À partir de mercredi 27 octobre, la Haute Cour de Londres devra décider en appel si le créateur de WikiLeaks doit, ou non, être extradé vers les Etats-Unis, explique Le Monde. En janvier, la justice britannique avait en effet estimé que la santé de Julian Assange faisait obstacle à son extradition.
« Une victoire en trompe-l’œil, de l’aveu même de ses plus proches soutiens », note cela dit le quotidien : la juge Vanessa Baraitser avait certes estimé « trop important le risque que Julian Assange se suicide en prison aux Etats-Unis pour l’y envoyer ». Mais sur le fond des charges qui pesaient – et pèsent encore – sur l’Australien, elle avait donné droit à tous les arguments américains.
Les accusations d'« espionnage » qui ont poussé les Etats-Unis à le réclamer pour un procès « n’ont rien à voir avec les activités les plus controversées de WikiLeaks, notamment lors de la présidentielle américaine », rappelle Le Monde. Les motifs d’inculpation concernent en effet « une brève période, il y a plus de dix ans, où l’activiste et journaliste défiait le département d’Etat américain en publiant une série de documents secrets en partenariat avec certains des principaux médias de la planète, du New York Times au Guardian en passant, en France, par Le Monde ».
Au cours de l’été, les Etats-Unis ont obtenu de pouvoir faire appel sur davantage de points du premier jugement qu’initialement prévu. Ils ont notamment dit être prêts à des concessions sur les éventuelles conditions de détention du fondateur de WikiLeaks en cas d’extradition.
Une offre « malhonnête et trompeuse », a jugé Stella Morris, compagne de Julian Assange. Le sort réservé à M. Assange dans les geôles américaines sera en tout cas au centre des débats, à partir de mercredi, le danger que ferait poser une extradition sur sa santé mentale constituant l’essentiel des points sur lesquels les Etats-Unis ont été autorisés à faire appel.
Même si M. Assange obtient gain de cause et est libéré, « ils vont refaire un mandat, refaire une affaire. Il met en cause des intérêts importants : les Etats-Unis veulent envoyer un message au monde entier », déplore Antoine Vey, l'un de ses avocats.
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