Huawei a présenté bien plus en détails son futur système, décrit initialement comme devant remplacer Android. L’annonce avait été faite après les vives tensions entre la Chine et les États-Unis, l’administration Trump ayant placé Huawei sur liste noire pour de supposés liens forts avec l’armée chinoise.
Mais ce qu’a présenté Huawei va bien au-delà d’un simple remplaçant à Android. Il s’agit d’une plateforme pour tous les objets connectés. Et c’est précisément ce que compte faire le constructeur : l’installer partout.
Il a ainsi largement mis en avant la connectivité entre les appareils. Huawei préfère parler de « super appareil », dans la mesure où chaque partie de l’écosystème peut communiquer avec les autres : contrôler un drone via son smartphone, transférer un appel vers une Huawei Vision TV, basculer la lecture d’une musique sur un autre appareil, etc. Une vision intégrée proche de celle d’Apple.
Huawei a insisté sur les compétences techniques de son futur système. Il serait ainsi léger au point de pouvoir fonctionner sur n’importe quel appareil connecté disposant de 128 ko de mémoire. La société compte l’utiliser pour les montres, fours, frigos et autres. On peut dès lors contrôler la température de son frigo depuis sa montre, déclencher un compte-à-rebours pour le four depuis son téléphone, et ainsi de suite.
HarmonyOS se veut également plus rapide que la version Android d’EMUI, que le nouveau système reprend bien sûr pour garder une ergonomie cohérente. Les performances sont censées être préservées quand le stockage est plein. Via DGraphicEngine, le rendu graphique serait particulièrement fluide, tout en préservant la batterie, Huawei expliquant que son moteur serait capable d’éviter les rendus répétitifs.
Huawei assure que la vie privée joue un grand rôle dans cet écosystème. Il doit avoir été certifié par de nombreuses agences en ce sens. Côté sécurité, il ajoute qu’aucun nouvel appareil ne pourra être ajouté au groupe de l’utilisateur sans confirmation à la fois sur le nouveau venu et sur l’un des appareils déjà présents.
Un projet si conséquent qu’il est probable que Huawei y travaille depuis longtemps, bien avant que le constructeur perde sa licence Android après son passage en liste noire. L’ampleur du projet est également un avantage quand il s’agit de motiver les développeurs d’applications.
La Huawei Watch 3 sera le premier appareil à en profiter. Dans le domaine des « wearables » et des objets connectés comme l’électroménager, le système sera essentiellement disponible sur de nouveaux produits.
Mais une grande partie des smartphones, tablettes et autres écrans « intelligents » seront également mis à jour, un point fort de l’annonce pour montrer toute la considération qu’a le constructeur pour ses clients. Un pied de nez à l’écosystème Android où de trop nombreux modèles n’ont qu’une visibilité limitée sur les mises à jour du système.
Les modèles les plus récents et haut de gamme sont bien sûr servis en premier : les Mate 40, Mate 30, P40 et tablettes MatePad. La mise à jour a déjà commencé. Au troisième trimestre, ce sera au tour des Mate 20, Mate Xs, les nova 6/7/8, ainsi que les MatePad 10.4 et 10.8.
Au quatrième trimestre viendront les téléviseurs des gammes V et S, les smartphones P30, Mate X, Mate 20 X et la tablette M6. Enfin, durant la première moitié de l’année prochaine, les Mate 9, P10 et nova 2 s seront à leur tour mis à jour. Certains appareils datant de 2016, les concernés devraient apprécier.
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