprises s’affranchissent de cabler en fibre et utilisent en excés les faisceaux hertziens pour relier entre elles les antennes en très haut débit, ceci même en zone dense comme à Paris : https://carte-fh.lafibre.info/
C’est tout simplement le signe d’un manque total de réflexion et une politique guidée par les coût les plus bas.
#13
Y a la 3G dans le métro (parisien) ? " />
Bah merde, ptet sur la ligne 2 -en extérieur- " />
#14
A la base ça ne concernait peux être que la partie vocale et non la data (néanmoins sans les relais un simple appel ne passerait probablement déja pas).
Pour la 3g/4g dans le doute j’ai vérifié avant de répondre
http://scope.ratp.fr/couverture-3g4g-ratp-scope-fait-le-point/
Donc oui, 3g et 4g dans le métro parisien… Apres ca donne quoi, aucune idée et comme je ne suis pas de Paris, ça ne me concerne pas franchement.
#15
Une petite partie du réseau est en 2g/3g/4g, le reste est encore en 2g saturée dès qu’il y a un (petit) peu de monde dans le métro. Normalement tout aurait déjà dû être converti mais bon ça retarde depuis longtemps.
#16
La plus réglo des cartes actuelles c’est Orange ensuite Free, SFR et Bouygues.
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#17
Les opérateurs sont libre de faire ce qu’ils veulent donc, ils peuvent donc mutualiser leurs antennes s’ils le veulent, ce qui n’est pas le cas…
C’est pas la faute de l’Europe, facile de crasher dessus. On peut dire merci quand meme vu qu’ils ont énormément fait baisser les coûts téléphoniques à l’étranger…
#18