Plusieurs organisations dont l’ACLU attaquent ClearView et sa base de milliards de visages
Le 02 juin 2020 à 09h40
2 min
Droit
La startup américaine est accusée par l’organisation d’avoir collecté des milliards de visages à partir des sources ouvertes sur le Web, dont les réseaux sociaux.
Elle a utilisé tout ce qui lui passait par la main, estime l’American Civil Liberties Union, « des selfies occasionnels aux photos de fêtes d'anniversaire, de diplômes universitaires, de mariages, et bien plus encore ».
La base de données, fruit de ce chalutage, est proposée aux autorités, aux agences fédérales, à la police et possiblement à des entités privées, qui peuvent alors utiliser au besoin un système de reconnaissance faciale.
La procédure a été lancée avec la Chicago Alliance Against Sexual Exploitation, le Sex Workers Outreach Project Chicago, l’Illinois State Public Interest Research Group et Mujeres Latinas en Acción. Elle s’appuie sur le Biometric Information Privacy Act (BIPA) qui exige information et consentement préalables à de tels traitements.
Les requérants réclament la suppression de l’ensemble des données biométriques collectées et stockées en contradiction avec cette loi ou encore l’information des personnes concernées par cette base de données.
Cette technologie de reconnaissance faciale « offre une capacité de surveillance qui ne ressemble à aucune autre. Il est dangereusement facile de nous identifier, de nous suivre lors de manifestations, de réunions, de rassemblements politiques ou religieux » écrit l’ACLU.
En créant une telle base de données à l’insu des individus, « Clearview a créé un scénario cauchemardesque que nous craignions depuis longtemps (…) Ni le gouvernement des États-Unis ni aucune entreprise américaine ne sont connus pour avoir compilé un aussi grand nombre de données biométriques ».
Si Clearview est légitimée dans son action, l’ACLU prédit la fin de l’anonymat et de la vie privée. « Les gens peuvent changer leurs noms et adresses (…) mais ils ne peuvent pas changer de visage ».
Le 02 juin 2020 à 09h40
Commentaires (12)
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Abonnez-vousLe 02/06/2020 à 08h28
#1
« Les gens peuvent changer leurs noms et adresses (…) mais ils ne peuvent pas changer de visage »
La police française n’est pas d’accord. " />
La chirurgie de rue aux LBD permet de changer facilement, et rapidement de visage, pour pas cher. " />
Le 02/06/2020 à 08h46
#2
xD pas faux, un nouveau service publique !!
Dans tous les cas on est pas pret de pouvoir supprimer notre tronche du service…
Le 02/06/2020 à 09h22
#3
Si ca provient de “sources ouvertes sur le Web, dont les réseaux sociaux” a qui la faute ? A une boite qui surf en collectant des informations accessible a tous ou aux utilisateurs qui postent a tout va a propos de n’ importe quoi aux yeux de tous.
Le 02/06/2020 à 09h22
#4
Question bête : cette base est certainement bien gardée au chaud, donc comment savoir si on en fait partie ? Si on peut facilement le savoir, alors c’est que la base est ouverte aux requêtes.
Et puis, ils peuvent toujours jurer sur la bible qu’ils ont supprimé les données à la demande… on n’en saura rien en vrai
Le 02/06/2020 à 09h32
#5
Je suis bien d’accord, les torts sont clairement partagés.
Néanmoins, si tu habite au 3ème étage, et qu’en montant tu vois la porte de ton voisin au 2ème grande ouverte, est-ce que tu vas rentrer dans son appart et lui piquer son album photo ?
Les réseaux sociaux & cie sont co-responsables de cette dérive mais pas que. Inventer un crawler de photos pour compiler une BDD géante n’était pas un droit non plus. Une photo c’est une donné privée.
Et si c’est pas toi, mais un proche, qui publie une photo de groupe avec toi dessus… à ton insu, bah t’es bien avancé à vouloir rejeter seulement la faute sur les réseaux sociaux et clearview.
C’est ultra complexe comme situation. Et rien ne peut te prémunir d’être dans cette fichu base " />
Le 02/06/2020 à 09h47
#6
C’est ce qu’on appelle “le retour de bâton” ou “retour de manivelle” pour les plus ancien " />
Le 02/06/2020 à 10h40
#7
Euh, en quoi je suis responsable d’avoir ma tête sur Internet si c’est posté par quelqu’un d’autre ? Tu peux aussi avoir ta tête sur une vidéo si tu vas voir un match de foot, sur une photo dans un journal, etc.
Le 02/06/2020 à 12h00
#8
Le 02/06/2020 à 12h51
#9
Il y a quant même une grosse différence ici: cette entreprise se fait de l’argent sur NOS informations. Et sans notre consentement, et sans nous reverser une part des profits qu’elle se fait sur notre dos (sur notre tête plutôt " />)
Le 02/06/2020 à 16h53
#10
Normalement pour une utilisation commercial de ces données, elle doit te demander si tu es d’accords, ce n’est pas parce que c’est en libre accès, que tu peux faire n’importe quoi.
Si je prends en photo tous les gens de ma ville sans leur demander leur avis et que j’en fais le commerce, je risque fort de finir dernière les barreaux. Pourtant c’était en accès libre, ils sont sortis dehors dans l’espace publique.
Le 03/06/2020 à 16h04
#11
Sauf que souvent sur ces réseaux, en créant ton compte tu acceptes les CGU qui stipulent que tu abandonnes tous tes droits sur le contenu et donc les photos publiées (devenant donc publiques) et/ou accordes un droit d’usage illimité sans conditions ni restrictions à l’hébergeur de tes contenus.
Le 04/06/2020 à 06h29
#12