Trump s’oppose au rachat de Qualcomm par Broadcom, qui relocalise son siège aux États-Unis
Le 13 mars 2018 à 09h10
2 min
Économie
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L'affaire vient de prendre une nouvelle tournure avec un décret présidentiel. Donald Trump y affirme qu'il « y a une preuve crédible » que ce rapprochement pourrait « compromettre la sécurité nationale des États-Unis ». Il ajoute que « la prise de contrôle de Qualcomm proposé par Broadcom est interdite, et toute fusion, acquisition ou reprise substantiellement équivalente, qu'elle soit effectuée directement ou indirectement, est également interdite ».
Pour rappel, suite à une demande du Comité pour l'investissement étranger aux États-Unis (CFIUS) afin « d'enquêter en profondeur sur la proposition d'acquisition », Qualcomm avait repoussé son assemblée générale au 5 avril. Broadcom voulait y présenter des candidats au poste d'administrateur indépendant.
Ce ne sera pas possible non plus : Donald Trump explique que les 15 personnes proposées par Broadcom sont « disqualifiées » d'office. Histoire d'en rajouter une couche, le décret précise une nouvelle fois : « Broadcom et Qualcomm abandonnent immédiatement et définitivement le projet de prise de contrôle ».
Broadcom a réagi officiellement à ce camouflet expliquant, sans surprise, être « fortement en désaccord avec le fait que son projet d'acquisition de Qualcomm soulève une préoccupation de sécurité nationale ». La société rappelle que son projet de relocalisation aux États-Unis doit se terminer le 3 avril, et que l’acquisition devait être finalisée après son retour au pays de l'Oncle Sam.
Dans tous les cas, Broadcom est « en train d'examiner le décret », sans plus de détails pour le moment.
Le 13 mars 2018 à 09h10
Commentaires (33)
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Abonnez-vousLe 13/03/2018 à 09h31
elle a bon dos la sécurité nationale.. venant de monsieur qui discute avec la Russie pour les élections américaines " />
Le 13/03/2018 à 09h39
c’est à priori directement lié à la 5G, et au fait que seuls Huawei et Qualcomm sont réellement avancés sur le sujet. En se vendant à une boite singapourienne qui a la réputation de réduire la R&D pour faire des profits rapidement, Qualcomm rendrait Huawei et les chinois seuls maîtres du prochain standard de communications.
C’est donc une décision totalement stratégique.
voir cet article sur techcrunch
Le 13/03/2018 à 09h41
je sais bien, mais j’en peux plus du vieux à faux cheveux là " />
Le 13/03/2018 à 09h50
2 ans 1⁄2 ça passe vite. " />
Le 13/03/2018 à 09h56
Le 13/03/2018 à 10h04
Trump protège les entreprises américaines. Si seulement on pouvait avoir la même chose ici. Il est peut-être repoussant mais au moins ils peuvent compter sur lui.
Le 13/03/2018 à 10h11
Les américains ne sont décidément pas pour le libéralisme (chez eux).
Le 13/03/2018 à 10h21
C’est aussi ce que j’ai pu lire.
Du coup le décret se défend pour le coup, même si cela va à l’encontre du marché libre et de l’économie libérale défendue jusque là par les États-Unis :)
Quand on voit que l’on voit ce qu’il s’est passé chez nous avec Alstom (par exemple) et les conséquences du rachat de la branche énergie par GE… un peu de protectionnisme n’aurait pas fait de mal…
Le 13/03/2018 à 10h28
J’ai ptre raté un épisode, mais pour moi les deux entreprises sont américaines non ?
Le 13/03/2018 à 10h49
en effet meme question -_-’ ?
Le 13/03/2018 à 11h01
Quoi ? Un dirigeant qui fait son job ? J’en peux plus ! Vivement dans 2 ans et demi !
Le 13/03/2018 à 11h01
ah non Broadcom est Singapourienne depuis 2015. Rachetée par Avago, ils ont gardé le nom.
Siège social à Singapour.
Le 13/03/2018 à 11h10
Le 13/03/2018 à 11h15
oui oui.
seulement s’il pense que le reste du monde va rester les bras croisés il se fourre le doigt. ^^
je rappelle juste que le plus gros détenteur de dette US c’est les chinois.
et les noich, faut pas la leur faire à l’envers. " />
Le 13/03/2018 à 11h17
Il a beau être orange et avoir un alien capillaire, mine de rien ça se tient.
Le 13/03/2018 à 12h02
Le 13/03/2018 à 14h03
Chez nous c’est différent… c’est l’État qui brade. Cf. le rôle de Macron depuis quelques années dans toutes les dernières braderies.
Aux USA ils savent mieux camoufler ça. Il ne s’en vantent pas.
Le 13/03/2018 à 14h12
Je salue sa décision, si on pouvait faire la même chose chez nous…
Le 13/03/2018 à 14h20
C’est pas spécialement trump, c’est dans la culture des agences américaines tout court.
Il n’y a que les européens pour “croire” que le libéralisme et le libre échange sont de vraies propositions politiques et pas juste un moyen de piller les états trop neuneus pour comprendre.
Le 13/03/2018 à 14h24
L’état a sauvé STX à st nazaire d’un démantèlement… parce que c’est un actif stratégique.
Le pb d’Alstom c’est que l’état a déjà “sauvé” Alstom 10 fois ainsi, en endettant la SNCF, en endettant des collectivités, en truquant des bidules de marché face à bombardier ou siemens etc. mais à un moment ce n’est pas possible éternellement.
Le pb est plus dans la définition Française de ce qu’est un actif stratégique et dans la soumission à l’OTAN de nos agences. Une boite comme Alcatel n’aurait jamais du fusionner avec une boite américaine par ex.
Le 13/03/2018 à 14h28
+1 d’autant qu’ils ont atteint l’échelle où ils peuvent punir les us sans s’effondrer économiquement.
Le 13/03/2018 à 14h31
Alstom était quand même la seule entreprise à construire les turbines de nos centrales nucléaires… Donc la vente à G.E. est largement critiquable à mes yeux, et une manœuvre stratégique très bien ficelée de la part des américains.
Alors que l’on ne “sauve” pas éternellement une entreprise pour éviter l’endettement outrancier, ok.
Par contre que l’on brade certaines technologies au passage, desquelles on dépend, sous couvert de renflouer cet endettement, plutôt que de poser des clauses claires à ce sujet, c’est plus que critiquable.
Parce que G.E. n’a pas tenu bien longtemps ses promesses sur le sujet, et maintenant on a perdu des décennies d’ingénierie en plus de dépendre un peu plus de l’Oncle Sam (idem en ce qui concerne certains secteurs de la défense, etc).
Après tout dépend de ce que les politiques considèrent comme des actifs stratégiques, et de ce vers quoi ils veulent pencher, bien entendu :)
Le 13/03/2018 à 14h34
ouais alors en tant que français par contre c’est difficile d’y croire.
on est encore dans un pays avec un monopole sur le train, on sort à peine d’un monopole sur le courrier, et y’a un peu plus de 20 ans on avait un monopole sur les communications.
donc le libéralisme à la Française, on rit doucement. ça ressemble plutôt à un libéralisme à la chinoise quand même. On libéralise, mais on garde une main ferme sur les champions issus du monopole.
mais bref, être libéral n’empêche pas d’avoir une vision stratégique (là par contre… ^^).
Le 13/03/2018 à 14h35
Ca c’est surestimer leur position (bien que très importante).
Sinon concernant la crise coréenne les chinois auraient agis avec plus de poigne pour calmer le jeu dans la péninsule ;)
Les deux économies sont trop intimement liées pour que la Chine prenne ce risque.
Le 13/03/2018 à 14h50
C’étaient surtout des services publics, d’où le côté universel et centralisé. Sachant que le train est géré aussi par les collectivités en terme de stratégie ce n’est pas aussi vrai que pour tes autres exemples, le monopole n’existe plus de longue date et il va continuer sur la gestion de l’infra parce que c’est un actif stratégique.
Pour le reste plus globalement c’est justement la fin de ces monopoles et des règles explicites ou non d’approvisionnement national qu’ils avaient qui a été plutôt mal géré.
Les usa ont peut être un marché non monopolistique des télécoms et du train il n’en reste pas moins que le nombre d’acteurs étrangers sur ces marchés est contenu et que s’implanter industriellement aux USA est compliqué pour un étranger. Quand Renault a essayé avec MAC ils se sont rétamés, Airbus est relativement confidentiel etc.
Pour la France on a cassé des monopoles de manière plutôt dogmatique et sans se soucier des impacts sur les actifs Français, la défense etc. a ma connaissance les usa n’ont jamais aussi mal géré, à part peut être leur industrie de la bagnole.
Il y a bien un dogmatisme en France qui veut que privatiser améliore les choses et l’influence idéologique derrière est directement liée à l’influence (néo)libérale sur les formations économiques des “élites” (anti syndicalisme primaire, haine du fonctionnaire, de l’égalité d’accès garantie, lecture ‘politique’ à l’échelle d’un ou deux exercices comptables etc.). Si sur les télécoms la libéralisation a plutôt apporté du bien dans un premier temps (mais a détruit la capacité d’investir d’où notre retard en fibre par ex.) dans le courrier ou l’énergie c’est juste nul.
Le 13/03/2018 à 14h57
Je rebondis sur ta dernière phrase :
Le nucléaire est une filière morte pour l’Europe, pour le coup je pense que c’est un choix politique. Discutable, mais ce n’est pas de l’incompétence (Sarkozy qui ferme la seule usine de missiles de précision française c’en est par contre…).
L’état cherche à “sauver” Bouygues du chantier EPR actuellement et va probablement couler/restructurer Areva derrière… aucune construction de tranche nouvelle n’est à ma connaissance prévue, cette filière est juste finie selon moi.
Le 13/03/2018 à 15h10
Pour l’Europe à la limite.
Mais pour la France je ne pense pas pas que l’on puisse parler d’une filière morte encore. C’est une filière qui reste maintenue sous perfusion par l’Etat et rien (de concret) ne semble indiquer que cela va changer durant ce mandat.
Si actuellement l’Etat cherche à se démêler de l’EPR c’est surtout parce que cela nuit à l’image du nucléaire, à notre ingénierie et aux entreprises liées. Mais aucune volonté derrière d’arrêter la filière pour autant, au contraire (Macron a été assez clair sur le sujet, et le choix de son premier ministre n’est pas non plus anodin).
Quant à l’éclatement et la restructuration d’Areva, c’est de la “poudre de perlimpinpin” pour étouffer le gouffre financier laissé par Anne Lauvergeon et les scandales qui risqueraient encore d’en sortir.
La forme change mais le fond reste.
Le 13/03/2018 à 22h01
Le 14/03/2018 à 09h41
Le gaz (y en a pour 200ans) et les économies d’énergie? " />
Le 14/03/2018 à 10h00
La branche alcatel submarine networks est toujours maintenue pour son interet strategique de cablage europeen et africain entre autres.
Le 14/03/2018 à 12h11
Ce dont on ne se rend pas compte, c’est que “les économies d’énergie” ça concerne tout le monde.
C’est facile de dire qu’il suffit de réduire notre consommation pour se débarrasser du nucléaire, mais les gens sont de plus en plus consommateurs avec leurs appareils high tech. Sommes nous prêts à abandonner nos smartphones, nos PC, nos télé 4K ? Je pense pas.
Le 14/03/2018 à 14h11
Oui, mais par contre tous les routeurs téléphoniques etc. sont avec lucent.
La VOIP se déploie sans grand souci de souveraineté sur les télécoms en France. Idem les coeurs de réseau sont chez cisco, hp ou huawei, c’est tellement bête quand d’un côté on prétend avoir des agences nationales dédiées à la sécurité du patrimoine intellectuel des entreprises et que de l’autre on n’est même pas capable d’assurer la confidentialité de leurs communications alors que c’était le cas il y a 20 ans… avec un niveau de service meilleur sur la téléphonie analogique. Quel gâchis, tout ça par dogmatisme de marché.
Le 14/03/2018 à 14h15
Actuellement un mix de tout ce qui peut produire de l’énergie, dans les renouvelables principalement.
Dont le charbon, mais c’est de longue date vu qu’on rachète de l’électricité à l’Allemagne en cas de pic de conso parce que le nucléaire c’est peu/pas scalable et pas vraiment adapté à l’électricité pour particuliers.