À Orléans, des détecteurs de sons anormaux couplés aux caméras municipales
Le 08 décembre 2021 à 09h34
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Sciences et espace
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« La ville d'Orléans va tester des détecteurs de sons anormaux », titre France Bleu. Aidée par Sensivic, une start-up locale, la mairie entend coupler aux caméras installées dans l’espace public des micros pour détecter les bruits suspects.
Détonations, bris de glace, cris de détresse, accidents, etc. déclencheront une alerte auprès des services municipaux. « L'agent reçoit juste une alerte, mais en aucun cas il n'entend directement le son » indiquent nos confrères pour qui « le respect de la vie privée est donc garanti ».
Pour la Quadrature du Net, qui rappelle que la start-up « a aussi rejoint le projet LORIAS, un laboratoire d’innovation pour l’armée de l’air », ce dispositif est illégal. Elle se souvient de l’expérimentation imaginée par la ville de Saint-Étienne qui avait suscité ce courrier de la CNIL, diffusé dans nos colonnes.
La commission avait dénoncé une captation « continue, systématique et indifférenciée des sons dans l’espace public [qui] peut dès lors capter des conversations privées », un couplage caméra et micro qui « conduit à renforcer l’intrusivité du système et du niveau de surveillance dont fait l’objet la population vivant, circulant ou travaillant dans la zone concernée ».
La CNIL avait dénoncé un risque d’atteinte au droit au respect de la vie privée d’autant plus important, « qu’aucune garantie technique ou juridique ne permet de prévenir, de manière suffisante, une écoute en direct des sons ou un enregistrement de ceux-ci ».
Ainsi, « les personnes concernées peuvent être amenées à altérer leur comportement par exemple en censurant eux-mêmes leurs propos tenus sur la voie publique ou encore en modifiant leur déplacement, voire leur résidence ou leur lieu de travail, pour éviter les zones d’installation des capteurs sonores ».
Le fait d’empêcher techniquement les agents de pouvoir écouter les conversations, en limitant le dispositif à de simples alertes, suffira-t-il à passer entre les griffes de la Commission ?
Le 08 décembre 2021 à 09h34
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