Ariane 6 franchit une « étape importante », la production peut commencer
Pour des essais au sol
Le 24 avril 2017 à 08h30
4 min
Sciences et espace
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Le développement d'Ariane 6 vient de passer une « étape importante » selon Airbus Safran Launchers. La société a le feu vert pour lancer la production des premiers éléments de la fusée, mais uniquement pour des essais au sol pour le moment. Le premier vol est toujours programmé pour 2020.
En décembre 2014, l'agence spatiale européenne (ESA) validait le projet du futur lanceur Ariane 6. Depuis, la fusée enchaine les étapes de sa conception qui conduiront à sa finalisation, et ce, sans prendre de retard sur le calendrier initial pour le moment.
La production d'Ariane 6 peut commencer, prochaine étape fin 2017
Après la validation des caractéristiques techniques, des performances, des délais ainsi que des coûts d'exploitation en juin 2016, Airbus Safran Launcher (ASL) annonce que la « maturité de l’industrialisation d’Ariane 6 est suffisante pour lancer la production des modèles de qualification au sol ». Ce palier, qualifié d'« important » par ASL, porte le nom de Maturity Gate 6.1. « Nous respectons ainsi les délais et nos engagements » indique fièrement le PDG Alain Charmeau.
La prochaine étape, logiquement baptisée Maturity Gate 6.2, marquera également un tournant majeur puisqu'il s'agira de « démarrer la production des premiers lanceurs pour vols ». Elle devrait débuter d'ici la fin de l'année, sans plus de précision pour l'instant... à condition bien sûr qu'aucun retard ne vienne enrayer la machine bien huilée.
Encore plusieurs étapes à franchir avant de mettre Ariane 5 à la retraite
Il ne faut par contre pas s'attendre à un premier vol en 2017 ou même l'année prochaine, le calendrier prévoit toujours qu'il devrait avoir lieu en 2020. Il faudra franchir la Maturity Gate 11 avant d'en arriver là. Enfin, la quinzième et dernière étape du plan marquera la fin du développement de la fusée. Ariane 6 aura alors atteint sa pleine capacité opérationnelle, ce qui ne devrait pas arriver avant 2023.
En attendant, et pour encore plusieurs années, Ariane 5 assurera les lancements pour l'agence européenne. Pour rappel, cette fusée est en service depuis maintenant plus de 20 ans et enchaine les succès au fil des missions. Le prochain décollage devrait alors avoir lieu début mai selon Jean-Yves Le Gall, le président du CNES, interrogé par nos confrères du Parisien. L'agence spatiale avait en effet été contrainte de revoir ses plans suite aux mouvements sociaux en Guyane.
Durant cette période compliquée pour le territoire ultramarin, le chantier de la fusée Ariane 6 avait également été interrompu pendant quatre semaines, mais il « va lui aussi pouvoir redémarrer » affirme le président du CNES.
Deux lanceurs au programme : A62 et A64
Dans tous les cas, Ariane 6 sera déclinée en deux versions : A62 et A64. La première disposera de deux boosters, pèsera 530 tonnes au décollage et pourra envoyer 5 tonnes de charge utile en orbite géostationnaire. La seconde double le nombre de boosters, pèsera 860 tonnes et sera capable d'envoyer 10,5 tonnes.
Au total, une enveloppe de 2,4 milliards d'euros est prévue pour le développement, l’industrialisation et l’exploitation du lanceur Ariane 6 (avec les deux déclinaisons A62 et A64). Un avenant au contrat entre l'ESA et ASL a été signé en novembre 2016 afin de débloquer le 1,7 milliard d'euros restant. La poursuite du programme était alors votée à l'unanimité par les représentants des états membres.
Une fusée économe, sans recycler les premiers étages
Ariane 6 est un projet important pour l'Europe, ce lanceur devant permettre à l'agence spatiale de rester dans la course face aux fusées de SpaceX et Blue Origin, qui misent sur la réutilisation du premier étage pour réduire leurs coûts. La société d'Elon Musk a d'ailleurs effectué sa première mission avec une partie de la fusée recyclée d'un précédent lancement.
Alain Souchier, ancien ingénieur Arianespace sur la propulsion liquide des lanceurs Ariane 1 à 5 (et qui a un peu participé à Ariane 6), expliquait que, sans passer par la réutilisation, il est prévu de réaliser de 40 à 50 % d'économie au lancement grâce à Ariane 6. Pour arriver à ce résultat, la chaine de production a été optimisée afin de se rapprocher du modèle des usines automobiles, comme le fait d'ailleurs SpaceX.
On comprend ainsi toute l'importance de la Maturity Gate 6.1 qui donne le coup d'envoi de la production pour des essais au sol, ainsi que la prochaine 6.2.
Le 24 avril 2017 à 08h30
Ariane 6 franchit une « étape importante », la production peut commencer
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La production d'Ariane 6 peut commencer, prochaine étape fin 2017
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Encore plusieurs étapes à franchir avant de mettre Ariane 5 à la retraite
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Deux lanceurs au programme : A62 et A64
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Une fusée économe, sans recycler les premiers étages
Commentaires (29)
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Abonnez-vousLe 24/04/2017 à 08h36
#1
Joli monstre quand même …
Le 24/04/2017 à 08h40
#2
20m de plus que Ariane V, ca fait violent comme gain je suis bien d’accord " />
Le 24/04/2017 à 08h43
#3
Il nous faudrait un tableau pour comparer les différents lanceurs concurrents, histoire de se faire une idée de la position de l’ESA sur le marché.
Le 24/04/2017 à 08h44
#4
Je comprends pas, on le met où le Kerbal dans la fusée ? " />
Le 24/04/2017 à 08h46
#5
Wiki est pas mauvais sur ce point " />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Comparaison_des_lanceurs_spatiaux
Le 24/04/2017 à 08h48
#6
Le 24/04/2017 à 08h53
#7
Merci, c’est déjà pas mal.
Mais je souhaite plus avoir un tableau “technologique” (avec les info de l’infographie : poussée, carburant etc.)
Mais bon, ca permet de voir que le Falcon Heavy est censé pouvoir emporter bien plus que notre A64; c’est con pour jouer à qui à la plus grosse " />
Le 24/04/2017 à 09h07
#8
Après il faut encore avoir un intérêt à avoir la plus grosse … Par exemple le souci d’Ariane 5 est justement de pouvoir emporter beaucoup trop. Commercialement parlant, ça ne sert à rien de pouvoir placer 10 tonnes si les gros satellites font tous 5-6 tonnes, et du coup ça donne un lanceur surdimentionné (et trop cher) pour ce rôle là. Ou alors ça impose de lancer 2 satellites en même temps, et donc complique énormément les lancements avec la nécessité d’avoir deux satellites prêts en même temps, et à placer sur des orbites similaires.
Le but de Falcon, à terme, c’est l’envoi sur Mars, d’où la nécessité d’avoir un lanceur avec un emport le plus grand possible. Et en soit, ils sont plutôt bien partis pour.
Le 24/04/2017 à 09h07
#9
Joli bébé mais ça fait beaucoup ou pas 10.5T de charge utile (pour l’A64) ??
Le 24/04/2017 à 09h12
#10
Tout dépend du but recherché. Pour faire du commercial (satellites télécom …) ou du scientifique (sondes), 10,5T ça laisse une bonne marge de progression par rapport aux besoins actuels (5-6T, ça pourrait évoluer un peu à la hausse). Par contre ça ne permet pas de faire des travaux lourds genre établir une nouvelle station en orbite ou préparer des envois pour la Lune ou Mars - ce qui n’est pas l’objectif de l’ESA de toute façon.
Le 24/04/2017 à 09h13
#11
Je comprends ce que tu veux dire, mais il faut reconnaître que les deux lanceurs n’ont pas les mêmes objectifs: Ariane 6 n’est pas construite (à ma connaissance) pour envoyer des charges utiles vers Mars, alors que c’est le cas de Falcon Heavy.
De toute façon, au jeu de “qui qu’a la plus grosse charge utile”, c’est le SLS qui gagnera, il suffit de regarder le tableau pour se rendre compte du monstre que ça va être !
Le 24/04/2017 à 09h15
#12
Bel engin. Bon, il n’y a pas (encore ?) de capacité lunaire ou martienne, mais c’est pas le but pour le moment. On va voir ce que ça donne…
Le 24/04/2017 à 09h21
#13
De toutes manières pour Mars, j’aimerai plus voir un genre de “cargo spatial géant” qu’on pourrait blinder atterrisseur et qui donc faire des aller-retours Terre Mars.
Le 24/04/2017 à 09h56
#14
je trouve les propulseurs d’appoint/boosters moches :/
Mais ça vend du rêve pour une fusée, espérons qu’elle fonctionnera bien " />
Le 24/04/2017 à 10h03
#15
Propose à l’ESA de regarder dans l’onglet Payload, la MK3 cargo bay est pas mal pour ca :)
Le 24/04/2017 à 11h30
#16
Le 24/04/2017 à 12h20
#17
dommage pour la non réutilisation.
même si la production est optimisée, à long terme ça sera probablement moins intéressant que la réutilisation..
Le 24/04/2017 à 12h47
#18
Le 24/04/2017 à 17h20
#19
Le 24/04/2017 à 17h51
#20
Sauf que pendant qu’ils étudient l’éventuelle possibilité d’une possible réutilisation, d’autres le font déjà aujourd’hui …
Le 24/04/2017 à 19h27
#21
Le 24/04/2017 à 20h10
#22
Le 25/04/2017 à 06h09
#23
Au final, dans quels cas la version 10 tonnes va pouvoir servir ?
Le 25/04/2017 à 06h37
#24
Le 25/04/2017 à 07h23
#25
Le 25/04/2017 à 07h34
#26
Pour les % je me suis référé à un article Wikipédia (faute de mieux) https://fr.wikipedia.org/wiki/Lanceur_(astronautique)#Statistiques_des_lancement…
je ne nie pas la maitrise technique d’Arianespace, mais en exagèrent un peu, ils en sont toujours à faire des lanceurs comme dans les années 70, juste plus puissants et plus fiables.
Et c’est pas avec S. Israël à la tête que ca va changer, tant qu’il continuera à faire l’autruche …
Le 25/04/2017 à 08h01
#27
Ben en même temps les lanceurs n’ont pas vraiment évolué depuis les années 50. Falcon fait aussi des lanceurs dignes des années 70 - ils sont plus fiables et plus performants, mais la technologie derrière reste la même.
Le 25/04/2017 à 08h12
#28
Leur mode de fonctionnement n’est pas le même :
Donc d’un côté on a quelqu’un qui veut pénétrer le marché des lanceurs, avec une démarche agressive, et de l’autre quelqu’un qui est déjà bien installé et qui cherche “juste” à défendre sa place.
Les stratégies seront forcément différentes, surtout quand le client n’aime pas le risque.
Le 25/04/2017 à 08h44
#29
Quand on voit les chiffres de Saturn V, on se rend compte que les buts et besoins sont aujourd’hui très très différent.
Ariane 6 va dans la bonne direction en tout cas, mais 2020 semblent bien loin, face à des privés qui progressent très vite en proposant des prix plus agressifs. Soit, Ariane V n’a plus rien à prouver aujourd’hui, mais Ariane 6, comme nouveau lanceur, aura, comme ces concurrents, à faire ses preuves.