Iliad, la maison-mère de Free, vient de publier ce matin ses derniers résultats annuels. 2016 aura été un bon cru pour l'opérateur qui revendique la 2e place en nombre d'abonnés sur le marché fixe, mais continue de patiner loin derrière Orange côté FTTH.
Les résultats des quatre grands opérateurs se suivent et ne se ressemblent pas. Après Bouygues Telecom et Orange le mois dernier, c'est au tour d'Iliad (la maison-mère de Free) de montrer ses chiffres pour 2016. SFR doit suivre dès demain, il sera alors temps de faire le point sur la position de chacun d'eux sur le marché.
Jusqu'ici, tout va bien
Pour Iliad, l'exercice 2016 aura été plutôt faste. Le chiffre d'affaires de l'opérateur s'établit à 4,72 milliards d'euros sur l'année, une valeur en hausse de 7 % par rapport à 2015. Iliad se félicite d'avoir connu une croissance plus importante que l'an passé, où elle n'était que de 6 %, tout en précisant que la dynamique enregistrée sur le dernier trimestre est encore plus favorable (+ 8,6 %).
Le fixe reste le principal pourvoyeur de revenus avec 2,69 milliards d'euros sur l'année, en progression de 3,6 %, même si le plus gros morceau de la croissance du groupe est à mettre à l'actif de son réseau mobile. Celui-ci a vu son chiffre d'affaires grimper de 11,7 % sur un an, pour atteindre 2,04 milliards d'euros.
Côté EBITDA, Iliad annonce 1,675 milliard d'euros, soit une marge de 35,5 %, en hausse de 1,7 point sur un an. À titre de comparaison, Orange (dont la structure de coûts reste très différente) se situe plutôt à 31 %, contre 37,1 % pour SFR (sur le seul troisième trimestre). Iliad se situe donc plutôt dans la moyenne de ce point de vue.
Le résultat net s'établit quant à lui à 402,7 millions d'euros, en hausse de 20,2 % sur un an. Parallèlement, les charges d'impôt d'Iliad sont restées stables, autour de 245 millions d'euros. L'endettement est aussi resté immobile, à 0,98x son EBITDA annuel, contre 4,0x pour SFR par exemple.
Des objectifs optimistes pour 2020
Le groupe compte néanmoins viser plus haut à l'avenir et s'est fixé un objectif de 40 % de marge d'EBITDA, pour ses activités en France, d'ici fin 2020. Pour y parvenir, Iliad compte jouer avec plusieurs leviers. D'abord, avec la baisse des charges liées au contrat d'itinérance signé avec Orange, ce qui passe nécessairement par l'amélioration du réseau propre à l'opérateur.
Ensuite, Iliad compte faire en sorte d'améliorer son « mix » d'abonnés mobiles, c'est-à-dire de faire grimper la part de ses clients disposant de son offre à 19,99 euros par mois. Une migration qui devrait se faire progressivement selon l'opérateur, du fait des « usages croissants de l'Internet mobile au quotidien ».
Free affirme être le deuxième opérateur fixe en France
Du côté de l'Internet fixe, Free déclare avoir recruté 247 000 nouveaux abonnés (net de résiliation) en 2016, ce qui porte son total à 6,385 millions de clients. Un chiffre qui fait dire à l'opérateur qu'il est désormais le « premier opérateur alternatif » dans ce domaine en France, devant SFR et derrière Orange, ce qui est techniquement le cas depuis bientôt six mois.
Il faudra attendre demain et la publication des résultats d'Altice pour en avoir le cœur net, mais au troisième trimestre, la marque au carré rouge ne comptait que 6,159 millions de clients avec une forte tendance baissière. SFR a, pour rappel, perdu 193 000 clients entre fin septembre 2015 et fin septembre 2016.
Du côté de l'ARPU, Iliad note un léger rebond, principalement expliqué par le lancement de l'offre TV by Canal Panorama. Celle-ci regroupe un abonnement Freebox Revolution et un bouquet de 50 chaînes pour 39,99 euros par mois, grâce à un astucieux système de remises de couplage, à la TVA variable. Un système que l'on avait déjà pu observer chez SFR.
L'ARPU de Free sur le fixe s'établit ainsi à 34,70 euros au 31 décembre 2016, contre 33,50 euros trois mois plus tôt et 34,50 euros fin 2015. L'offre est donc venue gommer la baisse survenue du fait de la multiplication des promotions Freebox Crystal à 2 euros par mois. À ce sujet, Iliad explique que ces offres sont proposées « de manière ponctuelle et dans une logique de réutilisation du parc de box déjà existant ».
Il faut dire que pour le fournisseur d'accès, l'opération reste intéressante de ce point de vue. Ces boîtiers mis à disposition des clients reviennent en effet bien moins cher. En effet, selon Free il est question de « plusieurs dizaines d'euros » pour la Crystal, d'environ 160 euros pour la mini 4K et de 280 euros pour la Révolution
Le FTTH progresse mais reste le parent pauvre
Concernant la fibre, Free est encore loin de rattraper son partenaire Orange, avec qui il cofinance certains déploiements en zone moins dense. Ce contrat a contribué au passage de 2,5 millions de prises raccordables fin 2015 à 4,4 millions fin 2016, sot 400 000 de plus que l'objectif initialement fixé pour cette date. La clientèle ne progresse toutefois pas encore dans le même ordre de grandeur.
Free revendique ainsi 310 000 clients FTTH au 31 décembre, soit environ 100 000 de mieux sur un an et 45 000 de plus sur les trois derniers mois. Pendant ce temps, Orange compte plus de 1,4 million d'abonnés à la fibre et reste très largement en tête dans ce domaine (voir cette analyse de l'Arcep sur le très haut débit).
Les objectifs fixés par Iliad en termes de développement de l'activité FTTH sont plutôt timides. L'opérateur s'attend à recruter 200 000 abonnés supplémentaires d'ici la fin 2017, pendant que son principal concurrent a signé 492 000 clients sur cette technologie rien qu'en 2016, dont 145 000 sur le seul quatrième trimestre. Sur le moyen terme, Free espère atteindre un rythme de croisière autour de 300 000 à 500 000 abonnés fibre par an grâce à « l’ouverture progressive de la commercialisation des offres FTTH de Free en dehors des zones très denses ».
Au niveau des raccordements, les objectifs du « premier opérateur alternatif de France » restent inchangés, avec 9 millions de prises à l'horizon 2018 et 20 millions d'ici fin 2022.
Poursuite des efforts sur le mobile
Côté mobile, Free assure avoir réalisé une « année record » concernant le déploiement de son réseau 3G, qui compte un peu plus de 2 400 sites supplémentaires par rapport à l'an dernier. De quoi lui permettre de couvrir ainsi 89 % de la population avec cette technologie, et de prendre ainsi une avance confortable sur son obligation de 90 % au 12 janvier 2018, fixé par l'État.
Le taux de couverture en 4G atteint quant à lui 76,4 %. Ces valeurs devront toutefois être contrôlées sur le terrain par l'Arcep avant d'être prises pour argent comptant. L'extension du réseau est notamment due à l'aménagement de 3 300 sites 4G pour arroser leurs environs en 1 800 MHz.
L'opérateur espère finaliser la migration des sites 1 800 MHz d'ici fin 2018, tout en essayant d'atteindre un total de 12 000 sites actifs, soit 3 500 de plus qu'aujourd'hui. Ceci devrait lui permettre de porter sa couverture 4G à 85 % de la population. Pour rappel, Bouygues Telecom revendiquait déjà un tel taux au début de l'année, contre 88 % pour Orange.
La clientèle elle, continue d'affluer, Free revendique plus d'un million de nouveaux abonnés, net de résiliation, sur l'ensemble de 2016, sans plus de précision sur le score réalisé sur le dernier trimestre. Le total atteindrait donc 12,7 millions de clients, dont 5,9 millions exploitant son réseau 4G.
Sur les derniers recrutements, Free affirme avoir comptabilisé 75 % d'abonnés à son offre la plus chère. Habituellement, l'opérateur ne communique pas sur ce taux, mais semble avoir changé son fusil d'épaule maintenant que ce chiffre est devenu très largement favorable. Dans un diaporama présenté à ses actionnaires, Iliad déclare que désormais, près de la moitié de son parc de clients mobiles a souscrit à son offre à 19,99 euros par mois.
Un dernier point sur l'Italie
Dernier point important pour l'opérateur, son arrivée sur le marché italien. Iliad attend beaucoup de cette nouvelle opportunité, ce marché ayant des caractéristiques très différentes de la France. Trois grands groupes se partagent chacun entre 29 et 33 % de la clientèle, laissant des miettes à quelques acteurs de petite taille.
Sur les 97 millions de cartes SIM actives dans le pays, un très grand nombre, environ 75 %, sont liées à des offres prépayées. Iliad espère donc certainement faire bouger quelques lignes et faire progresser la part des forfaits dans le pays, sûrement avec des produits à la tarification agressive, comme on a pu déjà l'observer dans l'Hexagone.
Les préparatifs sont encore en cours. Iliad affirme avoir sécurisé une partie de son réseau, avec environ 10 000 sites à sa disposition et un contrat de « RAN sharing » et d'itinérance sur le réseau de Wind, le principal acteur du marché italien, pour les 10 années à venir. L'opérateur s'est également assuré de disposer d'un backbone formé de 9 000 km de fibre, pour relier une partie de ses antennes. Les interconnexions entre elles, seraient d'ailleurs en cours de déploiement.
Aucune date de lancement précise n'a toutefois été communiquée par Iliad, les Italiens devront donc attendre encore un peu.
En bourse, les annonces de la maison-mère de Free ont été plutôt bien accueillies, comme en témoigne la hausse de 3,7 % de l'action au moment où nous rédigeons ces lignes. Iliad est ainsi valorisé à 12,3 milliards d'euros, soit près de 15 % de mieux qu'au 1er janvier mais 3 % de moins qu'il y a un an. Le cours avait alors significativement gonflé à l'annonce de discussions entre Orange et Bouygues pour le rachat de ce dernier, qui n'ont finalement pas donné suite.
Commentaires (43)
#1
A voir aussi quels types d’offres ils vont proposer pour le marché italien: similaires au marché français (offres “simples” 2 euros/20 euros avec de l’illimité complet) ou bien des offres plus adaptés voir même faites pour “casser” celles des opérateurs en place ? (cela dit la partie “sans engagement” est parfaite pour contrer le pré-payé)
Je leur souhaite de réussir en tout cas " />
#2
Dans un diaporama présenté à ses actionnaires, Iliad déclare que
désormais, près de la moitié de son parc de clients mobiles a souscrit à
son offre à 19,99 euros par mois.
L’offre est à 19.99€, mais est-ce le prix payé par le client ? Combien payent 3.99€ avec l’offre VP ?
#3
#4
280€ une Freebox Révolution.
Eh beh.
Concernant la qualité du réseau 4G ça s’améliore de plus en plus, reste toujours le métro mais grosse amélioration à Paris depuis 1 an je trouve
#5
salt.ch est certainement une exception.
#6
En 2016, SFR perd des clients en propre, mais qu’en est-il si on prend en compte les FAI sur réseau SFR (OVH, Nerim, LaPosteMobile, Red-by-SFR, Coriolis, etc) ?
#7
Sauf que ça coûte 89 euros / mois " />
#8
je suis bien d’accord, Salt ne propose pas des offres de rupture en Suisse, même si pour 89 CHF (env. 83€) par mois, on a le roaming illimité en Europe (20 CHF par mois pour 500 Mo de 4G c’est cher aussi).
#9
#10
Il suffit de parcourir les forums d’univers freebox pour se rendre compte des problèmes rencontrés avec Free pour la fibre. Et ça n’est pas près de changer apparemment. Ils ne semblent pas s’intéresser aux zones moins denses malgré ce qu’ils disent.
Pour le mobile, j’y repasserai sûrement à la prochaine VP vu que mon abo Sosh va bientôt passer à 20€/mois.
#11
En même temps c’est bien beau d’avoir trouzemille go de forfait, quand le debit moyen se chiffre en ko unitaire par seconde, on va pas très loin…
Vivement la fin du roaming, pour que free se sorte les doigts et couvre proprement les principales zones.
la qualité du réseau ca va bientôt ètre le nerf de la guerre
#12
#13
Dans les zones denses c’est ok, mais des qu’on est en zone c’est au petit bonheur la chance…
Ca se vérifie très bien sur un trajet tgv.
Impossible de regarder une video en streaming sur tout le trajet…
#14
On refera le point demain avec leurs chiffres ;)
#15
#16
Oups au temps pour moi, j’avais oublié que la Suisse utilise pas l’Euro " />
Enfin 83 euros ça reste hors de prix, c’est fou " />
#17
Après il me semble que Salt c’est X. Niel en propre, pas Iliad du tout, comme Monaco Télécom.
On ne peut pas du tout comparer…
#18
#19
Il me semble aussi que la couverture de certaines lignes TGV et d’autoroutes est une obligation de la licence, non ?
#20
Je fais parti des premiers clients de freemobile, et j’ai résilié il y quelques mois, justement à cause de leur réseau moisi. Les appels passaient à peu près bien, c’est surtout le réseau “data” que je critique.
#21
#22
#23
Perso, j’ai désactivé le roaming dans mon portable et pas de soucis, Free assure plutôt pas mal même si le débit reste en-deça de la concurrence sur certaine zone.
Je n’ai donc pas à me plaindre.
#24
#25
Et encore c’est pas forcément le plus cher de Suisse , par exemple Swisscom si l’ont veut profiterde la vitesse max de la 4G : Swisscom tarifs
#26
J’ai également opté pour un forfait sosh, je ne regrette pas, je me rendais pas compte de ce qu’était un vrai réseau data.
Le pire, comme dit dans d’autres commentaires, c’est que le réseau 4G de free marche super bien quand tu es connecté dessus. C’est la partie itinérance qui est à chier. J’ai fini par désactiver l’itinérance puis au final par résilier.
#27
#28
#29
Je suis à titre personnel globalement satisfait de Free, malgré c’est vrai une itinérance non utilisable hormis pour du Surf léger.
Je constate néanmoins quelques petit soucis, comme des communication qui partent en vrille (comme si la conversation devenait brouillé), des appels qui échoue environ 1⁄20.
J’ai aussi désactivé la Femtocell de la freebox pour éviter que le tel priviligié la Femto au lieu de la 4G que je ne capte que par intermitence dans mon logement.
La 4G tourne environ autour de 16/20mbps. Ce qui est pour moi suffisant aujourd’hui comparé à mon ADSL.
Par contre j’envisage de changer d’opérateur pour faire des économie.
D’un autre coté la Fibre arrive bientôt chez moi (au plus tard fin 2017 ma commune doit être fibre intégralement) on est d’ailleurs prioritaire sur l’agglo.
#30
#31
Non, c’est un rapport d’activité ou un résultat comptable, certainement pas un rapport commercial du service commercial de Free (je sais bien que Free n’a pas d’activité sur le marché de gros et le marché entreprise, mais c’est pas une raison pour faire des amalgames).
#32
Tu l’appelles comme tu veux… ça ne change rien au fait que le nombre d’abonné des opérateurs qui sont clients de SFR n’a rien à faire dans le nombre d’abonné chez SFR pour le classement du nombré d’abonné des FAI.
Les clients des opérateurs “clients de SFR” sont comptabilisés par ces opérateurs en question .
#33
#34
#35
Surprise annoncée par x Niel mardi qui “ne va pas plaire aux concurrents “…
#36
#37
La moyenne, ne sait pas, mais boufferai les 50 go en 24h si je me contrôler pas.😓
#38
#39
#40
Y’a une case “clientsen marque blanche” qui traine dans un tableau " />
#41
4,9 Go/Mois environ
#42
rho… " />
#43
Oui je confirme.