Numérique en Europe : en progression, mais peut mieux faire
Le 29 juillet 2022 à 06h19
3 min
Économie
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C’est la conclusion de la Commission européenne, suite aux dernières informations de l’indice relatif à l’économie et à la société numériques (DESI) pour 2022.
La numérisation a largement progressé pendant la pandémie, mais il reste des lacunes. Sont particulièrement mis en avant le manque de compétences numériques, la transformation des PME et le déploiement de la 5G. La Commission note également la faible adoption de certaines technologies « clés » en entreprise, comme les mégadonnées (big data) et l’intelligence artificielle.
« La transition numérique s'accélère. La plupart des États membres progressent dans la construction de sociétés et d'économies numériques résilientes », estime Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l'ère du numérique. Notant cependant les « efforts considérables pour soutenir les États membres dans le domaine de la transition », elle ajoute que « les changements doivent donc se produire dès maintenant ».
« Nous devons redoubler d'efforts pour faire en sorte que l'ensemble des PME, secteurs d'activité et industries de l'UE disposent des meilleures solutions numériques et aient accès à une infrastructure de connectivité numérique de classe mondiale », déclare pour sa part Thierry Breton, commissaire au marché intérieur.
Même les plus avancés – Finlande, Danemark, Pays-Bas et Suède – ont des « lacunes dans des domaines clés : le taux d'adoption des technologies numériques avancées, telles que l'IA et les mégadonnées, reste inférieur à 30 %, très loin de l'objectif de 75 % fixé pour la décennie numérique d'ici à 2030 ».
En revanche, la progression est plus rapide pour les pays qui partaient de plus loin. La Commission note en particulier une amélioration considérable en Italie, Grèce et Pologne.
Outre un vrai problème dans les compétences numériques (« Seuls 54 % des Européens âgés de 16 à 74 ans possèdent au moins des compétences numériques de base »), la Commission pointe un vrai problème dans le déploiement de la 5G.
Si plus de la moitié des ménages en Europe ont désormais la fibre, les réseaux mobiles avancent plus lentement. « Seuls 56 % du spectre harmonisé 5G ont été attribués dans la grande majorité des États membres », note ainsi la Commission, qui pointe également que « certains des taux de couverture très élevés reposent sur le partage des fréquences 4G ou du spectre 5G à faible bande ».
En clair, elle souhaite un passage plus rapide à la 5G SA. La couverture de la population européenne est actuellement de 66 %.
Le 29 juillet 2022 à 06h19
Commentaires (11)
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Abonnez-vousLe 29/07/2022 à 09h36
La fibre ? Ah oui j’en ai déjà entendu parler une fois il y a 5 ans
Le 29/07/2022 à 10h02
Même les plus avancés – Finlande, Danemark, Pays-Bas et Suède – ont des « lacunes dans des domaines clés : le taux d’adoption des technologies numériques avancées, telles que l’IA et les mégadonnées, reste inférieur à 30 %, très loin de l’objectif de 75 % fixé pour la décennie numérique d’ici à 2030 ».
On a l’impression qu’ils veulent faire de l’AI et du big data juste pour en faire avec ce genre d’objectif.
C’est la quoi valeur ajouté du big data ou de l’AI pour mon boulanger ?
Le 29/07/2022 à 11h34
Savoir à votre place que vous préférez la baguette de campagne au lieu de la rustique. Si si, je vous assure, vous la préférez
Le 29/07/2022 à 12h51
Il faudrait voir aussi à ne pas miser que sur le numérique qui n’est qu’un support et non le métier pour la majorité des métiers.
Le 29/07/2022 à 13h16
Oui ça part vraiment du postulat que le numérique est bon et qu’il faut donc le développer, sans réflexion sur les usages et encore moins l’impact.
Cette vision techno est bien décortiquée dans le livre L’impératif de la sobriété numérique de Fabrice Flippo.
Le 29/07/2022 à 17h11
J’ai le même sentiment.
Je pense qu’ils veulent en faire pour en faire, et ne pas se faire dépasser par les autres si un jour ça devient stratégique. Bref, effectivement ils se plaignent que personne n’en fait alors qu’il n’y a pas encore d’usages concrets à grande échelle …
Et dans leurs têtes il n’existe visiblement que les entreprises, ils ne doivent même pas savoir que ce genre de truc ça passe par de la recherche, des instituts, des universités … Ils doivent espérer que les entreprises fassent de la recherche toutes seules sur ces sujets, comme ça c’est gratuit.
Bref, ils tablent sur le fait d’avoir le beurre, l’argent du beurre, et le cul des devs, mais surtout , surtout, d’avoir plus de beurre que les voisins (tant pis s’il sert à rien et qu’il moisi). Et là ils se plaignent parce que leurs ouailles ne font pas autant de beurre que ce que eux voudraient …
(dans cette analogique foireuse, beurre ~= numérique, big data & « IA »)
Le 30/07/2022 à 21h55
Plus facile de saisir ses données sans ordre d’un juge?
Sérieusement, quand on voit leurs projets pour annihiler les droits fondamentaux, comme la confidentialité de la correspondance, dès que ça passe par du numérique, on peut se dire que leurs encouragements ne sont ni de bonne foi ni de bonne augure.
Le 01/08/2022 à 01h14
Ce n’est pas forcément pour un boulanger seul dans son coin, mais ça peut aider par exemple pour l’ordonnancement des livraisons de matières premières à l’ensemble des boulangers, ou bien anticiper les commandes de pain à une échelle granulaire pour éviter le gâchis. Faut voir ces outils numériques, que cela soit de l’IA, du “Big Data” ou bien juste des bases de données avec un algorithme, comme des moyens de collaborer à distance de manière précise et rapide en couplant de nombreux acteurs. D’ailleurs la recherche sur ces sujets là tend à montrer des gains significatifs sur les performances des entreprises (environ 10%), y compris celles de petite taille.
Le 01/08/2022 à 05h19
Ce fonctionnement est déjà en vigueur dans le retail d’ailleurs. Pas forcément à coup de buzzwords car les calculateurs de propositions de commande sont plus des moteurs statistique qu’autre chose (basés sur l’état des stocks, la taille du magasin, les ventes journalières et hedo consolidées, et quelques autres critères comme les périodes d’opérations commerciale ou même la météo), mais c’est déjà une réalité en soit.
Mais je rejoins quand même le commentaire que tu cites, j’ai du mal à voir cet impératif de devoir adopter ces technologies par principe et non par nécessité. Au mieux c’est une progression pour les gestes métiers, et au pire (et plus probable) c’est un immense gaspillage de ressources.
Le 01/08/2022 à 09h19
Il n’y a aucun “impératif”, ces technologies sont de l’ordre de l’optimisation. La façon dont on les oriente est en fonction de nos objectifs. En tout cas, ça rentre selon moi dans l’efficacité de notre société, et on peut s’en servir pour justement éviter de gaspiller des ressources (ou alors en avoir plus à travail égal, tout dépend de l’objectif).
Le 01/08/2022 à 16h20
Dans le rapport de la Commission Européenne je lis pourtant un impératif. A plusieurs reprises il est évoqué un objectif chiffré, donc un but à atteindre.
Etc.
Même si je ne remet aucunement en question l’attrait des technologies citées, il faut que leur adoption soit faite de manière cohérente avec le besoin métier, comme je le disais.
Les mettre en oeuvre pour ne pas gaspiller de ressources et optimiser : oui.
Les mettre en oeuvre parce qu’il faut les mettre en oeuvre : gaspillage.
La question que je me pose, c’est comment ceci est présenté aux PME pour qu’elles s’y mettent. Si on ne leur démontre pas le ROI par a+b et qu’on leur sort juste un discours à base de Bingo-Bullshit, elles n’y verront aucun intérêt.
Je dis ça un peu en connaissance de cause, j’ai beau prester pour des groupes qui ont un CA de plusieurs dizaines de milliards d’euros, quand t’es sur un projet qui se chiffre en millions pour la transformation numérique, bah on te demande des comptes et un ROI. Et si tu le présentes mal, la direction aura du mal à signer le chèque.