Les cybergendarmes de Bordeaux identifient 800 pédophiles et 7 groupes pédosexuels sur Signal
Le 27 novembre 2023 à 07h27
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Droit
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Un homme de 35 ans, « à l’âge mental d’un enfant de 7 ans », a permis l'identification de 800 pédophiles de 80 nationalités. Neuf ont été interpellés en France la semaine passée, et certains placés en détention provisoire pour avoir échangé des contenus pédosexuels via la messagerie chiffrée Signal.
Les gendarmes de la section de recherches de Bordeaux « ne pensaient pas ferrer un si gros poisson », raconte Sud Ouest, qui ne précise pas comment le prévenu avait initialement été identifié. Tout juste sait-on que ses trois téléphones et son ordinateur recélaient 16 000 images et 2 000 vidéos à caractère pédosexuel.
À la section de recherches de Bordeaux, l'exploitation de ses téléphones par les cybergendarmes de l’antenne du C3N (Centre de lutte contre les criminalités numériques) révéla qu'ils servaient de relais et que le prévenu était l’administrateur de plusieurs groupes sur Signal dédiés au partage de contenus pédocriminels.
Les cybergendarmes girondins ont ainsi découvert sept groupes sur Signal, mais également trois sites d’hébergement de fichiers et huit administrateurs échangeant quotidiennement des contenus pédosexuels, recense Sud Ouest :
« Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au total, ce sont 200 000 fichiers illicites qui ont été découverts, 40 groupes pédocriminels inspectés sur Signal et près de 50 supports numériques saisis ».
Lors de son procès, en avril dernier, l’expertise psychiatrique du prévenu de 35 ans avait été décrite comme « inquiétante » par le président du tribunal : « Vous êtes atteint d’une déficience mentale moyenne. Vous avez l’âge mental d’un enfant de sept ans, avec une immaturité psychologique et sexuelle ».
Le prévenu, sans emploi, n'avait même pas conscience, « jusqu’à sa garde à vue, qu’il faisait quelque chose de mal », s'étonne Sud Ouest. « Quand on discute avec lui, on a le sentiment qu’à partir de ses 7 ans, sa vie se fige », précise son avocate, Me Elea Cerdan :
« Il n’est plus scolarisé, il va de foyer en foyer. C’est un adulte, mais il n’y a rien, dans sa vie, il est vide. Son dossier est dramatique, son addiction est dégueulasse, mais il y a une responsabilité collective. Il a été abandonné ».
Elle avait plaidé pour un suivi socio-judiciaire et non pour une peine de prison, tout comme le procureur lors de sa réquisition : « Faut-il le mettre en prison à vie, jeter la clef, ou l’aider avec nos moyens ? »
Le tribunal avait suivi ses réquisitions, assorties d'une injonction de soins pendant huit ans, et d'une peine de trois mois de prison en cas d’irrespect. Il a également l’interdiction de toute activité en rapport avec des mineurs durant dix ans.
Le 27 novembre 2023 à 07h27
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