Logiciels espion (Predator) : un journaliste franco-malgache porte plainte contre Nexa (ex-Amesys)
Le 25 mars à 06h58
3 min
Droit
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Un journaliste franco-malgache, Rolland Hubert Rasoamaharo, accuse l’entreprise française Nexa (ex-Amesys) de l'avoir espionné hors de tout cadre légal, rapporte Le Monde.
En octobre dernier, une enquête menée par Mediapart et le consortium European investigative collaborations (EIC) révélait que Nexa avait fourni aux autorités malgaches du matériel de surveillance hors de tout cadre légal. Il y avait notamment l’accès à Predator, un puissant logiciel espion développé et commercialisé par le groupe Intellexa, dont faisait précédemment partie Nexa.
Celle-ci conteste toute transaction, affirmant au Monde n’avoir « jamais livré aux autorités malgaches de solution de cybersurveillance de type Predator, ni conclu avec celles-ci un contrat de vente à cet effet », précise Le Monde.
- Predator, l’un des principaux concurrents du logiciel espion Pegasus, a rebati son infrastructure
- Intellexa, marchand du logiciel espion Predator, fait l’objet de nouvelles sanctions états-uniennes
Si, à l’époque, aucune vente de Predator n’avait été finalisée et qu'aucune licence d’exportation n’avait encore été accordée, une équipe de Nexa partie à Madagascar en 2020 pour faire la promotion et une démonstration de Predator avait cela dit produit un rapport ciblant spécifiquement M. Rasoamaharo et contenant, selon Mediapart, « un historique de géolocalisation et des données relatives à ses téléphones ».
Là encore, la société dément, tout en reconnaissant au Monde que des recherches avaient été effectuées « sur différents noms fournis par le prospect [client potentiel], avec des empreintes numériques faibles ou fortes, parmi lesquelles figurait le nom de M. Rasoamaharo. »
Rolland Hubert Rasoamaharo est aujourd’hui incarcéré pour extorsion de fonds, accusation proférée « très peu de temps » après la publication, par son journal, d’une photo d’un document d’identité français au nom du président Rajoelina et dénoncée, par la Fédération des associations des journalistes de Madagascar, qui accuse l’État malgache de « représailles ».
Les dirigeants de Nexa avaient été soupçonnés d’avoir vendu ses produits phares, en 2007 et 2014, à la Libye de Mouammar Kadhafi et à l’Egypte d’Abdel Fattah Al-Sissi. Plusieurs de ses cadres et anciens dirigeants sont toujours mis en examen pour complicité de torture dans le cadre du dossier libyen, rappelle Le Monde.
Le 25 mars à 06h58
Commentaires (6)
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Abonnez-vousLe 25/03/2024 à 09h38
A chaque fois qu'il y en a un qui entre dans le portefeuille des clients, il faut rajouter 20 caractères au champ "NOM" de leurs bases de données...
Le 25/03/2024 à 11h45
Le 25/03/2024 à 13h17
Mais c'est quoi ce commentaire alakon sur les noms de famille de tel ou tel pays ?
Le 25/03/2024 à 15h19
Le 25/03/2024 à 16h12
Le 26/03/2024 à 09h05